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Affaire personnelle


Colby grogna contre l’importun qui le réveillait avant l’aube alors qu’il s’était couché tard la veille. Il tâtonna à la recherche de son portable et répondit d’une voix endormie :
— Granger…
— Colby, c’est David ! Désolé de te réveiller si tôt, mais on a un homicide sur les bras.
L’agent se redressa dans son lit et passa une main dans ses cheveux.
— Ok, j’arrive.
— C’est dans ton quartier. Si tu veux, je passe te prendre dans quinze minutes.
— Je serai prêt.
Il raccrocha, se leva et se précipita dans la salle de bains pour prendre une douche. Il avait à peine fini de s’habiller qu’on sonnait à l’interphone. Il n’avait pas eu le temps de se raser ni de déjeuner, mais il descendit.
— Salut ! Encore désolé pour ce réveil matinal ! sourit son collègue.
— Ce n’est rien ! Allons-y !
Alors qu’ils montaient en voiture, David lui tendit un gobelet de café et un beignet.
— Je me suis dit que tu n’aurais pas eu le temps de manger.
— Merci. En quoi un homicide est une affaire fédérale ? interrogea Colby avant de mordre dans la pâtisserie.
— D’après Megan, ça serait l’œuvre d’un tueur en série qui a sévi dans au moins trois autres états en cinq ans. Don et elle nous attendent sur place.
Ils se garèrent quelques minutes plus tard près d’un immeuble d’apparence tranquille. Ils montèrent au troisième étage où ils retrouvèrent leurs collègues. Don les conduisit à l’intérieur d’un appartement qui grouillait de techniciens relevant les empreintes et autres indices. Lorsqu’ils entrèrent dans la chambre où se trouvait la victime, Colby se figea. Il eut l’impression que la température de la pièce baissait soudainement de plusieurs degrés et entendit, comme à travers du coton, la voix de Megan expliquer :
— Paul Walters, trente-deux ans, agent de change. A première vue, il a été violé et étranglé avec un lacet en cuir qu’on a trouvé près de son corps.
— Qui a donné l’alerte ? demanda David.
— Son compagnon. Il était en voyage d’affaire à Londres et ne devait rentrer que dans deux jours, mais son client a annulé la transaction. Du coup, il a pris un avion plus tôt. Il a atterri à LA il y a trois heures.
Colby ne pouvait détacher son regard du corps nu qui gisait sur le lit. L’homme était sur le ventre, les jambes et bras écartés. Du sang avait coulé sur ses cuisses et tâché le couvre-lit blanc. Une autre image se superposa à celle qu’il avait sous les yeux, celle d’un autre homme retrouvé dans le même état des années plus tôt. Il sentit soudain la nausée monter en lui. Sans se soucier de ses collègues, il se précipita dans la salle de bains proche où il régurgita ce qu’il avait avalé dans la voiture. Il sursauta lorsqu’une main se posa sur son épaule :
— Ca va ? souffla la voix de David près de lui.
Il ne répondit pas. Il n’arrivait pas à réaliser que le cauchemar recommençait. Il appuya ses mains tremblantes sur le bord de la cuvette et prit plusieurs grandes inspirations, chassant les larmes qu’il sentait affluer.
— Colby ?
Son collègue semblait vraiment inquiet, vu son intonation. Il se força à reprendre son calme et se redressa lentement :
— Ce n’est rien.
— Tu es sûr ?
— Oui oui.
Colby s’écarta, gêné par la proximité avec son ami. Il avait déjà du mal à refouler ses sentiments en temps normal, mais là, c’était une vraie torture de ne pas pouvoir se blottir dans les bras puissants de David et de se laisser réconforter. Il soupira, puis quitta la salle de bains. Il retrouva Don et Megan dans le couloir. Il sentait le regard de David sur sa nuque mais l’ignora sciemment.
— Ca va ? demanda la jeune femme.
— Oui… je dois couver quelque chose.
— Tu veux rentrer ? On se débrouillera sans toi, proposa Don.
— Non, c’est bon, ça ira.
Les autres échangèrent un regard circonspect, mais n’insistèrent pas. Ils finirent l’inspection des lieux et rentrèrent au bureau du FBI.

***


Colby avait sous les yeux les dossiers des autres meurtres qui avaient le même modus operandi que celui-ci. Megan, qui devait aller voir le légiste avec Don, les lui avait confiés sans poser de question. David était en train de vérifier l’alibi du compagnon de la victime, Daniel Willis. Colby se retrouvait donc seul dans le bureau. Il avait ouvert tous les dossiers sauf un. Sa main était posée dessus depuis un long moment, mais il n’arrivait pas à trouver le courage de l’ouvrir. Il ne voulait pas revoir les photos qu’il connaissait déjà par cœur. Il sursauta encore une fois lorsque David entra dans la pièce.
— Willis a dit vrai. Son avion s’est posé à quatre heures vingt-deux et il a pris un taxi qui l’a conduit directement chez lui.
Megan et Don entrèrent à leur tour.
— Il ne peut donc pas être l’assassin, lança la jeune femme. Le légiste est formel : Walters est mort entre deux et trois heures du matin. En revanche, son sang était gorgé de…
— GHB… souffla Colby sans s’en rendre compte.
— Comment tu le sais ? s’étonna Don.
— Euh… toutes les victimes avaient été droguées avant…
Il s’interrompit, sous l’œil surpris de ses amis. Il sentait qu’il ne pouvait pas continuer ainsi : il devait être honnête avec eux et leur dire la vérité. De toutes façons, ils la sauraient dès que l’un d’eux mettrait le nez dans le dossier qu’il n’avait toujours pas ouvert. Il se leva, embarrassé, passa une main dans ses cheveux et toussota :
— J’ai quelque chose de très important à vous dire… Je connaissais la troisième victime…
Il ignora les exclamations de surprise des autres agents et continua, le regard rivé sur le sol :
— Il s’appelait Michael Billings… c’était mon compagnon…
Un lourd silence ponctua sa phrase. Ce fut Don qui le rompit :
— Je pense que je parle pour tout le monde en disant que ça ne change rien pour nous. Seulement pour cette enquête…
— Je veux en être ! lança Colby en relevant le regard.
Il fut rassuré par les sourires engageants de ses amis.
— Laissez-moi vous aider à coincer ce salaud !
— Ok, mais si jamais tu as un problème avec cette affaire, tu le dis et tu prends quelques jours de congés.
— D’accord. Merci.
— Maintenant, je pense que tu devrais nous raconter ton histoire, reprit Don.
Colby s’assit sur le bord d’un bureau et se plongea dans ses souvenirs :
— Comme vous le savez, j’ai été longtemps dans l’armée. J’ai effectué plusieurs missions en Afghanistan. Quelques mois avant d’y partir pour la première fois, j’ai rencontré Michael. Il était professeur d’histoire dans un lycée de San Francisco et j’étais basé juste à côté, à Presidio. A ma permission suivante, on s’est installés ensemble. Je suis resté trois mois et j’ai été renvoyé là-bas. J’étais dans l’avion qui me ramenait à San Francisco lorsqu’on m’a appelé pour me dire que Mike avait été assassiné… Je n’ai pas été soupçonné puisque j’étais encore à l’autre bout du monde lorsque c’est arrivé, mais ils n’ont jamais coincé celui qui a fait ça.
— Tu es sûr que c’est le même assassin ?
— Ca m’a tellement obnubilé que j’ai étudié les dossiers des autres affaires ; j’ai réussi à les obtenir par un ami qui était dans la police. Tous les détails concordaient : des hommes blancs, gays, entre trente et trente-cinq ans, vivant en couple. Tous ont été drogués au GHB et tous… ont été violés avant d’être étranglés avec un lacet en cuir retrouvé sur les lieux.
Il s’interrompit un instant, le temps de remettre ses idées en ordre. Il avait du mal à ne pas se laisser submerger par ses souvenirs douloureux, mais la pensée qu’il allait peut-être pouvoir enfin mettre la main sur l’assassin de Michael lui donnait du courage. Megan demanda :
— Est-ce qu’ils ont trouvé des indices ? Une petite piste ?
— Rien. Il n’y avait ni ADN, ni fibres, rien à analyser dans aucun des quatre cas.
— A première vue, c’est la même chose ici, soupira Don. Bon, on va reprendre tous les anciens dossiers : il faut absolument qu’on trouve quelque chose de commun qui pourrait nous mener sur la piste de l’assassin !
Ils se remirent tous au travail. Colby alla se réinstaller à son bureau. David le rejoignit rapidement :
— Ca va aller ?
— Oui, merci. C’est dur de revivre tout ça, mais je veux coincer cette ordure !
— J’ai pensé à un truc : est-ce que les conjoints des victimes étaient présents lors des meurtres ?
Colby réfléchit un court instant et réalisa que son collègue avait mis le doigt sur un point important.
— Non, effectivement… Attends, je vérifie.
Il parcourut rapidement les dossiers puis se tourna vers son ami :
— Tu as raison !
Les deux hommes rejoignirent Megan et Don.
— On a trouvé quelque chose ! lança David.
Colby prit la suite :
— Je viens de vérifier : à chaque homicide, le compagnon de la victime était à l’étranger pour une durée plus ou moins longue. 1er meurtre : médecin en mission humanitaire au Soudan ; 2e meurtre : représentant de commerce d’une firme pharmaceutique en séminaire à Acapulco ; 3e meurtre : militaire en Afghanistan ; 4e meurtre : ouvrier spécialisé sur une plate-forme pétrolière en Alaska.
— Le tueur serait donc une personne qui aurait su que ses victimes étaient seules… souffla Don. Mais qui pourrait être au courant ?
— La douane ? suggéra David.
— L’Alaska est aux USA, donc il n’avait pas besoin d’y passer. Et, de toutes façons, les crimes ont eu lieu dans des états très éloignés.
— Et je n’ai jamais passé la douane pour mes missions, renchérit Colby.
Don se leva en soupirant :
— Megan, va interroger Daniel Willis, qu’il te fasse la liste des personnes qui auraient pu savoir : premièrement qu’il vivait en couple avec Walters et deuxièmement que son compagnon était seul chez lui pour une longue durée. Colby…
— Je te fais la mienne.
— Ok. David et moi, on va appeler les enquêteurs qui se sont occupés des autres affaires pour voir s’ils peuvent obtenir ces mêmes listes des conjoints des victimes.
Ils se séparèrent, chacun partant remplir la mission que leur supérieur leur avait assigné.

***


Deux heures plus tard, Colby avait terminé sa liste. Il espérait n’avoir oublié personne, mais ce n’était pas toujours évident de retrouver le nom de certaines relations ou de certains commerçants qu’il n’avait pas vus depuis plus de trois ans. Lorsqu’il leva les yeux de son bloc, il vit que Megan le regardait et se sentit bêtement rougir. Son amie s’approcha, souriante.
— Ecoute, je me doute que ça a du être difficile pour toi de nous faire cet aveu tout à l’heure. Et je voulais que tu saches que si tu as besoin de parler, je suis là.
Les mots de la jeune femme lui réchauffaient le cœur.
— Merci.
— De rien, c’est normal. Nous sommes amis. Et puis, j’ai un peu d’expérience dans ce domaine vu que mon petit frère est gay lui aussi.
— Vraiment ?
— Oui.
Elle soupira.
— Je l’ai soutenu lorsqu’il a voulu faire son coming-out devant nos parents. Ca a été très dur, mais je suis fière de lui.
Encouragé par les confidences de Megan, Colby souffla :
— Les miens n’ont jamais compris… Mon père était militaire. Il était fier que je sois entré dans l’armée, comme lui… mais le jour où je lui ai dit que j’aimais un homme… disons que nos relations se sont grandement refroidies ! Et, comme ma mère ne fera jamais rien qui puisse le contrarier… On n’a pas beaucoup de contacts depuis ce jour.
— Je suis désolée pour toi.
— Comme tu le sais, dans l’armée, on évite de parler de ce genre de choses, même si c’est plus courrant que ce qu’on croit. Quand j’ai rencontré Michael, j’ai vraiment appris ce que c’était que d’aimer et d’être aimé. Quand il est mort…
Une boule de chagrin monta dans sa gorge. Il prit une grande inspiration pour la faire disparaître avant de reprendre :
— J’ai cru que je ne pourrais jamais aimer à nouveau…
— Ce qui veut dire que je ne me suis pas trompée, lança alors Megan, lui faisant lever les yeux, ébahi et un peu effrayé par ce qu’elle insinuait.
— Qu’est-ce que…
— Lorsque tu nous as fait ta révélation tout à l’heure, j’ai enfin compris la signification de certains regards que tu poses sur David.
Alors qu’il commençait à paniquer, Megan ajouta rapidement :
— Ne t’en fais pas, je garderai ton secret précieusement. Ce n’est pas à moi de lui parler de tes sentiments pour lui…
— Si tu veux dire qu’il faut que je lui en parle, tu as tort. Il n’a pas à le savoir… puisque de toutes façons, ça ne servirait qu’à détériorer nos relations. Je préfère être son ami que son ennemi.
La jeune femme était sur le point d’ajouter quelque chose lorsque leurs collègues entrèrent dans le bureau.
— Voici les listes des trois autres meurtres ! lança Don. On n’a plus qu’à éplucher tout ça pour voir si on a des noms en commun.
— J’ai amené de quoi prendre des forces, sourit David en posant des plats cuisinés sur la table. Je crois qu’on va en avoir besoin.
— Bonne idée ! répondit Megan. Je meurs de faim !
Ils se mirent au travail rapidement.

***


Il était presque dix-huit heures lorsqu’ils terminèrent leur étude des listes. Don repoussa sa chaise en soupirant :
— C’est pas possible ! On a dû louper quelque chose ! Il y a forcément un point commun !
— Et si nous partions dans une autre direction ? suggéra Megan.
— On t’écoute.
Elle se leva et s’approcha du tableau où étaient inscrits les détails des cinq meurtres et s’arrêta devant la première colonne.
— Dans la plupart des cas de tueurs en série, l’assassin connaît la première victime. Les autres meurtres sont là soit pour dissimuler le mobile réel, soit parce que le premier crime crée chez le tueur une sorte de dépendance au meurtre. Dans cette affaire, je pense qu’on est en présence du second cas de figure. Regardez, il s’est passé presque quatre ans entre les deux premiers meurtres et ensuite, les autres sont intervenus à moins d’un an d’intervalle. Il y prend goût… la seule chose qui l’empêche de tuer plus, c’est le manque de victimes potentielles.
— Il faudrait donc qu’on cherche dans l’entourage de la première victime, Steve Collins, souffla David. Mais, on a déjà tout épluché et on a rien trouvé qui le relie aux autres meurtres.
— Peut-être parce que la personne que nous cherchons ne faisait pas partie de la vie de Collins au moment de sa mort, mais de son passé… intervint Don. Il va falloir reconstituer la vie de Collins de son enfance à son assassinat : professeurs, voisins, famille, ex… Au boulot !

***


A minuit, ils n’avaient toujours rien trouvé. Don s’approcha de Colby qui était plongé dans la lecture du dossier de la première victime et lui lança :
— Tu devrais rentrer.
— Ca va aller.
— C’est un ordre. On est tous crevés et on ne trouvera rien ce soir.
— Ok.
Alors qu’il se levait, Colby vit David s’avancer vers lui :
— Je te raccompagne ?
Il voulait refuser, mais les évènements de la journée ne lui en laissaient pas la force.
— Ok. Allons-y.
Il récupéra sa veste et suivit son collègue dans le parking après avoir salué Megan et Don. Il tenta d’ignorer le sourire entendu de son amie mais, lorsqu’il monta dans la voiture de David, il se sentit troublé.

***


Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant l’immeuble où vivait Colby. Ils avaient fait le trajet dans un silence gêné que David rompit au moment où il coupa le contact.
— Tu veux que je reste un peu ? demanda t’il.
Colby crevait d’envie de dire « oui », mais il refusait de laisser ses sentiments diriger ses actes et il refusa :
— Non merci, ça ira.
Alors qu’il allait sortir de la voiture, David lui attrapa le poignet pour le retenir.
— Attends !
Il eut l’impression que la peau de son ami sur la sienne le brûlait et se dégagea un peu brusquement.
— Je sais que cette histoire t’a chamboulé mais… j’ai l’impression que tu m’évites depuis ce matin. J’ai fait quelque chose de mal ?
Le cœur de Colby battait comme un fou dans sa poitrine. Les mots étaient au bord de ses lèvres, prêts à s’échapper dans l’habitacle, mais il ne voulait pas les laisser faire. Il refusait de perdre l’amitié de David. Quoi que puisse en dire Megan, il savait que c’était ce qui arriverait s’il lui disait la vérité. Il prit une grande inspiration et répondit :
— Tu n’as rien fait. La journée a été dure, j’ai besoin de me reposer, c’est tout.
— Si tu le dis, soupira son collègue. On se voit demain.
— Oui, à demain !
Colby descendit de la voiture et rentra dans son immeuble sans se retourner. Arrivé chez lui, il alla prendre un somnifère et se coucha sans se déshabiller. A peine dix minutes plus tard, il dormait profondément.

***


Le lendemain matin, Colby arriva au bureau le dernier. Don leva la tête en l’entendant et lui demanda :
— Ca va ?
— Ca ira mieux quand on aura coincé cette ordure. Du nouveau ?
Ce fut David qui répondit en les rejoignant :
— J’ai trouvé quelque chose !
Il leur tendit la photo d’un homme et un dossier :
— Ernesto Vilar, trente-huit ans, d’origine mexicaine, né ici, à L.A., facteur.
— Un facteur ? s’étonna Don.
— Oui. Il a vécu pendant deux ans avec Steve Collins avant que celui-ci ne le quitte pour Andy Lincolns son compagnon au moment de sa mort.
Megan prit le dossier des mains de Colby et lut :
— D’après ce qui est dit ici, Vilar était dans les Marines lorsqu’il était avec Collins et a passé la plupart de son temps en Irak. Quand il est rentré, les deux hommes se sont séparés et Vilar a démissionné pour rentrer à la Poste Fédérale.
— Est-ce qu’on a la liste de ses affectations depuis la mort de Collins ? demanda Don.
— Je devrais la recevoir par fax d’ici quelques minutes, répondit David.
Le téléphone de Megan sonna. Elle alla répondre puis se tourna vers ses collègues :
— Andy Lincolns est là.
Devant les airs surpris des autres, David expliqua :
— Je l’ai appelé pour savoir s’il pouvait me parler de Vilar et il s’est trouvé qu’il était justement à L.A. pour rendre visite à sa sœur. Du coup, je lui ai demandé de passer.
Alors que Don ouvrait la bouche, Colby le devança :
— Laisse-moi lui parler, s’il te plait.
— C’est justement ce que j’allais suggérer, sourit son collègue.
— Merci.

***


Un agent avait accompagné Andy Lincolns jusque dans une salle d’interrogatoire où Colby le rejoignit. Il se présenta et invita l’autre homme à s’asseoir.
— On m’a dit que vous êtes sur la piste de l’assassin de Steve.
— Oui. Nous pensons qu’il s’agit peut-être d’Ernesto Vilar.
— Oh…
— Vous le connaissez ?
Lincolns baissa les yeux sur ses mains jointes, l’air embarrassé.
— Quand j’ai rencontré Steve, il était encore avec Vilar. Je ne l’ai pas su tout de suite parce que Vilar était en Irak et Steve ne m’a rien dit. Quand je l’ai appris, j’ai voulu rompre, mais Steve m’a assuré qu’il allait le quitter dès qu’il rentrerait d’Irak. Et il l’a fait. On a déménagé à New York et on a plus jamais entendu parler de lui. Vous pensez vraiment que c’est lui qui…
— Nous n’en sommes pas encore sûrs. Est-ce que vous aviez parlé de Vilar à la police à l’époque ?
— Non. Cela faisait longtemps que Steve et lui avaient rompus. Et, sur le coup, je n’ai pas du tout pensé à lui. C’était si dur…
Colby soupira et posa une main sur le bras de l’homme.
— Je comprends… il a également tué quelqu’un à qui je tenais…
Lincolns releva la tête vers lui, l’air surpris.
— Il a tué d’autres personnes ?
Cette fois-ci, ce fut au tour de l’enquêteur d’être étonné :
— Vous ne saviez pas qu’il y a eu plusieurs victimes ?
— Non… combien ?
— On a retrouvé la cinquième hier matin.
— Et vous…
— La troisième était mon compagnon.
— Oh…
Le portable de Lincolns sonna. Il s’excusa et répondit. Lorsqu’il raccrocha, il se tourna vers Colby qui attendait :
— Est-ce que vous avez encore besoin de moi ? Ma sœur est sur le point d’accoucher et j’aimerais être présent.
— Vous pouvez y aller. Si on a besoin d’autre chose, on vous appellera.
L’agent du FBI raccompagna l’homme à la sortie du bureau.
— Est-ce que… si vous trouvez celui qui a fait ça…
— Je vous tiens au courant.
— Merci.
Ils se serrèrent la main et Lincolns quitta les lieux. Colby rejoignit ses collègues au moment où David arrivait avec une liasse de papiers à la main :
— Je viens de recevoir la liste des affectations de Vilar. Il était dans chacune des villes au moment des meurtres !
— On le tient ! Où est-ce qu’il habite ? demanda Don.
— West Hollywood, répondit David. Je viens d’avoir le bureau de poste dont il dépend, il ne travaille pas aujourd’hui.
— Ok, on y va !

***


Comme à leur habitude, Megan monta en voiture avec Don, Colby avec David. Ils prirent deux routes différentes pour se rendre chez Vilar, histoire de minimiser ses risques de fuite. Alors qu’ils s’approchaient du domicile du suspect, Don appela des renforts et contacta ses coéquipiers.
— On nous fait passer un mandat pour fouiller chez lui s’il n’y est pas.
— Ok, répondit Colby, les yeux rivés sur la route qui défilait devant ses yeux.
Assis à la place du passager, il sentait l’adrénaline monter dans ses veines avec une petite dose d’appréhension à l’idée de se retrouver face à cet homme qui l’avait tant fait souffrir. Alors qu’ils allaient tourner dans la rue située à l’arrière de l’immeuble où vivait Vilar, les deux hommes virent une voiture leur passer devant à toute allure.
— C’est lui ! lança Colby, reconnaissant la marque du véhicule.
Ils virèrent pour le suivre. David ne le perdait pas de vue et ils finirent par le coincer dans une rue très étroite. Vilar sortit de sa voiture pour s’éloigner en courant de ses poursuivants. Sans attendre son collègue, Colby, arme au poing, le suivit jusqu’à une impasse. Vilar tenta d’escalader le mur en face de lui, mais il trébucha et s’affala sur le sol. L’agent du FBI se jeta sur lui et le retourna sur le dos, le menaçant de son arme. Une colère froide s’était emparée de lui alors qu’il regardait le visage de cet homme. Il ne réfléchissait plus, tout son être était tourné vers une seule pensée : la vengeance. Soudain, une voix familière retentit juste derrière lui :
— Colby, non ! Ne fais pas ça ! Si tu le tues, tu ne vaudras pas mieux que lui… Baisse ton arme… Laisse la justice s’occuper de lui…
Il ne voulait pas laisser Vilar lui échapper, mais les mots de son ami l’imprégnaient peu à peu. Ce n’est qu’en sentant la main de David se poser sur son épaule qu’il réalisa soudain ce qu’il avait failli faire. Il s’éloigna précipitamment de Vilar, laissant son collègue lui passer les menottes. Il entendit à peine Don et Megan les rejoindre. Il restait là, debout, son arme pendant au bout de son bras ballant, incapable de bouger.
— Colby ?
Il leva la tête vers David qui lui sourit légèrement.
— Viens, je te ramène chez toi.
Il secoua la tête, revenant peu à peu à la réalité.
— Non… je veux assister à son interrogatoire.
— Tu es sûr ?
— Oui.
— Ok.
Ils remontèrent en voiture et prirent la direction du bâtiment du FBI.

***


Vilar était assis, menotté, Don et Megan face à lui. Il ne semblait pas effrayé, plutôt satisfait.
— Vous savez pourquoi vous êtes là ? demanda la jeune femme.
— Bien sûr ! Vous avez mis un temps à comprendre que c’était moi ! Je pensais vraiment que je me ferai prendre après le deuxième ou le troisième.
Colby, installé de l’autre côté de la vitre avec David, serra les poings.
— Vous semblez être fier de ces meurtres ! gronda Don.
— Je le suis ! Ces mecs étaient des salauds ! Ils méritaient de crever !
— Pourquoi ?
— Parce qu’ils profitaient de l’absence de leurs compagnons pour les tromper ! Vous imaginez un peu : le pauvre type bosse loin de chez lui pour ramener du fric ou pour protéger sa patrie et quand il rentre, il découvre que son mec s’est envoyé en l’air avec un autre !
— C’est ce qui vous est arrivé, n’est-ce pas ? interrogea Megan. Steve vous a trompé et vous l’avez tué.
— Yep ! J’ai été patient… J’ai mis du temps à trouver où il vivait avec ce connard qui l’a détourné de moi. Quand je suis entré à la Poste Fédérale, après ma période de formation, j’ai eu accès à la base de données des adresses et je les ai retrouvés. J’ai alors demandé ma mutation à New York. J’ai attendu que Lincolns soit parti en Afrique pour m’occuper de Steve. Vous auriez vu la tête qu’il a fait en me voyant lui porter son courrier ! Il ne s’est pas méfié et m’a même invité à entrer. Je l’ai chopé par le cou, lui ai fait avaler une pilule de GHB et je lui ai fait payer ce qu’il m’avait fait. Quel pied j’ai pris !
Colby sentait la nausée monter, mais se força à la refouler pour assister à l’interrogatoire en entier.
— Pourquoi vous avez tué les autres ?
— Je n’avais pas l’intention de remettre ça… et puis, j’ai été muté à Dallas et j’ai rencontré ce mec, Parker. Quand il m’ouvrait pour récupérer ses paquets, il me draguait. J’étais flatté, bien sûr, jusqu’au jour où c’est un autre homme qui m’a ouvert. J’ai alors compris que Parker trompait son mec. Et j’ai décidé de lui faire payer sa trahison !
— Les autres victimes aussi vous ont dragué ? demanda Megan.
— Yep ! Tous étaient de petites putes qui ne cherchaient qu’à se faire baiser ! Je n’ai fait que leur rendre service !
Colby n’en pouvait plus. Il quitta la pièce, incapable de supporter la vue de Vilar plus longtemps. Avant que quiconque ait eu le temps de l’arrêter, il sortit du bâtiment, prit sa voiture et rentra chez lui. Là, il ferma tous les stores, prit à nouveau un somnifère et, dans le noir, il se coucha sur son lit, recroquevillé en position fœtale. Il ne voulait pas penser, il voulait juste oublier cette journée et toute cette histoire trop douloureuse.

***


Deux jours passèrent. Colby n’était pas sorti de chez lui, restant enfermé dans le noir. Il passait la plupart du temps prostré sur son lit ou endormi, assommé par les somnifères. Il ne se levait que pour grignoter des chips ou des biscuits, et pour satisfaire ses besoins naturels. Alors qu’il s’éveillait lentement d’une nouvelle sieste un peu forcée par les médicaments, il entendit des coups frappés à la porte et la voix de David :
— Colby, ouvre ! Je sais que tu es là ! Ouvre ! Si tu n’ouvres pas, j’enfonce la porte !
A contrecœur, le jeune homme se leva et alla déverrouiller la porte. Il était déjà en train de retourner vers sa chambre quand le battant s’ouvrit sur son ami.
— Qu’est-ce qui t’arrive ? On commence à être inquiets pour toi.
— J’ai envie d’être seul… répondit-il d’une voix pâteuse.
— Je ne suis pas sûr que ça soit très bon pour toi. Allez, je vais te faire du café !
— J’en veux pas ! grogna Colby.
— Ne discute pas ! Je ne partirai pas d’ici tant que tu n’iras pas mieux !
— David…
L’autre ne l’écouta pas et disparut dans la cuisine. Colby s’assit sur le sofa, la tête dans les mains. Il ne bougea pas quand son ami revint et posa une tasse de café noir devant lui.
— Bois !
Il obéit. Le liquide brûlant le réveilla quelque peu, mais il se sentait toujours mal. Son malaise s’accentua lorsque David s’assit à côté de lui et posa une main sur son genou.
— Je comprends que cette affaire t’aie bouleversé, mais tu dois te reprendre.
Colby ne répondit pas. Il se contentait de fixer la main de son ami comme si c’était la chose la plus incongrue qu’il ait jamais vue. Son cœur crevait d’envie de hurler ses sentiments à David, mais sa raison, même faible, le poussait à ne rien dire. Ainsi partagé entre ces deux envies, il était perdu, ne sachant que faire.
— Va t’en… murmura t’il soudain.
Son ami ne bougea pas.
— Non. Je ne te laisserai pas te détruire à petit feu.
— Va t’en, David ! Laisse-moi tranquille !
Colby se leva et alla ouvrir la porte. Son collègue l’obligea à la refermer :
— Non. Je ne partirai pas !
— Je t’en prie… Je… tu dois me laisser… s’il te plait… gémit Colby.
Une soudaine faiblesse s’empara de lui et il se laissa glisser au sol, appuyé contre le mur. David s’agenouilla face à lui.
— Je vais prendre soin de toi. Tu ne pourras pas me faire partir d’ici tant que tu n’iras pas mieux. Viens, tu devrais retourner t’allonger pendant que je te prépare un vrai repas.
Il l’aida à se relever et l’emmena dans sa chambre. Colby se laissa faire, épuisé. Malgré sa fatigue, il ne réussit pas à s’endormir, préoccupé par la présence de David dans l’appartement. Au bout d’un moment, il se releva et se dirigea vers la cuisine d’où une bonne odeur s’échappait.
— Qu’est-ce que tu fais ? demanda t’il, faisant sursauter son collègue.
— J’ai trouvé des pâtes, de la viande et de la sauce tomate donc tu vas avoir droit à ma recette de pâtes à la Sinclair !
Colby ne put s’empêcher de sourire.
— Tu devrais retourner t’allonger.
— Non, ça ira.
Juste au moment où il finissait sa phrase, il sentit un grand froid l’envahir et perdit connaissance.

***


Colby rouvrit les yeux quelques minutes plus tard, surpris de se retrouver dans sa chambre et, surtout, de sentir un linge humide sur son front.
— Qu’est-ce que… commença t’il en tentant de s’asseoir.
David le repoussa doucement.
— Reste allongé ! Tu as fais un malaise. Qu’est-ce que tu as mangé depuis deux jours ?
— Pas grand chose…
— Je m’en doutais. Heureusement que je suis venu ! sourit-il.
— Je suis désolé… Tu as sûrement mieux à faire que…
— Si je suis ici, c’est parce que j’en ai envie. Je… je tiens beaucoup à toi…
Colby le dévisagea, surpris. Alors qu’il ouvrait la bouche pour parler, il s’interrompit en voyant son ami se pencher vers lui. Le cœur battant à tout rompre, il sentit les lèvres de David se poser doucement sur les siennes. Une vague de joie et de douleur mêlés envahit le cœur de Colby qui ne put retenir ses larmes. Se redressant, son ami eut un sourire navré et essuya doucement sa joue d’un revers de la main.
— Megan m’a parlé, souffla David.
Colby ferma les yeux, gêné.
— Elle n’aurait pas du…
— Elle a bien fait. Si elle ne m’avait rien dit, je n’aurais jamais osé t’embrasser. Et ça aurait été dommage…
Un espoir fou naquit dans le cœur de Colby qui rouvrit les paupières et fixa son ami :
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
David eut un large sourire.
— Tout simplement que la première fois que je t’ai vu, j’ai complètement flashé. Je te trouvais terriblement sexy et désirable, mais je ne savais pas que tu étais gay toi aussi. Alors je n’ai rien dit, pensant que ça passerait tout seul. Le problème, c’est qu’au fil des jours, au lieu de disparaître, mes sentiments se sont renforcés… et je sais aujourd’hui que je suis irrémédiablement amoureux… Je t’aime, Colby Granger.
— Tu… tu ne plaisantes pas ?
— Jamais je ne pourrais plaisanter avec quelque chose d’aussi sérieux. J’ai mal de te voir te détruire à cause de Vilar. Je sais que tu as vécu une expérience traumatisante mais tu dois passer à autre chose, tourner la page… Je suis là pour t’aider… si tu veux bien de moi…
Colby sourit. Même s’il se sentait encore faible, il savait qu’il pourrait s’en sortir grâce à la force de David. Il tendit le bras, posa la main sur la nuque de son ami et l’attira à lui pour un baiser langoureux. Lorsqu’ils se séparèrent, David se redressa en demandant ?
— Tu as faim ?
Colby acquiesça silencieusement. Son ami l’aida à s’asseoir puis partit dans la cuisine et revint avec un plateau-repas garni de deux couverts.
— Tu te joins à moi ?
— Tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser engloutir mes pâtes à la Sinclair tout seul !
Colby éclata de rire. Ils échangèrent un nouveau baiser, puis s’installèrent pour manger.

***


Après le repas, David obligea son ami à se reposer un peu pendant qu’il allait faire la vaisselle. Colby n’avait pas envie de le laisser s’éloigner, mais fut raisonnable et dormit un peu plus d’une heure. A son réveil, il sentit qu’il n’était pas seul sur le lit. Il ouvrit les yeux en souriant. David était assis, plongé dans un livre.
— Qu’est-ce que tu lis ?
— Le dernier Crichton.
— Je l’ai lu. Il est bien. Dis, tu as prévenu Don que tu restais ici ?
— Oui. Comme on a tous les deux des jours à prendre, il t’a mis en vacances d’office jusqu’à la fin de la semaine. Pour moi, je suis en congés, mais si jamais ils ont besoin de moi, ils m’appelleront.
— Et… est-ce qu’il sait… que tu es gay ?
— Je n’en sais rien. Je dois avouer que je n’en ai jamais parlé, mais je ne l’ai pas caché non plus.
— Pareil pour moi… jusqu’à cette affaire…
David ne répondit pas. Il posa son livre et se pencha pour embrasser tendrement son compagnon. Colby sentit le désir monter en lui, mais se força au calme. Même s’il mourrait d’envie d’aller plus loin, il n’était pas sûr que David soit prêt à sauter le pas aussi rapidement. Lorsque le baiser se rompit, ce dernier se redressa en souriant :
— Ca te dirait de prendre une douche… ensemble ? Je te promets d’être sage…
La lueur d’envie qui éclairait son regard sombre contredisait ses paroles pour le plus grand plaisir de son ami qui répondit en plaisantant :
— De toutes façons, il faut que tu sois là au cas où je ferais un nouveau malaise…
— Oui… il ne faut pas que tu te fasses mal.
David se leva et tendit la main à son compagnon pour l’aider à faire de même. Ensemble, ils se rendirent dans la salle de bains. Colby ouvrit l’eau dans la cabine puis commença à se déshabiller. Alors qu’il allait enlever son pantalon, il se rendit compte que David ne bougeait pas, se contentant de le fixer, adossé à la porte, les bras croisés.
— Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Colby, interrompant son geste.
— Rien, répondit son compagnon en souriant. J’admire juste la vue…
Le jeune homme se sentit soudainement rougir comme un adolescent. David s’approcha pour l’embrasser tendrement et Colby en profita pour s’attaquer aux boutons de sa chemise. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient nus, enlacés. Sans se détacher, ils se glissèrent sous l’eau chaude. Leurs mains se découvraient tandis que leurs lèvres se goûtaient sans s’arrêter. La douche fut tout sauf sage, chacun pouvant enfin assouvir ses désirs refoulés depuis si longtemps. Au bout d’un très long moment, ils en sortirent, un peu fatigués, mais heureux de s’être finalement trouvés.

***


Le lundi matin, les deux hommes arrivèrent ensemble au bureau du FBI. Colby allait beaucoup mieux, la présence de David à ses côtés pendant ces quelques jours lui ayant permis de reprendre des forces, même si le temps qu’ils avaient passé au lit avait été peu employé à dormir.
Alors qu’ils entraient dans le bureau, ils virent Don et Charlie en grande discussion. Les deux frères levèrent les yeux vers eux.
— Bonjour, sourit le mathématicien.
— Salut les gars ! lança Don. On a une nouvelle affaire : un homme accuse sa femme de détourner des fonds de la société qu’elle dirige et Charlie est venu éplucher les comptes de la boîte.
— Vous voulez un coup de main ? proposa David.
— Ce n’est pas de refus.
Alors que Colby passait à côté de Don, celui-ci lui posa une main sur l’épaule et demanda :
— Ca va ?
— Oui, merci.
— Tant mieux !
— Où est Megan ?
— A la machine à café, je crois.
Colby se dirigea vers l’endroit indiqué où il trouva effectivement sa collègue. En le voyant, elle lui adressa un immense sourire :
— Tu vas bien ?
— Oui, beaucoup mieux. Je voulais d’ailleurs te remercier.
— Ce n’est rien, répondit-elle en haussant les épaules.
Il se pencha et l’embrassa sur la joue.
— Tu es mon ange gardien. Si jamais un jour tu as besoin de quoi que ce soit, je serai là !
— D’accord. Tu m’aides à porter tout ça ? demanda t’elle en désignant les gobelets de café et les beignets posés sur la table.
— Ok.
Ils rejoignirent leurs collègues qui étaient en train d’écouter Charlie exposer l’une de ses théories mathématiques. Ils échangèrent un regard complice et Colby alla s’asseoir près de David qui essayait de comprendre de quoi parlait leur ami. Les deux hommes se sourirent avant de reporter leur attention sur les explications de Charlie.

Fin.


Fic terminée le 17/11/2006.


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