Immortels by Cybelia
Summary: Se passe après l'épisode "Gridlock" de la saison 3 de Doctor Who et au moment du dernier épisode de la saison 1 de Torchwood.

Un évènement inattendu va permettre des retrouvailles que le Docteur pensait impossibles.
Categories: Séries Télé > Torchwood, Séries Télé > Doctor Who Characters: Capitaine Jack Harkness, Ianto Jones, Le Docteur, Rose Tyler
Genre : Gen, Slash
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 6894 Read: 2059 Published: 22/05/2007 Updated: 22/05/2007
OS by Cybelia
Immortels


Encore une fois, il ne pensait qu’à Elle. Quoi qu’il fasse, quelle que soit la situation, il pensait à Elle. Il se demandait ce qu’Elle aurait fait, ce qu’Elle aurait dit ou ce qu’Elle aurait pensé… Il avait vécu si longtemps, vu tant de choses… parfois seul, parfois avec un compagnon ou une compagne… mais aucun n’avait changé sa vie comme Elle. Il ne comprenait pas comment une telle chose avait pu arriver : comment une humaine de dix-neuf ans, apparemment banale, avait pu ravir le cœur et l’âme du dernier des Seigneurs du Temps.
Plongé dans ses pensées moroses, il n’entendait pas que Martha lui parlait depuis déjà un bon moment :
— Bon, nous allons où maintenant ? Docteur ? Docteur ?
Il sursauta lorsque la voix de la jeune femme retentit à son oreille :
— DOCTEUR !
— QUOI ? répondit-il sur le même ton.
Elle fit un bond en arrière et demanda d’un air agacé :
— Ca fait bien dix minutes que je vous demande où nous allons.
Il se leva, appuya sur un bouton et se tourna vers elle :
— Eh bien, j’ai tenu ma promesse : je vous ai emmené faire un tour dans le passé et dans le futur. Maintenant, je vous ramène chez vous.
— Quoi ? Non ! Je n’ai pas envie de rentrer ! Pas maintenant ! S’il vous plait…
— Désolé, j’ai dit un voyage, pas plus !
Il régla le TARDIS sur Londres et la date à laquelle il avait « enlevé » la jeune femme. Pour sa famille, elle ne serait partie que quelques minutes. Elle avait beau lui adresser des regards furibonds, il ne changerait pas d’avis. Il avait besoin d’être seul… pas pour toujours, mais juste un moment… il devait faire le point sur ses sentiments et, pour ça, il devait être seul.
Alors qu’il commençait à replonger dans ses pensées, une secousse l’en tira brutalement. Il bondit vers la console de navigation. Ce qu’il y vit lui arracha un cri de stupeur :
— Non ! Impossible !
Il manipula quelques boutons, fit des réglages, mais le résultat était toujours le même. Le TARDIS était de plus en plus secoué. Martha, accrochée à une rambarde, demanda en hurlant presque pour couvrir les grincements du vaisseau :
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Nous sommes sortis du vortex temporel. Quelque chose nous attire !
Avant qu’elle ait eu le temps de demander ce que c’était, le TARDIS atterrit violemment, projetant ses deux occupants sur le sol. Le Docteur se releva rapidement sans se soucier de sa passagère. Lorsque son regard se posa sur l’écran de son ordinateur, il secoua la tête :
— Impossible ! C’est impossible !
Martha se releva à son tour, le rejoignant :
— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
Il ne répondit pas. Il se précipita vers la porte. Alors que sa main se posait sur la poignée, il hésita une fraction de seconde. Il avait peur… mais le fol espoir qui avait envahi tout son être le poussa à ouvrir le battant. Il fit un pas dehors : tout était exactement comme la dernière fois. Alors qu’il contournait le TARDIS, qui s’était bien sûr posé dans le mauvais sens, il sentit ses deux cœurs battre la chamade. Enfin, son champ de vision fut dégagé et il se figea : Elle était là… Elle le regardait en souriant, les joues inondées de larmes…
— Docteur…
— Rose…
La jeune femme se jeta dans ses bras. Il la serra très fort, respirant son parfum familier qui lui avait tant manqué. Des larmes de joie débordaient de ses yeux, il n’avait jamais été aussi heureux de toute sa longue vie ! Il la repoussa doucement, plongea un court instant dans son regard noisette, puis l’embrassa fougueusement. Au bout d’un long moment, ils se séparèrent, à bout de souffle.
— Comment est-ce possible ? murmura t’il. Il n’y avait plus de faille entre les deux mondes !
— Je ne sais pas, sourit Rose, mais je suis tellement heureuse d’être là !
Un toussotement derrière eux les ramena à la réalité. Ils se séparèrent, un peu à contrecœur. Les deux femmes se jaugèrent un instant en silence jusqu’à ce que leur ami se décide à faire les présentations :
— Rose, Martha. Martha, Rose.
— Voici donc la « fameuse » Rose… soupira la brune.
— Tu as pris une nouvelle compagne finalement… dit la blonde en jetant un coup d’œil désapprobateur à son ami.
— J’étais sur le point de la raccompagner chez elle lorsque le TARDIS a décidé de faire un détour jusqu’ici. Oooooooooooh… J’ai compris !
— Quoi ? demandèrent les deux jeunes femmes en même temps.
— Tu as toujours ta clé ? demanda le Docteur à Rose.
— Bien sûr !
Elle sortit de son pull une chaîne au bout de laquelle pendait la clé du TARDIS que son compagnon lui avait donné il y a bien longtemps.
— Il a été attiré par la clé ! sourit le Seigneur du Temps. Lorsque tu es apparue ici, parce que je suppose que tu es apparue d’un seul coup, il a « ressenti » ta présence et il est venu à ta rencontre ! Par contre, ce que je ne comprends toujours pas, c’est comment tu as fait pour revenir dans notre monde.
— Je n’en sais rien ! J’étais à Torchwood, dans l’autre monde, je parlais avec Mickey et Jake… et pouf, je me suis retrouvée ici !
— Viens, allons voir ce qu’en dis mon ordinateur !
Il lui prit la main et se dirigea vers la porte du TARDIS. C’est alors qu’il se rendit compte qu’il avait complètement oublié la présence de Martha. Il se tourna vers elle :
— Venez !
— Où sommes-nous ?
— A Londres. La tour Canary Wharf. Bon, vous venez ?
Il rentra dans le vaisseau, tenant toujours la main de Rose. Il avait trop peur de la lâcher et qu’elle disparaisse à nouveau. Une fois à l’intérieur, Martha demanda :
— Quel jour sommes-nous ?
— Pourquoi voulez-vous savoir ça ?
— Répondez-moi ! gronda t’elle.
Il jeta un coup d’œil à son ordinateur et souffla :
— Le lendemain de notre départ.
— Alors je crois qu’il vaut mieux que je m’en aille…
Le Docteur lui jeta un regard surpris :
— Je croyais que vous ne vouliez pas partir ?
— Tout a changé. Je suis de trop à présent. Ne vous en faites pas pour moi, je saurais trouver la sortie. Je suis heureuse de vous avoir rencontré, Docteur.
Elle s’approcha, lui déposa un baiser sur la joue, puis se tourna vers Rose :
— Veillez bien sur lui.
La blonde hocha la tête.
— Au revoir !
— Au revoir, Martha… souffla le Docteur.
Il regretta un instant d’avoir fait fuir la jeune femme, mais la présence de Rose à ses côtés comptait plus que tout et il oublia rapidement ses remords. Il fit quelques manipulations et consulta son écran :
— La faille de Cardiff a été ouverte… je ne sais pas comment ni par qui, mais elle est béante ! J’ai trouvé la source !
— On y va ?
— Allons-y ! sourit le Docteur.
Rose éclata de rire, puis s’accrocha au bras de son compagnon alors que le vaisseau disparaissait de la tour Torchwood.

***


En sortant du TARDIS, ils ne s’attendaient pas à ce qu’il allaient trouver. Ils étaient dans une sorte de base souterraine, située sous la célèbre colonne d’eau du Millenium Center de Cardiff. Ils firent quelques pas, parcourant des yeux les objets étranges qui se trouvaient là. Soudain, Rose se figea. Inquiet, le Docteur la rejoignit.
— Regarde ! lança t’elle en désignant le mur face à elle.
L’inscription « Torchwood » s’étalait à la peinture noire sur les pierres grises.
— J’aurais du m’en douter… soupira t’il. Il n’y a qu’eux pour faire une aussi grosse bêtise !
— Ca a l’air désert… et un peu abîmé…
Il acquiesça en s’approchant d’une machine qui montait jusqu’au plafond :
— L’ouverture de la faille avec ce… générateur… a dû faire griller pas mal de choses ici… je vais quand même voir si je peux trouver des renseignements sur un de leurs ordinateurs.
Il sortit son tournevis sonique et le pointa sur une unité centrale tandis que Rose continuait à visiter les lieux.
— Docteur ! Faut que tu voies ça !
Il se précipita pour se retrouver face à un bocal contenant…
— Mais c’est ma main ! C’est celle que le Sycorax a coupée !
— C’est bien ce que je me disais… sourit Rose.
L’ordinateur que le Docteur avait interrogé quelques minutes plus tôt émit un bip. Ce qu’ils virent sur l’écran les fit se regarder d’un air surpris.
— Non… c’est vraiment lui ?
— Eh bien… Je suppose qu’il n’y a pas deux Capitaines Jack Harkness… souffla le Seigneur du Temps. Mais je ne comprends pas ! Lui plus que tout autre sait qu’il est dangereux d’ouvrir la faille !
— Ce n’est peut-être pas lui qui l’a ouverte ? suggéra Rose.
— Il fait partie des gens qui en ont donné l’ordre à ce générateur… d’après ce qui est indiqué là, il en est même le chef.
— Je me demande comment il a fait pour revenir du Satellite 5… et du futur…
— On lui demandera quand on le trouvera.
— Et comment tu comptes t’y prendre pour le trouver justement ?
— C’est un voyageur du temps… le TARDIS devrait pouvoir le localiser. Viens !
Il prit à nouveau la main de la jeune femme dans la sienne et l’entraîna à l’intérieur du vaisseau.

***


Le TARDIS apparut dans une clairière, à la sortie de la ville. Rose et le Docteur en sortirent pour se figer face à la vision d’horreur qui s’étalait devant eux. Le Seigneur du Temps souffla :
— Non… pas lui…
Son amie lui jeta un regard intrigué et demanda :
— Tu connais ce… cette… chose ?
— C’est lui… c’est la Bête qui était prisonnière sur la planète en orbite autour du trou noir.
— Tu ne m’as pas dit qu’elle avait été engloutie ?
— Si… il n’a pas pu s’en sortir, c’est absolument impossible…
— Et pourtant…
Baissant les yeux, le Docteur vit une silhouette familière debout face à la créature, semblant l’attendre.
— Il est là !
Alors qu’ils s’apprêtaient à rejoindre leur ami, l’ombre de la Bête atteignit Jack qui se plia en deux de douleur. Le Docteur attrapa Rose par la taille pour l’empêcher d’aller plus loin.
— Il faut l’aider ! s’exclama t’elle.
— Non…
— Il va mourir si on ne fait rien !
Le Seigneur du Temps avait compris ce qui se passait. Il plongea son regard dans celui de sa compagne et lui demanda :
— Tu me fais confiance ?
— Bien sûr !
— Alors, crois-moi, nous ne devons pas nous en mêler. Retournons dans le TARDIS.
Elle ouvrit la bouche pour répliquer, mais le regard de son compagnon la convainquit de se taire. Une fois à l’abri du vaisseau, il se dirigea vers son ordinateur et soupira :
— La faille est en train de se refermer…
Rose se blottit dans ses bras.
— Je ne veux pas repartir… pas maintenant que je t’ai retrouvé…
— Je ne veux pas non plus que tu repartes… Mais je ne peux rien faire…
Il se pencha pour l’embrasser, savourant ce qu’il pensait être les derniers instants de bonheur en sa compagnie. C’est alors qu’un bruit familier se fit entendre. Ils levèrent tous deux les yeux vers le cœur du TARDIS qui s’était ouvert. Une douce lueur dorée s’en échappa et vint envelopper la jeune femme, toujours blottie dans les bras du Docteur qui ne put s’empêcher de la repousser.
— Qu’est-ce que tu fais ? Laisse-la tranquille !
— N’aie crainte ! souffla Rose en levant la main pour caresser la joue de son compagnon. Je suis ici pour vous sauver tous les deux…
— Que veux-tu dire ?
— Tu as suffisamment souffert… ta solitude va prendre fin… Je suis le Méchant Loup et je te promets que tu ne seras plus jamais seul…
La lueur dorée quitta subitement le corps de Rose qui chancela. Le Docteur la rattrapa juste avant qu’elle ne s’effondre, inconsciente. Le cœur du TARDIS se referma au moment où la jeune femme rouvrait les yeux.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda t’elle, l’air perdue.
— Je ne sais pas vraiment…
Il l’aida à s’asseoir sur le banc puis jeta un coup d’œil à l’écran. Il sentit une vague de soulagement l’envahir et sourit largement :
— La faille s’est refermée !
— Quoi ?
— Elle s’est refermée et tu es toujours là !
— Ca veut dire que… que je vais rester ?
— Oui !
— Comment peux-tu en être aussi sûr ?
Le Docteur ne répondit pas, mais son sourire s’élargit. Il s’assit à côté de sa compagne et l’attira à lui pour un doux baiser. Il avait retrouvé la foi en l’amour, grâce à Rose et au Méchant Loup. Lorsqu’il la laissa respirer, la jeune femme demanda :
— On fait quoi maintenant ?
— Je serai d’avis d’aller voir Jack pour savoir pourquoi « son » Torchwood s’est amusé à ouvrir la faille.
— Bonne idée !

***


Gwen était assise près du corps sans vie de Jack. Elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner ; elle était persuadée qu’il allait se réveiller, même si ça devait mettre plusieurs mois. Alors qu’elle repensait pour la millième fois à ce qui s’était passé avec Abaddon, un bruit bizarre lui fit lever la tête. Une cabine de police bleue, en bois, apparut soudainement dans la pièce. Gwen était surprise, d’autant plus qu’elle avait aperçue une cabine identique sur le pré où Jack avait vaincu le Grand Dévoreur. Elle s’en approcha intriguée et eut un mouvement de recul involontaire lorsque la porte s’ouvrit. Un couple en sortit. L’homme lui adressa un grand sourire alors que la femme s’écriait :
— Jack !
Elle se précipita vers la table où était étendu le leader de Torchwood 3. L’homme la suivit, l’air grave.
— Il est mort ? demanda la blonde en se tournant vers son compagnon.
Il posa la main à plat sur le torse de Jack et répondit en souriant légèrement :
— Presque… mais il reste une faible étincelle tout au fond de lui…
— Tu peux le sauver ?
— Bien sûr !
Gwen les rejoignit, interrogeant :
— Qui êtes-vous ?
— Voici Rose et je suis le Docteur.
— Docteur qui ?
— Le Docteur, c’est tout. Et vous ?
— Gwen Cooper. Qu’est-ce que vous faites ici ?
Ce fut la jeune femme blonde qui répondit :
— Jack est un vieil ami.
— Vous devriez nous laisser… lança soudain le Docteur à l’adresse de Gwen, le regard sévère.
— Il en est hors de question ! Je ne vous connais pas et…
Avant qu’elle ait eu le temps d’en dire plus, Rose prit son bras et l’attira à l’écart en lui disant :
— Ne vous en faites pas, le Docteur fait des miracles.
Gwen était méfiante, mais, en même temps, quelque chose lui disait qu’elle devait laisser faire cet homme étrange. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle le vit soudain se pencher vers Jack et l’embrasser sur la bouche !

Rose ne put s’empêcher de sourire en voyant le Docteur embrasser Jack. Elle n’était pas jalouse puisqu’elle savait exactement ce qu’il était en train de faire : il rendait la vie à leur ami. Un filament doré s’étira entre les lèvres des deux hommes lorsque le Docteur se redressa, puis disparut dans un scintillement. A peine une seconde plus tard, le corps de Jack tressaillit alors que l’air emplissait à nouveau ses poumons. Rose laissa Gwen pour aller rejoindre son compagnon près de la table. Leur ami les regardait tour à tour, surpris, essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Alors qu’il ouvrait la bouche pour les interroger, la voix de Gwen retentit près de lui :
— Jack !
Il sourit à son amie. Il était encore faible, mais sentait la vie s’insinuer rapidement dans chacune de ses veines. Son regard se posa à nouveau sur Rose et l’homme inconnu à côté d’elle. Il plongea son regard azur dans celui du nouveau venu. Au bout de quelques secondes, il reconnut la lueur si caractéristique qu’il voyait briller dans les prunelles de son vis-à-vis.
— Docteur ?
— C’est moi ! sourit l’intéressé.
Jack se redressa, aidé par les deux jeunes femmes. Il s’assit, passa une main dans ses cheveux, puis souffla :
— Vous avez changé depuis la dernière fois.
— Oui, c’est vrai. Vous aimez mon nouveau moi ?
— J’adore ! sourit le leader de Torchwood 3.
Gwen s’éloigna un instant et revint avec les vêtements de son ami.
— Merci.
Les couleurs revenaient rapidement sur ses joues.
— Comment ça se fait que vous soyez là ? demanda t’il en attendant de se sentir assez fort pour se lever.
Le Docteur répondit, l’air agacé :
— Un petit malin de chez vous s’est amusé à ouvrir la faille !
— Je sais, soupira Jack. Je vous raconterai tout ça en détail quand j’aurais rassuré les autres.
Il se leva. Ses jambes étaient encore un peu faibles, mais il put tenir debout sans aide.
— C’est pas que je sois pudique, mais si ça ne vous dérange pas, j’aimerais bien m’habiller tout seul.
Les trois autres se regardèrent en souriant et s’éloignèrent de la table. Près du TARDIS, Gwen souffla :
— Je ne sais toujours pas qui vous êtes, mais merci pour tout.
— De rien ! sourit le Docteur. C’était un plaisir d’aider ce cher vieux Capitaine Jack Harkness !

***


Ianto était en train de réparer le Générateur de faille avec Toshiko lorsqu’il vit sa collègue partir en courant vers l’autre bout du Hub. Intrigué, il se tourna dans la direction où elle était partie et se figea : Jack était là, bien vivant, suivi par Gwen et un couple d’inconnus. Ianto se releva et se dirigea rapidement vers son ami. Hésitant, il s’arrêta en face de Jack et lui tendit la main. Son ami l’attira contre lui, l’enlaçant. Ianto huma le parfum si familier, le visage enfoui dans le cou de l’autre homme. Au bout d’un moment, Jack le repoussa doucement. Ianto crut qu’il allait le lâcher, et il fut surpris lorsque son ami captura ses lèvres pour un doux baiser. Il se sentit fondre, savourant cette étreinte inattendue. Il finirent par se séparer à contrecœur. Ianto s’adossa au mur derrière lui, les jambes flageolantes. Jack se dirigea rapidement vers Owen qui arrivait. Les deux hommes restèrent un instant à se regarder en silence.
— Je…
Le jeune homme ne put en dire plus, la gorge nouée. Jack souffla :
— Je te pardonne…
Owen fondit en larmes dans les bras de son ami. Celui-ci le consola un long moment, puis le repoussa pour se retourner vers les autres :
— Je me doute que vous avez beaucoup de questions…
Toshiko l’interrompit en se tournant vers Rose et le Docteur :
— J’en ai qu’une seule : qui sont-ils ?
Jack fit les présentations. Lorsqu’il eut fini, il reprit :
— Je crois qu’on a beaucoup de choses à se dire… On pourrait peut-être faire ça autour d’une bonne pizza ?
— Je passe la commande, sourit Ianto.
Ils allèrent tous s’installer dans la salle de réunion.

Jack ne put s’empêcher de remarquer que Le Docteur ne lâchait pas la main de Rose. Il était heureux que ses amis se soient trouvés. Lui-même avait du mal à détourner son regard de Ianto. Il venait de réaliser qu’il tenait beaucoup plus au jeune homme qu’il ne l’aurait cru. Il repensa à tout ce qui venait d’arriver : son voyage dans le passé, sa rencontre avec le vrai Jack Harkness, leur coup de foudre, la trahison de ses amis, l’ouverture de la faille, le combat contre Abaddon, le retour du Docteur avec un nouveau visage et sa résurrection… Personne depuis Estelle n’avait partagé sa vie plus de quelques jours… En regardant Ianto qui téléphonait à la pizzeria, Jack sentit un besoin irrépressible de le serrer dans ses bras, de l’aimer comme il n’avait pas aimé depuis des années… et surtout de se laisser aimer… Il soupira profondément. Gwen, assise près de lui, demanda :
— Ca va ?
— Oui oui…
Ianto, qui venait de raccrocher, les rejoignit :
— Les pizzas seront prêtes dans dix minutes mais ils veulent qu’on vienne les chercher vu le nombre.
Toshiko, Owen et Gwen se proposèrent pour l’accompagner. Alors que le jeune homme prenait place sur une chaise, le Docteur demanda :
— Bon, maintenant, vous pourriez peut-être m’expliquer pourquoi vous avez ouvert cette foutue faille !
Les autres se concertèrent du regard et ce fut Jack qui raconta toute l’histoire. Alors qu’il était au milieu du récit, Ianto jeta un coup d’œil à sa montre et se leva :
— Les pizzas doivent être prêtes.
Ses collègues se levèrent à son tour. Ils s’apprêtaient à sortir lorsque Jack rappela Ianto :
— Tu devrais rester pour m’aider à combler les blancs. Vous arriverez bien à porter les pizzas à trois, non ?
Owen hocha la tête et quitta la pièce, suivi par les deux jeunes femmes.

Le Docteur avait écouté attentivement le récit de Jack et comprenait mieux l’enchaînement des évènements qui avait conduit à l’ouverture de la faille.
— J’ai d’autres questions, mais elles peuvent attendre. Nous avons quelque chose de plus urgent à faire.
— Quoi ? demanda Rose.
— Retrouver Bilis Manger. Cet homme est dangereux, nous devons à tout prix l’arrêter.
— Et comment comptez-vous faire ? interrogea Jack.
— Cet homme est passé à travers la faille plusieurs fois. Le TARDIS devrait pouvoir trouver la trace des radiations résiduelles et nous mener jusqu’à lui ! sourit le Docteur en se levant d’un bond. Venez !
Jack, Rose et Ianto le suivirent hors de la pièce. Alors qu’ils passaient dans le Hub, le Docteur se tourna vers Jack :
— Au fait, merci d’avoir gardé ma main ! Comment vous l’avez eue ?
— Un pur hasard ! Lorsque le vaisseau des Sycorax était en orbite, j’étais à Londres et votre main m’est quasiment tombée dessus ! J’ai su par Torchwood 1 que vous étiez impliqué… et j’ai deviné, après quelques tests, qu’il s’agissait de votre main.
— Brillant !
Ils arrivèrent dans la morgue où le TARDIS attendait patiemment le retour de son propriétaire. Ianto, qui ne l’avait encore jamais vu, demanda :
— C’est quoi ça ?
— Le TARDIS !
— Ca ne répond pas vraiment à ma question… sourit le jeune homme.
— Time And Relative Dimension In Space. En résumé, c’est mon vaisseau ! répondit le Docteur en tapotant le bois avec un sourire fier.
Ianto n’avait pas l’air convaincu par la réponse mais plus rien ne l’étonnait depuis quelques heures. Rose entra, suivie par le Docteur. Celui-ci se retourna vers les deux hommes, souriant largement.
— Jack, vous venez ? Vous pouvez nous accompagner vous aussi, ajouta t’il à l’adresse de Ianto.
Le leader de Torchwood 3 se tourna vers son compagnon.
— Il faut que j’y aille… souffla t’il. Ils vont avoir besoin de moi pour arrêter Bilis.
— Je sais.
— Viens avec nous.
— Je préfère rester ici. Il faut que quelqu’un explique aux autres où tu es parti.
Le Docteur intervint en souriant :
— Si tout va bien, ils ne s’apercevront même pas de son absence !
— Alors raison de plus pour que je reste.
Jack enlaça Ianto :
— Tu verras, je serai revenu si vite que je n’aurai même pas eu le temps de te manquer.
— Tu me manques déjà… souffla son compagnon.
Ils s’embrassèrent tendrement. Lorsqu’il délaissa ses lèvres, Jack se pencha à l’oreille de son ami et lui murmura :
— Si jamais je suis en retard, ne m’oublie pas…
— Jamais… répondit le jeune homme.
Jack lui adressa un dernier sourire et monta dans le TARDIS. La porte se referma sur lui avant que le vaisseau disparaisse dans un bruit tonitruant. Ianto resta un long moment à contempler le vide, espérant voir réapparaître la cabine bleue, mais rien ne se passa. Ce n’est que lorsqu’il entendit la porte du Hub s’ouvrir qu’il bougea, réfléchissant à la manière dont il allait expliquer le départ de Jack aux autres.

***


Le Docteur tritura quelques leviers et boutons, faisant redémarrer le TARDIS. Rose et Jack le rejoignirent rapidement.
— Vous l’avez trouvé ?
— J’y suis presque… répondit le Seigneur du Temps en grimaçant. Ah zut !
— Quoi ?
— Je l’ai perdu… non, je l’ai ! C’est pas vrai, je l’ai encore perdu ! Ce type est une vraie savonnette ! A chaque fois que j’arrive à mettre la main dessus, il me glisse entre les doigts ! Ah, ça y est ! Cette fois, j’ai réussi à l’avoir ! Il ne croyait tout de même pas qu’il allait m’échapper comme ça !
Rose et Jack échangèrent un regard amusé. Leur ami continuait à parler sans s’arrêter, virevoltant autour des contrôles du TARDIS à une vitesse folle. Au bout d’un moment, il s’arrêta et se tourna vers eux :
— Vous êtes prêts ?
— A quoi ? demanda la jeune femme.
— A affronter Bilis Manger, bien sûr !
— Où est-il ? interrogea Jack.
— En Californie, juste à côté de la Faille de San Andreas. Il va sûrement tenter de l’ouvrir !
Rose était surprise, mais Jack non.
— Tu veux dire que…
— La Faille de Cardiff, ce n’est rien à côté de celle de San Andreas, intervint Harkness.
— Elle est si puissante, continua le Docteur, que je n’ai même jamais osé recharger le TARDIS dessus. Je n’ai pas envie qu’il surcharge et qu’il explose… croyez-moi, ça ne serait pas beau à voir ! En tous cas, Manger n’est pas malin ! S’il pensait pouvoir se cacher là, il se trompait !
— Normal, il ne te connaît pas encore ! sourit Rose.
— Exactement ! Allons-y !
Il manipula quelques réglages tout en demandant à Jack :
— Comment vous avez fait pour revenir du Satellite 5 et pour devenir le chef d’une équipe Torchwood ?
— C’est une très longue histoire ! Je vous la raconterai quand on aura réussi à arrêter Bilis. Cet homme est une vraie menace pour la Terre.
— Je dirai même pour l’Univers… soupira le Seigneur du Temps. S’il continue à jouer comme ça avec les failles de l’espace-temps, les conséquences peuvent être si désastreuses que je n’arrive même pas à les imaginer !
Le TARDIS trembla un instant, puis se stabilisa.
— On y est !
Avant que ses amis aient eu le temps de réagir, le Docteur était sorti du vaisseau. Rose et Jack le suivirent rapidement. Ils se trouvaient sur une colline qui surplombait l’illustrissime Golden Gate Bridge.
— San Francisco ? s’étonna Jack. Il va ouvrir la Faille d’ici ?
— Le TARDIS a détecté une déformation de l’espace-temps à la limite nord de la faille… qui se trouve à un peu plus de cinq kilomètres par là ! ajouta le Docteur en désignant un point derrière ses amis.
Ils partirent rapidement dans la direction indiquée. Une demi-heure plus tard, ils arrivèrent en vue d’une petite masure qui se dressait inopinément au milieu d’un champ désert. Le Docteur sortit son tournevis sonique et le pointa sur la construction.
— C’est là ! Il a réussi à trouver un Générateur de Faille !
Tout en accélérant, Rose demanda :
— Mais comment c’est possible ?
Le Seigneur du Temps se tourna vers Jack :
— Vous l’avez eu comment le vôtre ?
— C’est l’Institut Torchwood qui l’a installé là avant mon arrivée. Ils l’ont construit sur les mêmes plans que la machine qu’ils utilisaient pour faire apparaître les Ombres. Vous croyez qu’il en ont monté un ici aussi ?
— Ca ne serait pas étonnant, vu leur bêtise ! Ou bien il existe une version américaine de Torchwood qui a construit son propre Générateur. Toujours est-il que Bilis Manger doit avoir trouvé le moyen de l’utiliser pour ouvrir la Faille de San Andreas !
Ils atteignirent enfin la cabane. Le Docteur utilisa son tournevis sonique pour ouvrir la serrure. Ils entrèrent. L’endroit était vide à l’exception d’une trappe fermée dans le sol. Elle s’ouvrit sur une échelle qui descendait profondément dans l’obscurité.
— On descend ? demanda Jack.
— Bien sûr ! sourit le Docteur.
Il passa le premier, Rose après lui et le Capitaine Harkness en dernier.

Au bout de cinq bonnes minutes de descente, ils arrivèrent dans une petite pièce dont la seule autre ouverture était une porte blindée. Le Docteur l’ouvrit sans hésitation. Ils pénétrèrent dans une grande salle bruyante encombrée par une machinerie complexe.
— C’est un Générateur de Faille ? demanda Rose en haussant la voix pour couvrir le vacarme ambiant.
— On dirait bien, répondit Jack.
Le Docteur ne dit rien. Il s’approcha de l’engin et commença à l’examiner avec son tournevis sonique. De temps en temps, il baragouinait quelque chose d’incompréhensible. Jack, nerveux, fit le tour de la salle. Bilis Manger n’était pas là et ça l’inquiétait un peu. Alors qu’il allait en faire part à ses amis, le Seigneur du Temps s’exclama :
— Il a lancé un processus qui doit ouvrir la Faille ce soir !
— Et tu peux l’arrêter ? demanda Rose.
— Je vais essayer… Jack, je vais avoir besoin de vous !
— J’arrive !
Il rejoignit le Docteur et, ensemble, ils se mirent au travail.

Rose, désœuvrée, déambulait dans la salle, réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire pour aider ses amis. Soudain, elle sentit un bras lui appuyer sur la gorge tandis qu’une arme se pointait sur son flanc. Une voix forte et désagréablement mielleuse retentit à son oreille :
— Je vous conseille d’arrêter ce que vous êtes en train de faire si vous voulez que cette charmante demoiselle reparte d’ici vivante.
Jack et le Docteur se redressèrent subitement.
— Bilis Manger… souffla le responsable de Torchwood 3.
— Capitaine Jack Harkness… quelle surprise de vous trouver ici ! Qui est votre acolyte ?
— Je suis le Docteur ! Et je vous conseille de relâcher mon amie immédiatement si vous ne voulez pas me mettre en colère.
Tout en parlant, le Seigneur du Temps s’était approché de Rose et de Bilis.
— Vous ne me faites absolument pas peur, sourit Manger.
— Vous connaissez les Daleks ? souffla la jeune femme. La pire menace que l’Univers ait jamais connu ? Non ? Dommage… parce que si vous les connaissiez, vous sauriez que la seule chose dont les Daleks ont peur se trouve en ce moment en face de vous.
Le Docteur s’avança encore, menaçant :
— Relâchez Rose immédiatement !
Bilis sourit.
— Je pensais que vous teniez plus à elle que ça…
Avant que le Docteur et Jack aient eu le temps de réagir, Manger appuya sur la détente puis disparut. Rose chancela, une tache rouge s’élargissant sur son flanc droit, et s’évanouit Son compagnon se précipita pour l’empêcher de s’écrouler sur le sol. Il l’allongea avec d’infinies précautions.
— Rose !
Jack les rejoignit.
— Si seulement j’avais des nanosondes à portée de la main… murmura t’il en s’agenouillant près de la jeune femme.
— Rose ! Réponds-moi ! Ne me laisse pas !
Elle ouvrit faiblement les yeux.
— Docteur ? Ne pleure pas…
Tout à sa douleur et à sa peur de perdre celle qu’il aimait, il n’avait pas réalisé que les larmes inondaient ses joues.
— Rose… Je ne peux pas te perdre encore une fois ! Je ne le supporterai pas !
— Ne sois pas triste… regarde…
Elle désignait sa blessure. Les deux hommes baissèrent les yeux vers son flanc. Quelle ne fut pas leur surprise de voir le trou fait par la balle se refermer de lui-même ! Jack souffla :
— Tu es comme moi…
— Quoi ? s’exclama le Docteur.
— Sur le Satellite 5… j’étais mort et quelque chose m’a ramené à la vie. Depuis, je ne peux pas mourir… Lorsque je suis blessé, ça guérit tout seul…
— Méchant Loup… murmura le Seigneur du Temps.
— Quoi ?
— Rien, sourit-il en secouant la tête.
Il aida Rose à se relever. La jeune femme soupira :
— Va falloir que je me trouve un autre pull…
Le Docteur, trop heureux de la voir en vie, la serra dans ses bras, un grand sourire sur les lèvres :
— Je t’offrirai des tonnes de pulls !
Son visage redevint soudainement grave lorsqu’il lança :
— Mais d’abord, je vais m’occuper de ce Bilis Manger ! Il a fait la seule erreur qu’il n’aurait jamais du faire : me mettre en colère !
Rose et Jack échangèrent un regard entendu, puis suivirent leur ami qui se dirigeait à nouveau vers le Générateur de Faille.
— Avec un bon réglage, je devrais pouvoir obliger Manger à revenir ici… et à y rester !
Il utilisa son tournevis sonique sur les manettes et les boutons de la machine. Au bout d’un moment, Bilis réapparut à l’endroit même où il s’était évaporé quelques minutes plus tôt. Il fixait Rose d’un air abasourdi.
— Non, c’est impossible ! Vous devriez être morte !
La jeune femme sourit. Bilis jeta soudain des regards effrayés autour de lui. Le Docteur s’approcha de lui, un sourire narquois sur les lèvres :
— Inutile de chercher à vous enfuir ! Je vous ai bloqué ici.
— Comment ?
— Oh… juste quelques réglages avec mon tournevis sonique et hop ! répondit-il en montrant son outil. Je ne sais pas exactement qui vous êtes, Bilis Manger, mais ce qui est sûr, c’est que vous m’avez sous-estimé !
Jack secoua la tête :
— Ne jamais sous-estimer un Seigneur du Temps ! lança t’il en souriant largement.
Bilis écarquilla les yeux :
— Impossible ! Ce peuple est éteint ! Ils sont tous morts !
— Désolé de vous décevoir, mais moi, je suis là, bien vivant ! Et je vais vous empêcher de nuire à nouveau. Rose, Jack retournez dans le TARDIS.
— Pourquoi ? s’écria la jeune femme.
— Je vais utiliser la même méthode qu’à la Tour de Canary Dwarf. Vous ne risquerez rien dans le TARDIS.
— Et toi ?
— Ne t’en fais pas, je vais m’accrocher ! Je n’ai pas l’intention de m’éloigner de toi à nouveau.
Il l’attrapa par la taille et l’embrassa fougueusement. Puis, il la repoussa dans les bras de Jack.
— Allez !
Rose ne voulait pas partir, mais son ami la ceintura et l’obligea à le suivre jusqu’à la porte. Le Docteur attendit, comptant mentalement le temps qu’il leur faudrait à ses compagnons atteindre le vaisseau.

Quelques minutes plus tard, il appuya sur le bouton de son tournevis sonique qu’il pointa à nouveau sur le Générateur de Faille. Manger hurla :
— NON ! Vous ne pouvez pas faire ça !
— Oh que si, je peux !
Il s’agrippa à une poignée tandis qu’une micro-fracture de l’espace-temps s’ouvrait. Bilis tenta de se retenir à tout ce qu’il croisait, mais il était immanquablement attiré par la faille.
— NOOOOOOOOON !
Dès que Bilis Manger eut disparu dans la déchirure, le Docteur rappuya sur le bouton du tournevis sonique et elle se referma. Il tomba à genoux sur le sol, un peu essoufflé, mais satisfait. Il se retourna vers le Générateur, bien décidé à le bloquer pour que personne ne puisse plus jamais être tenté d’ouvrir la Faille.

Dans le TARDIS, Rose faisait les cent pas, inquiète. Jack était adossé à un pylône, les bras croisés. Il avait l’air confiant, ce qui agaçait au plus haut point son amie.
— J’aurais du rester avec lui !
— Et vous l’auriez plus gêné qu’autre chose. Il sait ce qu’il fait.
— Parfois, je me le demande… souffla la jeune femme.
Elle soupira profondément. Tout à coup, la porte du TARDIS s’ouvrit. Rose fit volte-face d’un bond, le cœur battant à tout rompre. Le Docteur lui adressa un grand sourire :
— C’est fait ! Bilis Manger a été emporté dans la Faille, j’ai bloqué le Générateur et verrouillé l’accès pour que personne ne puisse plus faire de dégâts avec !
Rose se jeta dans ses bras, soulagée. Emu, il la serra contre lui sous le regard attendri de Jack.
— Bon, je crois que vous allez pouvoir me ramener à Cardiff, souffla t’il.
— Vous nous abandonnez déjà ? s’étonna Rose.
— Vous n’avez pas besoin de moi, sourit le leader de Torchwood 3. Et il y a quelqu’un qui m’attend…

***


Ianto arrangea un peu les draps que Jack avait laissés en vrac le jour où il avait affronté Abaddon. Il s’assit un moment sur le lit, se demandant quand son compagnon allait revenir. Cela ne faisait que quelques heures, mais pour lui, elles avaient été aussi longues que des années. Il se sentait fatigué. Il hésita un instant, puis ôta sa veste et s’étendit sur le lit, le visage dans l’oreiller, respirant l’odeur familière de Jack.

Le TARDIS se posa dans la grande salle du Hub. Jack embrassa ses amis tour à tour, sur la bouche bien sûr, puis sortit du vaisseau. Il attendit son départ et se rendit dans son bureau. Là, il remarqua que la trappe d’accès à sa chambre, située en sous-sol, était ouverte. Il enleva son manteau qu’il accrocha à la patère, puis descendit. Il trouva Ianto étendu sur son lit, sur le côté, profondément endormi. Jack s’allongea derrière lui, un bras sous la tête, l’autre enlaçant le corps de son compagnon. Celui-ci s’éveilla doucement :
— Jack ? Je ne rêve pas ?
L’intéressé déposa un léger baiser sur la nuque du jeune homme, puis souffla :
— Je suis là… et je ne te quitterai plus. Rendors-toi.
Ianto se blottit un peu plus dans ses bras, sa main agrippant celle de son compagnon posée sur son ventre.
— Je t’aime… murmura Jack.
Il ferma les yeux, savourant la chaleur du corps de son ami contre lui, soulagé d’avoir enfin droit au bonheur.

Fin.


Fic terminée le 22/05/2007.
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