Un diagnostic irréfutable by Cybelia
Summary: Un rêve très perturbant va obliger Gregory House à établir un diagnostic concernant ses sentiments envers l'un de ses collègues.
Categories: Séries Télé > House Characters: Gregory House, James Wilson
Genre : Slash
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 2455 Read: 1631 Published: 04/07/2008 Updated: 04/07/2008
OS by Cybelia
La journée commençait bien pour Gregory House. Il se réveilla de bonne humeur, quelques minutes avant que son réveil ne sonne. Il avait rêvé, de qui, il ne s'en souvenait pas, mais savait qu'il s'agissait d'un rêve très érotique vu l'état d'excitation qui était le sien. Autre point positif : la douleur dans sa jambe était presque supportable. Il avala un comprimé de Vicodine, puis se leva, prit sa canne et se dirigea vers la salle de bains. Une fois dans la douche, il profita du bien-être que lui procurait l'eau chaude pour terminer avec délices ce que son rêve avait commencé.
Quelques minutes plus tard, après avoir pris un bon petit-déjeuner, il partit pour l'hôpital sur sa moto.

La journée se déroula plutôt tranquillement, aucun cas intéressant ne se présentant à lui. Il laissa Cameron, Foreman et Chase s'occuper de leur côté pendant qu'il regardait sa série préférée ou qu'il jouait sur sa console. Il avait tenté de se remémorer son rêve de la nuit précédente une ou deux fois, mais sa mémoire ne voulait pas qu'il s'en souvienne et il avait fini par abandonner.

En fin d'après-midi, il décréta qu'il voulait dîner avec James Wilson. Il passa par la porte-fenêtre de son bureau, enjamba le muret et s'approcha de l'autre pièce. Alors qu'il levait la main pour ouvrir le battant, son regard se posa sur son ami qui était à genoux par-terre et semblait chercher quelque chose sous son bureau. D'où il était, House avait une vue imprenable sur l'arrière-train de Wilson... et cette vision en déclencha une autre dans son esprit.
Gregory House ne rougissait jamais et était rarement troublé. Pourtant, à cet instant précis, ses joues avaient pris une jolie teinte carmin, ses mains étaient moites et son regard un peu flou. Les images oubliées de son rêve ne l'étaient plus. Il ferma les yeux, mais cela ne fit que préciser la vision hautement pornographique que voulait lui envoyer son esprit. Il rouvrit alors précipitamment les paupières... pour se retrouver, cette fois, face au visage surpris de son meilleur ami.
House recula d'un pas alors que Wilson ouvrait la porte. Il avait réussi à reprendre contenance et il espérait que son ami ne s'était pas aperçu de son trouble. Mais la chance n'était pas avec lui :
- Ca va ? Tu n'avais pas l'air dans ton assiette y'a une seconde.
- Pourquoi, tu es médecin ? bougonna t'il.
Il s'empressa d'embrayer sur le sujet pour lequel il était venu voir son ami au départ :
- On dîne ensemble ce soir ?
- Euh... Désolé, j'ai un rendez-vous.
Gregory était déçu, beaucoup plus qu'il n'aurait dû l'être, mais garda son masque impassible.
- Bon, alors bonne soirée ! On se voit demain !
Il fit volte-face et commençait à retourner vers son propre bureau lorsque la main de Wilson posée sur son bras l'arrêta.
- Tu es sûr que ça va ?
- Très bien ! Répondit-il sans se retourner.

Une fois à l'abri dans son bureau, il s'allongea sur le sol, les jambes surélevées sur son fauteuil, et ferma les yeux. Ses pensées étaient chaotiques et il dut faire un effort intense pour arriver à mettre de l'ordre dans tout ça. Il fallait qu'il analyse la situation comme il l'aurait fait avec les symptômes d'un patient.
Premier symptôme, et pas le moindre : le rêve érotique. A présent, il se souvenait parfaitement de ce qui s'y passait... et surtout avec qui il s'y trouvait... A sa connaissance, c'était la première fois qu'un rêve de ce genre le mettait en scène avec Wilson... mais ça n'était pas pour lui déplaire...
Deuxième symptôme : il ne supportait pas de voir son ami sortir avec une femme... quelle que soit la femme, d'ailleurs ! Ca l'agaçait prodigieusement de voir le jeune et attirant médecin papillonner à droite et à gauche.
Troisième symptôme : il venait d'utiliser le qualificatif « attirant » en pensant à James Wilson. Depuis quand trouvait-il son meilleur ami « attirant » ? Bon, il ne fallait pas être hypocrite : l'oncologue était loin d'être une mocheté, mais jamais avant House n'avait utilisé ce mot pour le qualifier.
Quatrième symptôme : c'était quoi ces battements de cœur qui s'accéléraient soudain alors qu'il pensait à Wilson ? La dernière fois que son muscle cardiaque s'était affolé ainsi, c'était pour Stacy... dont il avait été éperdument amoureux...
House soupira profondément. Le diagnostic était simple... il pouvait tout tenter pour le réfuter, mais c'était le seul possible : lui, Gregory House, était amoureux de son meilleur ami, James Wilson.
Il était surpris, mais pas tant que ça. Peu de personnes savaient qu'il n'était pas strictement hétérosexuel. Il avait découvert son attrait pour les garçons en même temps que celui pour les filles. Il avait eu des aventures avec les deux sexes lorsqu'il était adolescent. Il avait même eu une histoire de presque six mois avec l'un des ses camarades au lycée. Et puis, il y avait eu Stacy... bien sûr, il avait continué à fantasmer un peu sur des hommes croisés dans la rue ou à l'hôpital, mais ça n'allait pas bien loin. Après son attaque, il n'y avait eu que Stacy et quelques call-girls, beaucoup moins que ce qu'il se plaisait à faire croire à son entourage !
A présent qu'il avait pris conscience de la réalité de ses sentiments, il se demandait ce qu'il allait devoir faire. Il était tout à fait conscient que cette attirance ne serait jamais partagée par son meilleur ami. Soupirant à nouveau, il se résolut à enfouir tout ça au plus profond de lui. Après tout, il avait l'habitude de se dissimuler au regard des autres, ça ne serait pas une nouveauté !

Quelques heures plus tard, Gregory était affalé sur son canapé, essayant de se concentrer sur les images qui défilaient sur le petit écran. Même s'il avait pris la résolution d'enfouir ses sentiments, ils étaient toujours là et ne pouvaient s'empêcher de venir le torturer. Agacé, il se leva et se dirigea vers la cuisine pour aller se préparer un sandwich. C'est à ce moment-là que la sonnette retentit. Il jeta un bref coup d'œil à la pendule qui annonçait presque minuit, puis alla ouvrir.
- Wilson ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'avais pas un rencart ce soir ?
- Je peux entrer ?
House s'écarta pour laisser passer son ami et referma avant de le suivre dans le salon. James se laissa tomber sur le sofa en soupirant.
- Est-ce que tu serais enfin tombé sur une femme censée qui a préféré te larguer avant de sortir avec toi ? Lança Gregory de son habituel ton sarcastique.
- Je n'avais pas de rendez-vous... je t'ai menti.
Le diagnosticien ne s'attendait pas du tout à une telle révélation. Il s'assit sur un fauteuil et demanda :
- Ma présence t'es donc si insupportable que tu doives t'inventer un rencart pour ne pas dîner avec moi ?
- Ce n'est pas ça... En fait, ça fait plusieurs mois que je n'ai pas eu d'aventure... depuis Grace...
- Grace ?
Wilson lui adressa un regard agacé.
- Ah oui, ta cancéreuse quasi-miraculée ! Donc tu n'as pas eu de femme dans ta vie depuis ?
- Non...
- Et je suppose que tu attends maintenant que je te demande pourquoi.
- Je... je suis amoureux...
House sentit son cœur se serrer... et il savait très bien qu'il ne s'agissait pas d'un problème de santé. Il se força à garder une voix neutre en demandant :
- Et qui est l'heureuse élue ? Je la connais ? Ne me dis pas que c'est Cameron... ou Cuddy...
Son ami baissa les yeux, fixant un point invisible sur le sol. Il se passa quelques minutes avant qu'il ne réponde :
- Ce n'est pas une femme...
Cette fois-ci, le grand et cynique Gregory House ne parvint pas à dissimuler son étonnement :
- T'es amoureux d'un mec ?
Wilson acquiesça en silence. Une infime lueur d'espoir s'était allumée dans le cœur de House mais il ne voulait pas la laisser grandir de peur d'être encore une fois déçu. Il reprit contenance, sourit et souffla d'un air complice :
- Tu ne m'as pas détrompé sur le fait que je connais cette personne... Donc, ça ne peut être que l'un des employés de l'hôpital... Ce n'est pas Foreman, je ne pense pas que ça soit ton genre... En revanche, Chase...
James se leva, l'air furieux.
- Je savais que je n'aurais pas dû venir !
Il se dirigea rapidement vers la sortie pour quitter l'appartement, mais son ami le rejoignit et le rattrapa par le bras avant qu'il ait atteint la porte. House avait totalement oublié la douleur, ce qui lui arrivait rarement.
Les deux hommes se retrouvèrent face à face, yeux dans les yeux. A cet instant précis, Gregory savait qu'il n'avait que deux choix possibles : soit il écoutait son cœur, fonçait comme à son habitude et risquait de perdre le seul vrai ami qu'il avait si jamais il se plantait... soit il écoutait la raison et laissait James partir, quitte à risquer de passer à côté du bonheur... Il y avait un moyen facile d'être fixé : poser la question. Mais, pour une fois, il resta sans voix, incapable de prononcer les mots qui lui brûlaient la gorge.
Au bout d'un moment, son ami rompit le contact visuel, se détournant pour partir. Et là, House sut instantanément ce qu'il devait faire. Il écouta son instinct, attrapa James par la nuque et l'attira à lui pour l'embrasser presque timidement. Alors qu'un flot de désir l'envahissait, il s'attendait à se faire repousser, mais ce fut le contraire : Wilson entrouvrit les lèvres pour approfondir le baiser et accueillir sa langue câline.
Lorsque le manque d'air les obligea à se séparer, ils restèrent un petit moment front contre front, puis s'écartèrent l'un de l'autre. Gregory, dont la canne était restée près du sofa, s'appuya au mur lorsque la douleur refit son apparition. Il la maudit de venir gâcher ce moment si agréable. Sa main se crispa sur sa cuisse : il avait besoin de Vicodine.
Avec l'aide de son ami, il retourna s'assoir. Il prit le flacon posé sur la table basse, avala deux comprimés, puis se tourna vers Wilson qui était silencieux depuis leur baiser. Gregory ne pouvait s'empêcher d'être attendri par la rougeur qui s'étalait sur les joues de son ami. Celui-ci demanda soudain :
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
- J'ai bien une petite idée... sourit House, un peu émoustillé par les souvenirs de son rêve.
Sa phrase eut pour effet de faire rougir encore plus ce pauvre James qui ne semblait plus savoir où se mettre. Il n'y avait pas besoin d'être devin pour savoir que le jeune homme n'avait jamais eu ce genre de relation avant.
- Greg, je...
- C'est rare.
- Quoi ? Souffla Wilson, l'air encore plus perdu.
- Que tu m'appelles par mon prénom... Viens t'asseoir ! Fit-il en désignant la place à côté de lui.
James obéit, mais ne le regarda pas.
- J'aime beaucoup que tu m'appelles par mon prénom... souffla Gregory avant de se pencher pour capturer à nouveau ses lèvres.
Alors que leurs bouches se dévoraient, House sentit une envie impérieuse de toucher la peau de son compagnon. Il glissa ses doigts sous la chemise de Wilson, allant caresser son ventre et ses flancs, lui arrachant des frissons. Soudain, James repoussa un peu violemment son ami et se releva d'un bond.
- Je... je ne peux pas ! Je n'ai jamais...
- Je sais.
Gregory prit sa canne et se releva à son tour, se plantant en face de son ami :
- Je sais aussi que tu en as autant envie que moi... Mais nous avons tout notre temps...
- Et qu'est-ce qu'on va dire aux autres ?
- Les autres ? Je m'en balance comme de ma première chaussette ! Ça ne regarde que toi et moi ! Et puis les autres, s'ils l'apprennent, qu'ils aillent se faire voir ! On s'en fout de ce qu'ils pensent !
- Moi, je ne m'en fous pas ! Répliqua James, visiblement agacé.
- Si tu as peur pour ta réputation, si c'est si important que ça pour toi, je crois qu'il vaut mieux qu'on oublie ce qui vient de se passer.
Le jeune médecin soupira profondément avant de répondre :
- Je ne veux pas oublier.
House sourit largement. Il déposa un chaste baiser sur les lèvres de son ami, puis souffla :
- Tu ferais mieux de rentrer à ton hôtel avant que je ne te saute dessus... tu vois, là, je suis un peu en manque... et je ne parle pas de Vicodine...
- Bonne nuit, Greg.
- Bonne nuit, James.

Deux semaines plus tard

La journée commençait bien pour Gregory House. Son réveil était éteint et il comptait bien profiter de ce jour de congés. Il se tourna vers le corps nu couché près de lui. Sa main se glissa dans les courts cheveux bruns en bataille, puis descendit lentement, frôlant à peine la peau. Il passa sur la nuque, la colonne vertébrale, dans le creux des reins et enfin sur les fesses légèrement rebondies, dissimulées partiellement par le drap.
Si, deux semaines plus tôt, on lui avait dit qu'il se réveillerait un jour avec James Wilson, nu dans son lit, après une nuit d'amour, il aurait frappé l'impudent avec sa canne et lui aurait inoculé un cocktail de virus non mortels mais tous très douloureux. Et pourtant, c'était arrivé et, pour la première fois depuis longtemps, il se sentait enfin heureux.

Fin.
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