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Stanley déposa Bonnie et Mimi à la clinique pour leur journée de bénévolat. Il allait remonter dans sa voiture pour rentrer à la ferme lorsqu’il fut rejoint par Gail Green.
- Bonjour.
- Bonjour, Stanley. Est-ce que tu as vu Jake aujourd’hui ?
- Non. Qu’est-ce qui se passe ?
- Il est parti sans un mot ce matin, à pieds, et personne ne l’a vu depuis. Je suis inquiète… depuis qu’il est revenu de New Bern, il a changé. Il n’était déjà pas très bavard avant, mais maintenant c’est encore pire.
- La mort de Heather l’a beaucoup affecté, soupira Stanley.
- C’est vrai, mais je suis sûre qu’il y a autre chose…
- Ecoutez, Madame Green, je connais deux ou trois endroits où il pourrait être. Je vais aller voir et je vous le ramène dès que je le retrouve.
- Merci, Stanley.
Il sourit à la mère de son meilleur ami, puis monta dans son pick-up. Gail n’était pas la seule personne à être inquiète pour Jake. Depuis qu’il était revenu de New Bern, son ami avait changé. Il s’était renfermé sur lui-même, passait beaucoup de temps seul et refusait toutes ses invitations, que ce soit pour l’accompagner à la chasse ou patrouiller.
Alors qu’il roulait vers le sud, Stanley soupira profondément : il avait été si heureux lorsque Jake était revenu à Jericho ! Il avait enfin retrouvé son meilleur ami qui lui avait tant manqué pendant ses cinq années d’absence. Et puis il y avait eu les bombes… et tout avait changé… Jake était devenu une « figure » de Jericho, la personne sur qui on pouvait compter pour régler tous les problèmes, ou presque. Tout le monde se reposait sur lui, un peu trop au goût de Stanley qui sentait bien que son ami avait parfois du mal à gérer la pression. Malgré tout, Jake n’avait jamais fait faux bond aux habitants de Jericho. Même lorsqu’il avait perdu des personnes qu’il aimait, qu’il avait frôlé la mort, il avait toujours été là pour aider les autres.
Stan se remémora le jour où Jake et lui avaient failli mourir de froid sur cette route déserte. Il se souvint du trouble qui l’avait envahi alors qu’il serrait le corps transi de son meilleur ami contre lui. Tant de souvenirs heureux et d’autres, plus difficiles, lui étaient revenus à ce moment-là ! Il n’avait pas menti à Mimi : il était tombé amoureux de la jeune femme dès qu’il l’avait vue la première fois dans le bar de Mary. Mais avec Jake, c’était différent… ils avaient partagés tant de choses… Jake avait été là lorsque ses parents étaient morts et qu’il s’était retrouvé seul avec Bonnie. Il l’avait soutenu moralement, rien que par sa présence, l’avait aidé à faire tourner la ferme… il avait été là, tout simplement. Stanley en était conscient depuis des années : Jake Green était la deuxième personne la plus importante de sa vie, après Bonnie, et il le resterait toujours, quoi qu’il arrive.

Il se gara à l’orée du bois, prit son fusil au cas où, puis s’enfonça entre les arbres. Quelques minutes plus tard, il aperçu le vieux chêne qu’il cherchait. Levant les yeux, il vit la cabane qui était là depuis plus de vingt ans. Il sourit : en fait de cabane, il ne s’agissait que d’une plate-forme en bois installée dans les branches noueuses de l’arbre centenaire. Aux beaux jours, les feuilles dissimulaient totalement l’endroit, mais là, en plein hiver, il pouvait clairement voir l’occupant qui était assis au bord de la plate-forme, au milieu des branches nues. Stanley grimpa tant bien que mal jusqu’à la construction. Arrivé en haut, il lança en riant :
- C’était plus facile quand j’avais douze ans !
Jake ne répondit pas. Il était assis tout au bord, les jambes dans le vide, le dos voûté. Stanley s’approcha doucement, pas trop assuré de la solidité des planches, puis prit place à côté de son ami.
- Ta mère s’inquiète pour toi.
Comme Jake ne répondait toujours pas, Stan lui posa une main sur l’épaule. Son ami détourna la tête, mais il avait eu le temps de voir les larmes sur ses joues.
- Tu sais que tu peux tout me dire… je serai toujours là pour toi…
A peine avait-il fini sa phrase que son meilleur ami se jetait dans ses bras, le corps secoué de violents sanglots. Stanley le serra très fort contre lui, lui caressant les cheveux tendrement.
- Vas-y, Jake… ça fait du bien… je suis là…
Son ami pleura longtemps, blotti dans ses bras. Lorsqu’il se calma enfin, Jake ne bougea pas, le visage toujours enfoui dans l’épaule de Stanley.
- Je n’en peux plus… Si j’avais de l’essence, je quitterais la ville… je m’enfuirais loin de Jericho, loin de ses habitants, loin de mes parents et d’Eric…
- Loin de moi… souffla Stan, le cœur serré par les paroles de son ami.
Jake se dégagea de son étreinte et se redressa, plongeant son regard dans celui de l’autre homme, l’air surpris. Celui-ci détourna les yeux, gêné. Il bredouilla :
- Tes sentiments ont peut-être changé… mais pas les miens… pendant ton absence, il ne s’est pas passé un jour sans que je pense à toi… tu m’as énormément manqué… et tu me manques toujours…
Sans un mot, Jake se pencha vers Stanley et déposa doucement ses lèvres sur celles de son ami en un baiser timide. Lorsqu’ils se séparèrent, le fermier souffla :
- Ca te dit un café ? Il doit m’en rester un peu et ça nous réchauffera.
- Je te suis.
Ils descendirent de l’arbre et se dirigèrent vers la voiture de Jake. Ils n’échangèrent presque aucune parole durant le trajet qui les ramenait à la ferme des Richmond. Alors qu’ils y arrivaient, Jake demanda en désignant le jeune homme qui coupait du bois :
- Qu’est-ce que Sean fait là ?
- Il sort avec Bonnie… et pendant mon absence, elle l’a fait s’installer ici… du coup, si je ne veux pas la perdre, il faut que j’accepte la présence de Sean. Mais bon, je ne vais pas le nourrir à ne rien faire !
Stanley s’approcha du jeune homme tandis que Jake restait à côté de la voiture :
- Eh, Sean !
- Salut !
- Tu pourrais aller en ville rejoindre Bonnie ? Elle fait du bénévolat à la clinique et je pense qu’elle serait ravie que tu t’y impliques aussi.
- Ouais, pourquoi pas ! répondit le jeune homme en haussant les épaules.
- Et en passant, tu peux aller dire à Monsieur ou Madame Green que Jake est ici ?
- Ok. A plus !
Quelques minutes plus tard, Sean partait en voiture en direction de Jericho.

A peine étaient-ils entrés dans la maison que Jake se jetait sur son ami pour l’embrasser fougueusement. Lorsqu’il put respirer, Stanley sourit :
- On oublie le café ?
- Non, mais je crevais d’envie de faire ça avant…
- Ca te dirait qu’on boive ça dans ma chambre devant un bon feu ?
- Occupe-toi de la boisson, je m’occupe du chauffage.
- Ok.
Quelques minutes plus tard, les deux hommes se retrouvèrent dans la chambre. Ils s’assirent devant la cheminée, adossés au lit, et burent leur café brûlant en silence. Lorsqu’ils eurent fini, Jake se laissa glisser contre son ami qui l’enlaça et lui déposa un baiser dans les cheveux. Ils restèrent un long moment les yeux fixés sur le feu rougeoyant, savourant simplement la quiétude de l’instant.
Stanley baissa la tête et contempla le visage paisible de son ami. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu aussi détendu. Se sentant observé, Jake leva les yeux en souriant. Stan se pencha un peu plus pour l’embrasser avec tendresse. Le baiser devint peu à peu plus passionné. Leurs mains commencèrent à se chercher, à se faufiler sous leurs vêtements. La chaleur de l’âtre qui se propageait dans la pièce et le désir qui commençait à monter en eux, leur permirent d’ôter leurs gros pulls sans avoir froid. Lorsqu'ils furent tous deux torse-nu, ils basculèrent sur le sol, mais Jake sursauta violemment lorsque son dos entra en contact avec le plancher glacé.
- On serait mieux sur ton lit, non ? Souffla t'il en frissonnant.
Stanley ne se le fit pas dire deux fois. Il l'enlaça et se releva en l'entraînant avec lui vers la couche. Ils se laissèrent tomber sur l'édredon moelleux, puis se contorsionnèrent en riant pour finir d'ôter leurs vêtements et se glisser dessous. Un peu essoufflés par cette gymnastique impromptue, ils restèrent un moment immobiles, Jake étendu sur le dos, Stanley sur lui. Chacun pouvait sentir le désir de l'autre et pouvait lire l'intensité de ses sentiments dans le regard brillant de son compagnon. Leurs bouches se retrouvèrent à nouveau pour un baiser fiévreux alors que leurs mains reprenaient leurs caresses sur le corps de l'autre.
Leur étreinte était quasiment fusionnelle. Ils n'avaient pas besoin de mots pour comprendre les frissons et les gémissements de l'autre. Ils se connaissaient parfaitement, comme si toutes ces années de séparation frustrante avaient soudain disparu.
Etendu sur le ventre, le visage dans l'oreiller, Jake gémissait à la moindre caresse de son compagnon. Celui-ci savait exactement comment le faire vibrer jusqu'à la limite du supportable, comment l'emmener au plus haut sommet du plaisir. Stanley le fit sien avec une douceur extrême, déposant des baisers sur ses épaules et dans sa nuque pour faire disparaître la moindre douleur ou gêne qui pourrait survenir. Leurs deux corps brûlants ondulaient dans un rythme très lent, quasi hypnotique. Leurs mains se rejoignirent sur le bois du lit et leurs doigts s'entrelacèrent alors que le plaisir montait de plus en plus fort en eux.
L'extase les emporta subitement, presque par surprise. Stanley retomba à côté de son amant, essayant de calmer les battements désordonnés de son coeur. Jake tourna la tête vers lui et sourit comme il ne l'avait plus fait depuis les bombes. Une bouffée de tendresse traversa Stanley qui alla remonter du bout des doigts la mèche de cheveux collée par la sueur sur le front de son compagnon. Celui-ci vint alors se blottir dans ses bras, et c'est ainsi qu'ils restèrent un très long moment, ni tout à fait endormis, ni tout à fait éveillés, mais juste conscients de la présence réconfortante de l'autre.

***


Stanley arrêta la voiture devant la maison des Green. Les deux hommes n'avaient pas beaucoup parlé depuis qu'ils s'étaient rhabillés et avaient quitté la ferme. Jake hésita un instant, puis descendit du pick-up. Il referma la portière et commença à avancer vers chez lui, mais fit soudain demi-tour. Stan ouvrit la vitre du côté passager afin que son ami puisse lui parler :
- Je voulais juste te dire... merci...
Le fermier sourit largement, puis demanda :
- Ca te dirait de venir chasser avec moi demain ?
- Pourquoi pas.
- Je passe te prendre à sept heures, après avoir déposé les filles à la clinique.
- Ok. A demain.
- A demain.
Cette fois-ci, Jake s'éloigna sans se retourner et rentra chez lui. Stanley souriait toujours lorsqu'il reprit le chemin de sa ferme. Il savait qu'à présent, tout était redevenu comme avant entre Jake et lui. Et que rien ni personne ne pourrait changer ça.

Fin.


Fic finie le 18/12/2007.


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Skin réalisé par Cybelia.

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