Le « Christina Rose » voguait au large du Panama. Le temps était splendide, pas un nuage à l’horizon et l’air marin atténuait la chaleur du soleil. Lincoln, à la barre, savourait sa liberté retrouvée. Il était tout simplement heureux, comme il ne l’avait plus été depuis si longtemps. Il était là, avec Michael, loin de tous, loin des ennuis et de leurs anciens co-détenus de Fox River. La seule chose qu’il regrettait était l’absence de LJ à ses côtés, mais il était préférable pour son fils d’avoir une vie saine et équilibrée, de continuer ses études afin de se trouver un travail honnête, chance qu’il n’avait jamais eue lui-même. Et puis… compte tenu de la relation un peu particulière qu’il entretenait avec son frère, il valait mieux pour tout le monde que son fils ne soit pas avec eux sur ce bateau où toute intimité était proscrite.
Il aperçut au loin une petite île avec une crique qui semblait déserte. Il dirigea le voilier dans cette direction. Il avait envie de passer un peu de temps avec Michael sans avoir à s’occuper de la navigation. Quelques minutes plus tard, il jetait l’ancre dans la crique. Il sourit, puis descendit dans la cabine où son frère était parti une heure plus tôt pour se reposer.
Michael était étendu sur sa couchette, endormi. Lincoln s’approcha, un sourire aux lèvres. Son sourire disparut lorsqu’il se rendit compte que son frère était brûlant de fièvre.
— Nom de Dieu !
Il passa une main sur le front couvert de sueur de son cadet qui ouvrit des yeux un peu trop brillants.
— Je crois que j’ai chopé une saleté…
— Tu es brûlant. Tu as pris quelque chose contre la fièvre ?
— Non. J’étais juste fatigué quand je me suis couché.
Lincoln alla dans la salle de bains et revint avec la trousse à pharmacie. Il en sortit une boîte de comprimés, en donna deux à Michael avec un verre d’eau, puis s’assit au bord du lit. Il avait l’impression de revenir des années en arrière, après la mort de leur mère, lorsque son petit frère tombait malade et qu’il prenait soin de lui. Mais il n’avait plus devant lui un petit garçon chétif et un peu effrayé. Michael était devenu un homme, un très bel homme, très attirant, très intelligent… l’homme qui lui avait sauvé la vie en sacrifiant totalement la sienne… Ses yeux se posèrent sur les bras dénudés qui laissaient voir une partie du tatouage. Même s’ils étaient libres à présent, les dessins qui couvraient la peau de son cadet ne les laisseraient jamais oublier… Il se morigéna pour ses pensées noires et souffla :
— Il a encore fallu que ça tombe sur toi.
— C’est normal, les microbes ont trop peur pour s’attaquer à toi ! sourit Mike.
Lincoln rit de cette phrase que son cadet avait trouvée lorsqu’ils étaient enfants. Il soupira :
— Tu devrais voir un médecin…
— Attendons un peu de voir si la fièvre tombe…
— Michael…
— S’il te plait, Linc. J’ai pas envie de voir quelqu’un d’autre que toi pour l’instant…
L’aîné soupira. Il s’installa un peu plus confortablement au pied de la couchette, s’adossant à la cloison et croisa les bras.
— Rendors-toi, je veille sur toi.
— Je sais…
Mike referma les yeux. A peine deux minutes plus tard, il dormait profondément.

Linc fut réveillé par un doux baiser. Il ne se souvenait pas s’être endormi et fut surpris de constater qu’il faisait presque nuit. Il fixa Michael qui le regardait, assis sur la couchette.
— Ca va mieux ?
— Je pense que j’ai encore un peu de température, mais je me sens mieux.
— Tu as faim ?
— Un peu.
— Je vais aller nous préparer quelque chose.
Lincoln alla dans la cuisine et prépara une bonne salade de fruits frais comme les aimait son frère. Lorsqu’il revint, il remarqua que Michael avait changé les draps qui devaient être trempés de sueur. A présent il s’était installé confortablement avec un oreiller dans le dos et regardait par le hublot.
— J’aimerais bien aller faire un tour à terre demain. Ca a l’air sympa le coin.
— Si tu es totalement rétabli, on verra. Pour l’instant, mange ça !
Mike obéit. Lorsqu’il eut terminé, Linc alla tout ranger, puis revint dans la cabine.
— Recouche-toi, tu as besoin de te reposer.
— A condition que tu restes avec moi.
L’aîné sourit. Son cadet s’allongea, puis ouvrit le drap. Lincoln s’installa à côté de lui, l’attirant dans ses bras. Michael enfouit son visage dans le cou de son frère. Ainsi blotti contre le corps chaud de Linc, il s’endormit rapidement. L’aîné lui déposa un léger baiser sur la tête, puis souffla :
— Dors bien, Michael… je t’aime…

Fin.

Fic écrite le 1er Octobre 2007