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Mon Capitaine…


Jack est mort. Ca fait maintenant plus d’une semaine qu’il gît sur une table au sous-sol et que Gwen reste près de lui, persuadée qu’il va se réveiller. Les deux premiers jours, je dois avouer que moi aussi, j’y croyais. Je l’ai vu tant de fois se relever alors que tout le monde le croyait mort ! Mais là… l’espoir s’amenuise de jours en jours… Et moi, je n’arrive pas à quitter son bureau, à part pour aller chercher les pizzas qu’Owen nous commande. Je passe mes journées là, à tourner en rond au milieu de ses affaires. Je peux presque sentir sa présence près de moi. Les nuits, lorsque j’arrive enfin à fermer l’œil, étendu sur le sofa, je rêve de lui, uniquement de lui… je rêve de sa voix, de son sourire, de son rire, de son regard azur, de ses mains… sur moi… et de ses lèvres… sur les miennes… Lorsque je me réveille, un sentiment d’abandon m’étreint immanquablement le cœur.
Aujourd’hui encore, je suis dans son bureau et je mesure combien il me manque. Tandis que mes mains rassemblent presque instinctivement les papiers éparpillés sur la table, j’avise sa veste sur le portant. Je m’en approche et la prends. Alors que je respire son odeur si familière sur le vêtement abandonné, une terrible constatation se fait en moi : je l’aime ! Je pensais aimer Lisa, mais ça n’était rien comparé à ce que je ressens pour Jack… mon Patron, mon Ami, mon Capitaine, mon… Amour… J’éclate en sanglots, le nez enfoui dans le tissu. Mes jambes me lâchent et je tombe à genoux sur le sol, étreignant presque douloureusement son manteau, désespéré de ne m’être rendu compte de mes sentiments que trop tard… beaucoup trop tard…
Une main sur mon épaule me fait lever les yeux. A travers mes larmes, je reconnais Tosh qui me sourit tendrement. Elle s’agenouille près de moi et me serre contre elle. Je sens qu’elle pleure elle aussi. Au bout d’un long moment, je la repousse doucement et murmure :
— Merci.
Elle hoche la tête en silence et se relève. Elle comprend que j’ai besoin d’être seul avec mon chagrin, que j’ai besoin de mettre de l’ordre dans mes idées confuses et mes sentiments douloureux. Je replace la veste sur le portant et retourne m’asseoir sur le sofa. Je n’ai pas le cœur de faire quoi que ce soit d’autre…

Trois jours de plus sont passés. Je n’ai toujours pas bougé du bureau, mais je commence à me sentir mieux… non, pas mieux, ça n’est pas le mot… résigné, plutôt. Gwen est toujours avec lui, mais je sais que ça ne sert à rien. Jack est vraiment mort, il ne reviendra pas cette fois-ci. Tosh me rejoint, l’air embarrassé :
— Je ne veux pas te déranger, mais j’aurais besoin de ton aide pour recalibrer un détecteur. Owen n’est pas là et tu es la seule personne qui…
— Je viens.
Je me lève et la suis dans la grande salle. En passant devant un écran, je ne peux pas m’empêcher de jeter un coup d’œil à l’image. Tosh souffle :
— Il va bien falloir qu’elle abandonne un jour.
Je ne réponds pas. Je m’aperçois que tout au fond de moi, un mince filet d’espoir reste accroché grâce à la persévérance de Gwen. Je détourne le regard, le cœur serré et vais aider Tosh avec le détecteur.

Le fait de me plonger dans le travail me fait du bien. Ca me permet de penser à autre chose qu’à mon chagrin. Alors que je suis en train de rebrancher un câble, je vois Tosh bouger et partir en courant vers l’autre bout du Hub. Je tourne la tête et là, le temps semble se suspendre. Il est là ! Il est vivant ! Je n’en crois pas mes yeux. Je me relève doucement, au bord de l’évanouissement. Je m’avance vers lui. Il serre Tosh dans ses bras, puis la laisse pour se tourner vers moi. Je ne sais plus ce que je fais. Je lui tends la main, mais il m’attire contre lui. Le visage dans son cou, je respire son odeur et je réalise enfin qu’il est là, vraiment là ! Je reste un long moment dans ses bras, des larmes de joie au bord des paupières. Lorsqu’il me relâche, je croise son regard clair une fraction de seconde avant que ses lèvres ne se posent sur les miennes. Je ne pense plus à rien, je savoure les sensations… Mon cœur se gonfle d’allégresse. Il n’y a plus personne, plus rien autour de nous. Nous sommes seuls au monde… Le baiser est trop court à mon goût, mais je peux lire dans ses yeux que ça n’est pas fini, au contraire…
Il s’éloigne. Je me retourne pour voir où il va et aperçois Owen qui s’approche. Tout à coup, une peur idiote s’empare de moi : et s’il l’embrassait lui aussi ? Si c’était sa façon à lui de fêter ses retrouvailles avec les membres de son équipe ? Bon, c’est vrai qu’il n’a pas embrassé Tosh mais…Je suis rassuré lorsque je vois Owen fondre en larmes dans les bras de Jack qui se contente de le consoler amicalement.
Une vague de soulagement me traverse soudain alors que mes yeux restent fixés sur la silhouette de celui que j’aime si fort. Je m’adosse au mur, tremblant. J’ai envie de lui parler, de lui dire tout ce que j’ai sur le cœur, mais pas ici, pas avec les autres autour de nous.

Pour fêter la résurrection de Jack, Tosh propose qu’on aille au restaurant, mais il refuse.
— Je sais que je suis resté allongé un long moment, mais je ne me sens pas la force de sortir d’ici pour l’instant. Et puis… j’ai encore quelque chose à faire… ajoute t’il en regardant le Générateur de Failles.
— On va t’aider ! propose Owen.
— Non. Rentrez chez vous, reposez-vous et je vous promets que demain soir, on fera une bringue de tous les diables ! lance t’il en souriant largement.
— Tu es sûr ? demande Gwen.
— Oui oui. Allez, fichez le camp !
Les trois autres vont chercher leurs affaires et se dirigent vers la sortie. Je n’ai pas bougé, je n’arrive pas à faire un seul pas. Tout ce que je parviens à faire, c’est le suivre des yeux tandis qu’il parle. Alors qu’elle va sortir, Tosh se tourne vers moi :
— Ianto, tu viens ?
— Je… j’ai quelques trucs à finir.
Elle me sourit. Elle sait que j’ai besoin de rester seul avec Jack, de lui parler. La grille, puis la porte se referment sur les autres. Nous sommes seuls. Il ne s’occupe pas de moi et se dirige vers le Générateur de Failles. Je sais déjà ce qu’il va faire, il veut le désactiver pour être sûr que ce qui vient d’arriver ne se reproduira plus. Avant de plonger dans les entrailles de la machine, il me lance :
— Ianto, tu peux nous préparer un peu de ton café magique, s'il te plait ?
— Bien sûr !
Je réussis enfin à bouger et monte dans la cuisine. Une fois le café prêt, je redescends. Il n’est plus dans la grande salle, il doit être dans son bureau. Je l’y rejoins. Il est allongé sur le sofa, les yeux fermés. Lorsque j’entre, il ouvre les paupières et sourit.
— Ah ! Ca va me revigorer !
Il se redresse, se lève et s’approche de moi. Je lui tends une tasse. Ma main tremble. Il semble ne pas remarquer mon trouble. Je pose le plateau sur le meuble et m’éloigne de lui en reculant lentement. Je ne m’arrête que lorsque mon dos touche la porte vitrée. Je reste ainsi à le regarder boire son café. J’attends qu’il ait fini et posé sa tasse. Il retourne s’allonger, le regard fixé sur le plafond. J’ose enfin l’interpeller :
— Jack ?
Il ne bouge pas mais réponds :
— Oui ?
— Tu… m’as embrassé…
— Oui.
— Pourquoi ?
Cette fois-ci, il se tourne vers moi, un léger sourire aux lèvres. Il se relève et me rejoint de quelques pas rapides. Il plaque ses mains sur les vitres, de chaque côté de ma tête. Son visage est à quelques centimètres du mien, je sens son souffle sur mes lèvres. Son regard plonge dans le mien… je suis perdu… je me noie dans ses iris azur… Il se penche doucement vers mon oreille et y murmure :
— Parce que j’en avais terriblement envie…
Un frisson parcourt mon échine alors que sa bouche se pose dans mon cou. Le désir me prend violemment, comme jamais auparavant. Ses mains m’enlacent, m’attirent vers lui. Je m’enivre encore une fois de son odeur tandis que ses lèvres dévorent ma peau. J’ai envie de lui… mais j’ai besoin de savoir ce qu’il ressent. Je le repousse doucement. Il me regarde d’un air étonné. Je bredouille :
— Il faut… que je sache…
— Que veux-tu savoir ? demande t’il dans un murmure. Si je t’aime ?
Je n’ose répondre. J’ai peur de l’entendre dire qu’il veut juste passer un bon moment… je ne le supporterai pas…
— A ton avis ?
Ca m’exaspère quand il joue à ça avec moi ! Je suis transi d’amour pour lui et lui… il s’amuse de me voir ainsi troublé. Je me dégage de son étreinte un peu brusquement. Il me retient par le bras, m’oblige à lui faire face avant de souffler :
— Ianto… Tu es LA personne qui m’a donné envie de revenir… Je ne veux pas te mentir, j’ai déjà été plusieurs fois amoureux… d’hommes ou de femmes formidables… mais aucun n’aurait pu me faire revenir d’entre les morts… tu es le seul… Ne m’en veux pas si je ne te dis pas les mots que tu attends… je n’ai jamais su le dire.
Il n’en a pas besoin… je lis dans ses yeux comme dans un livre ouvert et je sais. Sans un mot, je m’accroche à son cou et capture ses lèvres pour un long et langoureux baiser. Ses bras se referment autour de moi tandis que nos bouches se dévorent. Ses mains se glissent sous ma veste qui disparaît sur le sol, puis s’attaquent à ma cravate. Il commence à déboutonner ma chemise et m’entraîne avec lui vers le sofa. Je m’allonge sur le dos, il me suit, s’étend sur moi. Nos corps se soudent, j’ai envie de sentir sa peau contre la mienne. Je lui enlève sa chemise, son tee-shirt, caresse son dos puissant. Je sens les muscles rouler sous mes doigts. Nous sommes fébriles, impatients. Tout va très vite, trop vite. J’ai à peine le temps de réaliser ce qui se passe que nous sommes nus, son corps couvrant le mien, ses lèvres toujours soudées aux miennes. Soudain, il se redresse sur un coude et me demande d’une voix rendue rauque par le désir :
— Tu es sûr de toi ? Ce qui va se passer changera pour toujours notre relation…
— Je suis à toi… corps et âme… si tu veux bien de moi…
Ma réponse fait apparaître un immense sourire qui éclaire son visage. Il caresse tendrement mes cheveux, les ébouriffe tout en sachant que je déteste ça, puis se penche pour mordiller mon lobe. Ses mains sont partout… j’ai parfois l’impression qu’il en a plus que moi ! Ce n’est pas la première fois que j’ai une relation avec un homme… mais c’est la première fois depuis Lisa… et surtout, la première fois que je suis aussi amoureux. Je serai prêt à donner ma vie pour lui… déjà à cet instant précis, je lui donne tout mon être… et il le prend volontiers…
Nos corps enfiévrés s’unissent dans cette étreinte aussi ancienne que notre monde. J’ai l’impression de ne faire plus qu’un avec Jack, avec son corps souple et puissant qui me possède. Il est à la fois violent et tendre, brusque et doux, pressé et insupportablement langoureux… J’aimerais que cet instant ne s’arrête jamais : lui et moi, unis pour toujours.
Mais, tout a une fin… Nous redescendons lentement de notre nirvana, épuisés. Mes mains caressent son dos tandis que nous essayons de retrouver un souffle normal. Au bout d’un moment, il se redresse sur ses avant-bras et plonge son regard dans le mien. Il sourit, m’embrasse brièvement, puis se lève et quitte le bureau dans le plus simple appareil. J’ai froid tout à coup. Et j’ai peur… Malgré ce qu’il m’a dit et ce qu’on vient de vivre, je ne peux m’empêcher d’appréhender la suite. Et s’il me disait de partir, que tout ceci ne se produirait plus jamais ? Je ne suis pas sûr que je pourrais rester à Torchwood 3 si cela devait arriver…
Son retour dans la pièce me tire de mes pensées moroses. Il tient une couverture à la main. Il s’accroupit près du sofa, m’embrasse et me demande :
— Tu me fais une petite place ?
Je suis soulagé. Je me tourne sur le côté. Il m’enjambe pour venir s’installer dans mon dos, entre le dossier du sofa et moi. Une fois couché, il étend la couverture sur nous et entoure mon torse de ses bras.
— Si ça ne te dérange pas, j’aimerais bien dormir un peu… Je suis fatigué…
Je souris. Je porte sa main à mes lèvres, y dépose un baiser et souffle :
— Moi aussi…
Ainsi blotti contre lui, je ferme les yeux. Je me sens si bien… dans les bras de mon Capitaine… mon Amour…

Fin.


Fic écrite le 9 Février 2007.


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