Disparition by Cybelia
Summary: Tony et Jethro filent le parfait amour, mais personne n'est au courant. La disparition de l'un des deux va entraîner des révélations.

Ne tiens pas compte de la fin de la saison 2 et de la saison 3.
Categories: Séries Télé > NCIS Characters: Anthony DiNozzo, Leroy Jethro Gibbs
Genre : Slash
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 2 Completed: Oui Word count: 15223 Read: 4353 Published: 17/01/2007 Updated: 17/01/2007
1ère partie by Cybelia
Disparition


Tony fut réveillé par une sensation de froid dans le lit. Il se frotta les yeux pour chasser les dernières brumes du sommeil, puis tendit la main mais ne rencontra que le vide. Un peu surpris, il se leva et se dirigea vers la cuisine sans prendre le temps d’enfiler le moindre vêtement. Il sourit en voyant que la cafetière était presque vide et qu’une tasse avait été lavée récemment. Il prit le récipient, y versa le breuvage amer, puis remarqua enfin le petit mot qui avait été posé à son intention sur le plan de travail.

Tony,

Je suis parti au bureau. Ne sois pas en retard !

J.


Le sourire du jeune homme s’élargit encore. Même dans leur vie privée, son patron ne pouvait s’empêcher de le traiter comme un gamin, mais ça n’était pas pour lui déplaire… surtout lorsqu’il décidait de lui enseigner certaines techniques… comme la nuit passée. Une vague de chaleur traversa Tony alors qu’il repensait à ce qui les avaient occupé de longues heures. Il se morigéna, but son café et alla prendre une douche froide pour calmer l’excitation qui s’était emparée de lui. Il s’habilla rapidement puis alla prendre sa voiture pour se rendre au siège du NCIS.

Près d’une demi-heure plus tard, il se gara dans le parking à sa place réservée et fut surpris de ne pas y voir le véhicule de son supérieur. Alors qu’il entrait dans le bureau, l’absence de l’ex-Marine ne fit que confirmer son étonnement.
— Où est Gibbs ? demanda t’il à Kate qui était plongée dans un rapport.
— Je ne sais pas. Je suis arrivée tôt mais je ne l’ai pas vu.
— C’est bizarre… Il devrait être arrivé depuis longtemps.
— Il a peut-être eu une panne de réveil, sourit la jeune femme.
— Non, il s’est levé tôt… Enfin… Tu parles de Jethro Leroy Gibbs, là ! se reprit Tony devant son regard surpris. Cet homme ne sait pas ce que veux dire « grasse matinée ».
— Il est peut-être en bonne compagnie, lança Tim en passant près d’eux.
Son collègue ne répondit pas. Il avait déjà du mal d’habitude à ne rien laisser transparaître de sa relation avec Gibbs, mais ce matin-là, c’était encore plus difficile. Pourtant, il lui avait promis, lorsqu’ils avaient débuté leur relation, de ne rien en dire aux autres. Tony savait très bien que son amant ne craignait pas les réactions de Kate, McGee, Abby ou Ducky, mais plutôt celle du « grand patron » à cause de la loi de non fraternisation qui s’appliquait aussi au corps des Marines et au NCIS. Soupirant, il alla s’asseoir à son bureau, hésitant sur la conduite à tenir. Il pouvait appeler Jethro sur son portable, mais, si jamais celui-ci était occupé, il risquait de se prendre une réflexion dans les dents et il n’en avait pas trop envie. Pourtant, un mauvais pressentiment s’était insinué en lui. C’était la première fois, depuis plus de trois ans qu’il travaillait avec lui, que Gibbs arrivait en retard au bureau sans avoir au préalable prévenu ses subordonnés. Essayant de ne pas se laisser envahir pas l’inquiétude, Tony décida de se plonger dans son boulot.

Il était presque onze heures lorsque le jeune homme leva les yeux vers la pendule… et Gibbs n’était toujours pas arrivé. Le doute n’était plus permis : il se passait quelque chose d’anormal. Tony composa le numéro du portable de son supérieur, mais il tomba directement sur la messagerie.
— Patron, c’est moi. Il est onze heures et on se demandait où tu étais passé. Rappelle-moi dès que tu as ce message… s’il te plait.
En l’entendant, Kate et Tim s’étaient rapprochés. Ils avaient l’air tous deux inquiets.
— Il est peut-être chez lui, suggéra la jeune femme.
Tony se mordit la langue. Il ne pouvait décemment pas leur dire qu’il y avait peu de chance que Gibbs ait traversé toute la ville pour passer chez lui alors que l’appartement de l’Italien, où il avait dormi, se trouvait à moins d’une demi-heure de route de leur bureau.
— On devrait y aller voir, continua Kate.
— Ok, acquiesça tout de même le jeune homme. McGee, demande à Abby si elle peut localiser le GPS de sa voiture… juste au cas où… ajouta t’il en voyant l’air surpris de ses collègues.
— Je m’en occupe de suite ! répondit Tim.

Tony gara sa voiture devant la maison de son supérieur et ne fut pas surpris de voir que le véhicule de Gibbs ne se trouvait pas dans l’allée, ni nulle part en vue. Kate le précéda en direction de la porte d’entrée et il la laissa sonner. Comme ils n’obtenaient pas de réponse, la jeune femme se retourna vers son collègue et demanda :
— Je crois qu’on devrait entrer.
— T’es folle ! Si Gibbs apprend qu’on est allés chez lui en son absence, il va nous tuer !
— Et s’il avait eu un malaise et qu’il ne puisse pas répondre ?
— Eh bien…
Tony devait admettre qu’elle avait raison, même s’il était presque sûr que son amant n’était pas là. Il soupira.
— Ok. Mais s’il nous tombe dessus, je dirai que c’était ton idée !
— D’accord, Monsieur Trouillard !
Alors qu’elle sortait un passe-partout, il lui tendit une clé. Sous le regard inquisiteur de la jeune femme, il eut du mal à ne pas rougir.
— N’oublie pas qu’il m’a hébergé, il y a quelques temps… j’ai oublié de la lui rendre.
Kate n’avait pas l’air convaincue par son histoire, mais ne répondit pas. Comment aurait-il pu lui dire que Jethro lui avait donné sa clé lors de la dernière Saint-Valentin ? Ce soir-là, les deux hommes avaient dîné en tête-à-tête chez l’Italien et l’ex-Marine avait proposé à son compagnon d’utiliser plus intelligemment leurs deux logements : à partir de ce jour, ils passaient leurs semaines chez Tony, plus proche du bureau, et leurs week-ends chez Jethro, plus éloigné, donc comportant moins de risques de tomber sur une connaissance en allant chercher les croissants le dimanche matin.

A l’intérieur, tout était en ordre, presque trop. Cela se voyait que les lieux n’étaient pas beaucoup occupés et Tony espéra que sa collègue n’allait pas trop se poser de questions.
— Je savais Gibbs maniaque du rangement, mais à ce point, c’est maladif ! lança t’elle en explorant les lieux.
Bien entendu, ils ne trouvèrent personne et aucune trace prouvant que le propriétaire des lieux y soit passé récemment.
— Je t’avais bien dit qu’il n’était pas là, soupira Tony.
Il sursauta lorsque son portable sonna, rompant subitement le calme des lieux. Son espoir fut déçu en voyant le nom d’Abby sur l’écran.
— DiNozzo.
— Tony, c’est moi.
— Salut Abby ! Tu as trouvé sa voiture ?
— Eh bien…
— Quoi ?
— Son GPS a été désactivé.
— QUOI ?
— Pas la peine de hurler, Tony ! s’exclama la laborantine.
— Désolé. Qu’est-ce qui s’est passé ?
— Aucune idée.
— Tu n’as aucun moyen de le retrouver ?
— Si le système avait juste été éteint, ça aurait été du gâteau, mais là, il a été carrément enlevé ! Le transpondeur a du être arraché, c’est la seule explication.
— Merci… souffla Tony, son mauvais pressentiment revenant en force.
Il se tourna vers Kate et lui expliqua la situation, puis reprit à l’attention d’Abby.
— Dis à McGee de contacter la police locale, qu’ils recherchent sa voiture.
— Tu crois qu’il lui est arrivé quelque chose ?
— Tu crois que Gibbs disparaîtrait dans la nature sans nous prévenir ? répondit Tony, essayant de garder son calme.
— Tu as raison… on s’en occupe. Tiens-moi au courant si tu as du nouveau.
— Toi aussi.
Et il raccrocha. Alors qu’il se tournait à nouveau vers Kate, il sentit un vertige le prendre et dut s’appuyer au mur pour ne pas tomber.
— Tony, qu’est-ce qui t’arrive ?
— C’est rien… Ca va aller.
— Tu es blanc comme un linge. Viens t’asseoir.
Elle le prit par le bras et le conduisit vers une chaise. Elle alla lui chercher un verre d’eau qu’il but lentement. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il ne s’était jamais senti aussi mal.
— Tu as mangé ce matin ?
— Non… juste bu du café…
— C’est pas bon de vouloir trop imiter Gibbs, Tony ! Tu devrais manger quelque chose.
A cette idée, le jeune homme sentit son estomac se révulser. Il secoua la tête.
— Il ne vaudrait mieux pas… souffla t’il. Ca va passer.
Il se sentait déjà un peu mieux, même si ça n’était pas encore la grande forme. Ce n’était vraiment pas le moment qu’il tombe malade ! Jethro avait sûrement besoin de lui. Cette pensée le revigora, même si un malaise persistait tout au fond de lui. Il se leva, sous le regard inquiet de Kate.
— Ca va. On devrait rentrer au bureau. Il va falloir prévenir le Directeur.
— Tu es sûr que ça va ?
— Oui oui, ne t’en fais pas. Allons-y !

Une fois dans l’immeuble du NCIS, Tony, qui se sentait mieux malgré la boule à l’estomac qui ne le quittait pas, se précipita vers McGee et Abby qui discutaient.
— Du nouveau ?
— Rien, soupira la laborantine. On a prévenu la police locale et la police de la route, au cas où, mais ils n’ont pas encore trouvé sa voiture. J’ai pris la liberté de vérifier s’il avait utilisé sa carte bancaire, mais il ne l’a pas fait… et son portable n’est pas plus localisable que sa voiture. Nous avons appelé tous les hôpitaux, mais ils n’ont admis personne qui ressemble au signalement de Gibbs… les morgues non plus… termina t’elle dans un souffle.
Tony se passa une main sur le visage, essayant de chasser la lassitude qui s’était emparée de lui. Il soupira profondément.
— Je vais prévenir le Directeur.
Sans attendre la réponse des autres, il se dirigea vers le bureau du « grand patron » du NCIS. La secrétaire de celui-ci lui adressa un sourire charmeur, mais il n’avait pas le cœur à jouer avec elle et lui demanda un peu sèchement :
— Morrow est là ?
— Oui.
— Il faut que je lui parle, c’est très important !
La jeune femme blonde prit le téléphone et contacta le Directeur. Quand elle raccrocha, elle se tourna vers Tony en souriant :
— Tu peux y aller.
— Merci.
L’Italien frappa deux coups à la porte, puis pénétra dans le bureau de Morrow. Cela n’était que la seconde fois qu’il y venait, la première datant de son embauche au NCIS. Le Directeur était assis à son fauteuil et leva les yeux vers lui.
— Agent DiNozzo ! Asseyez-vous. Que se passe t’il de si urgent ?
— Gibbs a disparu, Monsieur.
— Disparu ? s’étonna Morrow.
Tony lui expliqua la situation. Au fur et à mesure qu’il parlait, il vit le visage de son interlocuteur se décomposer.
— Vous n’avez aucune piste ?
— Aucune. Pour l’instant, la seule chose qui pourrait nous permettre de le retrouver serait que la police mette la main sur sa voiture… ou qu’une personne, Gibbs ou quelqu’un d’autre, utilise sa carte de crédit ou son portable…
— Je vois…
Il réfléchit un long moment, puis lança :
— Agent DiNozzo, je vous charge de mener les recherches. La procédure voudrait que je vous envoie une personne plus haut gradée, mais je sais que vous et votre équipe êtes les plus compétents pour mener cette enquête.
— Merci, Monsieur.
Tony se leva, soulagé que Morrow lui fasse confiance.
— Retrouvez-le ! lui lança le Directeur avant qu’il ne sorte du bureau.
— A vos ordres, Monsieur.

Tony rejoignit Kate et Tim qui étaient occupés sur leurs ordinateurs.
— Vous avez quelque chose ?
— Rien, répondit la jeune femme. Qu’est-ce qu’il a dit ?
— Il nous confie l’enquête. Où est Abby ?
— Elle est redescendue au labo. Nous…
Elle fut interrompue par la sonnerie du téléphone de McGee. Celui-ci décrocha rapidement.
— McGee ! Oui… oui… je note…d’accord, on arrive. Merci.
Il raccrocha et se tourna vers ses collègues qui attendaient, impatients.
— La police a retrouvé sa voiture.
— Allons-y ! lança Tony.
Quelques minutes plus tard, ils montèrent dans un véhicule du NCIS. Kate ayant refusé de laisser conduire Tony après le malaise qu’il avait eu chez leur supérieur, elle prit le volant et ils se dirigèrent vers l’endroit que la police avait indiqué à Tim, une zone industrielle délabrée située au nord de la ville. Lorsqu’ils y arrivèrent, ils virent que la voiture de Gibbs avait été entourée par un cordon de sécurité. Tony fut le premier auprès de l’officier de police.
— Agent Spécial DiNozzo, voici les Agents Spéciaux Todd et McGee.
— Officier Wallace. Le véhicule était vide lorsque je l’ai trouvé.
— Merci. On prend le relais, répondit Kate tandis que Tony se dirigeait déjà vers la voiture de son supérieur en enfilant ses gants.
Le jeune homme en fit le tour, cherchant des indices visibles. A son grand soulagement, il ne vit pas de sang dans l’habitacle ni autour. Les clés étaient toujours sur le contact, la boîte à gants était ouverte et l’arme que Jethro y dissimulait avait disparu. Il ouvrit le capot, inspectant le moteur, cherchant la raison qui aurait pu pousser son amant à se garer dans ce quartier désert, plutôt éloigné du chemin reliant son appartement à l’immeuble du NCIS. A première vue, le moteur semblait intact, mais il demanderait à Abby de l’inspecter en détail. Alors qu’il refermait le capot, la voix de McGee l’interpella :
— Tony !
Le jeune homme se précipita vers son collègue qui lui tendit le portable de Gibbs.
— Il était sous la voiture.
DiNozzo prit le téléphone qui était éteint et tenta de l’allumer sans succès. Il rendit l’appareil à Tim.
— Demande à Abby de voir ce qu’elle peut en tirer.
Kate, qui s’était rapprochée des deux hommes, demanda :
— Qu’est-ce qu’il est venu faire ici ? Ca n’est pas vraiment sur sa route !
— Non, admit Tony, qui était soulagé que cet endroit soit aussi loin de chez lui que de chez son supérieur, ne pouvant donc pas créer des soupçons chez ses collègues.
— J’ai appelé les techniciens pour qu’ils viennent chercher la voiture, reprit la jeune femme.
— Ok. On refait un tour dans les environs et on rentre.

Tony était vraiment très inquiet. Leur deuxième inspection des lieux n’avait rien donné. Abby était en train de travailler sur la voiture et le portable de Gibbs. Kate et McGee étaient pendus au téléphone avec divers informateurs pour essayer d’en apprendre plus, mais aucune démarche ne semblait concluante. C’était comme si leur supérieur s’était littéralement volatilisé. Le jeune homme sentait une migraine poindre. Il se massa lentement les tempes pour essayer de se soulager, mais l’angoisse qui lui nouait les tripes se manifestait en faisant apparaître dans son esprits des scénarios tous plus affreux les uns que les autres qui finissaient invariablement par la mort de Jethro Gibbs. Il serra les paupières lorsqu’il sentit des larmes poindre. Il ne voulait pas se laisser abattre, il savait que son amant comptait sur lui, qu’il avait besoin de lui. Alors qu’il se morfondait, la voix de Kate lui demanda :
— Tony, ça va ?
— Non, répondit-il dans un souffle.
— Dis… j’ai eu une idée… elle me paraît très invraisemblable, mais, connaissant Gibbs…
DiNozzo ouvrit les yeux et darda son regard azur sur sa collègue.
— Je t’écoute.
— Et si… tu vas trouver ça idiot…
— Accouche ! lança Tony, perdant patience.
— Et si tout ceci n’était qu’un coup monté par Gibbs pour nous tester ?
Le jeune homme mit quelques secondes à comprendre ce que Kate suggérait.
— Tu veux dire… qu’il aurait mis en scène sa disparition juste pour voir si on était capable de le retrouver ?
— Oui. Pourquoi pas ?
Tony ne trouva rien à répondre. Après tout, l’idée n’était pas si insensée que ça, surtout lorsqu’il s’agissait de Jethro Gibbs. Pourtant, son intuition lui soufflait qu’il ne s’agissait pas de ça. S’il avait voulu les mettre à l’épreuve, il lui aurait suffit de les laisser mener tous seuls la prochaine enquête. Et, surtout, le Directeur Morrow aurait été au courant. A moins que… Tony soupira :
— De toutes façons, qu’il s’agisse ou non d’un test, nous n’en aurons la certitude que lorsque nous aurons retrouvé Gibbs. Alors, au boulot !
Kate acquiesça silencieusement et retourna à sa place. Tony n’avait aucune envie de rester là sans rien faire alors il décida d’aller voir où en était Abby.

La laborantine était penchée sur sa table de travail, dans un silence quasi-religieux. Elle se retourna lorsque Tony entra.
— Du nouveau ? demanda t’elle.
— Non. Et toi ?
— Je viens de finir de regarder son portable. Rien de particulier à part qu’il n’a plus de puce et que sa batterie est vide. Par contre, la voiture est intéressante…
Ils descendirent à l’atelier où le véhicule de Gibbs était installé sur des rails, capot ouvert.
— Qu’est-ce que tu as trouvé ?
— Quelqu’un a trafiqué l’arrivée d’essence. Et c’est quelqu’un de vraiment futé !
— Pourquoi ?
— La personne qui a fait ça a mis une minuterie qui a déclenché deux pinces, coupant l’arrivée d’essence dans le moteur, d’où la panne.
— Et qu’est-ce qui est si futé là-dedans ?
— Cette façon de faire n’a provoqué aucune fuite visible et aucun voyant d’alerte sur le tableau de bord ne s’est allumé. Donc, Gibbs ne pouvait pas savoir ce qui se passait.
Tony était perplexe, mais faisait confiance à l’expertise de la jeune femme.
— Tu as tiré quelque chose de la minuterie ?
— Non… en fait, elle n’est plus dans la voiture…
— Alors comment tu…
— Il y a des traces des pinces sur les durites… et pour la minuterie, j’ai deviné. Si les pinces avaient été mises avant que la voiture démarre, elle n’aurait pas fait cent mètres…
— … donc elles n’ont pu être que déclenchées par une minuterie… Bon travail, Abby.
— Merci. Mais ça ne va pas beaucoup nous aider pour retrouver Gibbs, souffla la laborantine en fronçant le nez.
— C’est tout de même mieux que rien, répondit Tony en se forçant à sourire.
Alors qu’ils remontaient au labo, Abby posa une main sur l’épaule de son ami.
— Tu devrais leur dire la vérité…
Surpris, il se tourna vers elle :
— De quoi tu parles ?
— Du fait que Gibbs ne sortait pas de chez lui ce matin, mais de chez toi.
Tony se sentit subitement rougir et balbutia :
— Que… comment…
— Je vous connais bien, tous les deux. J’avais déjà remarqué que quelque chose avait changé entre vous... notamment son regard sur toi... et une chose que j'ai trouvé dans son portable n’a fait que confirmer mes soupçons, ajouta t’elle avec un clin d’œil.
Le jeune homme sentit son cœur manquer un battement. Il comprit immédiatement de quoi son amie parlait : pour l’anniversaire de Jethro, il lui avait envoyé un SMS qui ne pouvait pas être plus explicite :
Happy Birthday my love. T.
Abby le regardait à présent avec sollicitude.
— Ne t’en fais pas, je ne dirai rien. Mais, je crois que Kate et McGee devraient le savoir.
Tony se laissa tomber sur une chaise et se passa une main sur le visage, essayant de rassembler ses idées.
— Je ne peux pas… si jamais ça arrive aux oreilles de Morrow, nos carrières sont foutues. Franchement, je m’en remettrai si je suis viré, mais je ne veux pas que Gibbs souffre par ma faute. Pour l’instant, les autres n’ont pas besoin de savoir.
— Sauf qu’ils vont sûrement chercher des indices au mauvais endroit. La voiture de Gibbs a été trafiquée cette nuit, près de chez toi… et, donc, si vous voulez essayer de trouver quelque chose à ce sujet, tu vas bien être obligé de leur dire la vérité.
Tony comprit que la jeune femme avait raison. Avec un long soupir, il admit :
— Tu as raison… il va me tuer… surtout si ce n’est qu’un test…
— De quoi tu parles ?
Il expliqua à son amie l’hypothèque qu’avait émise Kate. Abby ne sembla pas surprise.
— Ca lui ressemblerait assez de faire ça… mais dans ce cas, il a du engager un bon mécano parce que je ne le connais pas capable d’installer une minuterie dans son moteur tout seul. Ca serait un bateau, je ne dis pas, mais une voiture…
— Ca n’est pas vraiment rassurant tout ça… parce que ça veut dire qu’il a sûrement été enlevé. Et la personne qui a fait ça était vraiment organisée… et devait sûrement l’avoir surveillé depuis plusieurs semaines…
Tony sentit à nouveau son estomac se révulser. A l’idée qu’un criminel les ait espionnés, ait tout vu de leur vie qu’ils essayaient tant bien que mal de dissimuler à leurs amis le rendait malade. Et le fait que l’homme qu’il aimait soit aux mains d’une telle personne était la pire des catastrophes qu’il ait jamais pu imaginer.
— Tony, ça va ?
— Non, mais je n’ai pas le droit de me laisser aller. Il faut que je retrouve Gibbs !
Il quitta la jeune femme et remonta au bureau rejoindre Kate et McGee. Il leur expliqua ce qu’Abby avait trouvé puis leur demanda de s’asseoir.
— J’ai quelque chose d’important à vous dire.
Ses collègues obéirent. Lorsqu’ils furent installés, Tony se percha sur le coin de son bureau et, les yeux fixés sur ses mains, il lança d’une voix qu’il espérait assurée :
— Cela fait plusieurs mois que Gibbs et moi, nous sommes… nous…
Il prit une grande inspiration :
— Nous sommes ensemble !
Un grand silence ponctua sa déclaration. Kate et Tim échangèrent un regard, puis la jeune femme sourit:
— J’ai gagné !Tu me dois vingt dollars !
Alors que l’autre homme la payait, Tony bondit.
— Quoi ?
— Ca fait un moment que j’avais deviné, mais je n’étais pas sûre de moi… et McGee me soutenait que je me faisais des idées…
— Et vous aviez parié sur nous ?
— Oui. Bon… je suppose que si tu te décides à nous en parler justement aujourd’hui, c’est parce que ça a un lien avec la disparition de Gibbs.
— Hum… oui… il était chez moi la nuit dernière… donc sa voiture a du être trafiquée en bas de mon appartement.
Kate se leva et attrapa son sac.
— Allons-y !
Alors que Tim s’apprêtait à la suivre, Tony l’arrêta :
— Il faudrait que tu cherches dans les fichiers tous les criminels que Gibbs a fait enfermer, qui seraient sortis récemment et qui seraient capable d’avoir posé la minuterie qui a provoqué la panne de sa voiture.
— Ok. Je vais demander à Abby de me donner un coup de main, on ira plus vite.
— Bonne idée. On t’appelle si on a quelque chose.

Kate se gara en bas de l’immeuble de Tony. Celui-ci se dirigea directement vers l’endroit où la voiture de Gibbs avait été garée, quelques heures plus tôt. Ensemble, ils scrutèrent le sol à la recherche d’un indice, mais il n’y avait rien.
— On devrait demander au voisinage, suggéra la jeune femme. Peut-être que quelqu’un a vu quelque chose.
— Bonne idée. Par contre, je préfèrerais que tu t’occupes de mon immeuble… j’ai pas trop envie que certains de mes voisins se mêlent de ma vie privée…
— Pas de problème. J’y vais.
Kate disparut à l’intérieur. Tony traversa la rue et alla interroger les habitants des autres bâtiments. Alors qu’il désespérait de trouver quelque chose, il tomba sur un homme d’une quarantaine d’années qui lui répondit :
— J’ai vu un type traîner dans le coin.
Le cœur battant à tout rompre, l’Italien demanda :
— Racontez-moi !
— Hier soir, je suis rentré soir parce que j’ai fait l’inventaire de mon magasin, je suis disquaire. Lorsque je me suis garé, j’ai vu un homme qui soulevait le capot d’une voiture. J’ai supposé qu’il était en panne alors je me suis approché.
— Vous lui avez parlé ?
— Oui. Je lui ai demandé si je pouvais l’aider. Et il m’a dit que non, qu’il avait déjà appelé un dépanneur.
— Vous avez vu son visage ?
— Oui, mais il faisait sombre…
— Il était comment ? Brun, blond ? Grand, petit ?
— Il était un peu plus grand que moi, assez mince et brun, je crois.
— Aucun signe particulier ? Une cicatrice ou quoi que ce soit d’autre ?
— Non…
L’homme réfléchit un instant, puis reprit :
— Si ! Après lui avoir parlé, je suis revenu vers ici mais je me suis retourné vers lui juste avant d’entrer dans l’immeuble et j’ai remarqué qu’il boitait fortement.
— Quelle jambe ?
— Attendez… On aurait dit que sa jambe gauche était plus courte que la droite.
Tony nota cet élément dans son calepin.
— Rien d’autre ?
— Non, je ne crois pas.
L’agent du NCIS donna sa carte au témoin :
— Si jamais quelque chose d’autre vous revient, appelez-moi.
— Bien sûr.
— Merci beaucoup !
— De rien. J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez.
« Moi aussi… » songea Tony en quittant les lieux. Il fit le tour des autres voisins, mais personne n’avait rien vu. Il rejoignit alors Kate qui avait fini d’interroger les habitants de son immeuble. Il lui raconta ce que l’homme lui avait dit, puis proposa :
— Rentrons ! Peut-être que McGee et Abby auront des suspects à nous proposer et que l’un d’eux boitera !

Dans l’ascenseur qui les menait vers leur bureau, Tony s’adossa au mur. Tant qu’il bougeait, ça allait, il arrivait à ne pas imaginer le pire, à ne pas penser que celui qu’il aimait était peut-être gravement blessé ou pire… mais, dès qu’il s’arrêtait, son cerveau se remettait à remuer les pires idées et il avait l’impression que son estomac se convulsait. Il ferma les yeux un instant, essayant de se calmer. Il sursauta presque en sentant la main de Kate sur son épaule.
— Tu devrais vraiment manger quelque chose…
Il secoua la tête négativement.
— Ca ne passerait pas…
— Tu n’aideras pas Gibbs si tu tombes d’inanition ! Tu vas manger quelque chose, c’est un ordre !
— Bien, M’dame… sourit Tony.
Malgré son malaise, il devait admettre que la façon dont ses collègues – et amis, il devait bien se l’avouer – avaient pris l’aveu de sa relation avec Jethro, l’avait soulagé. Il prit une grande inspiration et se redressa au moment où la cabine s’ouvrait. Ils rejoignirent Tim qui pianotait rapidement sur son clavier.
— Vous avez trouvé quelque chose ? demanda t’il sans lever les yeux de son écran.
Tony raconta ce que le témoin avait vu.
— Des suspects potentiels ?
— Des tas, malheureusement ! Mais, avec les détails que tu viens de me donner, ça devrait réduire le champ d’investigation.
Avisant la pizza qui était posée sur son bureau, Kate interpella son collègue :
— Tony !
Le jeune homme se retourna vivement vers elle et soupira. Il savait qu’elle avait raison, mais savait aussi que son estomac refuserait de digérer quoi que ce soit tant qu’il n’aurait pas de nouvelles de Gibbs. Pourtant, il fit un effort et entama une part encore chaude. Finalement, son corps parut accepter qu’il se nourrisse et il se sentit mieux au point d’engloutir une seconde part. Lorsqu’il eut terminé, il sentit que ses forces revenaient un peu. Il se releva et s’approcha du bureau de McGee.
— Alors ?
— Eh bien…
— Quoi ?
— Je n’ai trouvé personne dans notre liste de suspects qui boite…
— C’est impossible !
Kate les rejoignit.
— Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ?
— On reprend tout depuis le début, soupira Tony.

***


Minuit. Cela faisait maintenant plus de 16 heures que Gibbs avait disparu. Tony ne tenait pas en place. Il avait essayé de rester assis à son bureau, mais à chaque fois qu’il s’arrêtait de bouger, il se mettait à penser au pire, alors il préférait rester actif. Kate, McGee, Abby et lui avaient repris la liste des suspects potentiels et avaient étudiés les dossiers un par un, mais n’avaient rien trouvé. Epuisé, le jeune homme se laissa tomber sur sa chaise en soupirant :
— C’est pas normal qu’on n’ait aucune piste sérieuse ! On doit être parti dans la mauvaise direction !
Soudain, une idée lui traversa l’esprit. Elle parut totalement folle, mais si elle s’avérait exacte, cela expliquerait leurs difficultés à trouver le ravisseur de leur supérieur. Il se leva d’un bond et quitta le bureau, sous les regards surpris de ses coéquipiers. Il descendit au labo où Abby était penchée sur son microscope.
— J’ai eu une idée ! lança Tony, la faisant sursauter.
— Je t’écoute ! répondit la laborantine en se tournant vers lui.
— Tu peux trouver des infos sur un civil ?
— Je peux toujours essayer. Tu as son nom ?
— Non, mais il vit juste en face de chez moi.
— Ton témoin ? Tu crois qu’il a quelque chose à voir avec la disparition de Gibbs ?
— C’est possible, je ne veux écarter aucune piste, si farfelue soit-elle.
— Ok.
Il donna l’adresse exacte à la jeune femme qui pianota rapidement sur son clavier. Quelques minutes plus tard, un permis de conduire apparut à l’écran.
— Adam Wilson, lut Abby. 43 ans…
Elle chercha encore et tomba sur son dossier militaire.
— C’est un ancien lieutenant de l’Air Force. Il a été viré suite à plusieurs incidents…
— De quel genre ?
— Des bagarres… La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est quand il s’est battu avec son supérieur et l’a envoyé à l’hôpital. L’homme est resté trois semaines dans le coma et ils ont viré Wilson sans indemnisation.
— Il s’y connaît en voitures ?
— Hum… y’a des chances. Son père possède un garage à Seattle. Et… oh…
— Quoi ? demanda Tony en se penchant sur l’épaule de son amie.
— Il avait une sœur, Anna Wilson, qui était sergent chez les Marines.
— Ce nom me dit quelque chose…
— Normal, Gibbs et toi l’avez arrêtée, il y a trois ans. Elle revendait de la drogue sur la base de Norfolk : cocaïne, héroïne, etc… Elle a prit cinq ans de prison… mais elle ne les finira jamais…
— Elle est sortie ?
— Non, elle est morte. Assassinée par ses co-détenues suite à un deal qui a mal tourné, d’après le rapport de la prison.
— Ca fait longtemps ?
— Deux mois.
Tony s’assit sur un tabouret. Il venait de comprendre que Wilson les tenaient responsables, Gibbs et lui, de la mort de sa sœur, et qu’il avait décidé de se venger en enlevant l’ex-Marine. Serrant les poings, il se releva, furieux.
— Merci, Abby !
La jeune femme hocha la tête et il sortit.

Armés d’un mandat, qu’ils n’avaient eu aucun mal à obtenir lorsque le Directeur Morrow avait été mis au courant de la situation, les trois enquêteurs du NCIS arrivèrent devant l’immeuble où vivait Wilson. Ils descendirent de voiture tandis que l’Italien donnait ses ordres :
— McGee, tu prends la sortie de secours, au cas où il tenterait de s’enfuir par derrière. Kate, tu viens avec moi.
Tony se dirigea vers la porte de l’appartement du suspect. Il frappa normalement, se retenant de fracasser le battant. N’obtenant aucune réponse, il cogna plus fort.
— NCIS ! Ouvrez !
Toujours rien. Le jeune homme échangea un regard avec sa collègue et décida de ne plus être patient. Il se recula et donna un coup de pied dans la porte qui s’effondra sur le sol dans un fracas. Les deux agents entrèrent, armes aux poings. Ils firent le tour de l’appartement, mais aucune trace de Wilson. Pendant que Kate appelait Tim pour lui dire de les rejoindre, Tony commençait à fouiller les lieux, en espérant trouver un indice qui lui permette de savoir où le ravisseur détenait Gibbs. Alors qu’il entrait dans la salle de bains, Kate l’appela :
— Tony, j’ai trouvé quelque chose !
Il se précipita dans la chambre du suspect où son amie lui désigna une caméra munie d’un téléobjectif, installée devant la fenêtre. Il n’eut pas besoin de regarder dans l’appareil pour savoir que celui-ci était braqué sur son appartement… et notamment sur la fenêtre de sa chambre. Il sentit la colère le gagner, mais réussi à la faire taire. Cependant, la découverte suivante qu’il fit ne le calma pas, au contraire : sous le lit se trouvaient deux cartons remplis de cassettes vidéos dont les étiquettes comportaient des dates. Tony prit la première, celle du 15 mars, surlendemain de la mort d’Anna Wilson, et la mit dans le magnétoscope. Dès les premières images, son estomac se noua. Sur l’écran, on pouvait voir Jethro, debout dans sa chambre, vêtu uniquement d’un caleçon, qui l’attirait contre lui pour l’embrasser fougueusement. Tony coupa l’image, furieux. Kate s’approcha, l’air inquiet tandis que McGee gardait les yeux baissés sur le sol, apparemment gêné.
— Je vous jure qu’il va passer un sale quart d’heure ce type ! grogna l’Italien. Il faut absolument qu’on le retrouve !
— J’ai prévenu la police et je leur ai donné son signalement, expliqua son amie.
— Sa voiture ?
— Elle est toujours dans le parking de l’immeuble, répondit Tim, j’ai vérifié avant de monter. J’ai demandé à Abby de voir si une compagnie de taxi serait venu ici dans la journée.
— Ok. Continuons à chercher, il doit bien y avoir un indice quelque part ! s’exclama DiNozzo.
Il se pencha sur les cartons de cassettes et en sortit une datée de la veille.
— Je vais regarder celle-là, il y aura peut-être un indice.
Les deux autres sortirent pour fouiller à nouveau l’appartement. Tony s’assit sur le bord du lit et mit la cassette en route. Une foule de sentiments le parcouraient alors qu’il se voyait dans les bras de Jethro, sur l’écran : colère, détresse, humiliation et surtout, une envie irrépressible d’étrangler Wilson de ses propres mains. A la fin de la bande, il n’avait rien appris de plus qui pourrait l’aider à retrouver son amant. Il soupira profondément, puis rangea la cassette avec les autres avant de rejoindre ses collègues.
— Alors ?
— Rien, soupira Kate.
— J’ai peut-être quelque chose, lança McGee, penché sur le bureau de Wilson.
Les deux autres se précipitèrent vers lui et se mirent de chaque côtés, regardant par-dessus son épaule.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Tony en désignant le papier que son collègue lisait.
— Un contrat pour l’achat d’un cercueil…
— Pour sa sœur, sûrement, répondit Kate.
— Il date d’il y a trois jours, répliqua Tim. Et vu la taille, ça correspond à la carrure de Gibbs.
Tony se retint au dossier d’une chaise proche. Un vertige l’avait saisi à l’idée que son compagnon devait être enfermé dans un cercueil quelque part. Un silence pesant s’installa dans la pièce. Tous trois sursautèrent lorsque le téléphone de McGee sonna.
— Oui Abby ? Ok, c’est noté ! Merci.
Il raccrocha et se tourna vers ses collègues :
— Wilson a pris un taxi vers dix-huit heures pour se rendre au cimetière du nord.
Tony eu une illumination soudaine lorsqu’il revit dans son esprit quelque chose qu’il avait lu sur l’écran de la laborantine, près d’une heure plus tôt.
— Sa sœur est enterrée là-bas dans le caveau familial ! Allons-y !

La pleine lune illuminait les lieux. En temps normal, Tony n’aurait pas été très rassuré de se promener de nuit dans un cimetière, mais là, il s’en moquait. La seule chose qui comptait, c’était de retrouver Jethro en vie. Ils se déployèrent pour s’approcher du caveau, ne sachant pas si Wilson était toujours dans le coin. Tony avançait rapidement vers la petite construction qu’il voyait à une vingtaine de mètres devant lui. Il n’y avait pas de bruit à part ceux des oiseaux nocturnes. Alors qu’il arrivait devant la porte du caveau, il entendit un bruissement sur sa droite. Il se retourna vivement, arme pointée devant lui et eut à peine le temps de s’écarter avant qu’une balle ne s’écrase sur la pierre, à l’endroit même où se trouvait sa tête une seconde plus tôt. Il roula sur le sol, se dissimulant derrière une stèle, puis appela ses collègues.
— Kate, McGee, vous le voyez ?
— Non. Ca va ?
— Oui, il m’a manqué. Il est quelque part à la droite du caveau, murmura t’il en tendant le cou pour essayer d’apercevoir Wilson.
— Je l’ai ! souffla la voix de Timothy dans son oreillette.
Deux coups de feu retentirent, des balles sifflèrent, puis une voix inconnue s’éleva :
— Agent DiNozzo ! Je sais que vous êtes là !
— Où est Gibbs ? répondit Tony.
— Vous le savez très bien. Il est dans sa dernière demeure.
L’Italien ne put retenir un frisson de terreur. Il déglutit difficilement et lança :
— Pourquoi avez-vous fait ça ?
Il connaissait déjà la réponse, mais il fallait qu’il le fasse parler pour que ses collègues puissent le localiser et l’arrêter.
— Il a tué ma sœur. A cause de lui, elle s’est retrouvée en prison et elle a été tuée là-bas !
— Je suis aussi coupable que lui. J’ai participé à l’arrestation d’Anna.
— Je le sais, DiNozzo ! Mais j’ai décidé qu’en tuant votre amant, je vous punissait également. Je…
Wilson s’interrompit subitement. Un coup de feu explosa dans l’air, suivi rapidement d’un second et d’un cri. Tony se précipita vers l’endroit d’où provenaient les bruits et trouva Kate debout au-dessus du ravisseur, étendu sur le sol, un trou sanglant dans la poitrine.
— J’allais le neutraliser mais il m’a vue et il a tiré. Je n’ai pas eu le choix… s’excusa t’elle.
Ils furent rejoints par McGee.
— J’appelle une ambulance.
— Il n’en aura pas besoin, souffla Tony qui s’était baissé pour vérifier si Wilson était toujours vivant, mais appelle-là tout de même… pour Gibbs…
Le jeune homme se redressa vivement et se précipita vers le caveau. Il ne fut pas surpris de constater que la porte en pierre avait été fermée hermétiquement. Kate le rejoignit rapidement après être allée chercher des outils dans la voiture. Ils s’attaquèrent ensemble au joint qui avait été mis pour colmater l’ouverture. Il leur fallut presque une demi-heure pour arriver à dégager l'entrée. Tony se rua à l’intérieur dès qu’il le put. Le cercueil était posé au milieu du caveau. Le jeune homme toussa à cause de l’air raréfié, mais ne perdit pas de temps et s’attaqua aux clous qui maintenaient le couvercle. Enfin, il réussit à ouvrir le cercueil et poussa un petit cri de surprise en voyant la pâleur de son amant, étendu là sans connaissance. Tony ne perdit pas de temps à réfléchir et se pencha vers lui, testant son pouls. Son cœur rata un battement lorsqu’il se rendit compte que Gibbs ne respirait plus. Il se lança alors dans un bouche à bouche tandis que McGee pratiquait le massage cardiaque. Kate, debout à côté d’eux, les éclairait avec deux torches. A chaque seconde qui passait, l’Italien sentait son espoir s’effriter alors qu’il n’obtenait aucune réaction de la part de son compagnon. Des larmes ruisselaient sur ses joues, mais il continuait, refusant d’admettre qu’il était arrivé trop tard pour le sauver. Lorsqu’une main voulut l’écarter du corps de Jethro, il se rebella, mais Kate l’attrapa par le bras pour le calmer.
— Laisse-les faire.
Tony réalisa alors qu’il s’agissait des médecins de l’ambulance qui venaient d’arriver. Il recula, s’asseyant sur le sol du caveau, adossé contre un mur froid, les yeux fixés sur le corps inanimé de l’homme qu’il aimait. Il ne pensait à rien, son cerveau était comme anesthésié. Soudain, la voix d’un docteur le ramena au présent :
— J’ai un pouls !
Quelques secondes plus tard, Gibbs était emmené sur un brancard jusqu’à une ambulance. Tony les suivit et monta dans le véhicule après avoir dit aux médecins :
— Je suis son compagnon.
Une fois à l’intérieur, il prit la main de Jethro dans la sienne et se pencha pour lui souffler à l’oreille :
— Je t’interdis de mourir.
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