Première neige by Cybelia
Summary: Drabble écrit pour le concours des 4 saisons du Monde du Slash, partie "Hiver".
Categories: Séries Télé > Sherlock Characters: G Lestrade, John Watson
Genre : Slash
Challenges:
Series: Aucun
Chapters: 1 Completed: Oui Word count: 1562 Read: 1168 Published: 29/08/2011 Updated: 29/08/2011

1. Drabble by Cybelia

Drabble by Cybelia
John Watson aimait marcher dans la neige, l'entendre crisser sous ses pas. Emmitouflé dans son épais manteau beige, il parcourait lentement les allées de Regent's Park. Là au moins, il n'avait pas à supporter la vue, et surtout l'odeur, des expériences étranges de son colocataire. Il savourait le calme ambiant, un sourire flottant sur ses lèvres un peu gercées par le froid. Alors qu'il marchait, son esprit dériva vers celui qui occupait toutes ses pensées.
Si, quelques mois plus tôt, on lui avait dit qu'il tomberait amoureux d'un homme, il aurait ri. C'était sans compter sur le charme d'un certain inspecteur de Scotland Yard. Au fil des enquêtes que Sherlock et lui menaient avec le policier, ce dernier et John avaient fini par devenir amis. Puis, peu à peu, les sentiments du médecin avaient évolué, jusqu'à ce qu'il réalise un beau matin qu'il était irrémédiablement amoureux de l'inspecteur Gregory Lestrade. Bien entendu, il avait gardé cela secret, ne pouvant imaginer une seconde que ses sentiments soient partagés. Il n'avait évidemment pas réussi à dissimuler son inclination à Sherlock, qui s'amusait beaucoup à le taquiner à ce sujet. Raison pour laquelle John essayait de passer le moins de temps possible dans l'appartement.

Tout en marchant, John était arrivé près du lac. Il resta un moment à regarder une vieille dame nourrir les canards, puis reprit son chemin. Alors qu'il allait s'éloigner de la berge, son pied glissa sur une plaque de verglas. Au moment où il pensa qu'il allait tomber dans l'eau glacée du lac, il sentit deux bras puissants entourer son torse pour le retenir. Le cœur battant à tout rompre, il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits. Il leva alors les yeux vers son sauveur et son rythme cardiaque s'affola à nouveau.
— Je crois que je suis arrivé à temps, souffla la voix chaude de Gregory Lestrade.
L'inspecteur relâcha John qui bredouilla :
— Oui... euh merci...
— À ton service.
Le médecin se noya quelques instants dans le regard intense de l'autre homme mais finit par détourner les yeux, gêné. Il sentait ses joues s'empourprer et il espérait que son ami mettrait ça sur le compte du froid. Ses jambes commençant à ne plus vouloir le soutenir, John avisa un banc et s'y assit. Lestrade prit place à côté de lui, les mains enfoncées dans les poches de son manteau gris. Durant quelques minutes, les deux hommes restèrent silencieux, jusqu'à ce que John souffle :
— Sherlock est à l'appartement.
— Je sais. Mais ce n'est pas lui que je venais voir.
Surpris, le médecin jeta un coup d'œil à son ami et remarqua pour la première fois ses traits tirés. Le policier donnait l'impression de ne pas avoir dormi depuis plusieurs jours. Pris d'une inquiétude à la fois personnelle et professionnelle, John demanda :
— Tu vas bien ?
— Pas vraiment...
Lestrade se pencha en avant, les mains croisées, les coudes posés sur ses genoux, le regard baissé vers le sol. Avant que son ami ait le temps de l'interroger plus avant, il reprit :
— Tu sais, quand on passe ses journées au milieu de victimes et de criminels, on finit par saturer. Il y a des jours où je me demande combien de temps encore je parviendrai à tenir sans perdre la raison... Je suis venu te voir parce que j'avais besoin d'en parler à quelqu'un qui ne fasse pas partie du métier, mais qui puisse comprendre ce que je ressens.
— Tu as bien fait, souffla John. Je serai toujours là si tu as besoin de discuter...
Gregory se redressa et se tourna vers lui en souriant.
— Merci.
Le cœur de John fit un bond dans sa poitrine. Comme toujours, il se sentit fondre totalement sous le regard intense de son ami. C'est alors que le portable du policier sonna, interrompant le silence gêné qui s'était installé.
— Désolé, s'excusa Lestrade avant de répondre.
Lorsqu'il raccrocha, il soupira profondément :
— Je dois y aller. Merci encore de m'avoir écouté.
Il se leva et s'éloigna sous le regard troublé de John qui ne savait pas s'il serait encore capable de dissimuler longtemps ses sentiments à celui qu'il aimait.

Deux semaines plus tard

Pour la première fois depuis qu'il vivait au 221B Baker Street, John s'y retrouvait totalement seul. Mycroft Holmes avait réussi à convaincre son frère de l'accompagner fêter l'anniversaire de leur mère... enfin, John se demandait si l'aîné n'avait pas en réalité kidnappé son cadet pour l'obliger à le suivre. Et Mrs Hudson était partie passer quelques jours chez sa nièce pour l'aider avec ses jumeaux nouveaux-nés.
John savourait le calme et la tranquillité. Il pouvait enfin regarder la télévision quand il le voulait et manger sans risquer de tomber sur une tête coupée dans le frigo ou des aliments avariés.

Ce soir-là, John alluma un feu dans la cheminée, se prépara un plateau et s'installa devant le poste, zappant allègrement. Alors qu'il s'arrêtait sur un documentaire animalier, il fut dérangé par la sonnette de la porte d'entrée. Râlant contre l'importun, il fut tenté de ne pas répondre, mais se leva finalement pour aller ouvrir, juste au cas où son visiteur serait Gregory Lestrade. Il n'avait eu aucune nouvelle de l'inspecteur depuis leur discussion dans le parc et espérait que celui-ci allait mieux.
Lorsqu'il ouvrit la porte, le médecin sut qu'il avait eu raison de descendre.
— Bonsoir, John.
— Bonsoir.
— Je peux entrer un moment ?
John s'effaça pour le laisser passer, remarquant son air encore plus fatigué que lors de leur dernière rencontre. Gregory fit tomber la neige qui s'accrochait encore à ses chaussures et à ses épaules avant de monter au premier. Une fois en haut, il ôta son manteau et s'assit sur le sofa en soupirant profondément. John lui proposa :
— Thé ? Café ?
— Tu n'aurais pas quelque chose de plus fort ?
— Whisky ?
— Parfait !
Le médecin remplit deux verres, puis vint s'installer dans un fauteuil en face de son ami. Gregory but une gorgée avant de demander :
— Sherlock est sorti ?
— Parti chez sa mère. Et Mrs Hudson est chez sa nièce.
John crut voir une lueur inconnue dans le regard de l'autre homme, mais elle disparut si rapidement qu'il pensa l'avoir imaginée. Il plongea le nez dans son verre pour que son ami ne voie pas son trouble. Même s'il se doutait de la réponse, le médecin demanda :
— Tu vas mieux ?
— Non, pas vraiment. J'ai encore du mal à dormir... mais je sais enfin pourquoi... et ça n'a rien à voir avec le travail...
Intrigué, John voulut poser une autre question, mais Gregory le devança :
— Ça ne me réussit pas d'être amoureux...
Le cœur du médecin se serra. Depuis qu'il avait compris la nature de ses sentiments pour le policier, il redoutait le jour où celui-ci lui annoncerait qu'il avait rencontré quelqu'un... et ce jour était arrivé. Parvenant à grand peine à empêcher sa voix de trembler, John questionna :
— Comment s'appelle-t-elle ?
— Ce n'est pas « elle », répondit Lestrade, le regard fixé sur le liquide ambré qu'il faisait tourner dans son verre.
Au moment où John réalisait ce que son ami venait de lui dire, Gregory leva les yeux vers lui et avoua presque dans un murmure :
— La personne que j'aime est un homme... un médecin... qui vit au 221B Baker Street...
Abasourdi, totalement sous le choc de la révélation qui venait de lui tomber dessus, l'intéressé dévisagea son visiteur, la bouche ouverte et les yeux écarquillés. Gregory baissa à nouveau le regard, visiblement embarrassé.
— Je suis désolé... je ne voulais pas te choquer... Je m'étais promis de ne jamais rien te dire, mais je ne peux plus garder ça pour moi. Ça me ronge de l'intérieur...
Pendant qu'il parlait, John avait eu le temps de reprendre ses esprits. Il se leva et alla s'asseoir près de son ami. Il posa une main sur le bras du policier en souriant :
— Je suis effectivement choqué... mais pas pour la raison à laquelle tu penses... J'ai été surpris d'apprendre que... que mes sentiments sont partagés...
Gregory se tourna vers lui. Cette fois, c'était à son tour d'être étonné.
— Tu...
John le fit taire en posant ses lèvres sur celles de son ami. Le policier mit une fraction de seconde à réagir, puis glissa sa main dans la nuque du médecin pour l'empêcher de s'éloigner et approfondir le baiser. Leurs lèvres se découvrirent avec délices pour la première fois. Une vague de désir envahit John alors que l'autre main de Gregory se glissait sous son pull. Le médecin prit la main de son futur amant pour le conduire à l'étage supérieur, bien décidé à lui faire oublier le froid de l'hiver.

Quelques minutes avant l'aube, Sherlock referma silencieusement la porte de la chambre de John en souriant et murmura :
— Mycroft, tu me dois cinquante livres…

Fin.
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