RSS
 Accueil
 Derniers ajouts
 Catégories
 Auteurs
 Titres
 Aide
 Rechercher
 Login
 
 

- Taille du texte +
La nuit commençait déjà à tomber sur New York. Peu à peu, les rues changeaient de visage grâce aux illuminations de Noël, donnant à la ville un air de fête. Un immense sapin surplombait comme tous les ans la patinoire qui avait recouvert le sol de la Rockfeller Plaza. Le froid vif mais sec avait encouragé beaucoup de monde à venir profiter des lieux.

Assis sur un banc, Mohinder regardait d'un œil distrait les patineurs qui évoluaient avec plus ou moins d'aisance sur la glace. Un léger vent du nord souffla une brise sur lui, faisant virevolter ses boucles brunes sur sa nuque et lui arrachant un frisson. Il resserra son manteau sur son torse, puis se frotta les mains avant de consulter à nouveau sa montre. Alors qu'il levait les yeux, il vit enfin apparaître ceux qu'il attendait depuis presque une heure. Il se leva et partit à leur rencontre.
Lorsqu'elle le vit, Molly se précipita vers lui, puis sauta dans ses bras en riant. Mohinder se tourna vers Matt qui lui sourit d'un air contrit :
- Désolé pour le retard...
La petite fille intervint :
- C'est de ma faute, Mohinder ! C'est moi qui ai obligé Matt à aller dans plein de magasins !
Le généticien sourit, attendri par l'air piteux de sa protégée.
- Ne t'en fais pas, Molly, ce n'est pas grave !
Il la reposa à terre et elle prit sa main pour l'entraîner vers la patinoire.
- On va faire du patin tous les trois !
Arrivés devant le stand de location, Matt bredouilla :
- Euh... allez-y sans moi... je préfère vous regarder...
Avant que Mohinder eut le temps de poser la question, Molly demanda :
- Tu ne sais pas faire de patin ?
Embarrassé, le policier répondit en regardant le sol :
- Non... J'ai vécu toute ma vie à Los Angeles et ma mère n'avait pas les moyens de m'envoyer à la montagne et pendant les vacances, je devais bosser pour rattraper mon retard en cours. Je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre.
Il releva la tête et plongea son regard dans celui de son ami :
- Mais toi, Mohinder, tu sais en faire ?
- J'ai vécu plusieurs années à Londres lorsque j'étais enfant ; j'ai appris là-bas. Et si Molly est d'accord, on peut t'apprendre.
Matt secoua la tête :
- Non... ne vous en faites pas pour moi... je...
- Allez, Matt ! Supplia la petite fille. S'il te plait !
- Je te promets que je ne te lâcherai pas, sourit le généticien.
Le policier, vaincu, accepta. Ils louèrent des patins, puis se dirigèrent vers l'une des entrées. Une fois chaussés, ils s'avancèrent jusqu'à la glace.

***


Molly s'élança la première, agile. Mohinder la suivit, puis se tourna vers Matt et lui tendit la main :
- Allez, viens !
Le policier hésita encore un instant, puis prit la main que son ami lui offrait et posa lentement ses patins sur la glace. A quelques mètres d'eux, la fillette l'encourageait :
- Tu vas voir, c'est très facile !
Il grommela :
- Facile, facile... pfff...
Lorsqu'il releva les yeux, il vit que Mohinder souriait et sentit son cœur se réchauffer. Le généticien avait un pouvoir que personne ne pouvait soupçonner. Ce n'était pas un pouvoir comme le sien, celui de Molly ou ceux des frères Petrelli. C'était un pouvoir qui n'agissait que sur lui, Matt Parkman : quand Mohinder lui souriait, il avait l'impression que tout ce qui était négatif dans le monde disparaissait. Il était prêt à donner son âme pour voir ce sourire naître et renaître sur le visage de son ami.
- Matt, tu rêves ?
La voix de Mohinder le tira de ses pensées. Il sentit ses joues rougies par le froid se réchauffer et remercia intérieurement la température qui lui permettait de masquer son trouble. Il attrapa l'autre main que son ami lui tendait et se laissa lentement entraîner sur la glace.
- Tu es sûr que c'est une bonne idée ?
- Ne t'en fais pas, tu ne risques rien. Je te tiens !
Molly s'approcha, patinant en rond autour d'eux.
- Regarde comment je fais.
Elle s'éloigna un peu, puis revint :
- C'est facile, tu vas y arriver.
- J'ai jamais été très sportif, tu sais ! Lança-t-il à la fillette qui s'éloignait à nouveau.
Tu es très bien comme tu es.
Surpris, Matt leva les yeux vers Mohinder qui sembla réaliser qu'il avait entendu ses pensées et détourna vivement le regard.
- On devrait se concentrer sur ton apprentissage, souffla le généticien.
- Oui...
Il commença à patiner à reculons, entraînant son ami avec lui. Matt fit un effort, mais avait du mal à garder l'équilibre.
Alors que les deux hommes passaient près d'une jeune femme qui patinait tranquillement, le policier entendit ses pensées sans le vouloir :
Ils forment vraiment un joli couple... et leur petite fille est adorable. Ca se voit qu'ils s'aiment ces trois-là.
Surpris, il releva la tête et croisa le regard de l'inconnue qui lui sourit. Déstabilisé, il cessa de se concentrer sur ses pieds, trébucha et tomba en arrière, entraînant son ami avec lui.

***


Mohinder se retrouva affalé de tout son long sur Matt. Passé le premier instant de surprise, il réalisa la position dans laquelle il se trouvait. Troublé par les sensations qui l'envahirent, il se força à rire, espérant que son ami n'aurait pas capté ses pensées à ce moment précis. Il se releva, puis tendit la main à Matt qui grogna :
- Je te l'avais dit que c'était une mauvaise idée...
Mohinder l'aida à se remettre debout et ils furent rejoints par Molly.
- Ca va ? Tu ne t'es pas fait mal ?
- Non, ça va, merci ma puce. Mais je crois que je vais arrêter là le patin.
- Oui, c'est sûrement plus sage, souffla le généticien qui avait remarqué le rictus de douleur de son ami lorsqu'il s'était relevé. Va t'amuser, je raccompagne Matt sur la terre ferme.
- D'accord !
Elle s'éloigna gracieusement et le généticien prit son ami par la taille pour l'entraîner vers le bord, essayant d'occulter toute pensée gênante.

Une fois débarrassés des patins, les deux hommes s'assirent sur un banc proche. Molly évoluait avec grâce et leur faisait de petits signes à chacun de ses passages devant eux.
- Ca va ? Demanda Mohinder, inquiet. Tu es un peu pâle.
- C'est juste le froid, sourit Matt.
- Je ne peux pas lire dans tes pensées, mais je sais que tu me mens. Après ce qui t'es arrivé, je suis même surpris que tu sois déjà sur pieds.
- Je vais bien, ne t'en fais pas. Par contre, je ne serai pas contre un petit café pour me réchauffer.
Mohinder sourit :
- Ne bouge pas, je reviens.
Il se leva et se dirigea vers le stand de boissons chaudes qui était pris d'assaut. Pendant qu'il faisait la queue, il se retourna vers Matt que Molly avait rejoint. La fillette s'était assise contre son héros qui la serrait dans ses bras. Mohinder sourit, une bouffée de tendresse gonflant son cœur.
Lorsqu'il avait proposé au policier de venir s'installer chez lui après sa sortie de l'hôpital, il n'aurait jamais cru qu'ils deviendraient si proches. Et, peu à peu, il avait réalisé que ses sentiments pour Matt avaient dérivé vers quelque chose de plus fort que l'amitié. Il n'en était pas vraiment surpris, ce n'était pas la première fois qu'il se sentait attiré par un homme, mais c'était en revanche la première fois que l'intéressé avait le pouvoir de lire en lui. Il devait donc faire très attention à tout ce qu'il pensait en présence de Matt, tout à fait conscient que ses sentiments avaient des chances proches de zéro d'être partagés.
Molly a de la chance... j'aimerais pouvoir me blottir contre lui et qu'il me serre dans ses bras...
Il fut ramené à la réalité par la voix de la vendeuse. Il commanda deux cafés et un chocolat, puis rejoignit ses amis.

***


Tout en écoutant Molly commenter les « exploits » des patineurs, Matt entendait les pensées de Mohinder. Même si le généticien était à une bonne cinquantaine de mètres d'eux, même s'ils se trouvaient au milieu d'une foule assez conséquente, il pouvait le reconnaître sans se tromper. Il s'était rendu compte de ce fait depuis quelques jours et se demandait encore ce que ça pouvait vouloir dire. Jamais, depuis qu'il avait découvert son pouvoir, une « voix » en particulier n'avait émergé avec une telle force. Enfin si, une fois : le jour où il avait retrouvé Molly dans la maison de ses parents. Il l'avait entendue malgré les autres qui parlaient... et malgré le fait qu'il ne maîtrisait pas du tout son pouvoir. Mais c'était quelque chose de différent. Là, avec Mohinder, c'était comme si ses pensées lui étaient directement adressées. Et il avait l'impression que, quelle que soit la distance entre eux, elles lui parviendraient toujours.
Ce qu'il venait d'entendre le troublait tellement qu'il n'écoutait plus la fillette qui lança :
- La Terre appelle Matt !
Il se pencha vers elle, lui souriant :
- Désolé. Tu disais ?
- J'espère que Mohinder va aimer le cadeau qu'on lui a acheté.
- J'en suis sûr. Tu as très bien choisi.
- Chut, il arrive !
Le généticien s'approchait effectivement. Il leur donna leurs boissons, puis s'assit à côté de Molly.
- Vous parliez de quoi ?
- Du dîner de ce soir. C'est la première fois que je vais manger un repas de Noël indien.
Mohinder rit :
- De toutes façons, s'il avait fallu compter sur Matt pour nous faire un vrai repas traditionnel, on serait morts de faim !
Le policier prit un air faussement outré :
- Mais euh ! C'est pas de ma faute si je ne sais pas cuisiner !
Molly et Mohinder échangèrent un regard, puis éclatèrent de rire, très vite imités par leur ami.

***

Deux heures plus tard

Ils se régalèrent du repas que Mohinder avait préparé. Il leur avait concocté un menu spécial, peu épicé pour que Molly puisse manger les mêmes plats qu'eux. Seul le dessert n'était pas indien puisqu'il s'agissait d'une bûche glacée aux macarons. La fillette était ravie de leur soirée, ce qui réchauffait le cœur du généticien. Matt et lui avaient eu peur qu'elle soit triste pour ce premier Noël depuis la mort de ses parents et ils avaient tout fait pour la distraire, espérant qu'elle passerait tout de même un bon moment avec eux

Lorsqu'ils eurent fini de manger, Matt et Molly allèrent s'installer sur le canapé pour regarder des dessins animés pendant que Mohinder faisait la vaisselle. Tout en nettoyant les couverts, il ne pouvait s'empêcher de jeter de fréquents coups d'œil vers eux.
Je les aime tellement...
A peine avait-il pensé ces mots que Matt se tournait vers lui. Leurs regards se soudèrent un long moment, puis le généticien rompit le contact, les joues en feu. Il s'en voulait d'avoir laissé échapper cette pensée... et il en voulait aussi un peu à son ami de toujours lire en lui ainsi.
Un bâillement retentissant le ramena au présent. Molly s'était levée et se dirigeait vers la salle de bains. Elle revint quelques minutes plus tard, ses dents brossées et vêtue d'un joli pyjama rouge avec des Pères Noël dessus. Mohinder s'essuya les mains, puis se pencha pour l'embrasser.
- Bonne nuit, ma puce.
- Bonne nuit, Mohinder.
Elle retourna auprès de Matt qui l'embrassa à son tour et partit dans sa chambre. Le généticien suivit des yeux son ami qui rejoignit la fillette pour s'assurer qu'elle n'avait besoin de rien de plus.

Mohinder termina la vaisselle et le rangement, puis se tourna vers le sapin qui trônait dans un coin du petit appartement. Il vit que plusieurs cadeaux étaient apparus à son pied depuis le moment où ils étaient revenus de la patinoire. Lorsque Matt revint dans la pièce, le généticien lui lança :
- Je t'interdis de lire dans mes pensées pour connaître tes cadeaux.

***


Matt s'approcha de son ami, ne sachant pas trop comment il allait aborder la conversation.
- Justement, il y a quelque chose que je dois te dire...
- Je t'écoute, répondit Mohinder en s'adossant contre le frigo, les bras croisés.
- Je voudrais m'excuser... de lire dans ton esprit sans ton autorisation...
Alors que son ami ouvrait la bouche pour l'interrompre, Matt leva la main :
- Laisse-moi finir, s'il te plaît. Il faut que tu saches quelque chose...
Il lui raconta comment ses pensées lui parvenaient sans qu'il ne le demande et, surtout, comment elles surpassaient toutes les autres lorsqu'ils étaient en public.
- Ca fait longtemps ? Demanda Mohinder.
- Une semaine... peut-être un peu plus...
Le généticien resta silencieux un moment. Son expression ne trahissait rien de ce qui se passait en lui et Matt luttait pour ne pas entrer dans sa tête, même si sa curiosité le taraudait.
- Je ne t'en veux pas, souffla enfin Mohinder. Je ne peux pas t'en vouloir.. Ca serait même plutôt à moi de m'excuser...
- Pourquoi ? S'étonna Matt.
- Parce que ce que tu as pu capter en moi a dû te surprendre... peut-être même te dégoûter... Je ne voulais pas que ça arrive... mais tu sais comme moi que ces choses-là ne se contrôlent pas.
Le policier sentit son cœur se serrer en voyant l'air triste de son ami. Il s'approcha lentement et l'obligea à le regarder en face. Leurs regards se soudèrent alors que Matt soufflait :
- J'admets que j'ai été surpris... au début. Mais jamais dégoûté.
Son regard descendit sur les lèvres de Mohinder, entrouvertes, qui semblaient l'appeler silencieusement. Sans réfléchir, il se pencha vers son ami, effleurant à peine sa bouche d'un baiser timide.

***


Un frisson de plaisir traversa l'échine de Mohinder lorsque les lèvres de Matt frôlèrent les siennes. Son ami s'éloigna, les joues rouges, l'air un peu affolé de celui qui vient de faire une grosse bêtise. Le généticien ne le laissa pas se tourmenter plus longtemps. Il se redressa, glissa ses bras autour de la taille de son ami, puis l'attira à lui pour un vrai baiser, empli de tendresse. Après un instant d'hésitation, Matt l'enlaça à son tour.
Lorsqu'ils se séparèrent, ils restèrent un long moment à se regarder en silence. Les pensées de Mohinder étaient confuses, mais il crevait d'envie de recommencer cette expérience. Alors qu'il formulait cette idée dans son esprit, espérant influencer Matt, celui-ci se mit à bâiller. Le généticien ne put s'empêcher de pouffer :
- C'était si nul que ça ?
Le visage du policier prit une jolie teinte pivoine et il bredouilla :
- Non... je... non, c'est juste que... suis fatigué...
Mohinder posa sa main sur la joue de son ami :
- Ne t'en fais pas, je te taquinais. Tu as eu une longue journée, je comprends que tu aies sommeil. D'ailleurs moi aussi. Et puis il faut qu'on dorme parce que Molly ne va pas se gêner pour nous réveiller aux aurores demain !
- Tout à l'heure, tu veux dire, sourit Matt en désignant l'horloge qui indiquait une heure vingt. On devrait aller se coucher.
- Bonne idée.
Matt s'éloigna de quelques pas, puis se retourna vers Mohinder :
- Bonne nuit.
- A toi aussi.
Le généticien attendit que son ami ait refermé la porte de sa chambre, puis alla dans la salle de bains pour se mettre en pyjama. Il prit ensuite sa couverture et s'installa confortablement sur le sofa. Alors qu'il fermait les yeux, ses doigts se posèrent sur ses lèvres où il sentait toujours celles de Matt. Ce fut le souvenir de leur baiser qui le mena jusqu'au portes du sommeil.

***


Matt fut réveillé par des murmures en provenant du salon. Il jeta un bref coup d'œil au réveil et s'étira, maudissant les courbatures dues à ses péripéties sur la glace la veille. Il se leva, fit une brève halte dans la salle de bains et rejoignit Molly et Mohinder qui discutaient, assis sur le sofa.
- Bonjour !
La fillette bondit sur ses pieds :
- Joyeux Noël !
Elle se précipita vers lui. Il se pencha pour l'embrasser :
- Joyeux Noël à toi aussi, Molly.
- On peut ouvrir nos cadeaux ?
- Bien sûr !
Alors que la fillette se précipitait au pied du sapin, Matt vint s'asseoir à côté de Mohinder sur le sofa. Une boucle brune tombait sur le front du généticien et son ami eut un mal fou à se retenir de la remettre en place. Il avait encore du mal à réaliser ce qui était arrivé entre eux quelques heures plus tôt, se demandant même s'il n'avait pas tout simplement rêvé. Mais l'éclat particulier qu'il vit dans le regard si intense du généticien le convainquit que ça avait bien été réel.
Il fut tiré de ses réflexions par Molly qui posa un paquet sur ses genoux :
- Ca, c'est pour toi !
Elle en posa un autre sur le premier, puis repartit vers l'arbre et ramena ses cadeaux à Mohinder. Lorsqu'elle eut fini, elle s'assit par-terre au milieu de ses quatre propres paquets et demanda :
- Qui commence ?
Les deux hommes échangèrent un regard amusé, puis Matt répondit :
- Vas-y, ma puce. Mais tu ouvres le rouge en dernier.
Elle lui jeta un coup d'œil surpris, mais obéit. Elle poussa de petits cris de ravissement en voyant la console de jeu dernier cri qu'ils lui avaient acheté, et aussi l'ours en peluche dont elle rêvait depuis longtemps. Le troisième paquet contenait cinq jeux pour sa console et une sacoche pour transporter tout ça. Enfin, elle prit le dernier cadeau dont la forme faisait penser à un livre. Alors qu'elle le déballait, Matt entendit Mohinder penser :
J'espère qu'elle va aimer...
Le policier se tourna vers son ami, souriant. Ils reportèrent leur attention sur Molly qui avait ôté tout le papier et tenait à présent dans ses mains un album photo. Elle l'ouvrit, tourna quelques pages, revint en arrière, puis leva vers eux un regard empli de larmes. Avant qu'ils aient eu le temps de réagir, elle se jeta dans les bras de Mohinder en pleurant.
- Merci !
Matt lui caressa tendrement les cheveux. Elle quitta l'étreinte du généticien pour se blottir contre lui.
- Merci merci merci !
- On a pensé que tu aimerais avoir des photos de tes parents, souffla le policier, ému.
- C'est Matt qui a tout fait, expliqua Mohinder. Il a appelé ses collègues à Los Angeles pour qu'ils retrouvent les photos qui étaient chez toi.
Au bout d'un moment, elle s'écarta de son héros, essuya ses joues mouillées d'un revers de la manche et leur sourit :
- C'est le plus beau cadeau du monde !
- On est heureux que ça te plaise.
- Maintenant, ouvrez les vôtres !
- A toi l'honneur, lança Mohinder.
Matt déballa le plus petit cadeau qui était une montre ultramoderne. Il se tourna vers son ami et souffla :
- Serait-ce un moyen subtil de me dire que je suis toujours en retard ?
Le généticien éclata de rire.
- Je n'y avais même pas pensé ! Mais maintenant que tu le dis...
- En tous cas, elle est très belle. Merci.
- Ouvre l'autre ! S'impatienta Molly.
- Tu es bien pressée, petite demoiselle, sourit Matt en déchirant le papier.
Le paquet contenait une boîte dans laquelle se trouvaient un porte-feuilles en cuir et le porte-cartes assorti.
- C'est moi qui les ai choisis ! s'exclama la fillette.
- Ils sont très beaux.
Mohinder prit le porte-cartes et le tendit à son ami :
- Ouvre-le.
Matt obéit et fut surpris d'y trouver un emplacement pour une plaque officielle.
- On a pensé que ça pourrait t'être utile lorsque tu auras repris le travail.
Agréablement surpris et ému de tant d'attention, il souffla :
- Merci... c'est super...
Molly ne leur laissa pas le temps de respirer :
- A toi, Mohinder !
Le généticien ouvrit le premier paquet qui contenait une parure de stylos et le second une sacoche d'ordinateur portable.
- On a remarqué que la tienne était franchement usée, sourit Matt.
- Merci, c'est exactement ce qu'il me fallait.
- Ce n'est pas du cuir... je n'avais pas les moyens de...

***


Mohinder savait que son ami se sentait gêné de ne pas avoir d'argent et de se faire quasiment « entretenir » depuis sa sortie de l'hôpital. Il le rassura :
- Ne t'en fais pas, c'est parfait !
Voyant que Matt ne semblait pas convaincu, il décida de changer de sujet :
- Ca vous dirait un chocolat chaud ?
- Bien sûr ! Répondit Molly en se précipitant vers la cuisine.
Les deux amis l'y rejoignirent. Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les trois attablés devant un bol de chocolat fumant et des pâtisseries qui sortaient du four. Ils mangèrent en parlant de ce qu'ils allaient faire de leur journée. Lorsqu'elle eut fini, la fillette demanda :
- Mohinder, je peux téléphoner à Micah pour lui dire ce que j'ai eu ?
Il consulta sa montre, fit un rapide calcul mental, puis répondit :
- Il est encore un peu tôt à Las Vegas. Envoie-lui un SMS avant pour être sûre qu'il est réveillé.
- D'accord !
Elle se précipita dans sa chambre, laissant les deux hommes seuls. Mohinder se tourna vers Matt et ne put s'empêcher de sourire : son ami venait de boire une gorgée de son chocolat qui avait laissé une moustache brune sur sa lèvre supérieure. Le généticien ne put résister et se pencha pour faire disparaître la trace sucrée de la peau de l'autre homme. Leurs langues se retrouvèrent pour un long baiser chocolaté.
Lorsqu'ils se séparèrent, le regard de Matt semblait soucieux.
- Qu'y a-t-il ?
- Qu'est-ce qu'on va dire à Molly ? Elle a déjà assez souffert comme ça, je ne voudrais pas que notre relation la perturbe encore plus.
Mohinder demanda, inquiet :
- Tu veux qu'on arrête ?
- Non, répondit Matt. Je n'ai jamais été aussi heureux que depuis hier soir... mais je ne veux pas qu'elle soit malheureuse par ma faute... notre faute...
- Moi non plus.
Le généticien se passa une main dans les cheveux, hésitant :
- Je pense qu'on ne devrait pas lui en parler pour le moment. Il est trop tôt. J'ai encore du mal à réaliser ce qui est en train de se passer entre nous...
- Moi aussi. Tu as raison. Mais il faut être prudents, je ne veux pas qu'elle le découvre par hasard. Elle en serait encore plus perturbée.
- Ne t'en fais pas, sourit Mohinder. Tout se passera bien.
A peine avait-il fini sa phrase que Molly déboulait en trombes dans la cuisine :
- Venez-voir !
Elle prit la main de Matt qu'elle entraîna dans le salon. Intrigué, Mohinder les suivit et comprit l'enthousiasme de la fillette en voyant les gros flocons qui tourbillonnaient devant la fenêtre.
- Il neige ! Je peux aller jouer dehors ?
- On t'accompagne, répondit le policier. Va t'habiller !
Elle repartit aussi vite dans sa chambre. Les deux hommes allèrent se préparer eux aussi, puis ils sortirent tous les trois de l'immeuble.

***


Dans le parc voisin, une multitude d'enfants jouait déjà dans la poudreuse. Voyant que Molly hésitait, Matt se pencha vers elle :
- Va jouer avec eux.
- Je peux ?
- Bien sûr. On reste là.
Elle jeta un coup d'œil à Mohinder qui acquiesça d'un signe de tête, puis fonça vers les autres enfants.
- J'aime la voir heureuse... souffla le généticien.
- Moi aussi.
Matt tourna la tête vers son ami qui souriait. Comme à chaque fois, ce sourire réchauffa son cœur et son corps entier. Se sentant observé, Mohinder se tourna également et leurs regards se soudèrent.
Je suis heureux que tu sois auprès de nous, Matt... auprès de moi...
- Je le suis aussi... souffla le policier, souriant à son tour.
Il était conscient, tout comme son ami, que le danger rodait toujours, quelque part, caché dans l'ombre. Mais pour le moment, ils étaient là, tous les trois, tout simplement heureux de vivre ensemble, d'être une famille en ce jour de Noël sous la neige.

Fin


Entrez le code de sécurité indiqué ci-dessous :
Note: Vous pouvez soumettre un rating, une review ou les deux.

Skin réalisé par Cybelia.

Disclaimer : Toutes les histoires de ce site m'appartiennent. Merci de ne pas les publier sur un autre site sans mon autorisation.
Les personnages appartiennent à leurs auteurs ou créateurs respectifs.
Je ne tire aucun profit de ces fanfics hormis ma satisfaction personnelle et celle de mes lecteurs.
Pour le RPS : Je ne prétends pas connaître la vie et les orientations sexuelles des personnes que j'utilise dans mes fanfictions. Je les utilise seulement comme des personnages pour mes fictions, même si j'utilise parfois des détails réels de leurs vie pour écrire mes fics.