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Author's Chapter Notes:
Aux USA, l'année universitaire se divise en deux semestres, Automne (septembre – décembre) et Printemps (janvier – mai) auxquels s'ajoutent les cours d'été. Les étudiants peuvent commencer leur année au 2e semestre s'ils ont respecté les délais d'inscription.

Sam relut pour la cent millième fois la lettre qu'il tenait entre ses mains :
« Nous avons l'honneur de vous informer que votre candidature a été retenue. [...] Nous vous invitons à vous présenter au bureau des admissions de premier cycle muni de ce courrier le lundi 15 janvier 2001 à 8h afin de finaliser votre inscription. »
Le courrier était signé du secrétariat du doyen de la prestigieuse Stanford University. Lorsqu'il avait rempli la demande d'admission, Sam n'aurait jamais cru avoir un jour une réponse positive. Il l'avait surtout fait par défi envers son père qui lui soutenait que les études ne servaient à rien et que, maintenant qu'il avait eu son diplôme au lycée, il était destiné à devenir un Chasseur et rien d'autre. Mais aujourd'hui, à présent qu'il avait dans les mains ce sésame pour une vie normale, il ne rêvait que d'une chose : partir !
Il relut encore une fois la lettre, puis la rangea dans la poche de son jean, là où il savait que ni son père ni Dean ne la trouverait. Il voulait vraiment quitter cette vie de fou, mais la pensée de devoir s'éloigner de son aîné le bouleversait. Cela faisait maintenant plus de trois mois que leur relation fraternelle avait évolué... qu'ils s'étaient rendus compte tous deux de l'attirance interdite qui les poussait l'un vers l'autre... et qu'ils avaient franchi la limite qu'ils n'auraient jamais dû dépasser... Sam avait encore parfois des pointes de remords, notamment vis-à-vis de leur père, mais lorsqu'il se retrouvait blotti entre les bras de Dean après l'amour, il oubliait tous ses scrupules et ses doutes.
Soupirant profondément, il réalisa que Stanford était peut-être la solution à tout ça... s'il partait assez loin et assez longtemps, leurs sentiments contre-nature disparaitraient sûrement d'eux-même. Et ils pourraient faire leur vie, chacun de leur côté.

Sam sursauta lorsque la porte de la chambre qu'il partageait avec Dean s'ouvrit sur celui-ci :
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Euh... rien, rien, bredouilla le cadet.
- Papa vient d'appeler. Sa chasse s'annonce bien, il devrait être là pour le réveillon, sourit l'aîné. Sauf que le réveillon ne va pas se préparer tout seul !
- J'arrive !
Le plus jeune rejoignit son frère, puis alla s'occuper du repas tandis que Dean se chargeait de décorer un peu leur minuscule appartement. Lorsqu'ils eurent terminé, ils s'affalèrent sur le sofa, devant la télévision. Sam sentait la chaleur dégagée par son frère tout près de lui, troublante et si tentante. Il se demanda un moment s'il serait capable de se passer de lui, de leurs étreintes, de leurs caresses. Perturbé, il se releva d'un bond, faisant sursauter son aîné :
- Qu'est-ce qui te prend ?
- Je... Je vais aller faire un tour !
Avant que Dean ait eu le temps de répondre, il attrapa sa veste et fonça hors de l'appartement.

Il faisait un froid glacial dans cette petite ville de l'Iowa où ils avaient un pied-à-terre depuis maintenant deux ans. Cette relative sédentarité avait avait permis à Sam de pouvoir finir sa scolarité sans changer d'établissement tous les mois... et d'avoir l'opportunité d'être admis à Stanford. Il marcha un long moment dans les rues désertes en ce soir de réveillon du nouvel an. Dans quelques heures, l'année 2001 allait débuter et avec elle le nouveau millénaire. Et pour le cadet de la famille Winchester, ce nouveau millénaire coïncidait avec le début de sa nouvelle vie, celle qu'il avait choisie et non plus celle qu'il subissait depuis le tragique jour de ses six mois.
Alors qu'il marchait sans but, perdu dans ses pensées, la cloche de l'église sonna vingt-deux heures. Il décida qu'il était grand temps de rentrer pour passer ce semblant de réveillon en famille. Lorsqu'il arriva devant la porte de l'appartement, il prit une bonne résolution : dès le lendemain matin, il annoncerait son départ prochain à son père et à Dean.

Quand Sam entra dans la pièce qui servait à la fois de salon, de cuisine et de séjour, il sut immédiatement que quelque chose clochait au regard assassin que lui adressa son frère. Puis, ses yeux se posèrent sur un papier que Dean tenait à la main et il sentit son cœur manquer un battement. Instinctivement, il plongea ses doigts dans la poche de son jean, mais ce qu'il redoutait était arrivé : la lettre de Stanford en était tombée, sûrement lorsqu'il s'était assis sur le sofa.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
Sam fut incapable de répondre, tétanisé par le regard noir que son aîné posait sur lui. Dean s'approcha, menaçant :
- Tu vas partir ? Lança-t-il en brandissant la lettre sous son nez.
- Rends-la moi, Dean.
- Réponds-moi d'abord !
Sam ne put retenir un soupir et souffla :
- Oui...
- Pourquoi ?
- Comment ça « pourquoi » ? Tu trouves que la vie qu'on a est normale ?
- C'est la vie que nous avons toujours eue ! Tu veux vraiment nous laisser, Papa et moi ?
- Je veux vivre ma vie, Dean. Je veux pouvoir avoir un vrai travail, des amis, une...
- Copine ?
Sam hésita quelques instants avant de répondre :
- Oui, peut-être...
Une lueur de tristesse traversa le regard de son aîné qui lui balança la lettre au visage avant de se détourner et de s'éloigner de lui. Sam rangea à nouveau soigneusement le courrier dans sa poche, puis souffla :
- Dean...
- Je pensais que ce qui se passait entre nous comptait pour toi...
- Ca compte ! Je t'aime, Dean ! Plus que tout ! Mais...
- Mais quoi ? Gronda l'aîné en faisant à nouveau face à son cadet, les poings serrés.
- Tu crois que c'est normal de se sentir tellement seul que l'unique personne avec qui on puisse partager une intimité amoureuse et physique soit son propre frère ?
Dean resta un court moment figé, puis se laissa tomber sur le sofa. Au moment où Sam le rejoignait, il souffla :
- Je ne veux pas que tu partes...
- Je ne veux pas te quitter... mais il le faut... je ne supporte plus cette vie, Dean... J'ai besoin de stabilité... et de m'éloigner de Papa...
Sam allait ouvrir la bouche pour ajouter quelque chose lorsque la porte d'entrée s'ouvrit sur leur père. John, le visage et les vêtements maculés de terre, lâcha son sac dans l'entrée en lançant :
- Quelle sale bestiole ! Je vais aller prendre une douche et après, on réveillonne !
Il disparut dans la salle de bains. Sam en profita pour souffler à son aîné :
- Ne lui dis rien, s'il te plait ! Je comptais vous l'annoncer demain matin... J'aimerais qu'on passe une soirée tranquille tous les trois... comme une vraie famille...
Dean parut réfléchir, puis répondit :
- Je ne dirai rien.

Le réveillon se déroula sans accroc. John ne parut pas se rendre compte du moindre changement dans l'attitude de ses fils. Pourtant, Sam avait bien senti que son aîné avait été tendu et avait évité sciemment son regard toute la soirée. Quelques minutes avant le passage en 2001, John s'était endormi sur le sofa. Son cadet avait refusé de le réveiller, préférant le laisser se reposer après cette longue chasse qu'il venait de terminer. Dean, quant à lui, avait profité de l'occasion pour se retrancher dans leur chambre. Au moment où les douze coups de minuit sonnèrent, Sam rejoignit son aîné qui était étendu tout habillé sur son lit.
- Dean...
- Fous-moi la paix, Sammy !
Le plus jeune referma soigneusement la porte derrière lui, puis la bloqua avec une chaise pour ne pas risquer que leur père les dérange s'il venait à se réveiller avant l'aube.
- Je suis désolé...
Dean s'assit sur son lit, l'air à nouveau furieux :
- Non, tu ne l'es pas ! Tu vas partir, me laisser seul avec Papa pour pouvoir mener ta petite vie tranquille loin de nous, alors ne viens pas me dire que tu es désolé !
Sam était conscient que son aîné avait raison, mais cela lui déchirait le cœur de le voir à ce point en colère contre lui. Il s'assit sur son propre lit, déchiré entre ce que sa raison et son cœur voulaient. Dean reprit, radouci :
- J'ai besoin de toi, Sammy...
- J'ai besoin de toi aussi... mais j'ai pris ma décision...
- Rien de ce que je pourrais dire ne te fera changer d'avis ?
- Non...
- Alors il vaudrait mieux que tu partes dès que tu l'auras annoncé à Papa. Le connaissant, il va être dans une colère noire !
- Je ne dois être en Californie que le 15...
- Je sais... mais il ne va pas te pardonner de nous abandonner comme ça... et moi... ça sera moins dur si tu pars tout de suite... ça ne me laissera pas le temps d'espérer parvenir à te faire rester...
Dean se leva de son lit et vint s'asseoir sur celui de son cadet avant de souffler :
- Je ne te demande qu'une seule chose : une dernière nuit...
Sam ne put résister au regard empli d'amour de son aîné. Il se pencha pour capturer ses lèvres. Le baiser, d'abord tendre, devint vite plus passionné.

Cette nuit-là, leur étreinte fut fébrile, empreinte d'un sentiment d'urgence. Tous deux savaient que c'était sûrement la dernière fois qu'ils goûtaient au plaisir de sentir leurs mains courir sur le corps de l'autre, leurs cœurs battre à l'unisson et leurs âmes fusionner. Le plaisir les emporta avec violence sur ses cimes, les laissant pantelants et frissonnants.
Sam se blottit contre le corps chaud de son aîné, submergé soudain par une vague de tristesse. Il ferma les yeux pour retenir ses larmes alors que la main de Dean caressait machinalement son dos. Tout au fond de lui, il savait qu'il avait pris la bonne décision, mais son cœur refusait qu'il s'éloigne de celui qui le faisait battre si fort.
- Sammy...
- Hum ?
- J'ai menti tout à l'heure... il y a une seconde chose que j'aimerais te demander...
- Laquelle ?
Dean soupira profondément avant de poursuivre :
- N'appelle pas...
Sam se redressa et plongea son regard dans celui de son aîné.
- Quoi ?
- Quand tu seras là-bas, si tu m'appelles, j'aurais encore plus de mal à supporter ton absence... Je préfère que tu n'appelles pas... sauf si, bien sûr, tu as un démon aux fesses et que tu as besoin d'un coup de main pour t'en débarrasser ! Ajouta Dean avec un sourire narquois.
La lueur triste dans son regard démentait l'air jovial qu'il tentait d'avoir. Sam se força à sourire lui aussi, puis répondit :
- C'est promis.
Il se réinstalla dans les bras de Dean, profitant de ces derniers instants de paix entre les bras de celui qui comptait plus que sa propre vie.

***


Sam avait préparé son sac de voyage, n'emmenant que le strict nécessaire. Il jeta un bref regard à cette chambre qui été témoin des nuits d'amour qu'il avait passées dans les bras de son aîné, puis en sortit, laissant son bagage à côté de la porte. Il trouva son père dans le coin cuisine en train de faire du café.
- Où est Dean ? Demanda le jeune homme.
- Parti chercher du lait.
- Papa... il faut que je te parle...

Il y avait peu de monde dans les rues. Sam se dirigea vers la place de la mairie d'où les bus partaient pour Des Moines, la capitale de l'état. Heureusement pour lui, même en ce 1er janvier, la navette circulait. Le chauffeur fumait une cigarette, adossé au véhicule, et lui lança :
- Vous êtes le seul pour l'instant, mon p'tit gars !
Sam ne put s'empêcher de sourire car l'homme mesurait bien vingt centimètres de moins que lui. Il paya le prix du voyage, puis monta. Il s'installa tout au fond du bus et ferma les yeux, essayant de ne pas penser à la dispute qui n'avait pas manqué d'éclater entre son père et lui à l'annonce de son départ. Son esprit se focalisa sur Dean, sur le seul aspect de cette vie qui allait réellement lui manquer. Tout à coup, il fut pris d'une envie impérieuse de sortir de ce bus pour partir rejoindre son aîné. Le destin décida de contrarier son cœur car le chauffeur mit en route le moteur au moment où il allait se lever. Soupirant, il tourna la tête vers la vitre, espérant que Dean serait venu le saluer, puis réalisant que ça n'aurait fait que compliquer les choses, il referma les yeux au moment où le bus démarrait.

***


Dans la rue, un regard embué de larmes suivit le bus jusqu'à ce qu'il soit hors de vue, puis se détourna pour commencer cette nouvelle vie... une vie sans lui...

Fin.


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