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6.

Deux semaines s'étaient écoulées depuis que Cybelia avait disparu. Sirius passait ses journées dans les appartements de la jeune femme et profitait des nuits pour aller se dégourdir les jambes, ou plutôt les pattes, dans la Forêt Interdite. Harry, accompagné par Ron et Hermione, lui rendait visite régulièrement. Ensemble, ils avaient cherché comment retrouver leur amie, mais malheureusement, n'avaient pas été en mesure d'obtenir un résultat probant. Ils n'avaient pas non plus trouvé comment sortir Remus de Ste Mangouste. Sirius savait que Dumbledore lui avait rendu visite et qu'il allait bien, mais que, comme lui, il se faisait du souci pour Cybelia.

Un soir, alors qu'il était en train de faire des recherches dans des livres prêtés par Hermione, Sirius sentit un mal de tête poindre. Il leva les yeux et, constatant qu'il faisait déjà nuit, décida d'aller prendre l'air. Il se transforma et jeta un coup d'œil à la Carte du Maraudeur que Harry lui avait restituée. Constatant que la voie était libre, il quitta la chambre. En quelques minutes, il fut dehors. Il commença à courir en direction de la Forêt Interdite, comme à son habitude. Alors qu'il s'enfonçait dans les bois, des souvenirs vinrent l'assaillir en masse. Il se revoyait avec Remus et James en train de préparer une blague à l'attention des Serpentards. Il revoyait les heures passées à apprendre à Cybelia comment se transformer. Il eut une pensée émue en revoyant le mariage de James et Lily, puis la naissance de Harry. Soudain, submergé par le chagrin, il s'arrêta au pied d'un arbre et se coucha, la tête posée sur ses pattes. Il resta là un long moment, puis se décida enfin à rentrer au château. Il avançait rapidement lorsqu'il perçut un gémissement provenant de sa droite, à quelques mètres de la cabane de Hagrid. Il s'approcha de la source du bruit et se figea en voyant une forme sombre recroquevillée sur le sol. Son odorat canin ne pouvait le tromper et pourtant, il crut un instant avoir une hallucination. Puis, il se précipita vers la forme. En voyant le visage défait de Cybelia partiellement recouvert par ses longs cheveux bruns, son corps replié en position fœtale sur le sol, il eut une folle envie de la prendre dans ses bras. Mais, il résista et demeura sous sa forme animale. Il leva les yeux vers la cabane de Hagrid d'où provenait de la lumière, puis, après avoir léché doucement la joue de la jeune femme, il se précipita pour chercher de l'aide. Crockdur l'avait sûrement entendu ou senti car il se mit à aboyer dès que Sirius s'approcha de la porte. Celle-ci s'ouvrit alors en grand sur le garde-chasse de Poudlard qui baissa les yeux vers Padfoot en s'exclamant :
— Sirius, que faites-vous ici ?
Le chien attrapa la manche de Hagrid et le tira vers l'endroit où se trouvait Cybelia. Le demi-géant n'hésita pas à le suivre, se doutant qu'il n'avait pas pris le risque de se montrer si cela n'était pas important. En voyant la jeune femme inconsciente sur le sol, Hagrid poussa un cri de surprise. Puis, il se pencha et la prit précautionneusement dans ses bras pour la conduire au château. Padfoot le suivit, conscient du risque que quelqu'un le voit, mais incapable de retourner s'enfermer dans sa chambre avant de savoir si son amie allait bien. Hagrid amena la jeune femme à l'infirmerie. Madame Pomfresh, en la voyant, eut une exclamation de surprise :
— Professeur Felina ! Mais que lui est-il arrivé ?
— Je ne sais pas, répondit Hagrid. Je l'ai trouvée comme ça à côté de ma cabane.
— Il faut prévenir le Professeur Dumbledore ! s'exclama alors l'infirmière tandis que Padfoot se glissait à son insu derrière un paravent, pouvant ainsi tout entendre sans risquer de se faire voir.
— Je suis là ! répondit la voix forte du Directeur de Poudlard.
Il s'avança vers la jeune femme que Hagrid avait déposée sur un lit, lui passa une main sur le front, puis sourit.
— Elle va bien.
Au même moment, Cybelia ouvrit les yeux. Elle mit quelques secondes à réaliser où elle se trouvait.
— Comment je suis arrivée ici ?
— C'est ce que j'aimerai savoir, répondit Dumbledore.
Puis, il se tourna vers Mme Pomfresh.
— Vous pouvez nous laisser, s'il vous plait ?
— Mais...
— Pompom... s'il vous plait !
— D'accord. Mais, ne restez pas trop longtemps, que je puisse l'examiner !
— Je vous le promets.
Une fois l'infirmière partie, Padfoot sortit de sa cachette. Hagrid soupira.
— Je vais vous laisser.
— Merci, Hagrid, sourit Dumbledore.
Lorsque le demi-géant fut parti à son tour, Sirius reprit forme humaine. Il s'approcha de son amie qui le regardait d'un air inquiet.
— Qu'est-ce que tu fais là ? C'est dangereux !
— Ne t'inquiètes pas pour moi, Cyb. Dis-nous plutôt ce qui t'est arrivée, l'encouragea t'il en lui prenant la main.
— J'étais dans la boutique de ma cousine Amalia... et je me suis réveillée ici... Je ne comprends pas...
Dumbledore et Sirius échangèrent un regard inquiet. La jeune femme s'en rendit compte et demanda :
— Qu'y a t'il ?
— Votre cousine a été tuée, commença Dumbledore.
— Par Wormtail, ajouta Sirius.
— Peter ? Mais pourquoi ?
Son ami lui raconta tout ce qu'il savait, de son enlèvement par Wormtail à l'internement de Remus.
— Pourquoi je ne me souviens de rien ? se lamenta la jeune femme en se passant une main sur le front.
— Un sortilège d'amnésie, sourit Dumbledore. Vous devriez vous reposer maintenant.
— Vous croyez vraiment qu'il m'a renvoyée ici pour tuer Harry ?
— C'est possible.
— Alors, ne me laissez pas seule ! Ou mieux, faites-moi quitter Poudlard sur le champ.
— Non, ma chère. Vous allez rester ici et vous reposer. Je m'occupe de la sécurité de Harry. Sirius, vous venez ?
— J'arrive.
Il posa un léger baiser sur la joue de son amie, puis suivit Dumbledore qui le raccompagna dans sa chambre.
— Reposez-vous aussi, Sirius.
— Que pensez-vous de tout ça ?
— Pour l'instant rien. Tout ce que je sais, c'est que nous devons être vigilants. Pour la sécurité de Harry et de Cybelia. Bonne nuit, Sirius.
— Bonne nuit.
Lorsqu'il fut seul, Sirius soupira.
Peut-être que Voldemort n'a pas réussi à prendre le contrôle de Cybelia ? Non, ça serait trop beau... J'espère que Dumbledore va trouver ce qui s'est passé...

***

Le lendemain matin, la nouvelle du retour de Cybelia s'était répandue comme une traînée de poudre dans Poudlard. Harry voulut lui rendre visite, mais Dumbledore le lui interdit. Le Directeur passa la majeure partie de la journée avec la jeune femme, essayant de comprendre comment Voldemort voulait l'utiliser pour tuer l'adolescent. Le soir, il raccompagna Cybelia dans ses quartiers où elle retrouva Sirius. Alors qu'elle allait prendre une douche, Dumbledore exposa le résultat de ses recherches.
— Notre amie n'a pas sur elle le Médaillon de Vesuna. Et, elle n'est pas soumise à un sortilège d'Imperium.
— Mais alors, ça veut dire...
— Ca ne veut rien dire, malheureusement. Voldemort est de plus en plus puissant. Il se peut très bien qu'il ait mis au point un sortilège de magie noire que je ne connais pas.
— Qu'allons-nous faire ? Faut-il la garder enfermée jusqu'à la fin de l'année scolaire ?
— Non, répondit Dumbledore, pensif. Nous allons lui laisser reprendre ses cours.
— Quoi ? Et Harry ?
— Si nous voulons que la machination de Voldemort apparaisse au grand jour, il faut jouer le jeu.
— C'est trop dangereux ! s'indigna Sirius.
— Ca l'est. Mais nous ne pouvons pas garder Cybelia enfermée indéfiniment. Et, viendra le jour où elle s'en prendra à Harry alors que nous ne serons plus sur nos gardes.
Sirius soupira.
— Vous avez raison... comme toujours...
— Oh non, mon cher ami, je suis loin d'avoir toujours raison. Il se fait tard, je vais vous laisser.
Dumbledore refermait juste la porte lorsque Cybelia sortit de la salle de bains, enveloppée dans un chaud peignoir en éponge.
— Comment te sens-tu ? Lui demanda son ami.
— Mieux. Mais, je suis fatiguée.
— Allonge-toi.
La jeune femme obéit. Son ami allait s'installer dans un fauteuil lorsqu'elle l'appela :
— Sirius ?
— Oui ?
— Je... j'aimerais...
Il sourit et vint s'allonger près d'elle. Elle se blottit dans ses bras, le visage enfoui dans son cou.
— Cyb... il y a une chose importante que j'aimerais te dire... Mais, il ne faut pas que tu m'interrompe.
— Je t'écoute.
— Voilà... J'ai discuté avec Remus et je me suis rendu compte que je l'aimais... mais je t'aime aussi... Je ne peux pas choisir entre vous deux... Et, si ce qu'il m'a dit est vrai, alors tu m'aime aussi... Ce que je veux te dire, c'est que Remus a proposé quelque chose... mais je ne sais pas si ça te conviendra... il pensait qu'on pourrait être ensemble... tous les trois...
Il se tut. Comme la jeune femme ne disait rien, il crut qu'elle s'était endormie. Il recula un peu pour la regarder et constata que des larmes coulaient sur ses joues.
— Ne pleure pas...
— Ce sont des larmes de joie, Sirius... Je ne pensais pas que tu m'aimais... Je croyais que Remus et toi...
— Oui, il y a quelque chose entre lui et moi... mais je ne peux pas m'empêcher de t'aimer aussi fort que je l'aime... ça te choque ?
— Non, au contraire ! J'ai de la chance ! Pouvoir vivre avec les deux plus beaux garçons de Poudlard !
Sirius sourit, mais retrouva vite son air maussade.
— Si nous arrivons à sortir Remus de Ste Mangouste... J'avais pensé qu'on pourrait s'installer tous les trois chez moi... L'Ordre n'aura qu'à se trouver un autre lieu de rassemblement !
Cybelia sourit. Sirius ne put résister. Ses lèvres se posèrent sur celles de la jeune femme en un baiser doux et tendre. Puis son amie se blottit à nouveau dans ses bras et s'endormit rapidement, un sourire aux lèvres.

***

Cela faisait un mois que Cybelia était revenue à Poudlard. Elle avait repris ses cours normalement et, pour l'instant, aucun événement ne pouvait laisser penser qu'elle était contrôlée par le Mage Noir. Sirius continuait à vivre dans les appartements de la jeune femme, ne sortant qu'après la tombée du jour pour se promener avec son amie, tous deux sous leurs formes animales. Ensemble, et avec l'aide de Harry, Ron et Hermione, ils passaient beaucoup de temps à chercher des solutions pour leur permettre de sortir Remus de Ste Mangouste, mais jusqu'à présent, ils n'avaient rien trouvé. Ce jour-là, ils étaient tous les cinq réunis dans les appartements de Cybelia. Les adolescents et la jeune femme étaient plongés dans des livres tandis que Sirius faisait les cent pas. Au bout de quelques minutes, Cybelia lui lança :
— Tu ne veux pas t'asseoir ? Tu me donnes le tournis !
— Désolé... soupira son ami. Je n'en peux plus de rester ici sans rien faire alors que Remus est tout seul là-bas... Si seulement je pouvais aller le voir !
— Mais, tu ne peux pas ! S'énerva la jeune femme. Alors, assieds-toi et cherche avec nous une solution dans les livres !
— Il n'y a rien qui puisse nous aider là-dedans ! On a déjà lu et relu cent fois tout ce qui a trait aux loups-garous ! Je commence à croire que notre seul moyen de le faire sortir de là, c'est une évasion !
— Et tu comptes t'y prendre comment, Monsieur Je-sais-tout ?
Devant l'air agacé de son amie, Sirius s'étonna :
— Pourquoi tu es agressive comme ça ?
— Tu ne t'es pas entendu ?
Ron et Hermione avaient plongé le nez dans les livres, gênés de se retrouver au milieu d'une dispute, mais Harry en eut vite marre et se leva. Il se mit entre son parrain et Cybelia et leur lança :
— Ce n'est pas en vous disputant qu'on trouvera une solution !
Sirius soupira.
— Je suis désolé... je ne supporte plus de passer mes journées enfermées ici...
— Moi aussi, je suis désolée... souffla son amie je n'aurais pas du te parler sur ce ton... je crois qu'on est tous sur les nerfs.
— J'ai peut-être une idée pour que tu puisses un peu changer d'air, sourit Harry en se tournant vers son parrain. Pourquoi est-ce que tu ne vas pas faire un tour à Pré-au-Lard ? Là-bas, personne ne connaît Padfoot, tu serais tranquille ! Et tu pourrais sortir le jour !
— C'est une bonne idée, admit Sirius.
— D'autant plus que demain, nous sommes samedi et que c'est notre week-end de sortie ! renchérit Hermione qui avait levé les yeux de son livre.
— On pourrait utiliser cette nuit le passage sous le Saule Cogneur jusqu'à la Cabane Hurlante et ensuite, sortir demain matin nous promener dans le village, suggéra Cybelia.
— Et on vous y rejoindrait ! sourit Harry.
— Ah, génial ! s'exclama Sirius, heureux de pouvoir enfin sortir de là.
L'heure du dîner approchant, les adolescents rangèrent leurs livres et quittèrent leurs amis en leur donnant rendez-vous le lendemain matin à Pré-au-Lard.

***

Lorsque la nuit tomba, Cybelia et Sirius prirent leurs formes animales et quittèrent le château. Ils se dirigèrent vers le Saule Cogneur. La chatte passa la première et alla appuyer sur le nœud pour que l'arbre se fige et que son compagnon, plus gros, puisse passer sans risquer de se prendre un coup de branche. Lorsqu'il eut disparu dans le passage, elle le suivit. Ils arrivèrent rapidement dans la Cabane Hurlante et s'installèrent pour la nuit sur un lit, après l'avoir débarrassé de la poussière et des toiles d'araignées qui l'encombraient. Alors qu'ils étaient allongés l'un contre l'autre, Cybelia demanda :
— Qu'allons-nous faire si nous ne trouvons pas de moyen pour sortir Remus de Ste Mangouste ?
— Nous en trouverons un ! lança Sirius d'un ton confiant.
— Mais si jamais...
— Je ne préfère pas y penser pour l'instant...
— Siri, depuis que je suis revenue, je n’arrête pas de penser à une chose concernant Remus... Une chose qui s’est passée lorsque nous étions étudiants... Nous n'en avons jamais parlé à personne...

*Flashback*

Cybelia, assise dans la salle commune, penchée sur ses devoirs, se redressa lorsqu’elle vit entrer les quatre Maraudeurs. Elle leur sourit et fut rejointe par trois d’entre eux, tandis que le quatrième, Remus, montait dans le dortoir des garçons.
— Salut les gars !
— Salut ! répondirent les trois garçons en chœur.
— Dis, Cyb, je ne pourrais pas te voir ce soir pour nos cours de rattrapage, lança Sirius en s’asseyant à côté de son amie. Ni les deux prochains soirs.
— Pourquoi ?
Après un court instant d’hésitation, il répondit :
— Nous avons un gros devoir à préparer pour le cours de Potions. Je n’aurai pas le temps de travailler avec toi.
La jeune fille haussa les épaules.
— Ce n’est pas grave...
Elle souriait, mais sentait que son ami lui cachait quelque chose. En posant les yeux sur James et Peter, elle fut convaincue qu’ils gardaient un secret commun, mais n’en montra rien. Après avoir discuté un moment avec elle, ils montèrent ensemble dans leur dortoir. En les voyant quitter la salle commune, Cybelia prit la résolution de découvrir ce que ses amis lui cachaient.

La pleine lune donnait un aspect fantomatique au Saule Cogneur. Quelques secondes plus tôt, Cybelia, sous sa forme animale, avait vu passer Padfoot, Wormtail et Prongs qui s’étaient engouffrés sous l’arbre magique après que le rat ait appuyé sur un nœud du tronc. Elle attendit un long moment pour leur laisser un peu d’avance, puis les suivit. Le tunnel sous le Saule lui paraissait interminable. Elle avait l’impression d’y avancer depuis des heures lorsqu’elle arriva enfin au bout. Elle déboucha dans une maison sinistre dont les murs semblaient devoir se désagréger au moindre bruit. Entendant un gémissement, la jeune fille se dirigea vers la source du son. Fatiguée par l’effort que lui coûtait sa transformation, elle reprit forme humaine et continua d’avancer. Lorsqu’elle franchit la porte, ce qu’elle vit la figea sur place. Trois des Maraudeurs se tenaient en sous-vêtements assis autour du quatrième, qui lui était totalement nu. En l’entendant entrer, les quatre hommes se tournèrent vers Cybelia qui ne put s’empêcher de rougir violemment. Elle recula d’un pas tandis que Sirius s’avançait vers elle.
— Qu’est-ce que tu fais là ? Interrogea t’il d’un ton de reproche.
— Je... je voulais savoir quel était votre secret... bredouilla la jeune fille, la voix tremblante. Mais... si j’avais su...
— Ce n’est pas ce que tu crois, souffla Remus d'une voix rauque... mais il faut que tu partes... Tu es en danger ici...
— Je ne comprends pas...
James décida de prendre les choses en main. Il renfila sa robe de sorcier et lança à ses amis.
— Je la raccompagne et je reviens.
Il prit un peu brusquement le bras de son amie et l’entraîna à l’extérieur de la pièce. Abasourdie, la jeune fille se laissa faire.

Lorsqu’elle fut seule dans le tunnel avec James, Cybelia se rebella. Elle se dégagea de l’étreinte de son ami et s’arrêta, les mains sur les hanches.
— Maintenant, tu vas tout m’expliquer ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Qu’est-ce que vous faisiez là-bas ?
— Ce n’est pas le moment, Cyb.
— Je ne partirai pas d’ici tant que tu ne m’auras pas répondu !
— Ok... soupira James, résigné. Sirius, Peter et moi ne sommes pas des Animagi de naissance. Nous le sommes devenus pour aider Remus. C’est un loup-garou...
— Quoi ? S’exclama la jeune fille, ébahie.
— Remus est un loup-garou. Et nous sommes devenus Animagi pour pouvoir passer les nuits de pleine lune avec lui, pour qu’il ne se sente pas trop seul.
— Dumbledore est au courant ?
— Pour lui oui, pour nous non. Nous partons toujours avant que Madame Pomfresh vienne chercher Remus.
Cybelia sembla accepter ce que son ami venait de lui apprendre, mais demanda :
— Pourquoi vous étiez en sous-vêtements ? Et pourquoi Remus était nu ?
— Parce qu’il déchire ses vêtements au moment de la transformation. Et nous avons du mal à rester une nuit entière sous forme animale s’il faut transformer aussi nos vêtements. Mon explication te convient ? Interrogea James d’un ton impatient.
— Oui.
— Alors, maintenant, tu vas me promettre de ne jamais en parler à personne !
— Promis ! Mais j’aimerai aider Remus, moi aussi !
— Tu ne tiens pas la transformation, Cyb. C’est trop dangereux. Sous forme animale, tu ne risques rien, mais s’il te sens sous forme humaine, il s’attaquera à toi.
La jeune fille soupira.
— Bon, d’accord...
— Tu peux rentrer toute seule ?
— Oui. Retourne vite auprès de lui.
— Merci. A demain, Cyb.
— A demain.

La jeune fille tint sa promesse. Elle rentra directement dans son dortoir, mais utilisa son ouïe féline pour guetter le retour, à l'aube, des trois Animagi. Lorsqu'elle fut certaines qu'ils étaient montés dans leur dortoir, elle se faufila jusqu'à l'infirmerie. Après avoir vérifié que Madame Pomfresh ne se trouvait pas dans les environs, elle s'avança vers le seul lit occupé, entouré d'un rideau. Elle souleva doucement le voilage et s'approcha de Remus qui dormait d'un sommeil paisible. Le drap qui recouvrait le jeune homme avait un peu glissé, découvrant son torse musclé, parsemé de fines cicatrices, certaines encore rouges. Cybelia s'assit au bord du lit et ne put empêcher ses doigts d'aller frôler la peau claire de son ami, suivant la ligne sinueuse d'une blessure qui descendait jusqu'au nombril. Soudain, sa main se retrouva prise dans l'étau des doigts de Remus qui s'était éveillé et la regardait d'un air surpris. La jeune fille rougit violemment, détournant le regard, incapable de soutenir l'éclat doré des yeux du lycanthrope.
— Cyb... qu'est-ce que tu fais là ?
— Je... je voulais être sûre que tu allais bien... Et je voulais m'excuser pour hier soir...
Remus lâcha la main de son amie, puis remonta le drap sur son torse. Il la regardait toujours d'un air surpris.
— Tu n'as pas peur de moi alors ?
— Non, sourit Cybelia. Pourquoi aurais-je peur ?
— Parce que je suis un monstre qui pourrait te tuer...
— Tu n'es pas un monstre ! Tu es juste différent... Mais, ça me plait !
— Ca te plait ? S'étonna Remus, de plus en plus ébahi par l'attitude de son amie.
— Oui... Tu sais, dans ma famille, on m'a souvent considérée comme un "monstre" parce que je ne savais pas utiliser mes pouvoirs d'animagus...
Remus sourit.
— Mais, tu n'es pas un monstre...
— Pas plus que toi ! Et puis, si Sirius, James et Peter sont devenus animagi pour toi, c'est que tu es un ami formidable ! sourit la jeune fille.
— Arrête, tu vas me faire rougir ! Tu devrais partir, maintenant ! Si Madame Pomfresh te trouve ici, on risque d'avoir des ennuis.
— D'accord !
Cybelia se leva, puis se pencha vers Remus pour l'embrasser sur la joue, mais il tourna la tête au même moment et leurs lèvres se frôlèrent. Comme si elle avait reçu une décharge électrique, la jeune fille fit un bond en arrière et, le rouge aux joues, s'enfuit en courant de l'infirmerie.

*Fin flashback*

Durant le récit de son amie, Sirius était resté silencieux. Lorsqu'elle se tut, il demanda :
— Que s'est-il passé ensuite ? Je suppose que vous en avez parlé ?
— Oui. Remus est venu me voir et s'est excusé. Il m'a demandé si on pouvait garder ça pour nous. J'ai accepté, même si ça me brisait le cœur...
Sirius se redressa sur un coude pour pouvoir croiser le regard de son amie.
— Tu l'aimais ?
— Oui, admit Cybelia. J'ai eu le béguin pour lui dès que je l'ai vu... et c'était mon premier baiser, même si ça n'en était pas vraiment un ! sourit-elle. Mais, j'avais onze ans et Remus dix-sept. Je me disais qu'il ne voudrait jamais de moi... alors, je me suis résignée... mais, je crois que je ne l'ai jamais totalement oublié... même si, ensuite, au cours de l'année, j'ai eu le béguin pour James, puis pour toi...
— Dis-donc, il te fallait tous les plus beaux mecs de Poudlard ?
La jeune femme ne répondit pas, mais eut un sourire mutin, avant de déposer un baiser sur les lèvres de son compagnon.
— Toujours aussi modeste...
Elle soupira.
— Tu comprends donc pourquoi je n'ai rien contre le fait de vivre avec vous deux... Je t'aime... mais j'aimerai toujours Remus, même si ça ne sera jamais autant que toi...
— Je comprends.
— Je crois que notre lien s'est même resserré lorsque l'on t'a cru mort... Je ne sais pas si j'aurai pu supporter cette épreuve sans lui... Il me manque énormément...
— A moi aussi...
Sirius embrassa tendrement sa compagne, puis soupira :
— Nous n'avons plus qu'à espérer pouvoir être un jour réunis tous les trois...

***

Le lendemain matin, Sirius se transforma à l'aube et sortit de la Cabane Hurlante, accompagné par Cybelia qui avait gardé sa forme humaine. Ils se dirigèrent vers le village de Pré-au-Lard qui ne tarda pas à être envahi d'élèves de Poudlard. Ils furent rapidement rejoints par Harry, Ron et Hermione et se promenèrent tranquillement dans la campagne environnante. Padfoot, heureux de pouvoir gambader au grand jour, courrait autour de ses amis en aboyant joyeusement. Cybelia riait de le voir faire le fou, heureuse pour lui. A midi, ils s'installèrent pour pique-niquer au bord d'un ruisseau voisin. Enfin, le soir, ils se séparèrent, Sirius et Cybelia retournant à la Cabane Hurlante tandis que les adolescents reprenaient le chemin de Poudlard. Les deux adultes, après avoir vérifié qu'il ne restait aucune trace de leur passage, rentrèrent à leur tour au château.



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Skin réalisé par Cybelia.

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