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5.

Remus était allongé sur son lit, les yeux fermés. Il sentait la fureur de la bête qui sommeillait en lui commencer à couler dans ses veines. Il repensa aux derniers mois où il avait passé les trois nuits de pleine lune enfermé dans sa cave qu'il avait protégée avec un sort de silence pour que ses voisins moldus n'entendent pas les cris déchirants du loup-garou. En entendant des coups discrets frappés à la porte, il soupira, puis lança :
— Entre, Sirius !
Son ami obéit en demandant :
— Comment as-tu su que c'était moi ?
— J'ai reconnu ton pas dans l'escalier.
En montant les marches, Sirius était bien déterminé à faire avouer ses sentiments à Remus, mais maintenant qu'il se trouvait face à lui, il hésitait.
— Qu'est-ce que tu voulais ? Demanda le lycanthrope qui n'avait pas bougé et fixait le plafond.
— Je peux t'emprunter des vêtements ?
— Sers-toi !
Sirius alla prendre un pantalon et une chemise dans l'armoire, puis se dirigea vers la salle de bains où il se changea. Lorsqu'il revint dans la chambre, Remus s'était levé et regardait dehors, debout près de la fenêtre.
— Remus... Cybelia vient de me raconter comment tu lui as annoncé ma disparition et ce qui s'est passé ensuite.
— Ah...
— Il faut que je sache, Remus... Est-ce que tu m'aimes ?
Sirius n'en revenait pas d'avoir été aussi direct, mais il avait vraiment besoin de certitudes. Remus se tourna vers lui, l'air surpris.
— Qui... C'est Cybelia qui t'a dit ça ?
— Oui. Elle m'a dit que c'est pour cette raison qu'elle ne voulait pas qu'il se passe quelque chose entre vous.
— C'est drôle...
— Drôle ? S'étonna Sirius.
— Je pensais que c'était parce qu'elle est amoureuse de toi...
Là, Sirius ne comprenait plus. Il se laissa tomber assis sur le bord du lit, attendant des explications.
— Je croyais que Cybelia et toi aviez une histoire... Et qu'elle ne voulait pas sortir avec moi pour ne pas trahir les sentiments qu'elle éprouvait pour toi.
— Si c'était le cas, pourquoi m'aurait-elle dit que tu m'aimes ?
— Parce que c'est vrai...
Remus se détourna à nouveau, un peu gêné.
— Je suis tombé amoureux de toi lorsque nous étions à Poudlard. Je n'ai jamais osé te l'avouer de peur que tu ne veuilles plus être mon ami. Tu étais le tombeur de ces dames. Lorsque tu as pris Cybelia sous ton aile, j'ai cru que vous sortiez ensemble...
— Je peux t'assurer que, même si j'en ai eu envie souvent, je ne suis jamais sorti avec elle.
— Mais tu l'as souhaité ?
— Oui. Je tiens beaucoup à elle... comme je tiens beaucoup à toi...
Sirius se releva et s'approcha de son ami. Il entoura la taille mince de Remus de ses bras, posant sa joue sur l'épaule du lycanthrope qui se crispa.
— Je ne pourrais jamais choisir entre vous deux, Remus. C'est pour ça que je ne suis jamais sorti avec l'un de vous... Si je t'avais choisi, j'aurais souffert de ne pas être avec elle... et inversement... alors, je me suis résigné à rester seul... Je ne pensais pas que l'un de vous deux partageait mes sentiments... et aujourd'hui, je découvre que vous les partagez tous les deux... mais rien n'a changé pour moi... je ne peux me résoudre à choisir...
— Tu lui as dit ? Interrogea son ami, la voix tremblante.
— Non...
Remus se dégagea de l'étreinte de Sirius et se tourna pour lui faire face. Il sourit, puis souffla :
— Allons lui parler... Cybelia a le droit de connaître tes sentiments.
— Mais que ce passera t'il ensuite ? Nous allons souffrir tous les trois à cause de mon incapacité à choisir lequel de vous deux j'aime le plus...
— Pourquoi souffrir ? sourit Remus. Nous t'aimons et tu nous aimes... J'éprouve aussi une très grande tendresse pour Cybelia, même si je sais que je ne pourrai jamais l'aimer autant que toi... Alors, si elle le veut, nous pourrions être tous heureux...
Sirius comprit. Il sembla un peu choqué par ce que son ami proposait à demi-mots.
— Tu veux dire... tous les trois ?
— Pourquoi pas ? Quelle loi oblige les gens à n'aimer qu'une seule personne ? Après tout, personne n'aura besoin de le savoir et nous pourrons être heureux ! Mais, tu sais, Sirius, si je te propose cela, c'est pour moi la seule façon, peut-être égoïste, que j'ai trouvé pour enfin pouvoir t'aimer en toute liberté. Si cela ne te convient pas, je comprendrais...
— Non, au contraire, ce serait merveilleux.
Sirius prit la main de son ami et l'invita à le suivre en bas.

***

Lorsque les deux hommes arrivèrent dans le salon, ils eurent la surprise de ne pas y trouver Cybelia. Sirius lança un regard interrogateur à son ami qui venait de ramasser un morceau de papier épinglé sur le sofa.
— Elle est partie, souffla Remus.
Sirius lui prit le papier des mains et lut.

Mes amis,

Je suis heureuse que vous vous soyez enfin trouvés. Comme je ne veux pas déranger votre bonheur naissant, je rentre à Poudlard. L'une de mes cousines a une boutique sur le Chemin de Traverse et connaît une personne qui pourra m'y ramener. J'espère vous revoir bientôt tous les deux.

Je vous embrasse.

Cybelia.

Sirius froissa le papier et le jeta à travers la pièce.
— Il faut la rattraper, souffla t'il à son ami.
— Je vais y aller. Tu ne peux pas sortir.
— Mais...
Remus posa un doigt sur les lèvres de son ami pour le faire taire.
— Tu es toujours recherché et je ne tiens pas à te perdre une nouvelle fois... Je t'aime trop pour ça...
Ses lèvres frôlèrent celles de Sirius, puis il s'éloigna en souriant.
— Ne t'inquiètes pas, je la ramène.

Remus se dirigea directement vers le Chaudron Baveur. Il entra et alla interroger Tom, l'aubergiste.
— Bonjour, Tom. Vous n'auriez pas vu une jeune femme brune qui serait passée il y a peu de temps ?
— Si si ! Même qu'elle se rendait sur le Chemin de Traverse !
— Merci !
Remus se hâta. Il ne savait pas pourquoi, mais un mauvais pressentiment l'avait envahi depuis quelques minutes. Il se servit de son odorat de loup-garou pour trouver la trace de la jeune femme. Il arriva bientôt devant la porte d'une boutique de cosmétiques magiques. "A la Belle Sorcière" proclamait l'enseigne au-dessus du portrait d'une superbe jeune femme rousse qui fit un clin d'œil à l'attention de Remus. Le lycanthrope voulut entrer, mais la porte était close. Il se décida alors à passer par derrière. Une porte était entrouverte. Il sortit sa baguette de sa poche et entra dans l'arrière-boutique plongée dans l'obscurité.
Lumos !
Il fit quelques pas, tous les sens aux aguets. Soudain, il se figea. Deux pieds chaussés de bottines dépassaient de derrière le comptoir. Le cœur battant à tout rompre, il s'avança et découvrit le corps inanimé d'une jeune femme qu'il supposa être la cousine de Cybelia. Il n'eut pas besoin de prendre son pouls pour constater qu'elle était morte. Il fit le tour de la boutique, mais aucune trace de son amie. Alors qu'il allait ressortir, un éclat attira son attention. Il se pencha et ramassa une broche en forme de patte de chat qu'il reconnut immédiatement.
— Le médaillon de Cybelia... Elle ne s'en sépare jamais...
Remus sut alors que son mauvais pressentiment était justifié. Jamais son amie n'aurait abandonné ce médaillon que Sirius lui avait offert lors du banquet de fin d'année qui avait marqué la fin des études des Maraudeurs. Essayant de garder son calme, il se dirigea vers la porte. Alors qu'il allait y arriver, celle-ci s'ouvrit en grand. La clarté extérieure éblouit Remus qui recula d'un pas.
— Lâchez votre baguette ! Et les mains en l'air !
Comprenant qu'il n'avait pas d'autre choix, Remus obéit. Deux sorciers entrèrent, baguettes pointées vers lui. Le premier, qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, ramassa la baguette de Remus tandis que l'autre jetait un coup d'œil vers le cadavre.
— Vous êtes en état d'arrestation !
— Je ne l'ai pas tuée. Elle était déjà morte quand je suis arrivé !
— C'est ce qu'on va voir.
Le jeune mit sa baguette et celle de Remus bout à bout, puis lança :
Prior Incanto.
La baguette de Remus se mit à luire. Le plus vieux des deux hommes eut un sourire narquois.
— Très malin. Un petit sort de Lumos après avoir tué et hop, plus de trace dans la baguette !
— Puisque je vous dis... tenta de se défendre le lycanthrope.
— Suivez-nous !
Voyant qu'il ne pourrait rien faire de plus pour s'innocenter, Remus obéit sans discuter. Les deux hommes l'amenèrent au Ministère de la Magie où il fut enfermé dans une cellule au sous-sol en attendant son procès.
— Si seulement j'avais eu le temps de parler à Dumbledore !
Remus était furieux contre lui-même. Il savait que Cybelia devait être en danger et voilà qu'il se retrouvait enfermé. Tout ce qu'il espérait, c'était que Sirius ne parte pas à sa recherche, mais, connaissant son ami, il savait que celui-ci n'hésiterait pas à se mettre en danger pour lui ou pour Cybelia.

***

Sirius en avait marre de tourner comme un lion en cage. Cela faisait plus de trois heures que Remus était parti et il n'avait aucune nouvelle. Il décida alors de passer à l'action. Il se transforma et, c'est sous la forme de Padfoot, qu'il partit à la recherche de ses amis. Alors qu'il avançait dans une ruelle sombre menant au Chaudron Baveur, une silhouette familière apparut devant lui.
— Vous ne pouvez pas rester ici, Sirius. Suivez-moi !
Padfoot obéit et bientôt, il se retrouva à l'abri dans une chambre de la taverne. Il reprit forme humaine et considéra son interlocuteur.
— Arthur ?
— Ce que vous venez de faire est très dangereux ! Mais je suis heureux de vous revoir, sourit Arthur Weasley.
— Merci. Pourquoi êtes-vous ici ?
— Je suis venu vous prévenir que Remus Lupin a été arrêté.
— Arrêté ? Mais pourquoi ? Demanda Sirius, horrifié.
— Il a été trouvé près du cadavre d'une jeune femme, Amalia Felina.
— Felina... Ca doit être la cousine de Cybelia. Mais je suis certain que Remus ne l'a pas tuée !
— Moi aussi. Seulement il va passer en jugement d'ici peu de temps. Et, lorsqu'ils sauront que Remus est... ce qu'il est, ils vont sûrement l'envoyer à Ste Mangouste.
— Non ! Ils ne peuvent pas faire ça ! Dumbledore...
— Il m'a dit qu'il tenterait tout pour l'aider, mais ça sera difficile. Remus se doutait que vous partiriez à sa recherche alors il m'a demandé de vous rejoindre.
— Et Cybelia ?
— Il semblerait qu'elle ait disparu.
Sirius se laissa tomber sur le lit, anéanti.
— Non, ce n'est pas possible... Que puis-je faire ?
— Allez vous cacher. Vous ne pourrez pas aider vos amis si vous vous faites aussi arrêter.
— Je ne peux pas les laisser ! Ils ont besoin de mon aide !
Il se releva et se dirigea vers la porte. Arthur Weasley s'interposa :
— Non ! Si vous sortez, ils vont vous prendre !
— Je courre le risque ! Cybelia et Remus ont besoin de moi.
Arthur soupira. Il savait que rien de ce qu'il dirait ne pourrait convaincre son interlocuteur.
— D'accord. Mais soyez prudent !
— Je le serai !
Sirius redevint Padfoot et quitta l'auberge pour se rendre sur le Chemin de Traverse. Là, son flair l'amena à la boutique d'Amalia Felina. Il y trouva la trace de Remus, de Cybelia et aussi d'une autre personne qui fit se dresser ses poils sur son échine.
Wormtail... J'aurais dû te tuer quand j'en ai eu l'occasion dans la Cabane Hurlante... Si jamais tu lui as fait du mal...
Il tenta de se calmer et se mit à suivre les traces de Cybelia et de Peter qui, comme il le redoutait, quittaient ensemble la boutique. Il les suivit pendant un long moment, jusqu'à ce qu'il les perde en arrivant près de l'Allée des Embrumes.
Non ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Dumbledore... il est le seul à pouvoir m'aider ! A l'heure qu'il est, il doit toujours être au Ministère de la Magie.
Rebroussant chemin, Padfoot quitta le Chemin de Traverse en direction du ministère.

***

Remus tournait en rond dans sa cellule, de plus en plus inquiet, non seulement pour lui, mais aussi pour Sirius et Cybelia. En entendant des bruits dans le couloir, il leva la tête et fut soulagé de voir le visage d'Albus Dumbledore apparaître dans la petite ouverture pratiquée dans la porte.
— Mon cher Lupin, dans quelle situation vous êtes-vous mis ?
— Cybelia a disparu. Et j'ai peur que Sirius ne fasse une bêtise !
— Pour l'instant, vous devriez vous soucier surtout de votre propre sort. Je vais assurer votre défense, mais j'ai bien peur que je ne puisse vous aider.
— Ils vont m'envoyer à Azkaban ? Demanda Remus, la gorge serrée par la peur.
— Non, mais sûrement à Ste Mangouste.
— Oh. Alors ils savent...
C'était plus une constatation qu'une question. Dumbledore ne répondit pas, mais eut un faible sourire.
— Je vais tout faire pour vous aider.
— La pleine lune est dans trois jours. Et je ne prends plus la potion Tue-Loup.
— Je sais.
Ils ne purent en dire plus car deux gardiens vinrent chercher Remus. Il fut conduit dans la salle d'interrogatoire. Dumbledore s'assit à ses côtés. L'accusateur se leva.
— Remus J. Lupin, vous êtes accusé du meurtre d'Amalia Felina.
Dumbledore se leva pour prendre la parole.
— Monsieur Lupin est innocent du crime dont on l'accuse. Il était à la recherche de son amie, Cybelia Felina, qui est professeur à Poudlard et qui devait rendre visite à sa cousine. Or, lorsqu'il est arrivé, Amalia Felina était déjà morte.
— En avez-vous une preuve ? Interrogea l'un des membres du jury.
Dumbledore ne répondit pas, mais fit apparaître un miroir tout ce qu'il y a de plus banal.
— Cet objet se trouvait dans la boutique de Mademoiselle Felina. Comme vous le savez, avec une formule appropriée, n'importe quel miroir peut faire apparaître les derniers évènements qu'il a reflété.
Il toucha le miroir du bout de sa baguette en prononçant "Refletus revelus" et une image apparut.
— Cybelia... souffla Remus, surpris.
Il vit son amie discuter avec Amalia, puis s'effondrer sur le sol. Amalia jeta un regard vers une personne qui se trouvait hors de vue, lui sourit, puis se pencha sur sa cousine. Une ombre apparut à la lisière de l'image alors qu'Amalia tombait à son tour. Un certain temps passa, puis tous purent voir Remus entrer dans la boutique et découvrir le corps de la jeune femme.
— Comment pouvons-nous avoir la preuve que ce miroir n'a pas été truqué ?
— Je vous laisse l'examiner.
Dumbledore le tendit à l'accusateur. Deux autres sorciers le rejoignirent et ensemble, ils purent constater que l'objet n'était pas truqué.
— Soit, nous admettons que Monsieur Lupin n'est pas coupable du meurtre d'Amalia Feline. Cependant, nous avons appris qu'il est un Loup-Garou. Or, le Département de Contrôle des Créatures Magiques a formellement stipulé dans l'un de ses arrêtés que les lycanthropes ne peuvent circuler librement. Monsieur Lupin sera donc interné à Ste Mangouste pour une durée indéterminée.
Alors qu'on l'emmenait, Remus se tourna vers Dumbledore et lui lança :
— Il faut que vous retrouviez Cybelia. Et empêchez notre ami de faire une bêtise !
— Ne vous en faites pas, je m'occupe de tout.
Remus eut un faible sourire, puis suivit les gardiens qui devaient le conduire à Ste Mangouste.

***

Cybelia ouvrit les yeux avec difficultés. Une douleur intense pulsait à l'arrière de son crâne, comme si on l'avait frappée. Elle tenta de se redresser, mais un vertige s'empara d'elle et elle retomba lourdement sur le dos.
Que m'est-il arrivé ? J'étais dans la boutique d'Amalia, je lui parlais... et puis... je ne me souviens plus... Mais où suis-je ?
La jeune femme se redressa à nouveau, cette fois-ci avec plus de succès. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, constatant qu'elle se trouvait dans un cachot éclairé seulement par une bougie qui brûlait très haut, hors de sa portée. Elle chercha sa baguette dans sa poche, mais ne fut pas surprise de voir qu'elle ne s'y trouvait pas. Elle se leva doucement, essayant de ne pas trop secouer sa tête douloureuse. Alors qu'elle se mettait debout, elle remarqua une trappe qui était pratiquée dans le mur en face d'elle, à plus de trois mètres de hauteur. Au moment où elle se demandait si elle pourrait l'atteindre en se transformant, la trappe s'entrouvrit, laissant entrer un rat qui trottina sur le mur vertical. Elle le reconnut immédiatement.
— Wormtail !
L'animal atterrit près de la jeune femme, puis se transforma.
— Ma chère Cybelia...
— Peter ! Qu'est-ce que...
— Mon Maître a besoin de toi pour se débarrasser enfin d'Harry Potter !
— Je ne ferai jamais de mal à Harry !
— C'est ce qu'on verra !
Peter se retransforma et remonta avant de disparaître par la trappe. Cybelia s'assit, découragée. Elle savait que même sous sa forme animale, elle n'arriverait pas à atteindre la trappe. Elle ferma les yeux et le visage de Sirius s'imposa à elle.
Sirius... Où es-tu ?

***

Padfoot approchait du Ministère de la Magie lorsque deux sorciers en sortirent. Il se cacha dans un recoin et attendit. Peu de personnes connaissaient sa forme animale et tout le monde le croyait mort, mais il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une crainte irrépressible. S'il n'y avait eu que sa vie en jeu, il aurait été plus tranquille. Mais, avec Remus à Ste Mangouste, il restait seul pour retrouver Cybelia. Il se doutait que Wormtail avait enlevé la jeune femme sous l'ordre de Voldemort, ce qui ne pouvait qu'augurer un grand malheur. Il allait sortir de sa cachette lorsqu'une voix qu'il reconnut immédiatement l'appela. Il se retourna pour tomber face à Dumbledore qui le regardait d'un air inquiet.
— Venez ! lança le Directeur de Poudlard en lui tendant une vieille canette de soda.
Padfoot posa la patte sur le portoloin et ils furent transportés instantanément à Poudlard, dans le bureau de Dumbledore. Sachant qu'il ne risquait plus rien, Sirius reprit forme humaine et se laissa tomber dans un fauteuil.
— Je suppose que vous avez vu Arthur Weasley.
— Oui. Il m'a dit pour Remus. Ils l'ont envoyé à Ste Mangouste ?
— Malheureusement. J'ai réussi à prouver son innocence concernant le meurtre de la cousine de Cybelia, mais je n'ai rien pu faire pour empêcher son internement.
— Cybelia... elle a été enlevée par Peter. J'ai senti son odeur dans la boutique.
— Alors cela veut dire que Voldemort a besoin de notre amie pour ses sombres desseins.
— Mais pour quelle raison ?
— Il veut sans doute se servir d'elle pour atteindre Harry. Quoi de mieux qu'un professeur pour s'infiltrer dans Poudlard ! Ce ne sera pas la première fois qu'il utilisera un tel artifice... souffla Dumbledore en repensant au Professeur Quirell.
— Oui, mais si Voldemort tente de jeter un sort de magie noire à Cybelia, elle tombera en catatonie ! S'inquiéta Sirius.
— Sauf s'il possède le Médaillon de Vesuna.
— Qu'est-ce que c'est ?
— Ce médaillon appartient à la famille Felina depuis plus de trois siècles. Il permet à la sorcière qui le porte d'être immunisée contre cette catatonie. Seulement, en raison de certains évènements que je ne vous expliquerai pas aujourd'hui, ce bijou a été caché.
— Et vous pensez que Voldemort l'a retrouvé ?
— C'est la seule explication logique à son geste. S'il avait seulement voulu la tuer, elle serait morte dans la boutique de sa cousine. Je suis à peu près persuadé que c'est Amalia, d'ailleurs, qui a fourni le médaillon à Voldemort.
— Pourquoi aurait-elle fait ça ? Je croyais que la famille Felina était contre lui !
— Tout a pu changer... Même si Cybelia a eu des différents avec sa grand-mère, ces femmes auraient du rejoindre la lutte... Au lieu de ça, elles ont préféré ne rien faire. En apparence...
— Tout ça ne me dit pas comment on va retrouver Cybelia.
— Si les desseins de Voldemort sont bien ceux auxquels je pense, nous n'aurons pas besoin de la chercher, elle viendra à nous.
Sirius était perplexe. Il n'avait jamais douté de la sagesse de Dumbledore, mais ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour son amie.
— En attendant, il serait bien que vous puissiez voir Harry de temps en temps. Vous n'aurez qu'à occuper les appartements de Cybelia pendant son absence. Mais, je vous demande de ne pas vous montrer aux autres élèves. Si jamais l'un d'entre eux, je pense notamment à Monsieur Malefoy, vous voit, il vous dénoncera au Ministère.
— En plus, il pourra se servir de moi pour faire sortir son Mangemort de père d'Azkaban, grogna Sirius. Bon, je me ferai discret, mais n'attendez pas de moi que je reste enfermé pendant des jours en attendant que Cybelia vienne tuer Harry sous l'influence de Voldemort. Je vais essayer de trouver un moyen de la ramener avant.
— Je n'en attendais pas moins de vous, sourit Dumbledore. Et je suis certain que votre filleul et ses amis seront enthousiastes à l'idée de vous aider.
Sirius reprit sa forme animale et suivit le Directeur de Poudlard jusqu'aux appartements de Cybelia. Une fois à l'intérieur, Dumbledore lança à son ami qui s'était à nouveau transformé :
— Je vais prévenir Harry de votre présence. A l'heure qu'il est, il doit être en cours, mais je suis certain qu'il viendra vous voir dès qu'il le pourra.
— Merci !
Lorsqu'il fut seul, Sirius se laissa tomber sur le lit en soupirant. Il se retrouvait à nouveau forcé à l'inactivité, ce qu'il détestait le plus. Il jeta un coup d'œil sur la décoration de la chambre et sourit en voyant une photo posée sur la table de nuit. Il la prit, passant doucement les doigts sur les visages souriants de Remus et Cybelia qui le regardaient et lui faisaient des petits signes. Il contempla également son propre visage, mais avait l'impression de n'y voir qu'un étranger.
J'ai tellement changé... Pourquoi faut-il que la vie soit si cruelle ? Si James et Lily n'étaient pas morts, si je n'avais pas été envoyé à Azkaban, tant de choses auraient été différentes...
Sirius sursauta lorsqu'on frappa à la porte. A l'aide de sa baguette, il la déverrouilla à distance et Harry entra. En voyant son parrain, le jeune homme se jeta dans ses bras.
— Je suis si heureux que tu sois vivant ! soupira Harry, retenant à grand peine ses larmes. Tu m'as tellement manqué !
— Comment vas-tu ? Tu as encore grandi depuis...
— Grandi ? Non, je ne crois pas. Mais, c'est plutôt à moi de te demander comment tu vas ! Où étais-tu ? Comment as-tu fait pour revenir ?
— C'est une très longue histoire !
— J'ai tout mon temps !
— Tu n'as pas de devoirs à faire ? Demanda Sirius, connaissant déjà la réponse.
— Si, mais...
— Ecoute, Harry : je vais rester ici un assez long moment. Nous allons donc avoir tout notre temps pour discuter. Je préfère que tu gardes tes habitudes. Il ne faut surtout pas que quelqu'un remarque tes absences. Tu comprends ?
— Oui... mais je préfèrerai rester avec toi, souffla Harry avec une moue boudeuse.
— Je sais, sourit son parrain.
— Le Professeur Dumbledore m'a tout raconté pour Cybelia.
— Ah.
Sirius se leva et se mit à faire les cent pas.
— J'aurais voulu faire quelque chose, mais je suis bloqué. Il faut attendre qu'elle vienne.
— Il m'a aussi dit pour le Professeur Lupin. Il faut qu'on le sorte de Ste Mangouste. Hermione est déjà plongée dans ses livres à la recherche de tout ce qui pourrait nous aider.
Sirius eut un petit sourire.
— Remercie-la pour moi. J'espère de tout mon cœur qu'elle trouvera quelque chose. Allez, maintenant, va rejoindre les autres !
— D'accord. Au fait, tu vas manger quoi ?
— Ne t'inquiètes pas pour ça, Dumbledore s'est occupé de tout. Va !
— Je reviens te voir demain soir.
— A demain alors !
Lorsque Harry fut sorti, Sirius s'allongea sur le lit et ferma les yeux. Il était fatigué, mais le sommeil ne voulait pas venir. Il n'arrêtait pas de voir Cybelia aux mains de Wormtail, et de Voldemort, ou Remus enfermé dans une chambre de Ste Mangouste. Puis, finalement, la fatigue eut raison de lui et il sombra dans un sommeil agité, peuplé de rêves tous plus désagréables les uns que les autres.



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Skin réalisé par Cybelia.

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Je ne tire aucun profit de ces fanfics hormis ma satisfaction personnelle et celle de mes lecteurs.
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