Allergie printanière by Cybelia
Summary: Drabble écrit pour le concours des 4 saisons du Monde du Slash partie "Printemps".
Categories: Séries Télé > Sherlock Characters: G Lestrade, John Watson
Genre : Slash
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 1466 Read: 1683 Published: 29/08/2011 Updated: 29/08/2011
Drabble by Cybelia
John écrivait un article pour son blog lorsque son colocataire déboula dans sa chambre, sans frapper bien évidemment.
— Lestrade vient d'appeler !
Sans plus d'explication, Sherlock repartit aussi vite qu'il était arrivé. John soupira profondément, puis sauvegarda son texte avant d'éteindre son ordinateur. Le temps qu'il descende, son colocataire était déjà dans la rue et hélait un taxi. Une fois dans le véhicule, John demanda :
— Tu vas me dire ce qui se passe ou il faut que j'attende d'être arrivé ?
— Le corps d'un homme a été retrouvé dans Eccleston Square.
Sachant qu'il n'en tirerait rien de plus, John n'insista pas. Il se renfonça dans la banquette, son esprit partant en direction de celui qu'ils allaient rejoindre.
Cela faisait quelques mois qu'il était en couple avec l'Inspecteur Gregory Lestrade de Scotland Yard. Tout le monde, eux les premiers, avait été surpris par ce rapprochement. Enfin tout le monde sauf Sherlock, bien sûr, qui avait deviné bien avant eux la nature des leurs sentiments respectifs. Ce qui était un véritable exploit quand on connaissait le détective consultant et sa vision étriquée et froide des relations humaines. John ne put s'empêcher de sourire en revoyant l'expression de son compagnon lorsque Sherlock leur avait demandé de ne pas avoir des ébats trop bruyants pour ne pas gêner sa concentration. Le médecin avait alors cru que Gregory allait mourir d'embarras, ou tuer le détective, au choix. Ce n'avait pas été la seule fois où Sherlock leur avait sorti des phrases de ce genre. Il était évident qu'il prenait un malin plaisir à taquiner l'inspecteur dès qu'il en avait l'occasion, mais, au fil des semaines, le policier avait fini par ne plus réagir, blasé. Cela n'avait en rien refroidi l'ardeur de Sherlock qui lançait des piques de plus en plus pointues, espérant sûrement faire exploser sa victime.

John sortit de ses pensées lorsque le taxi se gara devant le petit jardin d'Eccleston Square. Il suivit Sherlock jusqu'au cordon de police d'où Sally Donovan les regardait approcher, les bras croisés et l'air méprisant. Elle avait toujours détesté le détective consultant qui prenait un malin plaisir à évoquer sa relation adultère avec Anderson à tout bout de champ. Et, depuis que John et Gregory avaient dévoilé leur relation, elle détestait également le médecin, qui ne comprenait pas pourquoi. Lorsqu'il en avait parlé à Sherlock, son ami lui avait affirmé que c'était par pure jalousie, Donovan ayant toujours eu secrètement des vues sur Lestrade et s'étant rabattue sur Anderson par dépit. John n'en était pas convaincu, mais toujours est-il que la jeune femme le considérait avec le même dédain que son colocataire.

Lorsqu'ils le rejoignirent, Lestrade les accueillit avec un éternuement. Sherlock l'ignora et alla s'accroupir près du corps partiellement dissimulé par un buisson. John se tourna vers son compagnon qui venait de se moucher.
— Ça va ?
— Oui, c'est juste cette saleté d'allergie, répondit le policier en désignant un chèvrefeuille à côté d'eux.
Il renifla et éternua à nouveau. Sans se retourner, Sherlock grogna :
— Comment voulez-vous que je réfléchisse avec tout le bruit que vous faites ?
Les deux autres l'ignorèrent. Du coup, il lança d'un ton sec :
— C'est bien la peine de coucher avec un médecin !
Cette fois-ci, John s'énerva :
— Sherlock !
Gregory posa une main sur le bras de son amant :
— Laisse tomber. Tu sais très bien que ça l'amuse. Laissons Monsieur le Détective Consultant travailler et allons nous chercher un café en attendant.
John acquiesça. Il s'éloigna avec son compagnon, celui-ci ayant confié Sherlock à la vigilance d'un bobby. Alors qu'ils passaient devant Donovan, la jeune femme leur adressa un regard mauvais. N'y prêtant aucune attention, ils se dirigèrent vers le Starbucks le plus proche. Ils prirent leur temps pour effectuer le trajet, savourant simplement la présence de l'autre.
— Ah ça va déjà mieux ! lança Gregory en souriant.
— Tu veux que je te prescrive un anti-histaminique ?
Le policier se tourna vers son compagnon, l'air un peu gêné :
— En fait, j'ai menti. Le chèvrefeuille n'y est pour rien...
Il s'interrompit un instant avant de souffler :
— Je crois que je suis allergique à Sherlock...
John le considéra un moment en silence, puis éclata de rire. Mais, devant l'air navré de son amant, il réalisa que celui-ci était très sérieux.
— Tu crois vraiment que tu...
— Je l'ai remarqué la semaine dernière, lorsqu'il est venu au Yard tout seul, quand tu étais occupé à la clinique. Dès qu'il est entré dans le bureau, j'ai eu le nez qui me grattait. Et j'ai été pris d'une crise d'éternuement au bout de quelques minutes. Au début, je n'étais pas sûr que ça venait de lui, mais après qu'il soit parti, ça allait mieux. Et j'en ai eu confirmation tout à l'heure. J'allais très bien avant que vous arriviez.
John était perplexe. Il n'avait jamais entendu parler d'une personne allergique à une autre. Sachant que Sherlock ne portait ni parfum, ni eau de toilette, car il trouvait cela futile, le médecin ne voyait aucune explication à l'allergie de son compagnon. À moins qu'il ne s'agisse d'une réaction psychosomatique... ce qui était très probable compte tenu du caractère de son colocataire.
Il en était là de ses conclusions lorsque Gregory lui demanda :
— Qu'est-ce que tu en penses ?
— Je ne sais pas trop, répondit John, hésitant à faire part de ses réflexions. C'est surprenant.
— Je sais...
Ils passèrent leur commande au Starbucks, puis reprirent le chemin inverse en direction du petit parc. Revenant au sujet qui le tracassait, Lestrade demanda :
— Qu'est-ce que je vais faire si je suis réellement allergique à Sherlock ?
John haussa les épaules.
— Je n'en sais rien... Enfin, du moment que tu n'es pas allergique à moi... ajouta-t-il en souriant.
Gregory l'attrapa par le poignet et l'attira à lui pour l'embrasser avec passion. Son compagnon ne put retenir un grognement de frustration lorsqu'il le relâcha. L'inspecteur souffla d'un air amusé :
— Bon, alors j'ai bien une réaction à ton contact, mais ça n'a rien d'une allergie...
John se sentit rougir et espéra de tout cœur qu'ils bouclent rapidement cette enquête afin de pouvoir prouver à son amant qu'il n'était pas le seul à avoir réagi à leur baiser.

Quand les deux hommes arrivèrent dans le parc, le détective était debout à côté du corps et pianotait fébrilement sur le clavier de son téléphone. Avant que Lestrade ait pu lui demander ses conclusions, Sherlock lança :
— Empoisonnement à l'arsenic. Sûrement sa femme.
L'inspecteur éternua violemment. Cette fois-ci, le détective leva les yeux en fronçant les sourcils.
— Votre allergie se manifeste toujours en ma présence.
Sans attendre de réponse, Sherlock se remit à martyriser son téléphone. Gregory, embarrassé, se tourna vers John. Celui-ci détaillait la tenue de son colocataire, cherchant ce qui pouvait bien provoquer la réaction allergique du policier. Au bout d'un moment, le médecin demanda à son colocataire :
— Sherlock, c'est bien la veste que tu portais lorsque nous avons interrogé la vieille Mrs Wilkins le mois dernier ?
— Oui, pourquoi ? Oh...
Lestrade les regardait tour à tour, ne comprenant visiblement pas de quoi ils parlaient. John expliqua :
— Mrs Wilkins vivait dans une petite maison avec huit chats. Des poils ont dû rester collés sur la veste de Sherlock. Et tu y es sûrement allergique.
Gregory sourit :
— Oui, c'est le cas ! Ouf, je préfère que ça soit ça !
Le détective consultant lui adressa un regard amusé :
— Votre taux de réussite professionnelle aurait grandement chuté si vous aviez réellement été allergique à ma présence.
Avant que ses amis puissent répondre, il s'éloigna vers la sortie du parc et héla un taxi. Lestrade leva les yeux au ciel, puis donna des ordres à Donovan pour que l'équipe du légiste récupère le corps.
— Je vais devoir aller interroger la veuve, soupira Gregory. J'espère que Sherlock ne s'est pas trompé, histoire qu'on classe ça rapidement.
— Je l'espère aussi. J'ai prévu d'effectuer dès ce soir chez toi d'autres tests pour être sûr que je ne suis pas du tout un allergène pour toi.
John vola un baiser à son compagnon, puis quitta à son tour Eccleston Square, un large sourire aux lèvres à la pensée de la soirée à venir.

Fin.
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