Legolas arriva à Mirkwood au bout d'une journée de voyage. Lorsqu’il mit pied à terre, un valet l’attendait pour le conduire auprès de son père. Dans la salle du trône, Thranduil préparait son prochain départ avec ses conseillers.
- Mon fils ! S’exclama t’il en se levant et en lui tendant les bras.
Legolas eut l’impression de revenir des années en arrière et se jeta dans les bras de son père, soulagé de retrouver son ancien foyer. Puis, ils s’assirent pour parler :
- Alors, vous partez, père ?
- Oui, mon fils. Je n’ai plus rien à faire ici. Je vais laisser le trône à ton frère, Lewilen, mais je voulais te revoir une dernière fois avant mon départ.
- Vous me manquerez.
- Je tiens à te signaler que tu n’es pas venu me voir depuis au moins deux ans…
- Je le sais… Je m’en excuse…
Thranduil remarqua l’air soucieux de son fils et s’attendrit :
- Qu’y a t’il ?
- Rien, je vais bien.
- Ne me mens pas. Il y a un problème avec Aragorn ?
- Non… répondit-il d’une voix tremblante.
- Dis-moi. Je ne pourrais pas partir en te sachant malheureux.
- Vous allez me trouver idiot… Je sais que je ne devrais pas y penser mais… Je me rends compte qu’Aragorn est mortel et j’ai terriblement peur de voir arriver le moment où il partira dans l’autre monde…
- Tu n’es pas idiot, mon fils, tu es seulement amoureux. Je sais que la situation est difficile pour toi, mais tu ne dois pas te troubler l’esprit avec cette idée. Profite de tous les moments qu’il te reste avec ton amour. Tu auras bien le temps d’être malheureux le jour où il te quittera.
- Vous avez raison, père. Je vous remercie.
- Va te reposer un peu de ton voyage. J’ai prévu un grand banquet ce soir pour fêter mon départ.
Legolas sourit et prit congé. Une fois seul dans sa chambre, il s’allongea et repensa à ce que lui avait dit son père.
Il a raison. Mais, c’est plus fort que moi…
Au bout d’un moment, il en eut assez de rester inactif et décida d’aller faire un tour sur les remparts du château. Il s’appuya à un mur, les yeux dans le vague. Soudain, une silhouette encapuchonnée apparut dans son champ de vision, le tirant de ses rêveries. Lorsque la personne ôta sa capuche et se tourna dans sa direction, Legolas en eut le souffle coupé.
Mon Dieu ! J’ai eu l’impression de revoir Estel lorsqu’il avait 17 ans ! Il me manque tellement que mes yeux me jouent des tours… Pourtant… Ce jeune homme… Sûrement un Rôdeur… Il a la même silhouette, les mêmes cheveux bruns et la même prestance… Serait-il possible que… Non, il ne m’aurait jamais caché une telle chose… Sauf s’il ne le savait pas… Je dois en avoir le cœur net !
Il descendit des remparts et se dirigea vers l’endroit où il avait aperçu le jeune homme. Malheureusement, lorsqu’il y arriva, l’inconnu avait disparu. Frustré, l’Elfe retourna dans le château, bien décidé à tirer les choses au clair. Comme il arrivait devant la salle du trône, la porte s’ouvrit sur son père.
- Ah ! Te voilà ! Le dîner va bientôt être servi. Suis-moi !
Legolas ne put refuser et suivit son père, tout en se promettant de repartir à la recherche du jeune homme dès le repas terminé.
Le repas dura trois heures. Les Elfes ne mangeant pas beaucoup, il y avait peu de nourriture servie, mais Thranduil avait invité tous ses conseillers pour leur faire part de sa décision, qui avait provoquée beaucoup de discussions et de commentaires. Legolas devait se retenir pour rester assis sur sa chaise et, quand il put enfin quitter la pièce, il en soupira de soulagement. Il se mit aussitôt à la recherche du jeune Rôdeur, mais infructueusement. Alors qu’il allait abandonner, il croisa un serviteur qui le renseigna :
- Le Rôdeur est parti avant le dîner.
Legolas maudit le repas interminable avant de demander :
- A t’il précisé où il se rendait ?
- Non. Il a juste enfourché son cheval et il est parti.
- Connaissez-vous son nom ?
- Je suis désolé, Mon Prince, je l’ignore.
L’Elfe soupira.
- Je vous remercie.
Le serviteur s’éloigna, laissant Legolas seul avec ses pensées.
Parti ! Ce n’est pas possible ! Il faut que je sache… Et si Gandalf… Non, ce ne peut être cela… Il n’a pas pu nous le cacher si longtemps…Il n’a pas pu le laisser souffrir pendant des années alors qu’il savait…De toutes façons, je n’ai qu’un moyen d’être certain de la vérité… Il faut que j’aille rejoindre Aragorn à Minas Tirith en espérant que Gandalf y sera…
L’Elfe retourna vers la salle du trône, décidé à prendre congé de son père pour partir au plus vite.
- Père, je dois vous quitter. Une affaire urgente m’appelle à Minas Tirith.
- Je comprends. Je pars dès l’aube pour les Terres Immortelles. Je suis heureux de t’avoir revu. Merci d’être venu, mon fils.
Ils s’embrassèrent.
- Prenez soin de vous, Père. Je vous aime.
- Soit prudent, Legolas. Et, si un jour tu voulais quitter la Terre du Milieu, rejoins-moi, je t’accueillerai les bras ouverts. Je t’aime, mon fils.
Lorsque Legolas fut parti, le Roi Thranduil soupira.
Adieu… Je sais que tu ne viendras jamais me rejoindre… Adieu, mon cher enfant…