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La promesse.


Charlie se sentait un peu coupable d’avoir laissé Don tout seul pour aller dîner avec Larry chez Amita. Il avait prétexté une migraine pour s’éclipser tôt et remontait à présent l’allée de la maison familiale. La voiture de Don était toujours là. Alors qu’il entrait dans le salon, Charlie vit de la lumière filtrer sous la porte fermée du garage. Il poussa le battant sans bruit et entra. Il sourit en voyant que Don s’était endormi sur le canapé, des photos posées sur son torse. Le mathématicien s’accroupit près de son aîné et prit les clichés. Il reconnut les visages de quatre jeunes enfants qui avaient été les victimes innocentes de fusillades de représailles à la chaîne. Son cœur se serra à l’idée que des milliers d’autres personnes avaient péri à cause de la folie d’un seul homme. Il se releva pour poser les photos sur la table. Il resta là un long moment, ses yeux parcourant les visages étalés devant lui. Il sursauta lorsque deux bras entourèrent sa taille. Il se laissa aller contre le torse de Don qui posa son menton sur son épaule.
— Tu es rentré tôt. Ca va ?
— Oui… je suis juste un peu fatigué… Et puis, je ne sais plus quoi faire pour repousser les avances d’Amita sans lui dire la vérité.
— Elle a encore essayé ? demanda Don, une pointe de jalousie dans la voix.
— Comme d’habitude. J’ai beau faire comme si je ne voyais rien, je sens bien qu’elle n’est plus dupe. Elle doit se demander ce que j’attends pour l’inviter…
— Dis-lui que tu aimes quelqu’un d’autre.
— Je la connais : elle voudra savoir qui et ne me lâchera pas tant qu’elle ne le saura pas.
— Dis-lui juste que tu préfères les hommes, alors !
Charlie rit.
— Elle serait capable d’essayer de me caser avec l’un de ses frères !
Don déposa un baiser dans son cou, lui arrachant un frisson de désir.
— Dis-lui que tu veux rester vierge jusqu’au mariage.
— Tu crois vraiment qu’elle va y croire ? Et puis… si je lui dis ça, elle va me demander de l’épouser !
L’agent du FBI soupira.
— Tu sais que tu fais vraiment preuve de mauvaise volonté !
— La faute à qui ? Si tu ne m’avais pas ensorcelé, je n’aurais pas besoin de la repousser.
— Je t’ai ensorcelé ? Tiens, c’est nouveau, ça !
Charlie se dégagea de l’étreinte de son aîné pour lui faire face :
— Oui, tu m’as ensorcelé… Je t’appartiens pour toujours…
— Je l’espère bien… souffla Don avant de capturer ses lèvres pour un doux baiser.
Sans se séparer, ils se dirigèrent vers le sofa où ils se laissèrent tomber enlacés.

***


A cause du risque de se faire surprendre par leur père, leur étreinte avait connu son apothéose dans la chambre de Charlie. Le jeune homme était blotti dans les bras de son frère, bercé par ses battements de cœur qui reprenaient peu à peu un rythme normal.
— Tout serait beaucoup plus simple si je pouvais crier au monde entier que je t’aime et que je n’aimerais jamais que toi.
— Je sais… soupira Don. Je suis aussi frustré que toi… et je suis jaloux quand Amita te tourne autour… mais nous le savions lorsque nous avons commencé cette relation : nous ne pourrons jamais vivre notre amour au grand jour.
— Du moment que nous pouvons le vivre dans l’obscurité de ma chambre ou de la tienne, je suis heureux, répondit Charlie, sa main caressant tendrement le bras de son aîné.
— Moi aussi.
Après un court moment de silence, le jeune mathématicien souffla :
— Don ?
— Hum ? lui répondit une voix endormie.
— Si je me faisais assassiner, tu serais capable de faire quelque chose d’aussi terrible que ce qu’a fait le Révérend Owens pour venger sa fille ?
Comme son frère ne répondait pas, Charlie se redressa sur un coude pour le regarder.
— Don ?
— Je réfléchissais… franchement, je ne sais pas… la douleur de te perdre serait tellement atroce que je ne sais même pas si je serais capable de te survivre…
Charlie soupira.
— Je comprends… parce que c’est pareil pour moi…
— Alors, on va se faire une promesse ! sourit Don. Je te jure que je ne mourrai jamais !
— Moi aussi, je te le jure ! souffla son cadet en souriant également.
Tous deux savaient très bien qu’ils ne pourraient pas tenir une telle promesse, mais ils feraient leur maximum pour vivre leur amour le plus longtemps possible.

Fin.



Drabble de 746 mots écrit le 25/10/2006.


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