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Le dénouement de cette histoire ne fut pas celui auquel j’avais pensé. Ayant senti qu’elle avait été démasquée, Mrs Blythe tenta d’en finir dès le matin suivant, en administrant une dose mortelle de poison au jeune Andrew. Holmes, qui avait prévu son geste, subtilisa adroitement la tasse empoissonnée et en remplaça le contenu par du thé totalement inoffensif. La gouvernante, voyant qu’Andrew ne mourrait pas, comprit qu’elle était perdue. Elle tenta de s’enfuir, mais, alors qu’elle descendait presque en courant l’escalier principal de la maison, elle trébucha. Je ne pus que constater son décès, sa nuque brisée par la chute. La mort de la gouvernante résolvait une partie du problème, mais mon éthique professionnelle m’empêchait de mentir à Rutherford au sujet de la maladie de son fils. Heureusement, encore une fois, le génie de Holmes sauva la situation.
Alors que nous étions rassemblés dans la chambre du jeune homme, juste après l’accident mortel de Mrs Blythe, Holmes lança :
— Le décès de votre gouvernante n’est pas une malheureuse coïncidence, Sir William. C’est elle qui empoisonnait votre fils depuis des mois, le tuant à petit feu.
— C’est impossible ! Mrs Blythe a élevé Andrew ! Elle l’a toujours considéré comme son fils !
— Sauf qu’elle avait un enfant de son sang, pour qui elle était prête à sacrifier tout le monde, votre fils y compris.
— Vous voulez dire qu’elle a tenté de tuer mon garçon pour protéger le sien ?
— Pas pour le protéger, répondit Holmes. Pour le punir.
Assis au chevet du jeune homme, je me tournai vers mon compagnon, effrayé à l’idée qu’il dévoile le secret des deux adolescents. Il m’adressa un sourire rassurant avant de reprendre :
— Vous avez dit que les garçons étaient très proches ?
— Comme des frères.
— Avez-vous jamais pensé qu’il aurait pu y avoir un événement entre eux qui ait provoqué le départ de Peter ?
— Une dispute ?
— Je pensais plutôt à une rivalité amoureuse.
Je fixai Holmes, sur le qui-vive, à la fois impatient de connaître la suite et inquiet à l’idée qu’il ne dérape.
— Après avoir visité la chambre de Peter et celle d’Andrew, j’ai découvert qu’ils étaient tous deux épris de la même jeune fille.
— Vous voulez parler de la fille de nos voisins, Agathe Wentworth ? demanda Mary.
Mon ami acquiesça :
— Exactement. Et votre fils a eu les préférences de la belle, Sir William. Peter Blythe n’a pas supporté de voir leur bonheur. Il a donc décidé de partir, de s’engager dans la Marine Royale. Sa mère a rendu Andrew responsable de l’éloignement de son fils. Je suppose qu’après avoir perdu son époux, la peur de perdre définitivement son enfant a ôté à cette brave femme une partie de son esprit, la poussant au meurtre.
Je retins un soupir de soulagement en voyant que Rutherford semblait croire les inventions de mon ami.
— Mrs Blythe a utilisé un mélange d’amanite phalloïde et de mandragore pour provoquer la maladie d’Andrew. Les doses étaient trop infimes pour qu’un médecin moins consciencieux que mon cher Watson ne les remarque. Ce matin, se sentant découverte, elle a tenté sans succès de faire boire une dose mortelle à votre fils. Voyant que son plan avait échoué, elle a voulu s’enfuir, sa précipitation provoquant sa chute fatale.
Notre hôte soupira profondément avant de se tourner vers le lit d'Andrew.
— Est-ce que mon fils va guérir ?
Je pris la parole pour la première fois depuis que mon ami avait débuté son exposé :
— Je lui ai administré un anti-poison de ma composition qui devrait l'aider à évacuer ce que Mrs Blythe lui avait donné. Il devrait reprendre conscience rapidement, d’ici deux jours tout au plus. Mais cela risque de prendre un certain temps avant qu'il ne soit totalement rétabli.
Rutherford alla serrer la main de Holmes, puis la mienne.
— Je vous remercie grandement de votre aide, Messieurs. Je suppose que vous devez être fatigués. Vous devriez aller vous reposer jusqu’à l’heure du déjeuner, je vais rester avec Andrew.
Je me levai et partis récupérer une fiole dans ma sacoche.
— Faites-lui boire ceci dans une heure. Je l’examinerai à nouveau cet après-midi. À la moindre évolution de son état, n’hésitez pas à venir me chercher.
— Encore merci, Docteur.
Je hochai la tête, puis quittai la pièce, suivi par mon compagnon.

Alors que nous arrivions devant la porte de la chambre qui avait été attribuée à Holmes, je soufflai :
— Puis-je vous parler en privé ou êtes-vous trop fatigué ?
— Je ne suis jamais fatigué pour vous, répondit mon ami sur un ton espiègle.
J’eus le plus grand mal à ne pas rougir devant l’insinuation. Je le suivis dans sa chambre et refermai soigneusement la porte avant de m’y adosser. Holmes s’assit sur son lit, sortit sa pipe et l’alluma. J’attendis qu’il en eut tiré une longue bouffée avant de lancer :
— J’ai beaucoup apprécié la façon dont vous avez dénoué le nœud de cette affaire, mais ne craignez-vous pas que votre mensonge finisse par être éventé un jour ?
— Je n’ai dit que la vérité, sourit-il, une lueur d’amusement pétillant dans son regard sombre.
— Vous voulez dire que…
— Que les deux jeunes gens, voulant être sûrs que personne n’émettrait jamais de soupçon au sujet de leur relation, avaient convenu de s’intéresser tous deux à Miss Agathe Wentworth. Et que celle-ci a jeté son dévolu sur le jeune Andrew, pour le plus grand déplaisir de Peter Blythe. J’ai trouvé dans le secrétaire du jeune Rutherford une lettre où son ami lui expliquait qu’il ne supportait plus de les voir heureux ensemble et qu’il préférait s’engager dans la Marine Royale afin de s’éloigner d’eux. Sauf que, comme nous le savons tous deux, Peter n’était pas jaloux d’Andrew mais de la jeune fille qui lui avait ravi le cœur de son compagnon. Le contenu de cette missive est assez innocent pour prouver mes dire si jamais quelqu’un les mettait en doute.
Je passai une main sur mon visage las, abasourdi par la révélation que je venait d’entendre. Mon ami reprit :
— J’ai cependant détruit deux autres lettres trouvées dans la chambre du jeune Blythe où il exprimait clairement ses sentiments pour Andrew.
Je ne pus m’empêcher de sourire :
— Ainsi, donc, vous avez décidé de vous ranger à mon avis et de garder le silence sur le secret de ces enfants.
— Effectivement.
Pris d’un soudain élan de tendresse, je m’approchai de mon compagnon pour l’embrasser avec douceur.
— Je vous laisse vous reposer… soufflai-je en m’éloignant en direction de la porte.
— J’aurais préféré rester dans vos bras…
— Ils seront tout à vous dès notre retour à Baker Street.
— Je n’oublierai pas votre promesse, sourit Holmes.

Lorsque j’arrivai dans le couloir, je tombai sur Mary qui semblait m’attendre.
— Pardonnez-moi de vous importuner, souffla-t-elle, l’air embarrassé. Je me doute que Monsieur Holmes et vous-même avez à faire à Londres. Cependant, je viens de m’entretenir avec mon époux et nous souhaiterions que vous demeuriez quelques jours auprès d’Andrew. Après cette aventure, nous n’avons plus confiance dans les autres médecins. Nous serions soulagés si vous restiez veiller sur lui jusqu’à sa guérison.
J’hésitai. D’un côté, ma conscience professionnelle me poussait à accepter, mais de l’autre, j’eus peur de froisser Holmes en acceptant de passer encore quelques jours dans la même maison que mon ancienne fiancée. Finalement, la raison l’emporta sur mon cœur et je répondis :
— Je resterai aussi longtemps qu’Andrew aura besoin de moi.
Le soulagement éclaira soudain le visage de Mary. Avant que j’aie eu le temps de réaliser, elle posa un baiser sur ma joue, puis se blottit contre moi. Je la serrai un peu gauchement, gêné par sa démonstration d’affection aussi soudaine que surprenante au vu de notre relation passée.
— Je vous remercie, John, murmura-t-elle au bout d’un moment.
Elle s’éloigna, souriante, et partit annoncer la nouvelle à son époux. Je soupirai profondément avant de gagner ma chambre. J’ôtai ma veste et mes chaussures, m’allongeai sur mon lit et ne tardai pas à plonger dans un profond sommeil sans rêve.

***

Lorsque je descendis pour le déjeuner, un peu avant midi, je ne fus pas surpris de ne pas voir Holmes en bas. Supposant que mon ami devait dormir, je ne l’évoquai pas et profitai d’une intéressante discussion avec Sir William. Je consacrai ensuite mon après-midi à Andrew. Je lui fis subir un examen approfondi qui me confirma que mon remède parvenait à contrer peu à peu les effets du poison administré par Mrs Blythe.
Ce n’est qu’au moment où vint l’heure du repas du soir que je m’interrogeais de l’absence de mon compagnon. Ce fut notre hôte qui m’informa de la situation :
— Monsieur Holmes est parti en début d’après-midi.
— Parti ? Je ne comprends pas…
— Je pensais qu’il vous avait prévenu. Il m’a dit que compte tenu que notre affaire était résolue, il préférait rentrer à Londres, au cas où quelqu’un d’autre aurait besoin de lui. Je suis surpris qu’il ne vous en ait pas informé.
Je soupirai, parvenant à grand peine à dissimuler mon trouble.
— Son génie le pousse parfois à oublier les personnes qui gravitent autour de lui. Il a sans doute pensé que j’aurais deviné seul son départ. Ne vous en faites pas, je le connais, j’ai l’habitude de ses excentricités.
Rutherford me sourit. Ayant soudain besoin d’être seul quelques instants, je prétextai devoir vérifier l’état de santé d’Andrew pour m’absenter. Une fois dans la chambre du jeune homme, je me laissai tomber sur une chaise, assommé. Jamais Holmes ne m’avait laissé comme ça ! Je me sentais trahi. Je comprenais qu’il soit parti, il n’avait plus rien à faire dans cette demeure. Mais il l’avait fait sans rien me dire et ça, j’avais du mal à l’admettre. Je pris la résolution d’avoir une discussion très sérieuse avec lui dès mon retour à notre appartement.

***

L’état d’Andrew s’améliorant beaucoup plus rapidement que prévu, je pus quitter les Rutherford dix jours plus tard. Tout au long du trajet vers Londres, je préparai mon sermon pour Holmes. Ma colère envers lui avait eu le temps de retomber, mais je lui en voulais toujours d’être parti sans me prévenir.
Lorsque le fiacre s’arrêta devant le 221 bis Baker Street, j’étais prêt à confronter mon compagnon. Dès mon entrée dans l’immeuble, je fus rejoins par notre logeuse.
— Ah, Docteur Watson ! Je suis heureuse de vous voir de retour.
— Et je suis content d’être rentré, Mrs Hudson, souris-je.
Elle jeta un bref coup d’œil derrière moi et demanda au moment où je fermai la porte :
— Monsieur Holmes n’est pas avec vous ?
Je me retournai vers elle, abasourdi :
— Il a quitté la demeure des Rutherford depuis dix jours. Je le croyais ici.
— Il n’est pas rentré, je suis formelle.
Inquiet, je montai les escaliers quatre à quatre et ouvrait la porte du salon à toute volée. Les lieux étaient beaucoup trop calmes et rangés pour que Sherlock y soit passé. Je me précipitai dans sa chambre, mais je savais déjà que je ne trouverai aucune trace de son passage. Mrs Hudson me rejoignit :
— Voulez-vous que j’alerte l’Inspecteur Lestrade ?
Je passai une main dans ma nuque, réfléchissant rapidement.
— Pas encore. Je vais aller faire le tour des endroits où il pourrait se trouver.
— Ne voulez-vous pas vous reposer un peu avant ? Ou manger ?
— Je n’ai pas faim. Et je ne pourrai me détendre tant que je ne saurai pas où il est.
Avant que Mrs Hudson ait eu le temps de répondre, je redescendis et hélai un fiacre. Je me fis emmener dans tous les bouges où mon compagnon avait l’habitude de se perdre lorsqu’il se plongeait dans certains vices, sans succès. Personne ne l’avait vu. Il semblait tout bonnement s’être volatilisé. Je rentrai à notre appartement à la nuit tombée, complètement désemparé et fou d’angoisse.

Mrs Hudson m’intercepta dès mon arrivée.
— Ce courrier a été apporté tout à l’heure.
Je pris l’enveloppe qu’elle me tendait. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque je reconnus l’écriture serrée de mon compagnon. Je remerciai rapidement notre logeuse puis montai ouvrit le pli dans le secret ma chambre.

Mon cher ami,

Je tiens à m’excuser de l’inquiétude qui doit être la vôtre depuis que vous êtes rentré et ne m’avez pas trouvé chez nous. J’ai eu besoin de m’éloigner quelques temps afin de réfléchir à l’avenir de notre relation. Je sais que vous avez déjà cherché à me retrouver, mais je vous demande de ne pas aller plus loin dans vos investigations. Je vous promets de revenir… cependant je suis incapable de vous dire quand je serai prêt à le faire.
J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop d’avoir fui de la sorte. Je n’étais pas sûr de pouvoir partir si je vous revoyais alors j’ai préféré agir en lâche plutôt que d’affronter votre regard.
Soyez assuré que mes sentiments à votre égard sont toujours aussi forts.

Votre ami, Sherlock Holmes.


Je lus la lettre plusieurs fois, les mains tremblantes. Je finis par la poser sur ma table de chevet, sous le choc. Je ne comprenais pas les raisons de son geste. Tout allait pour le mieux entre nous et, tout à coup, il disparaissait sans m’expliquer pourquoi. Je m’allongeai sur mon lit, le cœur au bord des lèvres et fermai les yeux. Ce fut à ce moment là que j’eus une révélation soudaine : il m’avait vu dans le couloir en compagnie de Mary. Je ne voyais pas quel autre acte aurait pu le pousser à m’abandonner ainsi. Il avait sûrement dû croire que le charme de mon ancienne promise m’avait poussé à nouveau vers elle et s’était senti rejeté.
Sherlock Holmes avait beau être un génie, son talent était limité par son peu d’expérience des relations sentimentales.

***

18 avril 1894

Je ne suis pas le genre d'homme qui déprime en cas de coup dur, mais la disparition et l'absence prolongée de mon compagnon m'ont plongé dans un état léthargique. Je ne dors plus, mange à peine, au grand dam de Mrs Hudson qui ne sait plus quoi faire pour m'aider. Je n'ai plus fait aucune recherche pour retrouver Holmes. Après tout, il est maître dans l'art du déguisement. Je suis conscient que j'aurais gaspillé mon temps et mon énergie pour ne rien obtenir.
Aujourd'hui, cela fait un mois exactement qu'il a quitté la demeure des Rutherford et s'est évaporé dans la nature. Il me manque horriblement. Je me sens comme si on m'avait arraché une partie de l'âme et du cœur. Je n'ose imaginer mon état s'il devait lui arriver malheur. Je ne suis pas certain que je serai capable de lui survivre.

***

23 avril 1894

Après quelques jours de silence, je reprends enfin la plume afin de narrer les derniers évènements.
Le 18, après avoir refermé ce carnet, je cédai à l'insistance de notre logeuse et sortis m'aérer dans Regent's Park. Au bout de quelques minutes de marche, je ressentis le besoin de m'asseoir. Mon alimentation réduite de ces dernières semaines m'avait affaibli. Avisant un banc, je m'y assis, le regard fixé sur un groupe de jeunes gens qui jouaient à la balle un peu plus loin. Alors que je commençai à m'assoupir, un homme s'assit à côté de moi sans m'en demander la permission. Surpris et un peu agacé par le manque de savoir-vivre de l'inconnu, je me tournai vers lui dans l'intention de le réprimander lorsque les reproches s'étranglèrent dans ma gorge.
— Je vous dois des excuses, John... furent les premiers mots de cette voix si douloureusement familière qui m'avait tant manquée.
Je mis un certain temps à reprendre mes esprits, temps durant lequel il demeura silencieux, le regard dans le vague.
— Où... où étiez-vous ? Fut la seule question qui me vint à l'esprit à ce moment précis.
— Ici et là... Là et ici... Un peu partout et un peu nulle part...
Sa réponse sibylline m'agaça. Je me levai un peu brusquement, bien décidé à m'éloigner de lui, mais mon corps me trahit et je vacillai. Il me rattrapa par le bras, m'obligeant à me rasseoir à ses côtés. Je pris une grande inspiration et lançai d'un ton rude :
— Vous croyez vraiment que je peux vous pardonner d'être parti ainsi, sans rien dire ? Si je n'avais pas eu votre lettre, j'aurais pu vous croire mort !
— C'est la raison pour laquelle je vous l'ai adressée. Je ne voulais pas vous inquiéter outre mesure.
Je lui jetai un regard courroucé mais son air défait me calma presque instantanément.
— Lorsque je vous ai vu avec Mary, j'ai eu ce qu'on pourrait appeler un « coup de déprime ». Je me suis rendu compte que je ne pourrai jamais vous offrir certains plaisirs... des enfants, par exemple... Et j'ai pris peur...
— Peur ? Soufflai-je alors qu'il s'interrompait.
— J'ai été effrayé à l'idée qu'un jour, vous décidiez de me quitter, de m'abandonner pour vous marier bel et bien.
— Alors vous avez préféré partir avant que je ne vous quitte ?
— C'était mon intention... Je vous ai menti dans ma lettre, je ne comptais pas revenir...
Je sentis mon cœur se déchirer un peu plus à cette idée, puis demandai d'une voix un peu tremblante :
— Pourquoi avez-vous changé d'avis ?
Il me sourit tendrement avant de répondre :
— J'ai eu des remords d'être parti ainsi... Je suis venu rôder du côté de Baker Street pour voir comment vous vous portiez. J'ai entendu Mrs Hudson parler de vous à une de ses amies, de votre détresse. J'ai compris que j'avais commis une erreur en vous laissant, que vous teniez à moi bien plus que je ne le croyais...
— Je vous aime, murmurai-je assez bas pour que seul Holmes l'entende. Et sans vous, je ne suis rien...
— Je l'ai réalisé, mais bien trop tard pour vous empêcher de souffrir. Tout à l'heure, je vous ai vu sortir de chez nous et je vous ai suivi jusqu'ici. Il était temps pour moi de réapparaître.
Je détournai le regard, troublé. Deux sentiments bataillaient en moi : une folle joie de le revoir enfin près de moi et la peine à l'idée qu'il ait pu penser un seul instant que je pourrais un jour le quitter. Finalement, je soupirai profondément :
— Je n'accepterai vos excuses qu'à une seule condition.
— Quelle qu'elle soit, je l'accepte d'avance ! Lança-t-il, sincère.
— Il vous faudra accepter les miennes.
Il m'adressa un regard surpris. Pour la première fois depuis que nous nous connaissions, il ne semblait pas comprendre de quoi je lui parlais. Je m'expliquai :
— Occupé à soigner le jeune Andrew, j'ai totalement oublié que la présence de Mary près de moi devait vous faire souffrir. Même si pour moi, il était évident que la page était tournée, j'aurais dû comprendre que vous puissiez avoir des doutes et des peurs.
— Infondées.
— Mais réelles. Votre absence m'en a fait prendre conscience... et a renforcé mes sentiments envers vous. Je ne conçois plus ma vie sans vous pour la remplir... Je vous en prie, ne m'abandonnez plus ainsi, je ne suis pas certain que je serais capable de le supporter une nouvelle fois.
— Je vous promets de ne plus vous quitter, sourit mon compagnon.
— Alors rentrons. Nous avons du temps à rattraper...

***

Nous venons de passer trois jours à nous prouver la force de notre amour mutuel. Malgré ses réticences, je parvins à convaincre Mrs Hudson de partir une semaine chez sa fille qui venait d'avoir un quatrième enfant. Mon ami et moi pûmes ainsi laisser libre court à nos envies sans avoir à nous soucier d'une éventuelle interruption. Durant ces trois jours, nous parlâmes également beaucoup, chacun soulageant ce qui lui restait sur le cœur suite à cette mésaventure.
Si la séparation avait été douloureuse, les retrouvailles n'en furent que plus intenses. Nous ne pouvions nous rassasier l'un de l'autre, passant nos journées au lit, enlacés, fusionnant avec passion nos corps assoiffés.
Encore une fois, je profite de son sommeil pour venir écrire ces quelques mots afin de clore ce chapitre de notre histoire. Je ne puis savoir de quoi notre avenir sera fait, mais je sais que le mien sera empli de lui, celui que mon cœur a choisi pour l'accompagner jusqu'à ma mort.

Fin.


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