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Réconfort.


Les locaux du FBI étaient presque déserts en ce début de soirée, la plupart des agents étant rentrés chez eux retrouver leurs familles. Assis à son bureau, Don était en train de finir de taper son rapport quand son portable sonna. Il décrocha sans regarder le numéro.
— Eppes.
— Don, c’est moi.
— Papa ? Qu’est-ce qui se passe ?
— Est-ce que tu pourrais passer la nuit à la maison ? J’ai un rendez-vous et je ne veux pas laisser Charlie tout seul.
— Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a ? s’inquiéta Don.
— Il est encore sous le choc de ce qui s’est passé l’autre jour. Ca fait plusieurs nuits qu’il ne dort pas ou très peu. J’ai essayé d’en parler avec lui, mais il s’obstine à me répéter qu’il va s’en remettre.
Ces derniers mots firent ressurgir le sentiment de culpabilité que l’agent du FBI ressentait depuis la fusillade. Il soupira longuement, puis répondit :
— Ok. J’arrive !
Il jeta un coup d’œil à sa montre et ajouta :
— Je devrais être là dans vingt minutes.
— D’accord. A tout à l’heure.
Il raccrocha, enregistra son rapport incomplet – il attendrait bien le lendemain matin pour être terminé – prit sa veste et quitta l’immeuble. A peine un quart d’heure plus tard, il se garait dans l’allée de la maison familiale.
Alan l’attendait dans l’entrée, son manteau à la main.
— Il faut que j’y aille. Ton frère est dans le garage.
— Ok. Passe une bonne soirée.
— Merci. Ne m’attendez pas ! A demain, Donnie.
Alan quitta la maison. Son fils referma derrière lui puis se dirigea vers la porte du garage qu’il trouva entrouverte. Il la poussa doucement et entra. Contrairement à ce qu’il pensait, il ne trouva pas Charlie en pleine résolution d’une équation complexe mais assoupi sur le sofa. Le jeune homme semblait dormir paisiblement. Don s’accroupit près de lui, ne résistant pas à l’envie de remonter une boucle brune qui était tombée sur le front de son cadet. Il attrapa le plaid étalé sur le dossier et l’en couvrit avant de se relever. Pensif, il fit un tour dans la pièce, regardant les formules mathématiques qui recouvraient les tableaux noirs. Pendant longtemps, il n’avait pas compris l’utilité de ces nombres et de ces symboles étranges… jusqu’à ce que Charlie commence à l’aider à résoudre des affaires grâce à eux. Mais, à présent, il s’en voulait d’utiliser le savoir de son frère… parce qu’à cause de lui, à deux reprises, Charlie avait failli être tué… La première fois, après l’histoire du sniper, il s’était juré de toujours protéger son frère, de ne jamais lui faire courir le moindre risque… mais il avait échoué. Son sentiment de culpabilité gonflait de plus en plus, créant une boule dans sa gorge.
Un gémissement le tira de ses pensées. Il s’approcha de son cadet qui s’agitait dans son sommeil. Inquiet, Don s’assit au bord du sofa, une main sur l’épaule du mathématicien, murmurant :
— Chut… je suis là… tu ne risques rien…
Le jeune homme se mit soudain à sangloter dans son sommeil et s’éveilla en sursaut, en pleurs. Don l’attira dans ses bras, le serrant très fort contre lui. Sans un mot, Charlie enfouit son visage dans le cou de son aîné, le corps tremblant.
— Ca va aller… murmura le plus âgé tout contre son oreille, en lui caressant tendrement le dos.
— J’ai eu si peur… balbutia son frère entre deux sanglots.
— Ce n’est qu’un cauchemar, tout va bien…
Don eut l’impression d’être revenu des années en arrière, lorsqu’ils étaient enfants et qu’ils partageaient encore la même chambre. Souvent, il se levait au milieu de la nuit pour consoler Charlie lorsqu’il faisait des cauchemars. Et, comme aujourd’hui, il le serrait très fort dans ses bras jusqu’à ce qu’il se calme, ne le laissant que lorsqu’il était sûr qu’il allait bien.

Charlie mit longtemps à reprendre ses esprits. Il se dégagea doucement de l’étreinte de son frère, passant une main sur son visage fatigué. Don le regardait, inquiet.
— Papa m’a dit que tu ne dormais pas beaucoup depuis la fusillade.
— Je n’arrête pas de faire des cauchemars, répondit le plus jeune.
Il gardait les yeux fixés sur ses mains jointes posées sur ses genoux.
— A chaque fois, le souvenir de cette journée se déroule… sauf que la balle qui a atterri dans le tableau… te tue…
A ces mots, un violent frisson le traversa. Don, le cœur serré, posa sa main sur son épaule, lui faisant lever les yeux.
— C’est normal, Charlie. Tu as reçu un choc. Il faut du temps pour oublier.
— Tu as dit que j’allais m’en remettre…
— Je suis un abruti, soupira l’aîné. Je n’aurais jamais du dire ça… J’ai tellement l’habitude de ce genre de situation que je ne suis pas rendu compte que pour toi, ce n’était pas un événement banal… J’aurais du faire attention, être plus à l’écoute mais… tu le sais, je ne suis pas doué pour ces choses là.
Charlie eut un petit sourire.
— Oui, je sais. Je ne t’en veux pas, Don.
— Moi, je m’en veux ! Je t’ai fait du mal et…
Il se leva, passant une main dans ses cheveux. Il savait très bien pourquoi il n’avait pas voulu parler de ça avec son frère avant… et il ne voulait toujours pas en parler… mais Charlie ne semblait pas enclin à en rester là. Il se leva à son tour et se planta devant son aîné pour le regarder dans les yeux.
— Tu as le droit de soulager ton cœur, Don… Tu n’es pas obligé de tout garder pour toi, comme toujours…
— Je ne peux pas, Charlie…
— Pourquoi ? s’énerva le plus jeune. Tu n’as pas à être fort en permanence !
— Et si je ne le suis pas, qui le sera ? Toi ?
L’air vexé, le mathématicien recula. Don s’affola :
— Excuse-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire !
Cette conversation le minait de plus en plus. Il avait du mal à rester sur ses gardes, comme il le faisait habituellement, pour ne pas craquer et dire quelque chose qu’il regretterait amèrement ensuite. Il se laissa tomber sur le sofa, la tête dans les mains. Il sentit le bras de Charlie entourer ses épaules et sa tête se nicher dans son cou. Un frisson le parcourut tout entier lorsqu’il sentit les lèvres de son cadet déposer un léger baiser sur sa peau.
— Don… murmura le mathématicien. Parle-moi… s’il te plait…
Il ne voulait pas céder, mais il sentait sa résistance diminuer rapidement. Le souffle de Charlie contre son cou provoquait chez lui des sensations qu’il pensait définitivement perdues. Il prit une grande inspiration, comprenant qu’il ne pourrait lutter plus longtemps.
— Pendant la fusillade… sur le coup, l’adrénaline et mes réflexes m’ont fait réagir. Ensuite, j’ai tout fait pour ne pas repenser à ce qui s’était passé et ne pas laisser ma peur remonter à la surface… Oui, j’ai eu peur, Charlie… peur de te perdre… Tu sais, tu n’es pas le seul qui ait été terrifié à l’idée de remettre les pieds là-bas… même si je ne l’ai montré à personne, parce que mon travail était important et que je ne pouvais pas me permettre de craquer… Et comme je m’étais forgé cette carapace, je ne me suis pas rendu compte que tu n’étais pas en mesure de faire de même… Je t’ai mis en danger et je n’ai pas été capable de prendre soin de toi quand tu avais besoin de moi…
— J’aurais toujours besoin de toi, souffla Charlie, son visage toujours enfoui dans le cou de son aîné.
Don sentit quelque chose se briser en lui : toute la tension, la peur, la colère, tous ses sentiments qu’il essayait de dissimuler au plus profond de lui l’envahirent soudain. La boule d’angoisse qui serrait sa gorge éclata, ouvrant les vannes de ses yeux. Les larmes se mirent à couler sur ses joues sans qu’il puisse les arrêter. Charlie s’écarta légèrement de lui, le considérant avec surprise, puis vint se blottir à nouveau contre lui. Don se laissa faire, évacuant enfin tout ce qu’il retenait depuis si longtemps.

Enfin, au bout de quelques longues minutes, Don réussit à se calmer. Il repoussa son frère, gêné de s'être laissé aller, mais également soulagé d’avoir enfin réussi à exprimer ce qu’il ressentait. Il plongea son regard dans celui de Charlie où il put lire une lueur familière.
— Il ne faut pas…
— Don…
— On en a déjà parlé. On était d’accord.
— C’était il y a longtemps… J’étais jeune et tu voulais me protéger. Aujourd’hui, je suis adulte… et je t’aime, Don, du plus profond de mon être…
L’agent du FBI savait qu’il ne fallait pas céder à la tentation, mais il en avait marre d’être raisonnable, d’être celui qui les faisait souffrir tous les deux parce qu’il écoutait la voix de la morale.
— Tu as raison…
— Vraiment ? s’étonna Charlie, réellement surpris.
— Oui… Je n’ai jamais réussi à faire disparaître mes sentiments pour toi… je t’aime, Charlie…
Lentement, il se pencha et captura les lèvres de son cadet. Celui-ci répondit immédiatement au baiser. Leurs corps s’enflammèrent instantanément. Après toutes ces années de frustrations, ils pouvaient à nouveau s’unir et ne faire qu’un.

Plusieurs heures plus tard, alors que Don serrait dans ses bras le corps de Charlie, encore tremblant de leur étreinte, il sut qu’il ne pourrait plus jamais faire machine arrière. Même si, tout au fond de lui, une petite voix lui disait que c’était interdit, amoral et dangereux, il ne pouvait effacer ses sentiments comme on effacerait une ligne sur l’un des tableaux noirs qui les entouraient. Il venait de réaliser que Charlie était sa seule raison de vivre… que sans lui, il n’était qu’une coquille vide, un pantin programmé par l’habitude et son travail. Mais il ne voulait plus être ça. Il voulait vivre. Il voulait aimer… aimer Charlie de tout son être, même si cet amour devait être vécu dans le plus grand secret.
Il caressa doucement le front de son cadet, qui somnolait.
— Don ?
— Oui ?
— Je crois que je vais enfin pouvoir retrouver le sommeil… grâce à toi…
— J’en suis heureux. Repose-toi, Charlie, je veille sur toi.
— Don ?
— Oui ?
— Je t’aime.
— Moi aussi, je t’aime.
Le plus jeune se blottit encore plus contre son aîné qui sourit : il était enfin exactement à sa place.

Fin.


Fic écrite le 18/12/2006.


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