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Peter était assis sur le rebord de sa fenêtre, le regard perdu sur Central Park qui s’étendait à perte de vue. La neige avait tout recouvert depuis plusieurs semaines, donnant un éclat éblouissant à la ville qui ne dort jamais.

Il imaginait les jeunes enfants et les adolescents de son âge qui couraient entre les arbres et se roulaient dans la neige. Il aurait aimé les rejoindre, pouvoir s’amuser sans avoir à se soucier des convenances. Mais c’était impossible.

Ses parents, comme tous les ans, avaient conviés d’importants hommes politiques et hommes d’affaires pour le réveillon du Nouvel An. Et Peter, qui venait de fêter ses douze ans, se devait d’apparaître, vêtu de son plus élégant costume, afin de montrer à tout ce beau monde combien la famille Petrelli était unie… ce qui était plutôt ironique compte tenu de la situation réelle.

Le seul point positif de cette soirée serait la présence de Nathan. Depuis que son aîné avait été embauché dans au bureau du District Attorney et avait pris un appartement à l'autre bout de Manhattan, il ne le voyait que très rarement et le plus souvent en coup de vent. Son frère lui manquait. Il était son seul « allié » dans cette maison, le seul qui le comprenait vraiment.

L'adolescent fut tiré de ses pensées par des coups frappés à la porte et la voix de sa gouvernante :
- Vous n'êtes toujours pas prêt, Peter ?
La femme à l'air revêche s'approcha du jeune homme et le tira sèchement par le bras :
- Allez vous habiller ! Les invités de vos parents vont arriver d'ici quelques minutes !
- Oui, Madame Higgins.
Il prit son costume qui était soigneusement posé sur son lit et partit s'enfermer dans sa salle de bains. Il se changea rapidement, puis revint dans sa chambre où sa gouvernante l'attendait de pied ferme :
- Faites-moi le plaisir de coiffer un peu cette tignasse indisciplinée ! Et arrangez votre cravate !
Tout en obéissant, Peter souhaita de toutes ses forces que cette femme qu'il détestait tant disparaisse soudainement. Mais son vœu ne se réalisa pas. Elle était toujours derrière lui à le surveiller, les mains sur les hanches, le fusillant du regard.
Enfin, lorsqu'elle jugea qu'il était présentable, elle le conduisit jusqu'à la porte :
- Et tenez-vous bien en présence des invités. Soyez poli. Ne parlez pas si on ne vous interroge pas.
Il grommela à voix basse :
- Et gnagnagna...
Heureusement pour lui, elle ne l'entendit pas.

Elle le laissa entrer seul dans le salon où les premiers invités étaient déjà en train de boire du champagne et de déguster des petits-fours. Il jeta un coup d'œil autour de lui, à la recherche de son aîné, mais Nathan ne semblait pas encore être arrivé. Avisant sa mère qui venait de réprimander un serveur, il hésita, puis décida de s'approcher pour lui demander :
- Nathan arrive à quelle heure ?
- Il devrait déjà être là, mais il doit sûrement avoir été retenu par un dossier important.
Elle le détailla des pieds à la tête et sembla satisfaite de ce qu'elle voyait :
- Mme Higgins a fait du bon travail avec toi. Tiens-toi bien ce soir.
Il se garda de lui lancer la réponse qu'il avait sur le cœur, ne voulant pas se retrouver consigné dans sa chambre et ainsi manquer la visite de Nathan. Il laissa sa mère accueillir les nouveaux invités qui arrivaient, prit quelques petits-fours et alla s'installer dans un fauteuil à l'écart.

Il s'ennuyait depuis plus d'une heure lorsque la personne qu'il attendait apparut enfin à la porte du salon. Il se leva d'un bond, mais se figea en voyant que son frère n'était pas venu seul. Maudissant la fiancée de son aîné qui allait sûrement l'accaparer toute la soirée, il s'approcha tout de même en souriant.
- Bonsoir !
Nathan lui adressa un immense sourire et le serra dans ses bras.
- Tu as encore grandi, toi ! Tu seras bientôt aussi grand que moi !
Heidi renchérit en lui caressant les cheveux :
- Tu es un vrai jeune homme maintenant !
Peter aurait aimé la faire disparaître, elle aussi. Mais, encore une fois, son souhait resta sans réponse. Nathan se fit tout de suite accaparer par leurs parents et, pendant un long moment, il dut saluer les prestigieux invités présents. L'adolescent, dépité, retourna sur son fauteuil.

Au bout d'un moment, agacé de ne pouvoir avoir son frère pour lui tout seul, il décida de quitter les lieux. Il se faufila dans les cuisines, puis sortit de la maison par la porte de service. Ce n'était pas la première fois qu'il s'échappait ainsi de chez lui, il n'eut donc aucune hésitation sur la direction à prendre pour se rendre dans le parc. Une fois là, il se dirigea vers l'aire de jeux où Nathan l'emmenait souvent lorsqu'il était enfant. L'endroit était désert, la plupart des gens étant chez eux, prêts à fêter le Nouvel An. Il enleva la neige d'une des balançoires et s'y installa. Il était sorti sans manteau, mais n'avait pas trop froid pour le moment. Il était heureux d'être enfin un peu tranquille, même s'il aurait préféré avoir son grand frère à ses côtés.

Un vent glacé se leva soudain, le faisant frissonner. Il savait qu'il allait devoir bientôt rentrer s'il ne voulait pas se transformer en glaçon. Il resserra sa veste de costume autour de son torse tremblant, puis reprit le chemin de chez lui. Alors qu'il avançait rapidement, il glissa soudain sur une plaque de givre et tomba lourdement sur le sol. Une douleur violente irradia dans sa cheville droite, l'empêchant de se relever et lui tirant des larmes bien malgré lui. Sa jambe commençait à gonfler au-dessus de sa chaussure. Il commençait à dénouer ses lacets lorsqu'une voix familière lui parvint :
- Ne l'enlève pas !
Il leva les yeux et fut soulagé en voyant le visage inquiet de Nathan.
- C'est peut-être cassé. Je vais t'emmener aux urgences.
L'aîné prit son cadet dans ses bras, le soulevant de terre aussi facilement que s'il avait été une plume, puis il le ramena en direction de chez eux. Peter enfouit son visage dans le cou de Nathan qui frissonna :
- Tu as le nez glacé !
Lorsqu'ils arrivèrent devant la maison familiale, la voix de leur mère gronda :
- Il faut toujours que tu te fasses remarquer, Peter !
- Arrête, Maman. Il s'est blessé à la cheville, je crois qu'il est assez puni comme ça. Je l'emmène à l'hôpital.
Avant qu'elle ait pu répondre, Nathan avait installé son frère sur le siège arrière de sa voiture. Il prit ensuite le volant, conduisant rapidement, mais néanmoins prudemment, vers les urgences les plus proches, celles de l'hôpital Saint Luke-Roosevelt. Il ne dit pas un mot du trajet, se contentant de jeter de fréquents coups d'œil à son frère pour s'assurer qu'il allait bien. De son côté, Peter n'osait pas non plus parler, trop penaud de sa mésaventure et encore sonné par la douleur.

Ils arrivèrent à l'hôpital à 23h. Les urgences étaient désertes, si bien qu'on s'occupa de Peter immédiatement. Les examens et la radio indiquèrent qu'il ne s'agissait que d'une vilaine entorse. L'adolescent ressortit de là avec une attèle et des calmants. Pendant le trajet du retour, Nathan lui demanda :
- Qu'est-ce qui t'a pris de sortir comme ça, tout seul, en pleine nuit ?
- Je m'ennuyais...
- Tu aurais dû venir me voir, on aurait discuté tous les deux.
- Tu étais occupé avec les invités de Papa et Maman... et avec Heidi.
Son aîné lui adressa un regard interrogatif par le biais du rétroviseur :
- Tu es jaloux ?
- De quoi tu parles ?
- J'ai l'impression que tu es jaloux du temps que je passe avec Heidi.
Peter ne répondit pas, agacé que son frère le connaisse aussi bien.
- Tu sais, je vais l'épouser un jour...
- Je sais...
A la grande surprise de l'adolescent, Nathan gara la voiture contre le trottoir, puis se tourna vers lui :
- Ca me manque aussi de ne pas te voir plus souvent, mais il faut que tu comprennes que j'ai ma vie. J'ai mon travail, mes amis et Heidi.
- Je sais... mais tu me manques ! Je ne te vois quasiment plus !
- Je suis désolé... souffla Nathan avec un sourire triste. Il y a une chose qu'il faut que tu saches, Pete : quoi qu'il se passe dans ma vie, je serai toujours là pour toi, je serai toujours ton grand frère. Tu pourras toujours compter sur moi... comme ce soir.
- Comment tu as su où j'étais ? Demanda l'adolescent, intrigué.
- Quand j'ai remarqué ton absence et après avoir vérifié que tu n'étais pas dans ta chambre, j'ai compris que tu étais sorti. Et je sais que cet endroit du parc est l'un de tes favoris.
- Je ne veux pas rentrer à la maison...
- Il le faut pourtant.
- Les parents vont me tomber dessus...
- Ne t'en fais pas pour ça, je m'occupe d'eux. Ecoute, je te propose quelque chose : on rentre, je te monte dans ta chambre, je vais saluer les invités et ensuite, je reviens pour être avec toi pour les douze coups de minuit.
- Maman ne va pas apprécier.
- Elle n'a pas à donner son avis. Ca te va ?
- Ca me va !

Nathan tint sa promesse. Dès qu'ils furent chez eux, il monta Peter au premier, l'aida à se mettre en pyjama, puis redescendit à la réception qui battait son plein après avoir interdit à Mme Higgins se déranger son cadet. A minuit moins cinq, il revint dans la chambre, portant un plateau avec un verre de jus d'orange, un verre de champagne et une assiette de petits-fours sucrés. Il posa le tout sur le lit de son frère qui avait allumé la télévision en prévision du décompte sur Time Square.
Nathan s'assit près de Peter qui sourit, heureux d'avoir enfin son aîné pour lui tout seul. Ils prirent leurs verres et, au moment où les douze coups de minuit retentirent, ils trinquèrent à la nouvelle année qui commençait.
- J'ai pris une résolution, sourit l'aîné alors qu'ils finissaient les petits-fours.
- Laquelle ?
- Je te promets que je vais tout faire pour passer plus de temps avec toi.
- Tu n'es pas obligé. Je sais que ton travail est important. Et puis, il y a Heidi...
- Faudrait savoir !
Peter éclata de rire devant l'air faussement vexé de son frère. Lorsqu'il se calma, il souffla :
- Moi aussi, j'ai pris une résolution !
- Je t'écoute.
- Je ne sortirai plus tout seul la nuit.
- J'espère bien !
Nathan enleva le plateau qu'il posa sur la commode, puis revint vers le lit :
- Tu devrais dormir, Pete.
L'adolescent bâilla à s'en décrocher la mâchoire.
- J'aurais aimé que tu restes...
- Qui t'a dit que je partais ? Demanda l'aîné en ôtant sa veste.
Il enleva également ses chaussures, puis se glissa sous la couette moelleuse. Peter vint immédiatement se blottir contre lui.
- Heidi ne va pas t'en vouloir de la laisser toute seule ?
- Elle a très bien compris que c'était important pour moi de rester avec toi ce soir. Je lui ai laissé ma voiture pour qu'elle puisse rentrer.
- Il y a un truc que je voulais te dire, Nathan.
- Vas-y.
- Je t'aime.
- Moi aussi, je t'aime, Pete. Et je te souhaite la meilleure année possible, petit frère.
L'adolescent ne répondit pas. Assommé par les évènements et les calmants, bercé par les battements de cœur de son aîné, il s'était déjà endormi au chaud dans les bras de la seule personne avec qui il se sentirait toute sa vie en sécurité.

Fin.


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