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Octobre 2009

Tony se leva et alla jeter son gobelet vide dans une poubelle. Alors qu’il reprenait le chemin de son immeuble, il vit Pepper qui marchait rapidement dans sa direction. Big Ben sonnait huit heures lorsqu’elle le rejoignit.
- Bonjour, Tony.
- Bonjour, Pepper.
La jeune femme le considéra un instant en silence, puis demanda :
- Vous allez bien ? Vous semblez… pensif depuis hier soir.
- Ce n’est rien. Je suppose que si vous êtes là, c’est pour me rappeler une réunion ?
- Oui, avec vos actionnaires européens. Dans une heure à nos bureaux de Canary Dwarf.
Tony soupira. Il n’était pas vraiment d’humeur à travailler mais avait bien besoin de se changer les idées. Il suivit son assistante jusqu’à leur immeuble, monta dans son duplex se changer, puis redescendit rejoindre la jeune femme dans le hall.

Après la réunion, Tony invita Pepper dans son restaurant favori, au sommet de l’une des tours du nouveau quartier d’affaires de Londres. De là, le panorama sur la ville était spectaculaire. À la fin du repas, la jeune femme donna à son patron le programme de l’après-midi :
- Vous n’avez qu’une réunion avec le PDG de la société Collins à dix-huit heures. Il veut vous proposer un partenariat pour une production à grande échelle du dispositif ARK et une distribution européenne.
- Collins… c’est la société qui miniaturise des circuits intégrés pour les PDA ?
- C’est ça. Leur dirigeant tenait absolument à vous rencontrer personnellement.
- J’espère qu’il est moins pénible que certains de ses collègues… Donc, je n’ai rien de prévu jusqu’à dix-huit heures ?
- Tout à fait.
- Ça tombe bien, j’ai envie de me promener un peu à Regent's Park, de profiter du beau temps. Je vous donne quartier libre, Miss Potts.
- Merci, Monsieur Stark, mais j’ai une vidéo-conférence avec le siège et quelques coups de fil à passer.
- Tant pis pour vous ! sourit le milliardaire. Moi, je compte bien profiter de mon après-midi !
Ils terminèrent leurs desserts, puis quittèrent le restaurant. Pepper repartit à pieds jusqu’aux bureaux de Canary Dwarf tandis que Tony montait dans sa voiture, direction l’ouest de la ville.

Nous étions vendredi, il n’y avait pas trop de monde dans Regent's Park. Les londoniens n’étaient pas encore en week-end. Tony pouvait donc en profiter pour se promener tranquillement. Il demanda à Happy de ne pas l’accompagner. Il avait besoin d’être seul pour pouvoir se replonger dans ses souvenirs. Alors qu’il marchait, ses pensées repartirent vingt ans en arrière…

***


Début avril 1989

Plus de trois mois étaient passés depuis le soir du Nouvel An. Ni Tony ni Alexandre n’avaient reparlé de leur baiser, mais l’américain y pensait souvent. Depuis ce soir-là, il avait réalisé que ses sentiments envers l’autre homme avaient changés. Cependant, ne voulant pas risquer de perdre son amitié, il n’en avait rien laissé paraître. Tony était passé maître dans l’art de la dissimulation de ses sentiments et il aurait mis sa main à couper que son ami n’avait rien remarqué du changement qui s’était opéré en lui.

Ce samedi-là, les deux jeunes hommes avaient été invités par l’un de leurs collègues de la LBS à une soirée privée dans un club branché de Londres. Il passèrent presque tout leur temps à discuter avec d’autres futurs chefs d’entreprises, assis confortablement dans l’un des sofas. Vers minuit, ils furent rejoints par une grande blonde qui, sans lui demander son avis, s’assit sur les genoux de Tony. Son décolleté plus que plongeant ne dissimulait pas grand chose de sa poitrine généreuse, de même que sa jupe ultra-courte d’où émergeaient des jambes interminables.
Quelques mois plus tôt, l’américain ne se serait pas posé de question. Il aurait profité de l’occasion pour passer un bon moment avec cette bombe qui ne semblait demander que ça. À présent, il n’en éprouvait absolument plus aucun désir. La seule personne qu’il crevait d’envie de serrer dans ses bras était présentement assis à côté de lui et fixait la blonde d’un regard furieux. Tony sentit son cœur manquer un battement, un espoir fou s’insinuant soudain en lui : et si Alexandre ressentait la même chose ? Il n’avait qu’un seul moyen de le savoir : lui poser directement la question.
Tony se tourna à nouveau vers la blonde qui gigotait sur ses genoux dans l’intention de lui demander de partir, mais avant qu’il ait eu le temps de le faire, elle se jeta sur lui pour l’embrasser goulûment. Le jeune homme eut un mal fou à la repousser tellement elle s’accrochait à lui. Lorsqu’il réussit enfin à s’en débarrasser, il se tourna vers Alexandre, mais celui-ci avait disparu.
- Où est Alex ? demanda-t-il à l’un des étudiants.
- Il a dit qu’il sortait prendre l’air, répondit l’autre juste avant que la blonde ne jette son dévolu sur lui.
Détournant le regard, Tony se leva et se dirigea rapidement vers la sortie de la boîte. Il récupéra sa veste, puis sortit. La nuit était fraîche et lui arracha un frisson. Il chercha Alexandre des yeux jusqu’à ce qu’il le voit, au bout de la rue. Le blond marchait vite et Tony dut courir pour le rejoindre.
- Alex ! Attends !
L’anglais ne se retourna que lorsque son ami lui attrapa le bras et le força à s’arrêter.
- Lâche-moi !
Il se dégagea brusquement. Malgré le manque de lumière, Tony remarqua le voile de douleur qui ternissait le regard de son ami.
- Tu ne devrais pas faire attendre ta copine.
- J’en ai rien à foutre de cette fille ! Elle ne m’intéresse pas.
- Vraiment ? Pourtant, c’est tout à fait ton type, non ?
Tony était bouleversé par la voix tremblante d’Alexandre. Il avait envie de le serrer dans ses bras pour le réconforter, de lui faire comprendre qu’il était la seule personne qui comptait pour lui, mais il hésitait encore à laisser parler ainsi ses sentiments. L’anglais reprit :
- J’ai essayé, Tony… Crois-moi, j’ai vraiment essayé… Mais je ne peux plus prétendre que tout va bien. Je ne peux pas continuer à me mentir, à dissimuler ce que je ressens réellement…
- Dis-le moi !
Alexandre plongea son regard clair dans les yeux sombres de son ami, puis eut un sourire triste.
- Si je le fais, tout changera entre nous.
- Tu ne t’es jamais demandé si je n’avais pas envie, moi aussi, que tout change ?
Avant que l’autre homme n’ait eu le temps de répondre, Tony continua :
- Tu ne t’es jamais demandé si le baiser que nous avions échangé ne m’avait pas troublé, moi aussi, au point de désirer, pour la première fois de ma vie, le corps d’un homme ?
Alexandre ferma les yeux. Sa détresse se lisait sur son visage.
- Tu es cruel de me donner de faux espoirs… de jouer ainsi avec mes sentiments…
- Je ne joue pas… souffla Tony avant d’enlacer son ami.
Sans hésiter, il posa sa bouche sur les lèvres serrées d’Alexandre qui tenta de le repousser. Comme l’américain ne le laissait pas, l’anglais finit par rendre les armes. Il répondit au baiser avec ferveur, plaquant son corps souple contre celui de son ami. Tony sentit les larmes d’Alexandre mouiller ses joues. Il rompit le baiser, le cœur serré, et essuya tendrement les pleurs de son compagnon. Celui-ci recula d’un pas en titubant, l’air totalement perdu.
- Pourquoi tu fais ça ? souffla-t-il, au bord de la crise de nerfs.
- Parce que je tiens à toi ! répondit Tony, abasourdi par la réaction de son ami.
- Je ne te crois pas !
- Tu m’attires vraiment, Alex ! Qu’est-ce que je dois faire pour que tu comprennes que je suis sincère ? Pour que tu aies à nouveau confiance en moi ? Je suis prêt à tout pour te prouver combien je tiens à toi… dis-moi juste ce que tu veux que je fasse, je le ferai !
Alexandre le fixa en silence, figé comme une statue. Tony n'en pouvait plus de cette situation. Il franchit l'espace qui les séparait, puis enlaça son ami. Celui-ci, d'abord tendu, finit par se laisser faire, se blottissant un peu plus étroitement dans les bras de l'américain. Ils restèrent ainsi un long moment, silencieux, jusqu'à ce qu'Alexandre souffle :
- On peut rentrer à la maison ?
- Bien sûr, sourit Tony.
Ils repartirent vers le club et trouvèrent rapidement un taxi qui les ramena jusqu'à leur immeuble. Ils avaient fait le trajet sans échanger un mot. Une fois arrivés dans leur appartement, Alexandre lança :
- Je vais me coucher.
Tony le suivit des yeux, hésitant quant à la conduite à adopter. Même s'il tenait à Alexandre, même s'il avait envie de lui, il n'avait jamais eu de relation avec un autre homme et il ne pouvait s'empêcher d'avoir peur. Pas de ce que son ami pourrait lui faire, mais plutôt de ne pas être à la hauteur. Il posa sa veste sur une chaise, alla se chercher une bouteille d'eau dans le frigo, puis revint dans l'entrée. Il n'y avait plus de lumière dans la chambre d'Alexandre, mais la porte était entrouverte, ce qui n'arrivait jamais. Tony posa sa bouteille et prit son courage à deux mains. Il poussa doucement le battant...

***


Octobre 2009

Tony regardait sans les voir les promeneurs qui déambulaient dans le parc. Il n'avait jamais pu oublier cette première nuit passée dans les bras d'Alexandre... ni les suivantes qui furent très nombreuses. Son compagnon lui avait fait découvrir des plaisirs insoupçonnés, lui offrant bien plus que n'importe laquelle des femmes qui étaient passées dans son lit avant... ou depuis...

Il jeta un coup d'œil à sa montre. Il avait encore deux heures avant de devoir rentrer pour se préparer pour son rendez-vous. Il se leva et ses pas le dirigèrent machinalement vers la London Business School. Il n'y avait pas remis les pieds que sa vie avait basculé...

***


Fin juillet 1989

Cela faisait trois mois et demi que la relation entre Tony et Alexandre avait évolué. Personne dans leur entourage ne le savait. En public, ils se comportaient toujours comme les meilleurs amis du monde. Il n'y avait que dans l'intimité de leur appartement qu'ils se laissaient aller à se démontrer leur affection. Ils savaient qu'ils ne devraient jamais faire éclater au grand jour leurs sentiments réciproques. Dans le milieu des affaires, l'homosexualité était mal vue, même dans un pays progressiste comme l'Angleterre.

Les cours venaient se terminer. Les étudiants avaient un mois de repos devant eux avant de reprendre le chemin de la LBS pour leur seconde année. Alexandre avait invité à Tony à passer quelques jours dans le manoir familial à Brighton. Ils avaient ensuite prévu d'aller deux semaines à Los Angeles pour que l'américain puisse faire découvrir sa ville et sa région à son compagnon. Les deux jeunes gens avaient eu la chance d'avoir le manoir pour eux seuls, car William Jarvis était parti en déplacement professionnel au Japon pour tout le mois de juillet. Ils en avaient profité pour « essayer » à peu près toutes les pièces de la maison.

Le jour où ils devaient rentrer à Londres, avant de partir pour les USA, Alexandre décida d'emmener son compagnon en virée dans la campagne anglaise, en faisant un grand détour pour rejoindre la capitale. Il loua une voiture pour l'occasion. Le soir, ils s'arrêtèrent pour dîner dans une auberge à une centaine de kilomètres de Londres. Lorsqu'ils voulurent repartir, il faisait nuit noire et la brume avait envahi la campagne.
- Tu es sûr que tu ne veux pas qu'on dorme ici ?
- Tony, tu as eu un mal fou à nous trouver des places pour L.A. pour demain, on ne va pas risquer de louper notre vol à cause d'un peu de brouillard ! Ne t'en fais pas, je ne conduirai pas vite, mais je préfère qu'on rentre ce soir. Et puis, j'ai l'habitude du temps anglais pourri.
- C'est toi qui conduit, c'est toi qui décide ! Acquiesça finalement l'américain.
Ils montèrent en voiture et reprirent la route de Londres. La radio diffusait des balades, Alexandre fredonnait et Tony somnolait sur le siège passager. Il ne voulait pas dormir, mais il avait un peu trop bu et se sentait partir dans une douce torpeur. Il en fut brusquement tiré par une luminosité intense, puis plongea brutalement dans l'inconscience.

Lorsqu'il se réveilla, Tony ne comprit pas où il se trouvait. Le plafond au-dessus de lui était blanc cassé, il entendait un bip régulier près de lui et des voix inconnues tout autour. Au bout d'un moment, il reconnut l'une des voix qui lui demandait :
- Tony, tu m'entends ? C'est moi, Obadiah.
Le jeune homme tenta de se redresser, mais la main de son ami l'en empêcha.
- Ne bouge pas.
- Où suis-je ?
- Au Cedar Sinaï.
- À L.A. ? Mais... j'étais...
Cette fois-ci, il se redressa d'un bond avant que quiconque ait pu l'arrêter.
- Alexandre !
- Calme-toi, Tony...
- Non ! Où est-il ? Est-ce qu'il va bien ?
- Je n'en sais rien...
- Comment ça ?
- Vous avez eu un accident de voiture. Un camion vous a percuté de plein fouet. Tu étais dans le coma. Je t'ai fait rapatrier ici dès que j'ai pu.
- Combien de temps...
- Trois semaines, soupira Obadiah. J'ai bien cru qu'on allait te perdre.
- Alexandre... je dois savoir...
- Repose-toi, je vais tenter de me renseigner.
- Merci...
- Je suis heureux de te voir enfin réveillé, Tony.
Le jeune homme hocha la tête, mais toutes ses pensées étaient tournées vers Alexandre. Il se mit alors à prier comme il ne l'avait jamais fait pour que celui que son cœur avait choisi s'en soit sorti.

***


Octobre 2009

Les prières de Tony n'avaient pas été exhaussées. Alexandre était mort sur le coup dans l'accident. Il l'avait perdu de la même horrible façon que ses parents. Cela l'avait plongé dans une terrible dépression dont il avait mis plus d'un an à se sortir. Au début, Obadiah avait tellement eu peur qu'il fasse une bêtise qu'il lui avait assigné un garde du corps à temps plein... C'était ainsi que Happy Hogan était apparu dans la vie du futur chef d'entreprise. Et puis, comme pour ses parents, la douleur s'était peu à peu estompée, sans jamais totalement disparaître...

Je n'ai jamais eu le courage de lui dire que je l'aimais... songea Tony en essuyant les larmes qui lui venaient aux yeux en repensant à la mort de son compagnon.
Après cette terrible épreuve, il s'était forgé une carapace. Il avait eu de multiples aventures d'une nuit, mais personne n'avait jamais réussi à atteindre son cœur...
Il baissa les yeux sur sa poitrine. Le dispositif ARK était totalement invisible sous ses vêtements, mais il le sentait. Lorsqu'il avait cru mourir, en Afghanistan, la seule pensée qui l'avait consolé était qu'il allait enfin pouvoir rejoindre Alexandre dans l'au-delà. Mais, il avait survécu...

Tony sursauta presque lorsque son portable vibra soudain dans sa poche.
- Oui, Pepper ?
- Votre rendez-vous est dans une heure.
- Merci. Vous pouvez prendre votre soirée, je n'aurais pas besoin de vous.
- D'accord. Merci, Monsieur Stark.
- De rien, Mademoiselle Potts.
Il fit demi-tour et repartit vers sa voiture, laissant la LBS et ses souvenirs douloureux derrière lui.

Tony arriva dans la salle de conférence quelques minutes avant dix-huit heures. Ne voulant pas rester sans rien faire en attendant son interlocuteur, il compulsa les dossiers de la société Collins. Il fut surpris de voir le peu de renseignements sur son PDG, A. Collins. Il prit son portable et allait appeler Pepper pour lui en parler lorsqu'une silhouette apparut à contre-jour dans l'encadrement de la porte. Le souffle coupé, Tony n'arrivait pas à croire ce que ses yeux lui montraient. L'homme qui se tenait en face de lui le fixait avec un léger sourire. Il passa une main dans ses courts cheveux blonds et plongea son regard azur dans celui du milliardaire. Celui-ci était toujours sous le choc, persuadé d'être victime d'une hallucination.
- Bonsoir, Tony.
La voix était la même que dans son souvenir, chaude et claire. Il se retint de secouer la tête, réalisant qu'il ne rêvait pas.
- Alexandre ?
- Je suis heureux de voir que tu ne m'as pas oublié.
- Comment... tu...
- A. Collins, c'est moi. Je sais que j'aurais dû te le dire avant notre rendez-vous, histoire que tu puisses refuser de me voir si tu l'avais souhaité mais...
- Attends !
Tony se leva et s'approcha d'Alexandre qui le fixait, l'air un peu perplexe.
- Je sais que ça fait des années, mais tu as l'air d'avoir vu un fantôme, Tony !
Reprenant ses esprits, l'américain lança d'un ton sec :
- Normal, puisque ça fait vingt ans que je te crois mort !
Cette fois-ci, ce fut au tour du blond d'écarquiller les yeux.
- Quoi ?
Puis, il soupira :
- Mon père...


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