Mauvais rêve by Cybelia
Summary: Michael voit sa pire crainte se réaliser...


Attention : relation entre frères !
Categories: Séries Télé > Prison Break Characters: Lincoln Burrows, Michael Scofield
Genre : Slash entre frères
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 1179 Read: 1356 Published: 19/01/2007 Updated: 19/01/2007
OS by Cybelia
Mauvais rêve


Les chaises vides se remplissaient peu à peu, accueillant aussi bien des inconnus que des familiers. Assis au dernier rang, au fond de la salle, Bellick debout derrière lui, Michael avait les yeux rivés sur l’objet, qui, de l’autre côté de la vitre, attendait l’arrivée de sa future victime. Il n’avait pas peur, il savait que l’issue était inéluctable. Son expression semblait comme d’habitude imperturbable mais, tout au fond de lui, une vague de désespoir montait lentement, au rythme du tic-tac de l’horloge qui égrenait inexorablement les secondes. La porte se referma sur le dernier « invité », le Gouverneur Tancredi qui s’était déplacé pour être sûr que la sentence soit bien appliquée. Sa fille se tenait de l’autre côté de la vitre, contre le mur du fond et attendait la fin de l’exécution afin de pouvoir constater le décès. Michael détacha ses yeux de la chaise lorsque trois hommes s’en approchèrent. Son regard se fixa sur le seul qui comptait pour lui, celui qu’il aimait si fort et qu’il allait bientôt perdre. Une fois assis sur le dispositif mortel, Lincoln le chercha du regard, l’air inquiet, mais se rasséréna dès qu’il le vit. Les regards des deux frères plongèrent l’un dans l’autre. Plus rien ne semblait exister à part eux : ni les gens qui attendaient l’exécution, ni les gardiens, ni le médecin. Il n’y avait qu’eux deux, profitant de ces derniers instants pour faire passer par cet échange silencieux toute l’intensité des sentiments qui les animaient. Des larmes ruisselaient à présent sur les joues de Michael sans qu’il s’en rende compte. Lincoln lui adressa un léger sourire, se voulant rassurant.
Soudain, tout s’accéléra : un ordre fut donné, une manette abaissée et le corps du condamné fut secoué par de violents spasmes. Michael eut l’impression atroce qu’on lui arrachait le cœur. Il hurla :
— Noooooooooooooooooooooooon !

— Scofield ! Scofield ! Michael, réveille-toi !
Il ouvrit les yeux et se redressa d’un bond. Il lui fallut quelques minutes pour comprendre où il se trouvait… et surtout que tout ce qui venait d’arriver n’était qu’un cauchemar. Sucre se trouvait accroupi à côté de son lit et le fixait d’un air inquiet :
— Ca va ?
Michael se passa une main sur le visage, surpris de ne pas y trouver trace des larmes qui semblaient si réelles dans son rêve.
— Oui oui… J’ai juste fait un cauchemar.
— Il devait être vraiment affreux ! sourit son compagnon de cellule. Tu as poussé un de ces hurlements ! Tu…
— Je dois aller voir Lincoln ! lança le jeune homme en se levant.
— Maintenant ?
— Oui.
— Ok, je te couvre. Mais ils vont sonner l’appel dans deux heures.
— Je serai revenu.
Sans un mot de plus, il enfila sa chemise et ouvrit le passage au fond de la cellule. Sucre installa les oreillers dans le lit à la place de son ami, puis, après avoir remis le lavabo en place, il retourna se coucher.

Michael progressait rapidement dans les couloirs. Il était heureux d’avoir ouvert le passage vers la cellule de son frère quelques jours plus tôt parce qu’il savait qu’il n’aurait pas supporté de devoir attendre l’heure de la promenade pour s’assurer que Lincoln était toujours vivant. A peine un quart d’heure après s’être réveillé, il poussa les pierres qui obstruaient le trou qu’il avait pratiqué dans le mur de la cellule de son aîné. Celui-ci s’était éveillé dès qu’il l’avait entendu arriver de l’autre côté.
— Michael, qu’est-ce qui se passe ?
Le jeune homme ne put dire un mot. Il se jeta dans les bras de son frère, enfouissant son visage dans le cou du plus âgé, retenant à grand peine des larmes de soulagement. Lincoln l’enlaça, inquiet, lui caressant doucement le dos.
— Michael…
Lincoln le conduisit jusqu’à sa couchette et le fit asseoir, sans relâcher son étreinte. Le plus jeune se dégagea lentement et détourna la tête, mais son aîné avait eu le temps de voir son air bouleversé et honteux.
— Michael, qu’est-ce qui t’arrive ?
— Tu vas me trouver idiot.
— Jamais, tu le sais bien.
— J’ai fait un cauchemar… j’assistais à ton exécution… je n’avais pas pu te sauver…
Il passa une main sur son crâne rasé, embarrassé.
— Je suis désolé… je n’aurais pas du venir. Mais… j’avais besoin d’être sûr qu’il ne s’agissait vraiment que d’un cauchemar.
Lincoln sourit et caressa doucement la joue de son cadet.
— Tu venais déjà me voir quand tu étais petit… Je me souviens que tu venais te cacher dans mon lit. Tu t’enfouissais sous les draps et restais là jusqu’au matin mais tu retournais toujours dans ta chambre avant que Maman ne se lève.
— Je ne voulais pas qu’elle me voie… sourit Michael. J’avais honte d’avoir peur mais il n’y avait qu’auprès de toi que j’étais rassuré.
— Ca n’a pas beaucoup changé, souffla Lincoln.
Le plus jeune releva les yeux et plongea son regard dans celui de son frère. Ils restèrent un long moment silencieux et immobiles. L’aîné bougea le premier, se penchant doucement vers son cadet. Lorsque leurs lèvres se touchèrent, il recula brusquement, gêné.
— Excuse-moi… je n’aurais…
Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Michael se jeta littéralement sur lui et captura sa bouche pour un baiser fougueux. Le désir les envahissait, mais Lincoln se força à rompre leur étreinte.
— Il ne faut pas…
— Personne ne le saura, Linc. Je ne veux plus me mentir. Les sentiments que j’éprouvais il y a dix ans sont toujours là. Je ne te demande pas d’y répondre. Mais je ne peux plus faire comme si de rien n’était…
— Je t’aime, Michael. Mes sentiments aussi sont toujours là…
Le plus jeune sourit, les yeux embrumés de larmes. Un bip provenant de sa montre le fit sursauter.
— Je dois retourner dans ma cellule pour l’appel.
— Sois prudent.
— Tu me connais ! sourit Michael.
Il déposa un léger baiser sur les lèvres de son aîné, puis retourna dans le passage secret. Quelques minutes plus tard, il était dans sa cellule, étendu sur son lit. Sucre se pencha et demanda :
— Ca va mieux ?
— Beaucoup mieux, répondit son compagnon de cellule. Beaucoup mieux…

Fin.


Fic écrite le 2 octobre 2006.
Cette fanfic est archivée sur http://cybeliacottage.free.fr/viewstory.php?sid=114