Il commençait à somnoler lorsqu’il entendit des pas approcher derrière lui. Il ne se retourna pas : une seule personne avait la clé de chez lui. Lorsque les pas s’arrêtèrent, Nick souffla :
- Qu’est-ce que tu fais là ?
La voix grave et chaude de Stephen répondit :
- Tu as droit à une explication.
- J’ai très bien compris ce qu’Helen a dit, répliqua Nick, la gorge nouée.
Stephen se planta derrière le fauteuil de son ami et posa les mains sur ses épaules nues. Le blond sentit un frisson traverser son échine. Les images de son rêve lui revenaient à nouveau et lui déchiraient le cœur. Il lança :
- Qu’elle m’ait trahi ne me surprends pas beaucoup… vu tout ce qui s’est passé depuis son retour… mais toi… pendant toutes ces années où toi et moi… tu ne m’as jamais rien dit…
Stephen fit le tour du fauteuil et alla s’appuyer contre la rambarde, les bras croisés, face à son ami.
- J’ai eu un moment de faiblesse… expliqua t’il en plongeant son regard dans celui de l’autre homme. Je ne me cherche pas d’excuses, ajouta t’il précipitamment. Je…
- Alors tais-toi, ça vaudra mieux ! l’interrompit Nick, furieux.
Stephen soutint son regard et s’approcha à nouveau. Il s’accroupit en face du blond, les mains posées sur les accoudoirs du fauteuil, puis souffla :
- Je sais que tu ne pourras sûrement jamais me pardonner… mais sache que tu as toujours été beaucoup plus important que quiconque pour moi… même qu’Helen… Et tu l’es toujours…
Nick ne put s’empêcher de frissonner à nouveau sous le regard si intense de Stephen. Le brun se penchait lentement vers lui, rapprochant leurs visages mais laissant la possibilité à son ami de le repousser. N’y tenant plus, le blond franchit soudain la distance qui restait entre eux et captura les lèvres de son compagnon pour un baiser langoureux. Sentant le désir l’envahir, Nick se leva, prit la main de Stephen et l’entraîna dans sa chambre. Il voulait oublier le reste de l’Univers, ne plus penser qu’à eux et à leurs corps frémissants de désir...
Nick caressait le torse de Stephen, sa main dessinant machinalement des volutes compliquées sur sa peau bronzée.
- A quoi penses-tu ? lui demanda le brun.
- Au fait que tu avais tort.
- A quel propos ?
- Je t’ai pardonné, Stephen…
- Tu n’aurais peut-être pas dû… sourit son ami.
Nick se redressa sur un coude afin de pouvoir le regarder en face.
- Quand Helen t’a proposé de partir avec elle… est-ce que tu as hésité ?
- Pas une seconde. Elle ne représente rien pour moi. La seule personne que je suis prêt à suivre jusqu’au bout du monde, ou dans une autre époque, c’est toi… et toi seul.
Nick se rallongea, souriant, et posa son visage dans le cou de son compagnon. Il savait qu’à présent, il ne ferait plus de cauchemars.