3e jour

Mardi, 8h24 :

Le Général Hammond avait convoqué tout le monde en salle de briefing en attendant l’arrivée des Tok’ra. Blair allait beaucoup mieux et était assis entre Jim et Daniel. Sam et Jack étaient face d’eux. Seule Janet était absente, ayant préféré rester auprès de Scilia.

Alarme : Alerte ! Arrivée imminente !

Une lumière rouge clignota sur le mur. Tout le monde se leva et se dirigea vers le poste de commande. Blair et Jim qui n’avaient jamais vu la Porte des Etoiles de près en furent ébahis. Ils sursautèrent en voyant le vortex se former. Ils furent encore plus surpris en voyant un immense iris, comme celui d’un appareil photo se fermer et combler totalement le « trou » du Stargate.

Hammond : Sergent ?

Sergent : C’est la Tok’ra, mon Général.

Hammond : Ouvrez l’iris.

Sam et Jack descendirent dans la salle du Stargate. Daniel resta avec Blair et Jim dans la salle de contrôle. Deux hommes apparurent devant le vortex. Lorsque Sam se dirigea vers l’un d’eux en l’appelant « Papa », Jim et Blair se tournèrent vers Daniel qui n’eut pas d’autre choix que de leur expliquer toute l’histoire.

Daniel : Les Tok’ra sont des Goa’ulds renégats. S’ils m’entendaient, ils me tueraient ; ils détestent qu’on les traite de Goa’ulds. Enfin, bref, contrairement aux Goa’ulds, les Tok’ra ne prennent que des hôtes consentants. Le père de Sam, Jacob Carter était mourant. Et, un Tok’ra, Selmak, aussi. Enfin, son hôte mourrait. Et, Jacob est devenu l’hôte de Selmak, ce qui leur a sauvé la vie à tous les deux.

Blair : Et, si je comprends bien, ça a soudé vos relations avec ce peuple…

Daniel : C’est tout à fait ça.

Jim : Comment les Tok’ra vont-ils pouvoir sauver Scilia ?

Daniel : Ils possèdent la technologie qui permet d’extraire le Goa’uld sans tuer l’hôte.

Blair avait une question qui lui brûlait les lèvres, mais n’osa pas la poser. On verra plus tard…

Sam et Jack rejoignirent les autres au poste de commande. Les nouveaux arrivants saluèrent le Général Hammond et Daniel. Celui-ci fit les présentations.

Daniel : Jim, Blair, je vous présente Jacob Carter, le père de Sam et Martouf, deux membres de la Tok’ra. Jacob, Martouf, voici Jim Ellison et Blair Sandburg…

Jacob : Sam nous a déjà tout raconté.

Ils se serrèrent la main et le Général Hammond les invita à se rendre à l’infirmerie pour voir Scilia.

Lorsque les deux Tok’ra entrèrent dans l’infirmerie, Scilia, ou plutôt Raven, les fusilla du regard.

Scilia : Des Tok’ra… Des traitres…

Elle avait de nouveau la voix désincarnée du Goa’uld et Jim se tourna vers Jacob et Martouf en soupirant.

Jim : Vous allez pouvoir la sauver ?

Jacob : Oui. Nous avons tout ce qui nous faut sur Amalina.

Daniel : Amalina ?

Martouf : C’est le nom d’une des planètes que nous avons arrachée à la domination des Grands Maîtres.

Voyant l’air étonné de Jim et Blair, Daniel crut bon de leur expliquer qui sont les Grands Maîtres.

Daniel : Ce sont des Goa’uld très puissants. Ils règnent sur une partie de l’univers et aimeraient bien en contrôler le reste…

Jack, qui commençait à s’impatienter, le coupa.

Jack : Vous leur expliquerez plus tard, Daniel. Pour l’instant, j’aimerai savoir si on va attendre encore longtemps avant d’y aller…

Jacob : Allons-y !

Martouf et Jack soulevèrent Scilia et l’attachèrent solidement sur un brancard. Puis, ils retournèrent vers la salle du Stargate.

Jack : Attendez-nous ici, on n’en aura…

Jim : Pas question !

Blair regarda la Sentinelle d’un air interloqué.

Jim : Scilia est dans cet état en partie à cause de moi et il n’est pas question que je la laisse partir sur une autre planète sans moi ! Je vous suis !

Jack allait refuser lorsque le Général Hammond intervint.

Hammond : D’accord.

Tous le regardèrent, surpris.

Hammond : L’inspecteur Ellison est déjà au courant de tout ce qui se passe dans cette base, ou presque. Je ne vois pas pourquoi je l’empêcherai d’accompagner son amie.

Il se tourna vers Blair en ajoutant.

Hammond : Et, bien sûr, vous êtes aussi autorisé à y aller.

Blair : Merci, Général.

Sam : Bon, puisque tout le monde est d’accord, si on y allait ?

Mardi, 10h54, Planète Amalina, Installations de la Tok’ra :

Martouf poussa le chariot où Scilia était attachée jusqu’à un appareil qui ressemblait à un scanner médical. La jeune femme se débattait mais ne réussissait qu’à s’abîmer les poignets.

Martouf : Je vous conseille d’attendre dans l’autre pièce pendant l’opération. Ce n’est pas très agréable à regarder.

Blair : Que va devenir Raven ?

Jacob : Il sera enfermé dans un réceptacle et placé en hibernation. Nous le conserverons ainsi jusqu’à ce que nous puissions utiliser sans risque tout ce qu’il sait sur les Grands Maîtres. Maintenant, sortez, s’il vous plaît.

Jack, Sam, Daniel, Jim et Blair sortirent et se dirigèrent vers une grande pièce où les attendaient des sièges. Personne n’osait parler, mais, au bout d’un moment, Blair vit que Jim avait l’air troublé.

Blair : Jim ? Ca va ?

Jim : J’ai peur…

Blair : Ne t’inquiète pas, ils vont la sauver… Tu tiens à elle, n’est-ce pas ?

Jim : Comment…

Blair : Voyons, Jim ! Je suis ton Guide. Comment veux-tu que je ne remarque pas les regards que tu lui lances !

Jim ne répondit pas, mais hocha la tête en souriant. Blair se tourna alors vers l’endroit où se tenait Daniel quelques secondes plus tôt, mais celui-ci avait disparu. Le jeune homme se leva et partit à la recherche de son ami. Il le trouva dans une petite salle vide, assis par-terre, la tête dans les mains.

Blair : Daniel ?

Il leva la tête et Blair vit qu’il pleurait. Le Guide s’assit près de lui.

Blair : Tu penses à Sha’re, n’est-ce pas ?

Daniel : Oui… Si seulement j’avais pu la ramener… Ils auraient pu la sauver…

En voyant l’air morose de Blair, Daniel comprit qu’il devait ajouter quelque chose.

Daniel : Mais, si les Tok’ra avaient sauvé Sha’re, on ne serait pas ensemble…

Blair se rapprocha de Daniel et le prit dans ses bras.

Sam eut un sourire confus en voyant ses deux amis dans les bras l’un de l’autre. Ils sont si bien ensemble… Elle ne voulait pas les déranger, mais ils la virent et se séparèrent.

Sam : Martouf vient de nous avertir que l’opération est terminée.

Ils la suivirent et ne furent pas surpris en voyant Jim auprès de Scilia, lui tenant la main. La jeune femme était allongée sur le brancard, inconsciente.

Jim : Comment vas t’elle ?

Jacob : Bien. L’opération s’est déroulée sans problème. Raven a été mis en hibernation. Votre amie devrait se réveiller d’une minute à l’autre.

Jim : Est-ce qu’elle va se souvenir de ce qui s’est passé quand Raven la possédait ?

Jacob : Je n’en sais rien. Cela dépend des sujets. Chez certains, le choc est tellement violent qu’ils relèguent cet épisode tout au fond de leur mémoire…

Blair : De laquelle les souvenirs finissent toujours par remonter à la surface…

Jacob : Vous avez raison… Chez les autres, les souvenirs restent et ils doivent apprendre à vivre avec.

Au même moment, Scilia ouvrit les yeux. Jim lut de la peur dans son regard et se pencha vers elle.

Jim : Scilia, c’est moi, Jim…

Elle parut mettre quelques secondes à le reconnaître, puis fondit en larmes.

Scilia : Je suis désolée… Il voulais te faire du mal et je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher…

Jim la prit dans ses bras et la berça tendrement.

Jim : Ce n’est pas de ta faute… C’est fini… Tu n’as plus rien à craindre…

Ils attendirent que Scilia ait repris quelques forces pour prendre congé de leurs amis Tok’ra et repasser le Stargate dans l’autre sens.

Mardi, 21h04, Stargate Command :

Scilia avait passé une bonne partie de la journée à l’infirmerie où le Docteur Frasier lui avait fait passer des vitamines par perfusion pour compenser l’extraction du Goa’uld. Pendant ce temps, Jim et Blair avaient aidé Sam, Daniel et Jack à faire le compte rendu des évènements des deux derniers jours au Général Hammond. Lorsqu’il eurent fini, le Général leur fit une proposition qui les surpris tous.

Hammond : Compte tenu de tout ce qui vient d’arriver, je vous accorde une semaine de permission supplémentaire.

Jack : Vous allez bien, Mon Général ?

Hammond sourit et hocha la tête.

Sam : Merci, Mon Général.

Hammond : Vous pouvez disposer.

Sam repartit en direction de son labo, suivie par Jack qui avait une idée en tête et n’en démordait pas.

Jack : Vous êtes sûre de vouloir passer deux semaines à travailler dans ce labo d’où vous ne voyez pas le soleil ? Allez, Carter, venez pêcher avec moi…

A la grande surprise de Jack, Sam s’arrêta et se tourna vers lui.

Sam : On part quand ?

Blair et Daniel avaient décidé d’aller faire un tour en ville. Ils dînèrent dans un bon restaurant puis Daniel emmena son amour chez lui pour la première fois.

Lorsque Jim quitta ses amis, il se dirigea vers l’infirmerie et fut surpris de trouver le lit de Scilia vide. Devant sa mine déconfite, Janet lui expliqua qu’on avait installé la jeune femme dans une chambre, dans les quartiers des invités. Elle eut à peine le temps de lui dire qu’elle allait beaucoup mieux, qu’il avait déjà disparu.

Jim frappa doucement à la porte et entra. La pièce était plongée dans une semi-obscurité et Jim tendit l’oreille pour savoir si la jeune femme dormait.

Scilia : Jim, c’est toi ?

Jim : Oui. Je ne te dérange pas ?

Scilia : Non, approche-toi.

Il obéit et prit une chaise, mais Scilia lui fit signe de s’asseoir près d’elle, sur le lit.

Jim : Ca va ?

Scilia : Oui, mais j’ai encore l’esprit un peu embrumé. Dis-moi…

Elle s’arrêta, hésitante. Malgré la pénombre, Jim vit qu’elle rougissait. Il attendit.

Scilia : Est-ce que j’ai rêvé ou est-ce que je t’ai vraiment sauté dessus dans l’avion ?

Jim répondit en souriant.

Jim : Tu n’as pas rêvé…

Scilia : Oh non !

Elle essaya de se cacher le visage dans les mains, mais Jim l’en empêcha.

Jim : N’aies pas honte. Tu n’étais pas toi-même. Et puis, ça aurait pu être plus désagréable…

Il se pencha vers elle et l’embrassa. Son baiser n’était d’abord qu’une caresse, puis, il se fit plus passionné. Au bout de ce qui lui sembla une éternité, Scilia sentit que les lèvres de Jim quittaient les siennes. Elle ouvrit les yeux et fut surprise en le voyant grimacer. Puis, elle se rappela que Jim avait été blessé à l’épaule dans la grotte.

Scilia : Tu as mal à ton épaule ?

Jim : Un peu. Le Docteur Frasier m’a donné des médicaments, mais ils sont longs à faire effet…

Jim n’osait pas lui avouer que le contact de leurs lèvres et de leurs peaux avaient réveillé en lui un désir brûlant.

Jim : Je vais te laisser, tu dois être fatiguée… Tu devrais dormir…

Scilia : Je ne risque pas d’y arriver. Le Docteur Frasier m’a tellement bourrée de vitamines que je me sens survoltée.

Et je ne vais pas te laisser t’échapper à si bon compte…

Scilia se redressa sur un coude et attrapa Jim par la nuque pour le rapprocher d’elle. Il se laissa faire, enivré par le parfum de sa peau. Elle l’embrassa avec fougue. Jim laissa ses sens s’ouvrir et se perdit dans les sensations qu’il goûtait. Lorsqu’ils se séparèrent, Jim ôta le T-shirt qu’il avait emprunté à Teal’c et frissonna de plaisir en sentant les mains de la jeune femme sur sa peau. Elle explora doucement les contours de ses abdominaux, parfaitement musclés. Puis, Jim se leva et Scilia lui ouvrit ses draps sous lesquels il se glissa avec délice. La jeune femme ne portait qu’une simple chemise de nuit qui rejoignit rapidement le T-shirt de Jim par-terre. Le reste des vêtements de la Sentinelle suivirent bientôt le même chemin. Jim utilisa ses sens au maximum pour explorer chaque pouce de la peau de Scilia. Puis, leurs deux corps s’unirent et se soudèrent comme s’ils étaient destinés l’un à l’autre depuis toujours.

Lorsque le feu qui les consumait se fut apaisé, Scilia se blottit dans les bras de Jim.

Scilia : Je t’aime, Jim.

Jim : Je t’aime, Scilia.

Et ils s’endormirent.