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Cela faisait maintenant presque un mois qu'Arthur avait vaincu le dragon et ramené la paix à Camelot. La reconstruction de la cité et du château avançait rapidement, sous la surveillance constante du roi qui voulait que toute trace de cet épisode malheureux disparaisse de son regard et de celui de ses sujets.

La majorité des chevaliers ayant péri lors de l'attaque du dragon ou ayant été gravement blessés, Arthur fut chargé par son père d'en recruter de nouveaux parmi les héritiers des seigneurs du royaume. Des messagers avaient parcouru le pays pour demander aux vassaux d'Uther d'envoyer leurs fils en âge d'être chevaliers à Camelot. Très vites, les jeunes gens étaient arrivés des quatre coins du pays, tous déterminés à démontrer qu'ils étaient dignes d'être adoubés. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, le fait que le métier soit des plus dangereux ne semblait pas les rebuter et Arthur se retrouvait donc très occupé à tester tous les nouveaux venus.

Malgré son emploi du temps chargé, le prince avait eu le temps de remarquer que quelque chose avait changé dans l'attitude de Merlin depuis la lutte contre le dragon. Son valet semblait toujours aussi enjoué et insolent, mais parfois, quand il avait l'impression que le prince ne le regardait pas, son visage se fermait et ses yeux étaient assombris par un voile de tristesse. Au début, Arthur avait cru qu'il se faisait des idées, mais, au fil des jours, il comprit que quelque chose tourmentait réellement Merlin. Plusieurs fois, il avait tenté de le faire parler, sans succès. Comme à son habitude, son valet se sortait de la conversation avec une pirouette de langage et s'éclipsait avant qu'il ait eu le temps de l'interroger plus avant.

Ce matin-là, Arthur fut surpris de voir un autre serviteur lui apporter son petit-déjeuner.
— Où est Merlin ?
— Je ne sais pas, Sire. Il m'a demandé hier soir de le remplacer mais ne m'a pas donné d'explication.
Le serviteur sortit. Arthur mangea son repas sans appétit, perturbé par l'absence de son valet. Lorsqu'il eut fini, il décida que les futurs chevaliers pouvaient bien attendre un peu et se prépara à se rendre chez Gaius, espérant y trouver Merlin. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver celui-ci devant sa porte au moment où il allait sortir de sa chambre.
— Te voilà enfin ! Où étais-tu ?
— Je dois vous parler... en privé... souffla Merlin alors qu'une servante passait dans le couloir derrière lui.
Arthur rentra dans sa chambre, puis s'assit sur le bord de la table, les bras croisés, attendant que l'autre homme parle. Merlin le suivit à l'intérieur, ferma soigneusement le battant et s'y adossa, les mains dans le dos. Son visage ne reflétait aucune émotion mais son regard azur, qui fixait un point invisible à la droite du prince, semblait encore une fois assombri par le chagrin. Il prit une grande inspiration et lança :
— Je vais partir.
— Où ça ?
— À Ealdor... Cela fait longtemps que je n'ai pas vu ma mère... Après, je ne sais pas encore...
— Comment ça, « après » ? Tu comptes rester absent combien de temps ?
Comme Merlin baissait la tête, Arthur sentit son cœur se serrer lorsqu'il comprit la signification de ce silence.
— Tu ne reviendras pas ?
— Je ne sais pas... souffla le brun sans lever les yeux.
— Pourquoi ? J'ai fait quelque chose...
— Vous n'y êtes pour rien, je vous assure... J'ai seulement besoin de m'éloigner de Camelot... besoin d'être seul...
— Tu ne peux pas partir !
Cette fois-ci, Merlin releva la tête. Son regard était empreint de colère.
— Je ne suis pas votre esclave ! Je peux quitter votre service quand je le souhaite ! Je n'ai pas besoin de votre permission !
Arthur soupira, puis s'approcha, les mains levées en signe d'apaisement :
— Je n'ai jamais dit ça... Seulement... Je pensais que tu te plaisais ici... Que tu te sentais chez toi... Je ne comprends pas pourquoi tu veux quitter cet endroit... et les gens qui tiennent à toi...
— Gaius a compris mon besoin de m'éloigner.
— Il n'y a pas que lui... souffla Arthur.
Devant le regard interrogatif de Merlin, le prince reprit, sur un ton qu'il espérait léger :
— Ne m'as-tu pas dit que tu passais ton temps à sauver mon royal arrière-train ? Je ne vais jamais survivre si tu pars !
Un léger sourire étira les lèvres du brun, mais son regard restait éteint. Même si le départ de Merlin lui semblait inconcevable, Arthur ne savait plus quoi dire pour le faire changer d'avis. Il soupira profondément, puis souffla :
— Je suppose que ta décision est irrévocable ?
— Elle l'est.
— Quand pars-tu ?
— Mes bagages sont prêts. Il ne me restait qu'à vous dire « adieu » avant de prendre la route. Je veux profiter au maximum du jour, la route est longue jusqu'à Ealdor.
— Prends au moins un cheval. Tu me le rendras le jour où tu reviendras.
— Je ne préfère pas. Il se peut que vous soyez sur le trône quand je reviendrai... si je reviens...
Merlin se retourna, posa la main sur la poignée de la porte et souffla :
— Je tenais juste à vous dire que j'ai été honoré de vous servir... Vous serez le meilleur roi que le pays n'ait jamais connu, j'en suis certain. Adieu !
Arthur fit un pas en avant au moment où son valet quittait la chambre, mais il fut incapable d'aller plus loin. Sans en comprendre la raison, il sentit quelque chose se briser en lui, comme s'il perdait une partie de lui-même. Le temps qu'il reprenne ses esprits, Merlin était déjà presque sorti de la cour du château. Arthur voulut le rattraper, mais il fut intercepté par son père qui le cherchait, agacé de voir que les futurs chevaliers attendaient sans rien faire sur le champ d'entraînement. Soupirant profondément, il n'eut pas d'autre choix que d'aller accomplir son devoir, même si son esprit était entièrement tourné vers Merlin et ce qui venait de se passer.

***


Les jours et les mois passèrent. Malgré le temps, Arthur ressentait toujours aussi cruellement l'absence de Merlin. Et cela le perturbait au plus haut point car il était conscient qu'il n'aurait jamais dû être aussi touché par cet événement. Après tout, Merlin n'était qu'un serviteur ! Mais, lorsqu'il tentait de se rasséréner par cette pensée, son esprit la combattait violemment et sa conscience lui répondait autoritairement : « Non, c'est ton ami ! Et même plus... ».

Alors qu'il était ébranlé par le manque que l'absence de Merlin provoquait en lui, il réalisa parallèlement qu'il avait de plus en plus de mal à supporter la présence quasi permanente de Guenièvre. La jeune femme n'ayant plus de maîtresse depuis la disparition de Morgana, elle avait demandé à être affectée au service du prince, ce qui lui offrait d'innombrables prétextes pour être constamment près de lui. Cette présence lui avait d'abord permis de ne plus penser au départ de Merlin, mais au fil des jours, elle était devenue de plus en plus pesante.

Ce jour-là, Arthur avait réussi à fuir Gwen en rejoignant son père dans la salle du trône pour lui présenter la liste des jeunes nobles qu'il avait finalement choisis pour devenir chevaliers. Lorsque Uther eut donné son assentiment, Arthur se dirigea vers l'intendance afin d'ordonner la préparation de la cérémonie d'adoubement qui aurait lieu deux semaines plus tard, le temps pour les familles des futurs chevaliers de venir jusqu'à Camelot assister aux réjouissances. Alors qu'il traversait la cour, un visage familier attira son attention. Souriant, il s'approcha du nouveau venu qui s'inclina :
— Sire.
— Lancelot ! Que nous vaut le plaisir de votre présence à Camelot ?
— J'avais envie de revoir les amis que j'ai rencontrés ici.
— Vous êtes le bienvenu. Je suis occupé pour le moment, mais je serais ravi de dîner avec vous ce soir afin que vous me contiez vos aventures depuis notre dernière rencontre.
— Ça sera un honneur pour moi, Sire, répondit Lancelot en s'inclinant à nouveau.
Arthur s'éloigna de quelques pas, puis fit volte-face :
— Lancelot ?
— Oui, Sire ?
— Êtes-vous passé à proximité d'Ealdor récemment ?
— Non. Pourquoi ?
— Merlin est reparti chez sa mère... pour quelques temps... et je me disais que vous auriez pu l'avoir croisé lors de vos voyages.
— Non, je ne l'ai pas vu. Je suis désolé d'apprendre qu'il n'est plus ici. J'aurais beaucoup aimé le revoir.
« Moi aussi... » pensa Arthur, la blessure de son cœur se rouvrant subitement. Il se força à sourire, puis lança :
— Je vous attends pour le souper.
— J'y serai, Sire.

Après avoir passé plusieurs heures à régler les détails de la cérémonie avec l'intendant, Arthur retourna dans ses appartements. Il fut contrarié de trouver Gwen devant sa porte.
— Guenièvre...
— Sire, j'aurais besoin de vous entretenir quelques instants d'un sujet très important.
Intrigué, Arthur l'invita à entrer dans sa chambre. La jeune femme semblait mal à l'aise. Ses joues étaient inhabituellement rouges et elle ne cessait de se tordre les doigts.
— Je vous écoute.
— Sire...
Elle prit une grande inspiration avant de reprendre :
— Messire Lancelot vient de me demander de l'épouser.
Arthur n'était guère surpris. Il était conscient de l'intérêt de son ami pour la jeune femme. Ce qui l'étonna, en revanche, c'était de ne pas éprouver le moindre ennui à ce qu'elle se marie avec un autre.
— Qu'avez-vous répondu ? Finit-il par demander en voyant qu'elle guettait sa réaction.
— Que je devais y réfléchir...
— Acceptez ! Lança Arthur sans hésiter. Vous avez ma bénédiction. Et je me charge d'obtenir celle de mon père.
La jeune femme le fixait, totalement abasourdie. Un air de résignation passa fugitivement sur son visage. Finalement, elle sourit légèrement et s'inclina :
— Je vous remercie, Sire.
Une fois qu'elle eut quitté la pièce, Arthur alla s'allonger sur son lit. Il se sentait étrangement soulagé que Gwen épouse Lancelot. Il se força à ne pas penser à Merlin, mais son manque lui revint, toujours aussi déstabilisant. Il ferma les yeux et ne tarda pas à sombrer dans un sommeil troublé.

***


Arthur descendait les marches avec lenteur, incrédule face à ce que ses yeux lui montraient. Il s'approcha de celui qui se tenait au milieu de la cour et lui souriait.
— Merlin...
Le jeune homme brun avait changé. Son visage semblait un peu plus dur, ses joues ombrées d'une barbe de quelques jours. Il avait perdu les derniers traits de l'enfance pour entrer entièrement dans l'âge adulte. Son regard était lumineux comme il ne l'avait plus été les derniers jours de sa vie au château.
— Bonjour, Arthur.
— Tu es revenu.
Merlin sourit plus largement, puis souffla :
— Maintenant que tu as compris qui je suis vraiment, je n'ai plus aucune raison de rester loin de toi...
— De quoi parles-tu ?
Merlin s'approcha et posa deux doigts sur la tempe d'Arthur.
— Tout est là. Ce que je suis, la raison de mon départ... Tout est dans ton esprit...
— Je ne comprends pas de quoi...
— Souviens-toi, Arthur. Souviens-toi de tout ce qui est arrivé depuis que je suis entré dans ta vie...
Le prince vit soudain son ami reculer, comme tiré en arrière par une force invisible.
— Non, attends !
— Lorsque tu auras compris, tu sauras où me trouver...


Arthur se réveilla en sursaut et en nage, le cœur douloureux. Il n'avait jamais cru au pouvoir des rêves, mais celui-ci était beaucoup trop réaliste pour n'être qu'un simple songe. Il décida alors d'obéir au Merlin onirique qui lui était apparu. Il repassa dans son esprit tous les évènements intervenus depuis l'arrivée du jeune homme à Camelot, de la sorcière qui avait pris l'apparence de Lady Helen jusqu'à l'attaque du dragon. Il revit le visage défait de Merlin lors de la mort de Balinor et son insistance à l'accompagner combattre. Et là, il comprit. Il fut pris d'une brusque colère en réalisant que Merlin lui avait menti depuis leur rencontre, mais se calma presque instantanément, comprenant les raisons de ces mensonges. Comment Merlin aurait-il pu avouer son si dangereux secret au fils de l'homme qui avait exterminé ses semblables ?
Arthur se sentit un peu vexé : la plupart des exploits qu'il s'attribuait étaient du fait d'un autre et de la magie. Mais, tout au fond de lui, il ne parvint pas en vouloir à Merlin bien longtemps. Alors qu'il essayait de se remettre de cette révélation qui venait de lui tomber dessus sans crier gare, il entendit à nouveau la voix de son ami dans son esprit :
« Lorsque tu auras compris, tu sauras où me trouver... »
Arthur sourit. Il savait exactement où aller. Il se leva d'un bond, griffonna une note à l'attention de son père, lui expliquant qu'il se rendait dans le royaume voisin, puis s'équipa avant de descendre aux écuries. La déchirure de son cœur, provoquée par le départ de Merlin sembla se refermer un peu dès qu'il quitta Camelot et prit la route du royaume de Cendred.

***


Il faisait presque nuit lorsqu'Arthur mit pied à terre et attacha son cheval à un arbre. Il avança jusqu'à l'entrée de la grotte où, quelques mois plus tôt, Merlin et lui avaient trouvé Balinor. Il hésita un court instant avant d'entrer. La caverne était malheureusement déserte mais le désordre qui y régnait prouvait que quelqu'un y vivait. Arthur décida alors d'attendre. Il ralluma le feu dans l'âtre et s'assit.
Le prince avait perdu la notion du temps lorsqu'il entendit une voix familière s'exclamer :
— Arthur ?
Il se leva d'un bond et se retrouva face à Merlin... Il fut abasourdi de voir que le brun était exactement tel qu'il l'avait vu en rêve. Il ne manquait que la lueur chaude au fond de ses yeux et le sourire. Le prince sut qu'il ne tenait qu'à lui de faire apparaître l'un et l'autre...
— Comment m'avez-vous trouvé ?
— Je sais tout, Merlin.
Son ami se figea, sur la défensive.
— De quoi parlez-vous ?
— Je sais que tu es un sorcier, que tu as sauvé ma vie et celle de mon père un grand nombre de fois. Que tu as vaincu le dragon et ainsi sauvé le peuple de Camelot. Et je pense, sans trop de risque de me tromper, que Balinor était ton père... et que, par conséquent, tu es à présent le dernier Dragonnier en vie.
Merlin était resté silencieux pendant qu'Arthur parlait. Lorsque le prince se tut, son visage était figé dans un masque de douleur :
— Vous me haïssez...
— Non ! S'empressa de le détromper Arthur.
— C'est par ma faute que tous ces gens sont morts ! J'ai libéré le dragon !
Le prince eut un mouvement de recul instinctif à cette annonce. Depuis qu'il avait découvert le secret de son ami, il n'avait pas un seul instant pensé que celui-ci pouvait être responsable de l'évasion du monstre qui avait massacré des dizaines d'innocents et de valeureux chevaliers.
— Vous pensiez tout avoir compris de moi, mais je suis certain que ceci ne vous a pas effleuré un seul instant.
La voix de Merlin était emplie de désespoir. Toujours sous le choc, Arthur fut incapable de maîtriser sa colère :
— Qu'est-ce qui a bien pu te pousser à cela ?
— Je lui en avais fait le serment. Il m'a aidé plusieurs fois à vous sauver, votre père et vous. En échange, il ne m'avait demandé qu'une seule faveur : le libérer. Je n'aurais jamais cru que...
— Qu'il s'attaquerait à Camelot ?
— Il m'avait promis...
— C'est un dragon ! Comment as-tu pu croire qu'il tiendrait sa promesse ? Mon père a fait exterminer son peuple et l'a enfermé pendant vingt ans ! Tu croyais qu'il allait partir comme ça ? Ou peut-être avais-tu justement prévu qu'il s'attaquerait à Camelot...
Merlin jeta un regard douloureux au prince :
— Vous pensez vraiment que j'aurais pu le libérer en sachant ce qu'il allait faire ? Que j'aurais pu prendre le risque qu'il blesse ou tue Gaius... ou vous ?
— Comment veux-tu que je le sache ? Je croyais te connaître mais tu m'as menti depuis notre rencontre !
Arthur eut un soudain besoin de sortir de cette grotte et de s'éloigner de celui qu'il était venu chercher. Sans un mot de plus, il se précipita à l'extérieur. Il se sentait mal. C'était comme si une main invisible lui broyait le cœur et les entrailles. Il tomba à genoux au bord de l'eau, cherchant à reprendre son souffle.
— Arthur !
— Laisse-moi !
Alors que Merlin s'approchait, le prince réagit instinctivement. Il dégaina son épée qu'il pointa sur son ami. Celui-ci se figea, puis ferma les yeux.
— Allez-y ! Tuez-moi !
Arthur était incapable de bouger, horrifié par ce qu'il était en train de faire mais toujours sous l'emprise de la colère.
— Tuez-moi ! Je préfère encore mourir que de lire du dégoût ou du mépris dans votre regard ! Je suis un sorcier, j'ai libéré le dragon... Je mérite de mourir !
Le blond fixait le brun, tétanisé, tiraillé par la bataille que se livraient à cet instant précis son cœur et sa raison. Finalement, au bout de quelques longues minutes, il baissa le bras et laissa tomber son épée sur le sol.
— Je ne te tuerai pas... souffla t-il d'une voix morne.
Merlin ouvrit les yeux et lui jeta un regard où se mêlaient la surprise, le soulagement et l'espoir. Ils restèrent tous deux quelques instants immobiles et silencieux, puis le jeune sorcier leva le regard vers le ciel où les premières étoiles apparaissaient.
— Vous ne pouvez pas reprendre la route maintenant, la région n'est pas sûre de nuit. Vous pouvez dormir dans la grotte et vous partirez à l'aube.
Sans attendre de réponse, Merlin retourna à l'intérieur. Arthur le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il ait disparu dans la caverne. Il ramassa son épée, puis rejoignit son cheval. Il savait qu'il serait plus prudent de rester pour la nuit, mais il avait besoin d'être seul. Il devait faire le point sur ses sentiments, sur les raisons qui le poussaient à laisser la vie sauve à Merlin alors que le seul acte logique à accomplir était de le tuer. Sans un regard en arrière, il grimpa sur sa monture et reprit la route de Camelot. Alors qu'il s'éloignait, il sentit le regard de Merlin posé sur son dos mais ne se retourna pas.

***


Malgré la fatigue, Arthur avait décidé de ne pas s'arrêter tant qu'il n'aurait pas atteint les terres de Camelot. Déjà qu'il avait quitté le château sans l'autorisation de son père, il ne manquerait plus qu'il se retrouve prisonnier du roi Cendred. Celui-ci se ferait un plaisir de se servir de lui pour faire pression sur Uther et obtenir les terres qu'il convoitait depuis des années.

Malheureusement pour lui, le destin en décida autrement. Alors qu'il n'était plus qu'à une demi-lieue de la frontière, le prince fut attaqué par cinq gardes de Cendred. En temps normal, il aurait peut-être réussi à leur échapper et à atteindre le royaume de son père. Mais la fatigue et le contrecoup des évènements de la journée ralentirent ses réflexes et il se trouva bientôt entravé, obligé de chevaucher entre les soldats qui le ramenaient auprès de leur seigneur.

Le roi Cendred, un homme ventripotent d'une cinquantaine d'année, barbu, sourit largement en voyant le prisonnier que ses gardes lui ramenaient. L'un des soldats voulut obliger Arthur à s'agenouiller, mais il résista. Pour le contraindre, l'autre lui donna un coup de genou dans le ventre. Le prince se plia en deux, mais resta debout. Alors que le garde allait le frapper à nouveau, la voix de Cendred s'éleva :
- Laissez-le !
Il se leva et s'approcha du blond qui le fixa droit dans les yeux.
- Voici donc le Prince Arthur Pendragon, fils du Roi Uther ! Ne savez-vous pas que votre père et moi sommes en conflit ?
- Je le sais.
- Et vous vous promenez tout de même sur mes terres ? Vous pensiez peut-être que votre chance légendaire allait vous permettre de passer inaperçu ?
Surpris, le jeune homme souffla :
- Ma chance légendaire ?
Cendred hocha la tête, toujours souriant :
- La rumeur dit que malgré le nombre sans cesse croissant de vos ennemis, vous sortez vainqueur de chaque combat. Et que vous guérissez miraculeusement de la pire des blessures sans en garder jamais aucune séquelle... Je serais curieux de savoir si cette dernière partie est vraie...
Une sueur froide traversa l'échine d'Arthur alors que le regard de son vis-à-vis se teintait de sadisme.
— Emmenez-le dans les cachots et prévenez Henson que j'aurais besoin de ses services dans peu de temps.
Deux gardes attrapèrent les bras du prince et le tirèrent hors de la pièce sous le regard amusé de Cendred. Quelques minutes plus tard, il fut jeté sans ménagement dans une geôle sombre et humide. Sa tête heurta violemment le mur, l'assommant presque. La fatigue et le découragement finirent de l'entraîner dans les profondeurs de l'inconscience.


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Je ne tire aucun profit de ces fanfics hormis ma satisfaction personnelle et celle de mes lecteurs.
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