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Les jours du mois d'octobre s'égrenaient un peu trop vite au goût de Dean. Chaque matin, au petit-déjeuner, et chaque soir, au dîner, il redoutait que Ben lui pose LA question à laquelle il ne saurait répondre. Arrivé au 28 octobre, il avait cru y avoir échappé. Malheureusement pour lui, ce fut ce jour-là que le jeune garçon lança en plein milieu du souper :
— Dean, tu viendras avec moi chercher les bonbons le soir d'Halloween ?
Le chasseur leva les yeux au ciel puis se tourna vers Lisa, espérant trouver du soutien de son côté, mais sa compagne semblait apprécier l'idée du gamin. Découragé, ne trouvant aucune échappatoire, Dean finit par répondre sur ton où perçait son découragement :
— Ouais, si tu veux...

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Au matin du 31 octobre, Dean pria de toutes ses forces pour se rendormir et ne se réveiller que le lendemain. En vain. Maudissant le ciel, Dieu et ces @&%£# d'emplumés, il finit par se lever à contrecœur. Lisa était déjà partie emmener Ben au collège. Dean déjeuna rapidement, puis se rendit à son travail. Il passa la journée à chercher un prétexte pour échapper à ses obligations, mais rien ne lui vint. Ce fut donc le cœur lourd qu'il reprit le chemin de chez lui. Alors qu'il attendait à un feu rouge, son regard se posa sur une silhouette familière sur le trottoir d'en face. N'en croyant pas ses yeux, Dean les frotta, et quand il regarda à nouveau, il n'y avait plus personne. Secouant la tête, il reprit sa route.

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La soirée fut une véritable torture pour Dean. À chaque seconde, il devait se contenir pour ne pas se ruer sur les monstres variés qui croisaient son chemin. Il s'était forcé à ne pas prendre d'arme avant de quitter la maison, pour ne pas risquer de tuer par mégarde l'un de ses voisins innocents qui aurait eu le malheur de se déguiser en fantôme ou en vampire. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être méfiant, craignant à tout moment qu'un vrai monstre ne se soit dissimulé au milieu des faux. Au milieu de la soirée, alors qu'ils quittaient une maison où Ben avait fait une véritable razzia, Dean eut à nouveau l'impression de voir un visage familier à quelques mètres de lui, mais, après qu'une voiture lui ait brièvement bouché la vue, il constata encore une fois qu'il n'y avait personne. Ces hallucinations commençaient à lui faire peur. « Il » lui manquait, c'était indéniable, mais de là à « le » voir partout...

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Enfin, la soirée se termina et avec elle le calvaire de Dean. Lorsqu'ils rentrèrent, ils trouvèrent Lisa devant la télévision. Ben alla montrer son butin à sa mère tandis que le chasseur partait se réfugier dans le garage. Il souleva la bâche qui protégeait sa chère Impala et y monta. Immédiatement, il s'y sentit en sécurité. Il ferma les yeux, savourant le calme de l'instant. Tout à coup, il réalisa qu'il n'était plus seul. Soupirant profondément, il rouvrit les yeux, s'attendant à voir Lisa assise sur le siège passager. Son cœur se figea lorsqu'il croisa un regard azur bien trop familier.
— Cas ? Castiel, c'est bien toi ?
— C'est bien moi, Dean.
Le chasseur ne savait s'il devait rire ou pleurer, hurler de joie ou de colère contre l'ange qu'il avait passé des mois à prier en vain après la disparition de Sam. Finalement, les sentiments positifs prirent le dessus sur les autres. Avant que Castiel ait eu le temps de réagir, Dean se jeta sur lui, capturant ses lèvres pour un baiser passionné. Il s'attendait à se faire rejeter, mais l'ange referma ses bras sur lui. Le baiser s'approfondit alors que les mains de Dean se faufilaient sous l'éternel trench-coat de Castiel. Lorsqu'ils se séparèrent, le chasseur réalisa qu'ils étaient à présent à l'arrière de la voiture. Son ange lui sourit et il eut l'impression que tout son être se réchauffait soudain. Cependant, des questions le taraudaient. Voulant avoir des réponses avant de se laisser aller totalement à ses retrouvailles avec Castiel, il demanda :
— Pourquoi es-tu là ?
L'ange pencha la tête sur le côté, l'air perplexe. Dean reprit :
— Je suis heureux de te voir... très heureux même... mais pourquoi maintenant ? Ça fait des mois que je prie dans l'espoir de te revoir... alors pourquoi aujourd'hui ?
— La guerre fait rage là-haut, soupira Castiel. L'absence de Notre Père a des conséquences catastrophiques... Je voulais venir plus tôt, mais avec la disparition de Michael, ma présence auprès de mes frères était indispensable. Et puis... je savais que tu n'étais pas seul...
Dean soupira profondément. Bien sûr, il avait Lisa et Ben. Il avait un semblant de vie normale depuis que son frère avait plongé en Enfer avec Lucifer. Mais Castiel lui avait manqué. Son visage, son odeur, sa peau, leurs étreintes secrètes et si intenses lui avaient manqué. L'ange reprit :
— Depuis quelques jours, je sens ton désarroi croître. Ce soir, il est arrivé à un tel niveau que je ne pouvais continuer à l'ignorer. De plus...
Il s'interrompit et détourna le regard mais Dean avait eu le temps de voir le voile de tristesse qui avait obscurci ses yeux clairs. Surpris du comportement inhabituel de son ange, il posa la main sur sa joue et souffla :
— Parle-moi, Cas... Tu peux te reposer sur moi... tu en as le droit après toutes ces fois où je t'ai ennuyé avec mes problèmes.
— Tu ne m'as jamais ennuyé, répondit Castiel dans un murmure.
Il se tut à nouveau quelques secondes avant de reprendre :
— Il y a eu une bataille terrible. Nous avons perdu un grand nombre de nos frères lors de ce combat contre les forces de Raphaël...
Dean eut le cœur serré de voir son compagnon si vulnérable. Et la peur de le perdre définitivement s'insinua en lui. Il attira Castiel dans ses bras, le serrant longuement. Sans rien faire de particulier, ils s'apportaient ainsi le réconfort mutuel dont ils avaient besoin. Au bout de quelques minutes, le chasseur sentit le désir revenir en lui alors que les lèvres de l'ange s'aventuraient dans son cou. La raison le poussa à souffler :
— Lisa va s'inquiéter de ne pas me voir revenir...
— Je me suis assuré que nous ne soyons pas dérangés, répondit Castiel avec un léger sourire.
Connaissant les méthodes de son amant, Dean ne put retenir un léger sourire. Les lèvres de l'ange se posèrent à nouveau sur les siennes, lui faisant oublier tout ce qui n'était pas eux.

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Très vite, les vêtements disparurent, permettant aux peaux de se retrouver. Les mains caressaient, les lèvres goûtaient et les corps fusionnaient dans le secret de l'Impala.

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Lorsque Dean rouvrit les yeux, il était seul dans la voiture, totalement habillé, installé à nouveau derrière le volant. Consultant l'horloge du tableau de bord, il constata que quelques minutes seulement s'étaient écoulées depuis son arrivée dans le garage. Une chape de tristesse s'abattit sur ses épaules à l'idée que ses retrouvailles avec Castiel n'aient été qu'un rêve. Pourtant, un engourdissement familier s'était emparé de son corps. Et, alors qu'il allait quitter l'Impala, il aperçu une forme sombre posée sur le siège passager. Une douce chaleur l'envahit alors que ses doigts se refermaient sur la hampe d'une longue plume noire, soyeuse, symbole de la présence de son ange. Il sourit, puis la rangea soigneusement dans la poche intérieure de sa veste, tout contre son cœur. Sortant de la voiture, Dean leva les yeux au ciel et souffla :
— Reviens vite...

Fin.