Est-ce un rêve ? Ou est-ce la réalité ? by Cybelia
Summary: La première partie est un drabble écrit pour le concours St Valentin 2010 du Monde du Slash. La deuxième partie est un OS, suite qui explique les raisons des agissements de Robert.
Categories: RPS > Acteurs de ciné Characters: Jude Law, Robert Downey Jr
Genre : Slash
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 2 Completed: Oui Word count: 2763 Read: 2305 Published: 28/02/2010 Updated: 28/02/2010

1. Est-ce un rêve ? by Cybelia

2. Ou est-ce la réalité ? by Cybelia

Est-ce un rêve ? by Cybelia
Jude n'avait jamais aimé la Saint Valentin et ce n'était pas maintenant qu'il était célibataire qu'il allait se mettre à l'apprécier. Le fait qu’il soit amoureux d’un homme, marié, totalement hétérosexuel, vivant à des milliers de kilomètres de là et qui se trouvait de plus être depuis quelques mois son meilleur ami, était déjà difficile à vivre en temps normal. Ce jour-là de l’année, c’était carrément insupportable.
Pour éviter l'étalage dégoulinant de cœurs roses et d'amoureux se bécotant dans les rues de Londres, il décida de passer cette journée chez lui, à étudier les scenarii envoyés par son agent. Il commença par éliminer tous ceux où le rôle qu'on lui proposait ressemblait trop à ce qu'il faisait avant "Sherlock Holmes". Il avait adoré jouer Watson, un personnage à la fois dynamique, intelligent et amusant. Et il n'avait aucune envie de revenir en arrière, de retomber dans des rôles de "beaux gosses" sans cervelle. Lorsqu'il eut terminé son premier tri, il ne lui restait plus qu'un quart des scripts devant lui. Il ouvrit alors le premier et se plongea dans sa lecture.

La soirée était bien avancée lorsque la sonnette le fit sursauter. Il se frotta les yeux, un peu fatigué d'avoir passé la journée à lire, puis se leva et se dirigea vers la porte d'entrée. Lorsqu'il l'ouvrit, il fut étonné de ne voir personne. Alors qu'il allait refermer le battant, son regard se posa sur un bouquet de fleurs des champs, posé sur son paillasson. Surpris, il scruta les alentours déjà assombris par la tombée de la nuit, en vain. Il ramassa le bouquet, y chercha une carte mais il n'y avait rien, aucune indication de l'expéditeur. Perplexe, il rentra et referma soigneusement la porte derrière lui. Il prit ensuite la direction de la cuisine pour essayer de trouver un vase. Lorsqu'il y entra, il se figea, le cœur battant à tout rompre. Il resta un instant silencieux à fixer la silhouette familière de l’homme qui était en train de déboucher une bouteille de vin blanc. Jude finit par retrouver la parole :
— Robert ?
L'intéressé se retourna, un grand sourire plaqué sur les lèvres. Toujours sous le choc, le britannique l'interrogea :
— Comment es-tu entré ?
— Un magicien ne dévoile jamais ses secrets ! répondit l'américain en s'approchant.
Jude prit le verre que son ami lui tendait et se laissa tomber sur une chaise en bredouillant :
— Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu fais là ?
— J'avais juste envie de te voir.
Robert avait pris un air innocent que son ami connaissait trop bien. Jude avait beaucoup de mal à repousser l'espoir fou qui tentait de s'insinuer dans son cœur. Il souffla :
— Tu veux dire que tu as fait des milliers de kilomètres juste pour me voir ? Tu sais, tu pouvais utiliser la webcam, ça aurait été plus simple.
L'américain s'assit face à son ami, se pencha vers lui et posa une main sur son genou. Jude regarda cette main comme s'il s'agissait de la chose la plus incongrue au monde.
— Je voulais te voir... en personne... souffla Robert, toujours souriant.
Totalement perdu, le britannique soupira :
— Même avec le décalage horaire, tu ne seras jamais rentré à temps pour passer la Saint Valentin avec Susan.
— Je n'en ai pas l'intention.
Jude secoua la tête.
— Là, tu vas devoir m'expliquer, Rob. Qu'est-ce qui s'est passé ? Vous vous êtes disputés ?
— Pas du tout. Elle a su dès notre rencontre que ça finirait par arriver un jour. Et elle préfère me laisser être heureux de mon côté plutôt que de risquer de me perdre définitivement. Elle sait très bien qu'elle sera toujours mon ancre... que si ça ne fonctionne pas, je reviendrai vers elle... et qu'elle a une place privilégiée dans mon cœur quoiqu’il arrive.
Le discours de son ami n'éclairait absolument pas la lanterne de Jude qui avait l'impression de naviguer en plein brouillard. Robert se pencha un peu plus vers lui, faisant s'affoler son cœur déjà bien mis à l'épreuve. Le regard sombre de son ami se plongea dans le sien tandis qu'il soufflait :
— La seule personne avec qui j'avais envie de passer la Saint Valentin cette année, c'est toi...
Avant que le britannique ait eu le temps de réagir, l'autre homme glissa une main dans sa nuque et l'attira à lui pour capturer ses lèvres. Jude eut l'impression que tout son corps allait exploser de désir alors que la langue de son ami s'insinuait dans sa bouche à la rencontre de la sienne. Un gémissement lui échappa au moment où Robert le relâchait. Il rouvrit des paupières qu'il ne se souvenait pas avoir fermées et replongea dans le regard de son ami. L'américain le fixait en silence, un léger sourire sur les lèvres, apparemment confiant.
L’esprit de Jude fourmillait de questions mais il avait trop peur que le rêve s’efface. Il décida alors de remettre ses interrogations à plus tard et de profiter au maximum de l’instant présent, quelles qu’en soient les conséquences. Il sourit à son tour et souffla :
— C’est le plus beau rêve que je n’ai jamais fait…
— Il peut devenir encore plus beau, si tu le souhaites, répondit son ami en se levant et en le prenant par la main.
Robert l’entraîna hors de la cuisine, directement dans sa chambre. Jude se laissait porter par le désir, totalement insouciant. Il ne pensait à rien d’autre qu’à la bouche qui venait à nouveau de capturer ses lèvres et aux mains habiles de l’autre homme qui s’insinuaient sous son pull. Très vite, il se retrouva nu, étendu sous le corps à la fois souple et musclé de celui qui était en train de passer du statut de meilleur ami à celui d’amant.
Au moment où le plaisir l’emportait dans sa déferlante, Jude réalisa que ce rêve très réaliste allait sûrement changer son point de vue sur la Saint Valentin.

Fin du drabble.
Ou est-ce la réalité ? by Cybelia
Lorsqu’il s’éveilla, Jude n’osa pas ouvrir les yeux immédiatement. Il voulait encore rester dans son rêve, n’ayant aucune envie de retomber lourdement dans la réalité. Pourtant, quelque chose clochait : il y avait sur son oreiller une odeur familière qui ne lui appartenait pas. Et son corps se souvenait de caresses et d’une étreinte qui était pourtant censée n’avoir eu lieu que dans son imagination. Il se décida enfin à ouvrir les yeux. Son espoir s’évanouit lorsqu’il constata qu’il était bien seul dans son lit. Soupirant profondément, il s’assit, passa une main dans ses cheveux en bataille et sur son visage las. Après un passage éclair par la salle de bains, il enfila un peignoir sur son boxer, puis se rendit dans la cuisine en vue de se faire du café.
Quelle ne fut pas sa surprise de trouver le couvert mis pour le petit-déjeuner, la cafetière déjà pleine et le bouquet de fleurs des champs de son rêve installé dans un vase au milieu de la table. Il resta quelques secondes sur le pas de la porte, incapable de croire à ce que lui montraient ses yeux. Alors qu’il réalisait enfin, une voix familière souffla derrière lui :
— Bonjour, la marmotte !
Jude se retourna d’un bond, le cœur affolé et se retrouva nez-à-nez avec celui qu’il croyait n’avoir été qu’un rêve.
— Tu es vraiment là ?
— Bien sûr !
Inconscient du trouble de son ami, Robert se dirigea vers la table sur laquelle il posa une poche en papier.
— Je suis allé jusqu’au Starbucks. Je sais que tu raffoles de leurs muffins alors je suis allé t’en chercher.
Comme Jude ne bougeait toujours pas, essayant de remettre de l’ordre dans ses idées, son ami le rejoignit :
— Ça va ? Tu es pâle ; on dirait que tu as vu un fantôme.
— Tu… je n’ai pas rêvé ?
— Si tu parles de la nuit dernière, sourit l’américain en l’enlaçant, c’était bien réel.
Pour confirmer ses dires, il embrassa Jude avec tendresse. Le baiser sortit le britannique de sa torpeur. Il se dégagea un peu brusquement des bras de son amant d’une nuit et lança :
— Pourquoi ?
— Tu vas devoir être plus précis si tu veux une réponse.
— Je croyais que tu aimais Susan !
— Je l’aime.
— Mais…
Robert lui prit la main et l’entraîna jusqu’à une chaise sur laquelle il l’obligea à s’asseoir. Il alla ensuite chercher la cafetière. Une fois les tasses pleines et les muffins disposés dans une assiette, l’interprète de Holmes s’installa face à son ami.
— Tu devrais manger. Je vais t’expliquer.
Jude but une gorgée de café, qu’il trouva excellent, et attendit que l’autre homme veuille bien éclaircir la situation.
— Il faut d’abord que je commence par te dire quelque chose à mon sujet que tu ignores : je n’ai jamais été strictement hétérosexuel. Depuis mon adolescence, je suis attiré par les hommes et les femmes, avec une préférence pour ces dernières, mais il m’est arrivé d’avoir des aventures masculines, plus ou moins longues.
— Comme moi… souffla Jude entre deux bouchées de muffin.
— Oui, acquiesça son ami. Quand j’ai rencontré Susan, je lui ai tout dit. Je ne voulais pas qu’elle l’apprenne par quelqu’un d’autre et je voulais être totalement sincère. Elle a été beaucoup plus compréhensive que ce que je pensais. La veille de notre mariage, elle m’a dit que si je rencontrai un jour un homme, elle s’effacerait pour me permettre d’être heureux avec lui, mais seulement à la condition que je ne la rejette pas totalement. En revanche, elle m’a dit que si je touchais à une autre femme, j’étais un homme mort !
Jude ne put s’empêcher de rire devant l’air indigné de son ami. Puis, il demanda :
— Et tu as déjà craqué pour un mec depuis ton mariage ?
— Un seul… répondit Robert en plongeant son regard sombre dans celui de son ami.
L’anglais sentit un frisson de désir traverser son échine.
— Quand est-ce que tu as su ?
— Lorsque j’ai dû annuler ma venue à Paris à cause des Golden Globe. Je me faisais une telle joie de te revoir… Je me suis demandé pourquoi ça me dérangeait autant de ne pas venir en Europe. J’y ai pensé pendant des heures jusqu’à ce que je réalise que tu me manquais beaucoup plus que tu n’aurais dû.
— Pourquoi tu ne m’en as pas parlé avant ?
— Tu m'avais dit que tu voulais essayer de recoller les morceaux avec Sienna. Mais, à ce que je vois, ça n'est plus d'actualité.
Jude hocha la tête. Son ami reprit :
— Et puis je ne voulais pas risquer de perdre notre amitié.
— Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
— Susan.

Flashback

Robert était en train d’essayer de se concentrer sur la lecture d'un script lorsque son épouse entra dans le bureau.
— Chéri, il faut qu’on parle.
Il leva les yeux vers elle, surpris par son ton sérieux.
— Un problème ?
— Pas vraiment. Mais c’est important.
Il posa le scénario et ôta ses lunettes, attendant la suite qui ne tarda pas à venir. Susan lui tendit une enveloppe en silence.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Robert, surpris.
— Ouvre.
Il obéit et trouva un billet d’avion – aller simple – pour Heathrow, départ le lendemain après-midi. Encore plus étonné, il souffla :
— Je n’ai pas d’engagement de prévu à Londres…
— Ce n’est pas professionnel.
Il remit le billet dans l’enveloppe et la fixa, perplexe. Elle approcha un fauteuil pour s’asseoir face à son époux et reprit :
— Je t’aime, Rob. Et je sais que tu m’aimes. Cependant… j’ai compris qu’en ce moment, une autre personne occupe ton cœur…
Il ouvrit la bouche pour l’interrompre, mais elle leva la main afin de l’en empêcher :
— Laisse-moi terminer, s’il te plaît. Je sais quels sont tes sentiments et je veux tenir la promesse que je t’ai faite avant notre mariage. Je veux que tu sois heureux, même si ça doit être loin de moi. J’ai confiance en toi… et en lui… Il saura te rendre le sourire, chose que je ne suis plus capable de faire depuis quelques semaines.
Elle se tut pendant un long moment. Il en profita pour demander :
— Comment as-tu deviné ?
— J’ai vu ton visage éclairé lorsque tu lui parlais au téléphone ou sur le net, et tellement éteint en-dehors de ces moments-là. J’ai senti combien il te manquait un peu plus chaque jour…
Vaincu par ses arguments, Robert soupira.
— Je ne voulais pas te faire de mal, Susan. Je n’ai jamais cherché à…
— Je le sais. Mais personne ne peut contrôler ses sentiments. Et je ne veux pas être celle qui t’empêchera de vivre pleinement cette relation. Je n’ai aucune envie de te voir replonger dans cet enfer dont tu as eu tant de mal à sortir.
— Et s’il me repousse ? Même s’il est bi, comme moi, rien ne prouve qu’il partage mes… élans…
— Fais-moi confiance. J’ai vu la façon dont il te regarde, ce mélange d’attirance et d’admiration qui brille dans ses yeux à chaque fois qu’il se trouve près de toi. Il ne te repoussera pas.
Robert sourit, le cœur partagé entre son bonheur à venir et la culpabilité présente.
— Je me demande ce que j’ai fait pour mériter la chance de t’avoir pour épouse.
— Je me le demande aussi parfois, répondit-elle en riant.

Fin Flashback


Jude avait écouté le récit de son ami en silence, abasourdi par la perspicacité de Susan.
— J’ai donc fait mon sac et j’ai pris l’avion. Quand j’ai vu que j’arriverai à temps pour la Saint Valentin, je me suis dit que c’était encore mieux. J’ai loué une voiture et je suis passé chez un fleuriste avant de débarquer chez toi hier soir.
L’anglais avala sa dernière gorgée de café avant de souffler :
— À partir du moment où tu m’as embrassé et jusqu’à ce matin, j’ai cru que je rêvais. Je m’étais persuadé que ce moment n’arriverait jamais…
— Et pourtant, je suis là… et je ne suis pas prêt de repartir… enfin, si tu veux bien de moi…
— Je suis capable d’avaler la clé pour t’empêcher de quitter cette maison, rit Jude.
— Tu n’auras pas à aller jusque là, je te rassure.
Robert se leva et approcha sa chaise de celle de son désormais amant.
— Puisque tu as cru que tu rêvais cette nuit, il va falloir tout reprendre à zéro.
— Je ne m’en plaindrai pas… souffla le britannique.
L’américain se pencha vers lui. Leurs lèvres se soudèrent à nouveau tandis que leurs langues se retrouvaient, mutines et gourmandes. Robert glissa une main sous le peignoir de son compagnon pour aller caresser son ventre. Ses doigts descendirent jusque sur le boxer déjà tendu, arrachant un gémissement à son propriétaire.
Lorsqu’il fut en mesure de parler à nouveau, Jude souffla :
— Je n’ai pas encore pris ma douche…
— Moi non plus, sourit son amant.
Le britannique prit alors la main de l’autre homme et l’entraîna vers la salle de bains, bien décidé à lui prouver qu’il était, cette fois, totalement conscient qu’il s’agissait bien de la réalité.

Fin.
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