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Trip entra dans sa cabine et se dirigea directement vers la salle de bains. Il ôta ses vêtements avant de plonger sous le jet d’eau chaude de la douche. Il avait encore du mal à croire à ce qui était arrivé ces dernières heures. S’il n’avait pas sur le corps les marques des tortures qu’il avaient subies aux mains de ces aliens infiltrés parmi les nazis, il se serait dit qu’il avait rêvé. Il sourit en pensant que ce qui l’avait le plus choqué, ce n’était pas les coups, mais bien de revoir Jonathan Archer vivant.

Même s’il avait eu peu de temps pour le faire, il s’était résigné à accepter la mort de son Capitaine. Et, c’est à cet instant précis où il avait compris qu’il ne reverrait jamais l’homme qu’il admirait le plus dans tout l’univers qu’il avait réalisé la nature exacte de ses sentiments. La douleur avait été si forte qu’il en aurait hurlé… mais il ne pouvait se permettre de laisser ses émotions le submerger à un moment si crucial. Alors, il avait enfoui tout ça au fond de lui en se disant qu’il aurait tout le temps d’y repenser le jour où tout serait fini… Et ce jour était arrivé… sauf que Jonathan Archer n’était pas mort, ce qui risquait de compliquer les choses. Trip avait été si heureux de le revoir qu’il avait eu du mal à se contrôler et à ne pas se jeter dans ses bras lorsqu’il avait compris qu’il avait bien en face de lui son Capitaine et non Silik, le Suliban. Ils étaient ensuite revenus sur l’Enterprise, avaient réussi leur mission et étaient retournés dans leur époque, comme s’ils ne l’avaient jamais quittée.

Savourant l’eau brûlante qui détendait ses muscles endoloris, il sourit en revoyant le visage de l’Amiral qui leur avait souhaité la bienvenue. Starfleet allait les accueillir comme des héros après qu’ils aient détruit l’arme des Xindis qui menaçait de pulvériser la Terre. L’Enterprise avait été accompagné vers la station de réparation où il serait remis en état avant de repartir pour une nouvelle mission.

Trip sortit de la douche un peu à contrecœur puis enfila un uniforme propre avant de se diriger vers le hangar 4 où des navettes emmenaient par petits groupes tous les membres d’équipages au QG de Starfleet. Une fois là, il tomba sur Malcolm et Travis qui discutaient avec animation.

— De quoi vous parlez ?

— On se demandaient ce qu’on allait faire en premier quand on serait sur Terre… enfin, dès que Starfleet nous laissera sortir du QG, répondit le pilote.

— Et vous ferez quoi ? demanda Trip.

— Je ne sais pas encore. Peut-être que j’irai faire de l’escalade dans l’Himalaya.

— Vous appelez ça des vacances ? soupira Malcolm.

— Et vous ?

— Je vais aller voir ma famille en Ecosse. Et vous, Trip ?

L’intéressé baissa la tête, songeur.

— J’ai une personne à voir…

Les deux autres semblèrent comprendre car ils se turent. La navette arriva à ce moment-là et ils embarquèrent.

Une semaine était passée depuis que les membres de l’équipage de l’Enterprise avaient retrouvé la Terre. Après un debriefing interminable au siège de Starfleet et une réception donnée en l’honneur des « Sauveurs de la Planète », on leur avait enfin donné une permission d’un mois. Trip avait pris un transporteur jusqu’à la Floride. Au fur et à mesure qu’il s’approchait de la côte est, il sentait son cœur se serrer. Arrivé là, il put mesurer de visu les dégâts provoqués par la sonde des Xindis. Il se rendit sur la plage où avait été installé un mausolée à la mémoire des milliers de victimes parmi lesquelles se trouvaient sa petite sœur, Elizabeth. Il s’assit sur le sable brûlant, les yeux fixés sur le monument.

Alors que la nuit commençait à tomber, une voix familière s’éleva derrière lui.

— Je savais que je vous trouverai ici.

Trip ne se retourna pas. Son cœur meurtri s’était un peu réchauffé au son de cette voix qu’il n’aurait jamais espéré entendre dans cet endroit.

— Elle me manque… souffla t’il, tentant de retenir les larmes qu’il sentait monter en lui. Lorsque nous étions là-haut, si loin, je ne m’en rendais pas compte… mais à présent… je réalise qu’elle n’est vraiment plus là… que je ne la reverrai jamais…

Une main se posa sur son épaule.

— Je suis désolé…

Il soupira.

— Merci. Et merci d’être venu. Ca me touche beaucoup…

— C’est la moindre des choses que je puisse faire. S’il y avait eu un moyen d’empêcher tout cela, je…

— Je sais…

En soupirant, Trip se leva en nettoyant le sable qui avait adhéré à son pantalon. Puis, il se tourna vers son visiteur qui lui sourit.

— Je vais aller passer quelques jours au Mexique et je me demandais si ça vous intéressait de venir avec moi.

— Pourquoi ? demanda l’ingénieur un peu brusquement. Ce n’est pas que je n’apprécie pas votre compagnie, mais je suis certain que vous avez mieux à faire que de passer vos vacances avec moi. Il n’y a pas une certaine personne que vous voulez revoir avant qu’elle ne reparte pour Vulcain ? ajouta t’il, amer.

— Vous parlez de T’Pol ?

— A moins que vous ne connaissiez un autre Vulcain qui ait servi sur l’Enterprise, oui.

Jonathan eut un petit rire qui décontenança Trip.

— Dire que je pensais que vous aviez une aventure avec elle ! lança le Capitaine.

— Moi ? Non… enfin… si… il y a eu quelque chose, mais ça n’a pas duré… ce n’était pas moi qui l’intéressait…

Devant l’air surpris de son ami, il ajouta :

— Ne me dites pas que vous ne l’avez pas remarqué ?

— Franchement, non. Il faut dire que mon attention était focalisée sur quelqu’un d’autre.

Trip soupira :

— Hoshi…

— Non.

Surpris, il leva les yeux vers Jonathan dont le regard était indéchiffrable. Il se détourna, gêné. Il n’osait pas espérer, ça faisait trop mal lorsque l’espoir était déçu.

Il fit quelques pas sur la plage et entendit son ami le suivre. Ils marchèrent jusqu’à un amoncellement de rochers qui s’avançait dans l’océan. Trip se figea soudain en reconnaissant les lieux. Il tomba à genoux, submergé par le chagrin. Tout à coup, c’était comme si la soupape de sûreté qui l’empêchait de craquer s’était rompue. Les larmes inondèrent ses joues, coulant sur le col de son tee-shirt. Très vite, il sentit des bras puissants entourer ses épaules secouées de sanglots. Il se laissa attirer contre le torse de Jonathan, enfouissant son visage humide dans le cou de son ami. Ils restèrent un long moment ainsi enlacés, le temps que Trip réussisse à calmer ses pleurs. Enfin, il se dégagea doucement, embarrassé.

— Excusez-moi…

— Ne vous en faites pas. Je suis heureux d’avoir été là pour vous. Je suppose que cet endroit a ravivé des souvenirs…

— Oui. Il y avait là un petit restaurant où nous venions manger, Lizzie et moi, à chaque fois que j’avais une permission. La veille de notre départ avec l’Enterprise… la dernière fois que je l’ai vue… nous avons mangé ici et nous nous sommes donné rendez-vous pour mon retour…

Il eut un faible sourire.

— Dire qu’elle avait peur pour moi. Elle craignait qu’il ne m’arrive malheur lors de cette mission…

Il secoua la tête, puis soupira longuement.

— Il faut que je me ressaisisse… il faut que je tourne la page…

— Votre sœur aurait été très fière de vous.

— Je l’espère…

Il hésita, puis se tourna vers Jonathan, le cœur plein d'espoir :

— Dites… votre offre tient toujours ?

En voyant la lueur qui éclaira soudain le regard de son Capitaine, Trip comprit que cette permission ne serait pas aussi triste qu'il l'avait pensé.

Fin.

Fic terminée le 14/01/2006



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