RSS
 Accueil
 Derniers ajouts
 Catégories
 Auteurs
 Titres
 Aide
 Rechercher
 Login
 
 

- Taille du texte +
Le lendemain

Gabriel se réveilla en sursaut lorsqu’une main douce se posa sur son front.
- Eric ? Qu’est-ce qui se passe ?
- J’ai frappé plusieurs fois mais tu ne répondais pas. J’ai cru que tu étais malade ; j’étais inquiet… Excuse-moi de t’avoir réveillé.
- Ce n’est rien… bredouilla le plus jeune en se frottant les yeux. Il est quelle heure ?
- Presque midi.
Gabriel réalisa soudain que son aîné était assis sur son lit, tout près de lui. Son corps eut malheureusement une réaction très vive à cette proximité. Les joues rouges, le jeune homme ramena sa couette sur son bas-ventre, espérant que son frère ne s’en soit pas aperçu. Eric éclata de rire :
- Little Gaby est en forme ce matin ?
Le cadet devint cramoisi et détourna le regard. Une lueur dans les yeux de son aîné le troublait encore plus que ses propos. Il se morigéna : voilà maintenant qu’il commençait à prendre ses désirs pour la réalité. Il sursauta violemment lorsque la voix d’Eric retentit tout contre son oreille :
- Si tu n’étais pas mon frère…
Gabriel n’eut pas le temps de réagir que son aîné s’était levé et lançait :
- Je vais préparer le repas.
Il sortit de la chambre, laissant son cadet dans un état de trouble et d’excitation avancés. Le jeune homme attendit quelques instants, espérant que son corps allait se calmer, mais en vain. Finalement, il se décida à se lever et se précipita dans la salle de bains. Là, il se glissa sous la douche mais ne put se résoudre à rester sous l’eau froide, qui n’avait d’ailleurs pas vraiment d’effet sur son excitation. Soupirant, il comprit qu’il n’avait qu’une seule solution. Il ferma les yeux alors que ses doigts s'emparaient de son membre gonflé et commençaient de rapides va-et-vient sur cette partie si sensible de son anatomie. Il tenta de chasser l’image d’Eric qui s’imprima sur l’écran de ses paupières closes, sans succès, et finit par se laisser envahir par ses sentiments et son désir pour son frère.

Alors qu’il arrivait dans la cuisine pour déjeuner, essayant de repousser les pensées dérangeantes qui flottaient encore en lui, il vit que son aîné était vêtu de son uniforme de gardien.
- Tu vas bosser ?
- Oui, soupira Eric. Ils viennent de m’appeler. Mark a une gastro, il a été obligé de rentrer chez lui et ils ont besoin de quelqu’un pour assurer le service jusqu’à vingt-deux heures.
- Tu as mangé ?
- Je me suis fait un sandwich. Ton repas est dans le four. A ce soir !
- A ce soir.
Une fois seul, Gabriel mangea sans appétit, puis il remonta dans sa chambre et se lança dans la correction d’un programme qu’il devait rendre deux jours plus tard.

Gabriel avait passé la journée sur son travail, ce qui lui avait permis de se changer les idées et de ne pas trop penser à Eric. Il dîna rapidement à vingt heures, puis s’installa devant la télévision devant un film qu’Alexine lui avait prêté quelques jours plus tôt. Lorsque le téléphone sonna, il sursauta et se rendit compte qu’il s’était endormi. Il jeta un coup d’œil à la pendule qui affichait presque minuit. Surpris qu’Eric ne l’ait pas réveillé en rentrant, il prit le combiné et décrocha après avoir vu le nom de sa meilleure amie s’afficher :
- Alex ? Qu’est-ce qu’il y a ?
- Allume la télé sur la 9 !
Gabriel obéit, surpris par le ton de panique qu’il entendait dans la voix de la jeune femme. A l’écran, une présentatrice parlait rapidement dans son micro alors qu’à l’arrière-plan, on pouvait voir des voitures de police encercler un immeuble qu’il reconnut facilement. Le cœur affolé, il se força à écouter ce que disait la femme à l’écran :
- … une seule personne : un gardien. Nous ne connaissons pas encore son identité, ni celles des deux preneurs d’otage. Apparemment, les hommes ont enfermé leur captif dans l’un des bureaux du cabinet Singer, Wymans et Peterson…
- Gabe, tu es là ? demanda Alexine dans le téléphone.
- J’y vais !
Il raccrocha et fonça attraper son blouson avant de quitter la maison en claquant la porte. Dans la voiture, il alluma la radio, cherchant une station qui le tiendrait au courant de la situation. Il se rendit compte qu’il avait oublié son portable chez lui lorsqu’il le chercha pour tenter d’appeler Eric. Quelques minutes plus tard, il se garait à proximité de l’immeuble où se trouvait le cabinet d’architecte. Il fonça vers le bâtiment mais fut arrêté par le cordon de sécurité et un policier en uniforme.
- Vous ne pouvez pas aller plus loin !
- C’est mon frère qui est là-dedans ! L’otage !
Le policier le dévisagea un instant, puis demanda :
- Quel est votre nom ?
- Gabriel Winston. Mon frère s’appelle Eric. Il est gardien chez Singer, Wymans et Peterson.
- Suivez-moi !
Surpris, le jeune homme obéit. L’agent le conduisit jusqu’à une ambulance. Le cœur de Gabriel bondit dans sa poitrine en voyant son frère assis à l’arrière du véhicule, une couverture sur les épaules, une main bandée.
- Gabe ? Qu’est-ce que tu fais là ?
Il ne put répondre. Il se jeta dans les bras de son aîné, pleurant de soulagement.
- Je vais bien, ne t’en fais pas…
- J’ai eu si peur…
Eric le repoussa doucement et sourit :
- Désolé de t’avoir inquiété.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Gabriel en essuyant ses joues humides.
- Deux types ont essayé de voler des plans. J’ai déclenché l’alarme silencieuse quand je les ai vus sur les écrans de surveillance. Ils allaient sortir avant que la police arrive alors je suis monté pour essayer de les arrêter. J’en ai eu un… mais l’autre m’a eu. Il a voulu me frapper avec une batte et c’est mon poignet qui a pris.
Le médecin, qui venait d’arriver à côté des deux frères, les interrompit :
- Monsieur Winston, nous allons vous emmener à l’hôpital pour faire une radio.
- D’accord.
- Je viens avec toi ! lança Gabriel.
- Tu devrais rentrer. Tu vas être crevé pour tes cours demain.
- M’en fous ! Je reste avec toi.
- Et ta voiture ?
Le jeune homme soupira.
- Ok. Je te rejoins à l’hôpital alors.
- Puisque tu insistes… sourit Eric.

Trois heures plus tard, les deux frères rentraient chez eux. Eric n’avait pas de fracture, juste une foulure, mais le médecin l’avait arrêté pour deux semaines. L’aîné était un peu sonné par les analgésiques qu’on lui avait donné et son cadet dut l’aider à se déshabiller, puis à se mettre au lit. Une fois allongé, Eric s’endormit presque immédiatement. Gabriel resta un long moment à le regarder, immobile. Son esprit et son cœur bataillaient ferme en lui mais, finalement, la voix de la raison rendit les armes devant la force de ses sentiments. Il ôta son blouson, ses chaussures, puis se glissa tout habillé sous la couette à côté de son aîné. Etendu sur le côté, il détailla le visage paisible de son frère. Il lui caressa tendrement la joue, une envie de plus en plus forte résonnant dans sa poitrine. Le cœur battant la chamade, il s’approcha puis effleura les lèvres d’Eric des siennes. Son aîné ne réagit pas, toujours profondément endormi. Gabriel retint un soupir, puis éteignit la lumière et ferma les yeux.

A l'aube

Gabriel s'étira langoureusement puis ouvrit les yeux. Il mit quelques secondes à se rappeler qu'il était dans la chambre d'Eric... et commença à paniquer en voyant que le lit était vide. Il allait se lever lorsque la porte s'ouvrit sur son aîné, vêtu en tout et pour tout d'une serviette blanche nouée autour de sa taille.
- Salut ! Bien dormi ?
Gabriel ne parvenait pas à détacher son regard du corps sensuel de son aîné et sentit à nouveau son corps réagir violemment à cette vision.
- Gabe, ça va ?
- Oui oui...
- Tu devrais aller te préparer, tu vas être en retard en cours.
- T'as raison.
Le jeune homme se leva, ramassa ses chaussures et son blouson, puis se dirigea vers la porte. Alors qu'il passait à côté de son frère, celui-ci le rattrapa par le bras :
- Merci d'être venu hier soir...
Gabriel déglutit difficilement. Se retrouver aussi proche du corps presque nu de son frère était une tentation trop grande pour qu'il parvienne à y résister. Avant même de comprendre ce qu'il faisait, il avait posé ses lèvres sur celles de son aîné. Il s'attendait à se faire rejeter et à prendre un coup de poing dans le nez, mais, au contraire, à sa grande surprise, son frère l'enlaça et l'attira plus près. La langue d'Eric caressa sa bouche, en quémandant l'entrée. Gabriel prit alors conscience de ce qui se passait. Il se dégagea un peu brusquement de l'étreinte de son aîné et s'enfuit dans sa chambre, le coeur prêt à exploser.

A peine quelques secondes plus tard, des coups furent frappés contre sa porte.
- Gabe, il faut qu'on parle ! Ouvre !
Gabriel était adossé au battant, tétanisé.
- S'il te plait... Je ne partirai pas tant que tu n'auras pas ouvert... Je suis très têtu ! Je suis capable de rester toute la journée derrière ta porte !
Soupirant, le plus jeune se passa une main dans les cheveux avant de se décider enfin à bouger. Il recula jusqu'à son lit, s'y laissa tomber lourdement. Puis, comme Eric tambourinait toujours, il lança :
- C'est ouvert !
Son aîné, qui avait enfilé un jean et un tee-shirt, entra dans la chambre et referma derrière lui. Il s'adossa à la porte, comme l'avait fait son cadet quelques secondes plus tôt. Gabriel avait les yeux fixés sur ses mains jointes, n'osant pas lever les yeux vers son frère. Celui-ci resta un long moment silencieux, puis finit par souffler :
- Je crois qu'il est temps que je t'explique pourquoi je suis parti il y a cinq ans...
Surpris par le ton triste d'Eric, le plus jeune leva enfin les yeux. Le visage de son aîné ne montrait aucune émotion mais la force de ce qui le tourmentait pouvait se lire dans ses prunelles acier.
- Je suppose que Papa ne t'a jamais rien dit de ce qui s'était passé ce jour-là ?
Gabriel secoua la tête en signe de dénégation, incapable de parler. Eric soupira profondément, puis reprit :
- Ca ne m'étonne pas... Ce que j'ai fait était trop terrible pour qu'il puisse te le dire... Il faut d'abord que tu saches que je ne suis pas parti de mon plein gré. Je n'avais aucune envie de t'abandonner... mais Papa ne m'a pas laissé le choix...
Eric se laissa glisser le long du battant et termina assis sur le sol, toujours adossé à la porte. Il avait le regard dans le vague lorsqu'il continua :
- Papa savait que j'étais gay... je le lui avais dit quelques semaines plus tôt... un peu contraint et forcé vu qu'il m'avait surpris en train d'embrasser mon copain de l'époque... Il l'avait relativement bien pris... ce qui m'avait un peu étonné, d'ailleurs, je ne le pensais pas si tolérant... enfin... Mon copain s'appelait William. On sortait ensemble depuis trois mois et puis, ce jour-là, il m'a reproché d'être trop proche de toi... que je parlais tout le temps de toi, que j'accourais dès que tu m'appelais... Il m'a demandé de choisir entre toi et lui. Je l'ai bien sûr largué immédiatement ! Je suis rentré à la maison plutôt énervé, avec un super mal de tête, et je suis allé dans la salle de bains pour prendre une aspirine dans l'armoire à pharmacie...

Flashback

Eric referma la boîte, remplit un verre d'eau et y fit tomber le cachet effervescent. Il avait l'impression qu'une grosse caisse tapait contre son front comme pour le défoncer. Il se passa de l'eau fraîche sur le visage, puis but l'aspirine en grimaçant. Lorsqu'il releva la tête et croisa son propre regard dans le miroir, il réalisa que les sentiments qu'il tentait de faire disparaitre depuis des mois en sortant avec William, et avec d'autres avant lui, ne faisaient que se renforcer au fil des jours. Il ferma les yeux, désespéré. Il se sentait sale et monstrueux d'avoir de tels élans envers la seule personne qu'il voulait à tout prix protéger de tous les dangers. Il ne put retenir un gémissement de détresse et souffla :
- Pourquoi ? Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi lui ? Il y a des milliards de mecs sur terre et il a fallut que je tombe amoureux du seul qui me sera à jamais inaccessible ! Je suis un monstre... Gabriel... J'aimerais tellement ne pas ressentir ça ! Ne pas t'aimer comme un fou !
La porte de la salle de bains claqua contre le mur, le faisant sursauter violemment. Il se retourna pour se trouver face à son père qui lui asséna une claque magistrale, le faisant tomber au sol.
- Espèce d'ordure !
- Papa... je... bredouilla Eric en se relevant.
- Pervers !
- Pa...
- Prends tes affaires et va t'en !
- Quoi ?
- Tu vas faire tes bagages et quitter cette maison ! Je ne veux plus jamais te voir ici ! Et ne t'avise pas d'approcher ton frère ou j'appelle la police !
Eric partit en courant derrière son père qui se dirigeait vers sa chambre et commençait à sortir ses sacs et valises du placard.
- Papa !
L'homme se tourna vers son fils, le visage rouge de colère et les yeux lançant des éclairs de rage :
- Ne m'appelle plus Papa ! A partir de cet instant, je n'ai plus qu'un seul fils : Gabriel ! Tu ne fais plus partie de cette famille ! Je veux que tu sois parti avant que MON fils rentre du collège ! Dépêche-toi sinon je te fous dehors sans rien !
Les larmes ruisselant sur ses joues, Eric se hâta à remplir au maximum ses sacs. Son père resta dans l'encadrement de la porte, puis, lorsqu'il eut terminé, il l'accompagna en bas.
- Laisse-moi lui dire « au revoir »...
- Hors de question ! Dehors !
Le coeur brisé, le jeune homme prit ses bagages et quitta la maison qui l'avait vu grandir.

Fin flashback


- J'avais un peu d'argent sur mon compte. Je voulais rester à Philadelphie, mais j'ai eu peur de céder à la tentation et d'essayer de te revoir. Alors, je suis parti à New York. Même si j'étais malheureux, je me disais que finalement, tout ça avait du bon, puisque ça me permettait de te protéger de moi et de mes sentiments malsains. Je suis resté quelques mois là-bas, vivant de petits boulots... survivant plutôt... et puis, un jour, je suis passé devant un bureau de recrutement des Marines et j'ai su que je devais m'engager. Tu connais la suite...
Gabriel, bouleversé par le récit de son frère, se releva et le rejoignit. Il s'agenouilla devant Eric qui n'avait pas levé les yeux pendant qu'il parlait, puis se pencha pour le serrer dans ses bras. Son aîné se laissa faire, enfouissant son visage dans son cou.
- Je ne savais pas... bredouilla le plus jeune, la voix tremblante. Je t'en ai voulu... je te haïssais de m'avoir abandonné... et Papa ne voulait plus entendre parler de toi... il se débarrassait de tout ce qui pouvait rappeler ton existence... Eric... si j'avais su...
L'aîné repoussa son cadet, puis sourit faiblement :
- Si tu avais su, tu m'aurais détesté toi aussi...
- Non, c'est impossible ! J'aurais compris !
- Tu avais quatorze ans ! Tu n'étais qu'un gamin !
Eric lui caressa tendrement les joues où les larmes commençaient à couler.
- Je ne suis plus un gamin aujourd'hui... souffla Gabriel avant de capturer les lèvres de son frère.
Le baiser était doux, empli de tendresse. Lorsqu'il se rompit, le plus jeune murmura :
- Je t'aime, Eric...
- Il ne faut pas ! S'exclama l'aîné en secouant la tête.
- Pourquoi ? Je suis adulte, j'ai le droit d'aimer qui je veux.
- Tu es mon frère !
- Et alors ? Personne n'a besoin de le savoir ! Ca sera notre secret...
Eric prit son visage entre ses mains pour l'obliger à le regarder en face.
- Tu es sûr de toi ?
- Si tu me dis que tu m'aimes, je le suis.
L'aîné resta silencieux quelques secondes, puis s'approcha et souffla juste avant de l'embrasser :
- Je t'aime, Gabriel.

Ils se séparèrent au bout d'un très long moment, mais demeurèrent enlacés.
- Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Demanda le plus jeune dans un souffle.
- Tu vas aller te préparer et aller à la fac, répondit son aîné. Tu vas être en retard !
- Je m'en fous...
- Gabe !
Le cadet soupira, puis se décida à se relever. Il savait qu'Eric avait raison, mais il n'avait aucune envie de le quitter, même si ça n'était que pour la journée.
- Qu'est-ce que tu vas faire tout seul ? Tu vas t'ennuyer.
- Ne t'en fais pas pour moi. Je vais aller faire un tour et je regarderai la télé. Et puis je te préparerai un bon dîner pour ce soir.
- Fais attention à ne pas faire d'imprudences avec ton poignet.
Eric sourit et déposa un léger baiser sur les lèvres de son frère.
- Je te laisse.
Il sortit de la chambre. Gabriel mit un certain temps à réagir, puis attrapa des vêtements propres et fonça dans la salle de bains.

Une heure plus tard

Gabriel se faufila dans l'amphithéâtre et s'installa à une place libre. Il avait manqué le début du cours, mais s'en fichait. Son esprit n'était pas du tout à ce que racontait le professeur et il eu du mal à ne pas le laisser vagabonder trop loin dans les fantasmes qui commençaient à naître en lui. Les deux heures suivantes lui parurent interminables. Enfin, il put sortir de là et courut vers le département d'Histoire pour rejoindre Alexine qui l'attendait pour aller déjeuner.
- Toi, tu as quelque chose à me raconter ! lança la jeune femme.
- De quoi tu parles ?
- De ce sourire niais qui est plaqué sur ta figure !
Alors qu'ils arrivaient à la cafétéria du campus, Gabriel entraîna son amie dans un coin tranquille pour lui parler à l'écart des oreilles indiscrètes.
- Tu avais raison finalement...
- J'ai toujours raison ! Mais c'était à quel propos cette fois-ci ?
Il lui raconta en détail la soirée précédente et ce qui s'était passé le matin même. Les yeux d'Alexine s'écarquillaient un peu plus à chaque phrase de son ami. Devant son air ébahi, Gabriel s'inquiéta soudain :
- Ca te choque ?
- Non ! C'est juste que... Tu sais, quand je te suggérais de parler de tes sentiments à Eric, je n'aurais jamais cru qu'ils auraient été réciproques... Je suis contente pour toi, Gabe mais... vous êtes sûrs de vous ?
- Oui.
Alexine soupira, puis finit par sourire :
- L'essentiel, c'est que tu sois heureux !
- Vraiment ? Enfin, je veux dire... tu le penses vraiment ?
- Oui ! Bon, je sais que la plupart des gens trouveraient ça malsain... mais moi, je trouve ça attendrissant...
Gabriel ne put s'empêcher d'éclater de rire :
- Je savais bien que tu étais bizarre comme fille !
Il se prit un coup de poing dans le bras.
- Aïe !
- Tu l'avais cherché celui-là ! Lança Alexine, un grand sourire aux lèvres.
Son ami hocha la tête en silence puis la prit dans ses bras.
- Merci...
Un étudiant se planta à côté d'eux et s'exclama :
- Eh, les amoureux, vous pourriez vous poussez, vous êtes devant le distributeur de bonbons !
Alexine et Gabriel échangèrent un regard amusé, puis s'éloignèrent pour aller manger.

Le soir même

Gabriel n'avait pas pu rentrer chez lui directement après les cours. Normalement, en semaine, il ne travaillait pour Barnes Computer que le vendredi soir, mais là, Jason l'avait appelé pour un dépannage urgent, n'ayant personne d'autre de disponible. Le jeune homme avait accepté, à contrecoeur, et prévenu son frère qu'il risquait de rentrer très tard. Et, en effet, lorsqu'il poussa la porte de la maison, il était près de minuit. Le son provenant de la télévision l'attira dans le salon. La pièce était plongée dans la pénombre dont la seule source de lumière était l'écran allumé. Sur le sofa, Eric dormait profondément. Gabriel le contempla un moment sans bouger, attendri, puis alla chercher une couverture. Au moment où il l'installait sur son frère, celui-ci grommela :
- Il est quelle heure ?
- Minuit.
L'aîné s'assit, passant une main dans ses cheveux emmêlés.
- J'ai voulu t'attendre...
- T'aurais pas dû. Mais merci.
Eric sourit, puis se leva et enlaça Gabriel avant qu'il ait eu le temps de réagir. Leurs lèvres se retrouvèrent, impatientes. Le plus jeune sentit le désir l'envahir alors que la main de son aîné se glissait sous son pull. Alors que le baiser devenait de plus en plus intense, le cadet fut soudain pris d'une peur panique et repoussa un peu violemment son frère qui retomba assis sur le sofa.
- Qu'est-ce qui te prend ? Demanda Eric, l'air abasourdi.
- Excuse-moi... je... je ne suis pas prêt à...
Confus, Gabriel s'enfuit dans l'escalier et alla se réfugier dans sa chambre. Il s'en voulait d'avoir réagi de la sorte, mais son instinct avait été plus fort que son envie d'aller plus loin.
- Gabe ? Je peux entrer ?
- Oui.
Eric poussa la porte et souffla :
- Ca va ?
- Tu vas me prendre pour un idiot...
- Mais non, pourquoi ?
Gabriel se laissa tomber sur son lit en soupirant profondément. Les joues rouges, il lança :
- Je ne suis réellement « sorti » qu'avec un seul mec avant... avant toi. Et... à chaque fois que... que nous couchions ensemble... disons que la tendresse n'était pas vraiment son fort.
Son aîné lui adressa un regard effaré, puis vint s'asseoir à côté de lui.
- Il était violent ?
- Pas vraiment... mais il n'était pas doux non plus... J'ai mis longtemps à comprendre que le sexe entre mecs, ça n'était pas obligatoirement toujours comme ça... Et quand je l'ai réalisé, je l'ai quitté. Depuis, j'ai rencontré des mecs sympas mais à chaque fois qu'ils voulaient aller plus loin, je les laissait tomber. J'avais trop peur d'avoir à nouveau mal...
Eric enlaça ses épaules d'un bras et l'attira contre lui.
- Gabe, je te promets que je ne te ferai jamais de mal... On attendra le temps qu'il faudra, jusqu'à ce que tu te sentes prêt. Et ce jour-là, je te jure que je ferai tout pour que tu oublies ces mauvaises expériences.
- Merci...
- Allez, tu devrais dormir sinon tu vas pas arriver à te lever demain pour aller en cours.
- C'est vrai. Bonne nuit.
Eric l'embrassa tendrement, puis souffla contre ses lèvres :
- Bonne nuit.

Un mois plus tard

Gabriel consulta sa montre pour la centième fois au moins depuis dix minutes, puis monta deux marches et lança :
- Eric ! Dépêche-toi ! On va finir par être en retard !
- J'arrive, j'arrive ! Répondit l'aîné en descendant rapidement l'escalier.
Lorsqu'il arriva en bas, son cadet ne put retenir un sifflement d'admiration :
- Tu es superbe !
- Merci. Toi aussi, tu es splendide !
Eric portait un costume bleu marine avec une chemise blanche dont les deux premiers boutons étaient restés ouverts. Gabriel, quant à lui, était vêtu d'un pantalon en velours noir, d'une chemise bleu ciel assortie à ses yeux et d'une veste en cuir noire.
- Je te signale quand même que c'est mon anniversaire ! J'ai le droit de me faire désirer, non ?
- Hum... oui, mais pas trop quand même ! J'ai envie que tout soit parfait pour fêter tes vingt-cinq ans.
Ils s'embrassèrent tendrement dans l'entrée, puis quittèrent la maison. Quelques minutes plus tard, ils arrivaient devant le restaurant italien préféré de l'aîné. Alexine était déjà là, superbe dans une robe bordeaux qui faisait ressortir son teint clair. Elle avait remonté ses longs cheveux en un chignon lâche dont quelques mèches rebelles s'échappaient sur son cou. En s'approchant pour l'embrasser sur la joue, Gabriel lui souffla à l'oreille :
- Si je n'étais pas gay, je serai fou de toi ! Tu es la plus belle femme de la ville.
La jeune femme sourit à son ami en lui donnant une tape sur le bras :
- Vil flatteur !
Les trois amis allèrent s'asseoir à la table qu'ils avaient réservée, tout au fond du restaurant. En public, Eric et Gabriel savaient qu'ils ne pouvaient se permettre de se laisser aller à des gestes tendres, mais le plus jeune se promit de rattraper le temps dès qu'ils seraient rentrés chez eux.

Le dîner se déroula tranquillement. Arrivés au dessert, ce fut l'heure des cadeaux. Alexine sortit une pochette de son sac à mains et la tendit à Eric en disant :
- Je sais que c'est ton anniversaire, mais en fait, c'est un cadeau pour vous deux...
Intrigué, Gabriel se pencha vers son frère pour regarder ce que contenait la pochette et fut surpris d'y voir deux billets d'avion et une réservation d'hôtel.
- Une semaine à Paris ?
Il adressa un regard ébahi à son amie :
- Mais ça a dû te coûter une fortune ! La gronda t'il.
- Non, pas vraiment. Tu sais, j'ai mon oncle Stephen qui est stewart chez United Airlines. Il a droit à des billets d'avion gratuits chaque année et, parfois, il m'en fait profiter. Donc, je n'ai payé que l'hôtel.
- Merci, Alexine, sourit Eric.
Il l'embrassa, puis laissa sa place à Gabriel.
- Merci, ma belle.
- Pensez à prendre plein de photos et à m'envoyer des cartes postales !
- Tu peux compter sur nous ! Sourit le plus jeune.
Il contempla encore un moment le cadeau de son amie, incrédule, puis réalisa que c'était son tour et sortit un petit paquet allongé de la poche de sa veste. Il était nerveux lorsqu'il la donna à Eric et encore plus lorsque son aîné l'ouvrit et en sortit un écrin de velours. A l'intérieur se trouvait une superbe montre.
- Je t'arrête tout de suite avant que tu protestes, ça n'est pas de l'or ! C'est seulement du plaqué... je n'avais pas les moyens pour une vraie montre en or.
- C'est pas grave, elle est magnifique.
- Il y a une inscription au dos...
Eric retourna son cadeau et ses yeux s'embuèrent soudain de larmes. Il attrapa Gabriel par le cou, l'attirant à lui, le serrant très fort dans ses bras.
- Merci... Je t'aime...
Le plus jeune enfouit son visage dans le cou de son aîné. Il avait longtemps hésité sur la phrase qu'il voulait faire graver sur la montre. Et finalement, il avait trouvé cette simple phrase : « Tu es mon passé, mon présent et mon avenir. Je t'aime. G. » Eric finit par relâcher son cadet qui lui sourit :
- J'ai un autre cadeau pour toi, mais il était trop gros pour que je l'amène donc tu l'auras à la maison quand on rentrera.
- T'étais pas obligé...
- T'en fais pas, ça ne m'a rien coûté... ou presque...
Intrigué, Eric allait l'interroger, mais Gabriel détourna la conversation :
- Qui veut un café ?

Deux heures plus tard

Les garçons déposèrent Alexine chez elle, puis prirent le chemin de leur maison. Une fois à l'intérieur, Gabriel attrapa la main d'Eric et l'entraîna au premier.
- Il est l'heure pour ton dernier cadeau !
- T'es vraiment pas...
- Chut... souffla le plus jeune en posant un doigt sur les lèvres de son aîné.
Ils entrèrent dans la chambre de celui-ci, puis Gabriel alla refermer soigneusement la porte. Il s'adossa au battant, contempla un instant le visage intrigué de son frère et lança :
- Ferme les yeux.
Eric obéit.
Gabriel éteignit la lumière. La chambre se retrouva plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lune bientôt pleine. Il s'approcha sans un bruit de son aîné, puis se planta devant lui. Très lentement, il posa ses lèvres sur celles d'Eric. Celui-ci entrouvrit immédiatement la bouche, invitant la langue de son cadet à rencontrer sa jumelle. Le baiser se fit plus intense et Gabriel se colla contre le corps de son frère, faisant ainsi grimper leurs désirs respectifs. Lorsqu'ils se séparèrent, Eric demanda dans un souffle :
- Tu es sûr ?
- Oui... Joyeux Anniversaire, mon amour...

Les mains caressaient la peau dénudée, les bouches se goûtaient en de longs baisers qui leur laissait à peine le temps de respirer. Leurs corps se soudaient parfaitement, comme s'ils avaient été conçus pour cet acte précis. Les gestes étaient lents, tendres, délicats, contrastant avec le brasier qui brûlait en eux. Gabriel découvrait de nouveaux plaisirs, ne retenant aucun de ses gémissements alors que chaque caresse de son frère l'emmenait aux portes du septième ciel. Eric jouait de lui comme d'un instrument de musique, faisant vibrer chaque corde sensible jusqu'à la limite du supportable. Gabriel se donnait corps et âme à son aîné, confiant et encore plus amoureux à chaque seconde. Lorsque leurs corps fusionnèrent, le plus jeune comprit enfin le sens de l'expression « faire l'amour ». Le feu qui consumait ses reins devenait de plus en plus ardent. Plus rien ne comptait que le corps d'Eric sur lui, en lui, que ses mains qui semblaient être partout à la fois, caressant sa peau, le faisait frémir de plaisir. L'extase l'emporta brutalement, tendant soudain tout son corps alors que sa bouche laissait échapper le prénom de son amant dans un cri. Eric le rejoignit presque aussitôt, exhalant un râle de plaisir sur les lèvres du plus jeune.
Epuisés, ils s'endormirent presque aussitôt, enlacés, leurs corps encore fiévreux de leur étreinte.

Trois semaines plus tard

Gabriel rangea la dernière valise dans le coffre de sa voiture, puis se tourna vers Eric qui venait de fermer la maison à clé.
- Tu n'as pas oublié le paquet ?
- Il est là ! Répondit l'aîné en montrant le sac plastique qu'il avait à la main.
Ils montèrent dans le véhicule et prirent la direction de l'appartement d'Alexine. La jeune femme les fit entrer quelques minutes, le temps d'attraper son manteau et ses clés dans sa chambre. Alors qu'elle revenait dans le salon, Eric lui tendit le sac qu'il tenait toujours.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda t'elle, surprise.
- Un petit cadeau.
- Pour moi ? Mais, ce n'est pas mon anniversaire !
Elle prit le sac et déballa son contenu. Elle eut un petit cri d'admiration devant le pull en cachemire écru, le bonnet, l'écharpe et les gants assortis.
- C'est pour te remercier d'avoir toujours été là pour Gabriel lorsqu'il avait besoin d'une personne à qui parler. Et pour te remercier d'être encore là aujourd'hui... et d'être notre amie... souffla Eric.
La jeune femme, émue, se jeta à son cou. Il la serra contre lui, souriant à son frère qui les couvait d'un regard empli de tendresse. Alexine se dégagea de l'étreinte d'Eric, alla embrasser Gabriel, puis souffla :
- Merci, les garçons, c'est superbe. Vous êtes des amours !
- Bon, lança l'aîné, il va falloir qu'on y aille si on ne veut pas rater notre vol !

Alexine accompagna ses amis jusqu'au terminal, puis soupira :
- Je ne peux pas aller plus loin...
Gabriel lui tendit les clés de sa voiture.
- Prends-en soin !
- Promis !
Elle embrassa ses amis tour à tour, puis leur lança :
- Amusez-vous bien à Paris ! Et soyez sages... mais pas trop !
Gabriel rougit sous le regard mutin de sa meilleure amie, faisant éclater de rire Eric.
- Allez, viens ! Au revoir, Alex !
- Salut Alex !
- Au revoir, les garçons !

Le soir même

Gabriel voulait que leur première soirée à Paris soit idéale. Il commanda un bon repas et une bouteille de champagne au service d'étage. Lorsque son frère sortit de la salle de bains, vêtu d'un épais peignoir blanc en éponge marqué des initiales de l'hôtel, il l'attendait, debout près de la porte fenêtre d'où ils pouvaient voir la ville illuminée. Eric enlaça son amant, lui déposa un baiser dans la nuque, puis souffla :
- Alexine a fait des folies ! Cet hôtel est hors de prix !
- Je sais... sourit Gabriel. C'est une fille formidable.
- Bon, je vais m'habiller pour qu'on puisse descendre dîner.
Le plus jeune se retourna entre les bras de son aîné, l'embrassa tendrement, puis murmura à son oreille :
- Pas la peine, j'ai commandé tout ce qu'il nous faut !
Eric sourit.
- Très bonne idée...
Avant qu'il ait le temps de glisser ses mains sous le pull de son cadet, on frappa à la porte. Gabriel se dégagea de l'étreinte de son frère et alla ouvrir. Un serveur entra, poussant une desserte à roulettes. Il installa deux couverts sur la table de la suite, servit le dîner, puis se retira après qu'Eric lui ait donné un pourboire plutôt généreux. Lorsqu'il revint vers la table, Gabriel était en train de servir du champagne dans des flûtes.
- Tu n'aurais pas dû en prendre, je n'en boirai pas.
Surpris, le plus jeune se tourna vers son aîné :
- Je sais bien que tu ne bois jamais d'alcool, mais on est à Paris ! Tu pourrais faire une exception pour une fois !
- Tu ne comprends pas... souffla Eric, le regard rivé sur le liquide ambré où de fines bulles remontaient lentement.
Il détourna les yeux, visiblement perturbé, et alla s'asseoir sur le lit. Gabriel reposa la bouteille dans son seau, puis vint rejoindre son aîné.
- Je ne t'ai pas tout dit sur ce qui s'est passé entre le moment où j'ai quitté la maison et celui où je suis entré chez les Marines. Au début, ça allait, j'arrivais à surmonter ma tristesse d'être loin de toi et ma honte de ce qui s'était passé avec Papa... et puis, au fil du temps, ça a commencé à me miner... pour ne plus y penser, je me suis noyé dans l'alcool... ça a commencé par un petit verre le soir en rentrant du boulot... et puis je suis passé à deux verres, trois... la bouteille entière... J'ai perdu plusieurs emplois parce que j'y suis arrivé complètement saoul... Et puis, un jour, alors que je bossais dans une usine, mon patron, un ancien alcoolique lui-même, a décidé de m'aider. Il m'a forcé à aller aux réunions des Alcooliques Anonymes, à reprendre ma vie en main, jusqu'à ce que je sois totalement guéri. Je lui dois la vie... s'il n'avait pas été là, je serai peut-être clochard dans un caniveau... ou même mort...
- Vous... étiez ensemble ? Demanda timidement Gabriel, bouleversé de découvrir cette nouvelle facette du passé de son amour.
- Non. Un soir, je me sentais seul et j'ai voulu le remercier... « en nature »... Il a refusé. Et il a eu raison. Il n'aurait pas pu m'aider aussi bien s'il y avait eu une composante « sexuelle » dans notre relation. Mais c'est grâce à lui que je suis rentré dans les Marines.
- Ah bon ? Je croyais que tu m'avais dit que c'était par hasard ?
- J'ai menti, excuse-moi... En fait, lui-même avait été Marine, mais il avait été viré lorsqu'ils avaient découvert qu'il était alcoolique... Mais il avait toujours des contacts et, notamment, il connaissait très bien l'un des sergents recruteurs de New York. C'est lui qui m'a poussé, lorsque j'ai été sobre, à m'engager.
- Et qu'est-ce qu'il est devenu ?
- Je suis passé le saluer lorsque je suis revenu d'Afghanistan. Il est heureux, marié et père d'un petit garçon.
Les yeux posés sur les flûtes de champagne, Gabriel se sentait coupable.
- Je suis désolé...
- Ne t'en fais pas, tu ne pouvais pas savoir.
Le cadet se leva d'un bond, mit les flûtes dans le seau et sortit le tout dans le couloir. Lorsqu'il revint, Eric le rejoignit rapidement et l'enlaça pour l'embrasser avec tendresse.
- Allons manger, ça va être froid... sourit Gabriel.
Ils s'installèrent face à face et savourèrent leur premier repas parisien.

Quelques heures plus tard, alors que leurs corps se reposaient après une étreinte d'une tendresse infinie, Gabriel souffla :
- Je suis si heureux ! Quand je pense qu'il y a encore quelques mois, je ne voulais plus entendre parler de toi !
- Comme quoi, tout arrive, rit Eric avant de l'embrasser sur le front.
Le plus jeune ne répondit pas. Le visage sur le torse de son aîné, il se laissait bercer doucement par ses battements de coeur, tout contre son oreille. Alors que le sommeil commençait à l'emporter lentement au pays des songes, il murmura :
- Je t'aime... pour l'éternité...
- Je t'aime aussi. Tu es mon paradis...

Fin.


Entrez le code de sécurité indiqué ci-dessous :
Note: Vous pouvez soumettre un rating, une review ou les deux.

Skin réalisé par Cybelia.

Disclaimer : Toutes les histoires de ce site m'appartiennent. Merci de ne pas les publier sur un autre site sans mon autorisation.
Les personnages appartiennent à leurs auteurs ou créateurs respectifs.
Je ne tire aucun profit de ces fanfics hormis ma satisfaction personnelle et celle de mes lecteurs.
Pour le RPS : Je ne prétends pas connaître la vie et les orientations sexuelles des personnes que j'utilise dans mes fanfictions. Je les utilise seulement comme des personnages pour mes fictions, même si j'utilise parfois des détails réels de leurs vie pour écrire mes fics.